École militaire de haute montagne

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Installée à Chamonix depuis 1932, l’École militaire de haute montagne ou EMHM (anciennement École de haute montagne ou EHM) est placée sous l’autorité du général commandant la 27e brigade d'infanterie de montagne (27e BIM). Maison mère des troupes de montagne et unique organisme militaire de formation montagne, l’EMHM a une vocation interarmes, interarmées et internationale.

Historique

Ancien insigne de l'EMHM
  • 1932 : création à Chamonix de l’École de haute montagne (EHM), première école mondiale de formation des cadres des troupes de montagne. Les missions de l’EHM sont l’instruction montagne des cadres alpins, l’expérimentation et la mise au point de matériels techniques, d’équipements, de transmissions et d’armement.
  • 1934 : fondation de l’amicale de l’EHM.
  • 1939 : en août, la majorité de ses cadres rejoint le 199e Bataillon de chasseurs de haute montagne dont le rôle sera de défendre le secteur de la haute montagne.
  • 1945 : reconstitution à Chamonix de l’EHM. Elle reçoit pour mission de former les cadres spécialistes de la montagne et du ski pour l’ensemble de l’Armée.
  • 1947 : création de l’équipe de France militaire de ski (EFMS). Placée sous la tutelle du Commissariat aux sports militaires, elle est soutenue et gérée par l’EHM.
  • 1948 : l’EHM participe à la création de la Société chamoniarde de secours en montagne. La même année, grâce au capitaine Flotard, le Génie militaire acquiert un terrain aux Pècles.
  • 1961 : la première section d’engagés volontaires sous-officiers est incorporée à l’EHM. Aujourd’hui[style à revoir], à l’issue d’une formation de 11 mois, promus sergent, ils rejoignent les bataillons et régiments de la 27e brigade d'infanterie de montagne. En plus de 58 ans, 81 promotions ont été formées à l’école.
  • 1963 : la Compagnie de commandement et des services (CCS) est créée. Cela permet à l’Ecole de s’épanouir dans ses différentes missions. La même année, l’École de haute montagne organise le VIIIe Championnat international militaire de ski. Le chasseur Jean-Claude Killy s’impose dans le slalom spécial en apportant une médaille d’or. Il remporte le combiné alpin.
  • 1964 : l’EHM devient l’École militaire de haute montagne.
  • 1966 : sur l’initiative du colonel Gonnet, commandant l’EMHM, un rassemblement militaire international des écoles de montagne est créé. En plus de la France, les quatre nations alpines (Allemagne, Suisse, Autriche et Italie) y participent. À ce jour, d’autres pays ont rallié les membres rassemblés en association International Association of Military Moutain Schools (IAMMS). Les membres accueillent, à tour de rôle le séminaire annuel du IAMMS afin d’échanger sur les sujets d’intérêts communs (doctrine, équipement, technique, interopérabilité, etc.).
  • 1981 : le Groupe militaire de haute montagne (GMHM) quitte Grenoble où il a été créé 5 ans auparavant pour s’installer à l’EMHM. Bien qu’il reçoive les ordres directement du général commandant la 27e BIM, il fait partie intégrante de l’école.
  • 1986 : l’EMHM participe aux cérémonies marquant le bicentenaire de la première ascension du Mont-Blanc. L’école est chargé de l’illumination de l’itinéraire original depuis le « gîte à Balmat » jusqu’au sommet du mont Blanc avec le stage chef de détachement et la section d’éclaireurs de montagne (SEM) 48.
  • 1991 : l’école lance le 1er championnat divisionnaire d’escalade à Chamonix. Aujourd’hui[style à revoir], l’école organise annuellement le championnat de France militaire d’escalade, et participe à l’organisation du Kandahar comme du Marathon du Mont-Blanc.
  • 2000 : suite à la professionnalisation de l’Armée et à la suspension de la conscription (inscription des jeunes gens pour le service militaire), la Compagnie de commandement et des services est dissoute.
  • 2009 : création du Bureau de formation tactique. L’école met en œuvre des stages de combat en montagne à différents niveaux. Le principe tactique développé est simple et éprouvé : utiliser le terrain et les techniques alpines afin de « dominer et surprendre » l’ennemi, notamment par la mise en place d’équipement de passage. Un seul but : utiliser la montagne comme allié supplémentaire en opérations.
  • 2012 : la section d’éclaireurs montagne aujourd’hui[style à revoir] : c’est un soldat, un chef, un montagnard avec une formation militaire générale, un formation au combat en montagne, un stage en zone urbaine, un stage commando et un Brevet des qualifications des troupes de montagne. Il y a 3 niveaux de formations au sein de l’école : Qualification, Perfectionnement et expertise. L’école propose aussi des stages de spécialité : Instructeur Militaire de Parapente (IMP) et des techniques adaptées aux spécificités militaires : Initiateur militaire de ski (IMS), Instructeur Militaire d’Escalade (IME) et Directeur de Séance d’Escalade (DES). L’Ecole militaire de haute Montagne intègre la 27e Brigade d’infanterie de montagne.
  • 2013 : homologation du Fanion et des Insignes de l’Ecole militaire de haute montagne auprès des services historiques de la Défense.

En plus de 70 ans, l’école a intégré plus de 50 000 stagiaires dont 1 800 étrangers représentant 28 nations.

Missions

Pôle militaire de la montagne

La vocation de l’EMHM est de donner aux cadres stagiaires la formation indispensable leur permettant d’exercer leur commandement et de remplir leurs missions en montagne. S’appuyant sur son expérience et sa crédibilité, l’EMHM met en œuvre :

  • des actions de formation d’adaptation au profit de stagiaires français et étrangers ;
  • des actions de formation initiale au profit de sa promotion d’une trentaine d’engagés volontaires sous-officiers (EVSO), futurs fantassins, cavaliers, artilleurs et transmetteurs, depuis 1961 ;
  • des actions de formation de cursus au profit de ses cadres instructeurs.

À l’issue de leur formation de chef militaire et de montagnard, ils serviront comme sergents au sein des différents corps de la 27e Brigade d’infanterie de montagne.

Formation montagne

Les actions de formation organisées au sein de l’EMHM s’échelonnent sur trois niveaux amenant progressivement les stagiaires à une connaissance du milieu « montagne » estival et hivernal de plus en plus approfondie et à une maîtrise croissante des techniques alpines :

  • un socle de connaissances sur le milieu montagne et un bagage technique permettant, outre l’autonomie individuelle, d’assister le chef du détachement et d’assurer la fonction de chef de cordée ;
  • donner aux stagiaires la capacité d’instruire et de commander en haute montagne un détachement correspondant à son grade et à sa fonction ;
  • organiser et conduire la formation montagne dans une unité ou un organisme des troupes de montagne et conseiller le chef de corps et les commandants d’unité, en particulier dans les domaines de la conduite de l’instruction et de la sécurité des activités.

Formation au brevet d'État

L’EMHM dispense également une formation de préparation au brevet d’État d’alpinisme sanctionnée par la délivrance du diplôme d’aspirant guide. Des formations spécialisées dans le domaine du parapente, de l’escalade et du ski complètent le dispositif. Les trente instructeurs de l’école forment annuellement 500 stagiaires.

Groupe militaire de haute montagne (GMHM)

Le Groupe militaire de haute montagne a été créé en 1976 afin de promouvoir au sein des armées un alpinisme de haut niveau. Il s’agissait alors de s’inscrire dans le mouvement de profonde mutation que connaissait l’alpinisme à la fin des années 1970. Par la suite les centres d’intérêts se sont quelque peu diversifiés, actuellement en plus de l’alpinisme, le groupe est présent dans le domaine des conditions climatiques extrêmes.

Diverses missions lui ont été confiées :

  • participer au rayonnement de la France et de l’Armée de Terre ; ces expéditions à l’étranger sont l’occasion de développer les relations avec d’autres armées, des organisations civiles ou des organismes d’état ;
  • constituer un vivier de spécialistes des conditions extrêmes pour des missions à caractère exceptionnel ;
  • conseiller les organismes des armées ou bien des particuliers ;
  • rechercher, développer et expérimenter dans des domaines aussi variés que l’alimentation qu’il a fallu adapter pour les raids polaires à un froid important, des phases de marche au quotidien supérieures à 8 heures, une durée importante dans le temps (près de 55 jours), mais aussi dans le domaine vestimentaire et de l’isolation thermique. Ou encore des communications radio avec la gestion de l’énergie par panneaux solaires... Un autre domaine important a été celui de l’adaptation à la haute altitude. Des tests ont été menés avec le CRSSA (Centre de Recherche du Service de Santé des Armées) afin de mieux comprendre l’adaptation de l’individu à l’altitude par des campagnes d’acclimatation artificielle et d’améliorer ainsi les phases d’acclimatation en expédition.

Dans la plupart des expéditions, un médecin est présent ce qui a permis d’utiliser et de développer un matériel spécifique aux situations climatiques délicates, avec des contraintes de poids : le réchauffeur de perfusions, un parachute thermique, oxymètre de pouls, électrocardiographe, ainsi que la mise au point de trousses de secours particulières.

Équipe de France militaire de ski (EFMS)

Placée sous l’autorité sportive du commissariat aux sports militaires, l’EFMS est composée d’une vingtaine de compétiteurs, tous sportifs de haut niveau de la Fédération française de ski. Ils sont sous-officiers, engagés volontaires de l’armée de terre et volontaires de l’armée de terre. S’inscrivant dans la longue tradition du ski militaire français, l’EFMS contribue grandement au rayonnement de l’armée de terre aux travers des brillants résultats obtenus sur les circuits de coupe du monde, championnats du monde et lors des jeux olympiques dans cinq disciplines : biathlon, ski de fond, ski alpin, combiné nordique et saut à ski. L’équipe a été sacrée championne du monde militaire en 2004.

Aujourd’hui[style à revoir], l’EFMS possède, en son sein, les meilleurs skieurs français et notamment les leaders dans trois disciplines comme le sous-lieutenant Martin Fourcade, le sergent-chef Vincent Defrasne et le sergent Sandrine Bailly en biathlon, le sergent-chef Vincent Vittoz en ski de fond, les caporaux Jean-Baptiste Grange et Tessa Worley en ski alpin.

Section d'éclaireurs de montagne (SEM)

Une instruction ministérielle crée ce Corps de sous-officiers montagne et spécifie que l’EMHM recrutera directement les jeunes engagés et leur donnera la formation de sous-officiers destinés à l’encadrement technique des troupes de montagne. La première section d’Elèves Sous-Officiers d’Active engagés au titre de l’EMHM est incorporée le 1er avril 1961 et comprend vingt jeunes engagés. Depuis cette date l’EMHM a formé plus de mille trois cents sous-officiers montagne et continue d’assurer cette formation qui a beaucoup évolué.

Aujourd’hui[style à revoir], une seule SEM est instruite chaque année. Sa formation dure 11 mois et a toujours pour but de donner aux futurs sergents l’aptitude technique et tactique à commander un groupe de combat en montagne. Le jeune sous-officier montagne issu de l'EMHM est capable de mener à bien des actions isolées ou concentrées dans un environnement hostile face à des situations de crise.

Ces EVSO de l'École militaire de haute montagne, en étant aptes très rapidement à commander de manière autonome, constituent la source la plus prometteuse pour la spécificité. Ils sont le vivier d’experts indispensable au maintien des capacités opérationnelles et de sécurité des troupes de montagne.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes