Vermiculite

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Vermiculite
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Vermiculite
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique (Mg,Ca)0,7(Mg,Fe,Al)6(Al,Si)
8O22(OH)4· 8H2O
Identification
Masse formulaire 504,19 uma
Système cristallin monoclinique
Classe cristalline et groupe d'espace prismatique 2/m
C 2/m
Clivage parfait à {001}
Cassure irrégulière
Habitus lamellaire, en écailles
Échelle de Mohs 1,5 à 2
Trait blanc-verdâtre
Éclat vitreux, mat
Propriétés optiques
Indice de réfraction α=1,525–1,561
β=1,545–1,581
γ=1,545–1,581
Biréfringence Δ=0,020 ; biaxe négatif
2V = 0-8°
Propriétés chimiques
Densité 2,3 à 2,7
Propriétés physiques
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La vermiculite est un minéral naturel de la famille des phyllosilicates de formule chimique (Mg,Ca)0,7(Mg,Fe,Al)6(Al,Si)8O22(OH)4.8H2O formé par l'hydratation de certains minéraux basaltiques, et souvent associé dans la nature à l'amiante. Il possède des propriétés d'expansion sous l'effet de la chaleur (exfoliation), et est principalement utilisé commercialement sous forme exfoliée.

En 2000, la production mondiale de vermiculite était de plus de 500 000 tonnes, les principaux pays producteurs étant la Chine, l'Afrique du Sud, l'Australie, le Zimbabwe et les États-Unis.

Structure cristalline et propriétés physiques

La vermiculite possède une structure argileuse monoclinique de type 2:1, avec deux feuillets de type tétraédrique (T, tétraèdre de silice, SiO2) entourant chaque feuillet de type octaédrique (O, octaèdre d'alumine ou de gibbsite, Al2O3). Sa structure est de type TOT.

Elle possède une capacité d'expansion ou de contraction moyenne et est considérée comme une argile à faible capacité d'expansion. Sa dureté Mohs est de 1,5 à 2 et sa densité de 2,3 à 2,7. Sa capacité d'échange cationique est élevée, de l'ordre de 100-150 meq/100 g. Les argiles de type vermiculite ont une structure de micas au sein desquels les ions K+ situés entre les feuillets ont été remplacés par des cations Mg2+ et Fe2+.

Applications industrielles

La vermiculite entre dans de nombreuses applications industrielles et est utilisée sous diverses formes :

Producteurs de vermiculite exfoliée

Le principal exportateur mondial de minerai de vermiculite est l'Afrique du Sud, mais beaucoup de pays industrialisés comptent des industriels exfoliateurs sur leur sol. Ces industriels pratiquent couramment également l'exfoliation de la perlite, la perlite et la vermiculite étant souvent vendues conjointement. Il existe une organisation internationale, The Vermiculite Association, qui représente les intérêts des industriels du domaine. Nombre des membres de cette association sont également adhérents de The Perlite Institute.

Controverse concernant les risques sanitaires

De 1920 à 1980, la vermiculite utilisée aux États-Unis provenait principalement d'une mine située à Libby (Montana, États-Unis). Elle était commercialisée sous le nom de Zonolite (la marque Zonolite a été acquise par W. R. Grace and Company en 1963). Elle est utilisée dans plus de 35 millions de foyers aux États-Unis d'après le gouvernement américain. Cette mine a été fermée en 1990, après qu’on eut prouvé que sa vermiculite était trop riche en amiante, mettant en danger la santé des ouvriers. Dans la décennie précédente, les médecins avaient en effet constaté un épaississement pleural, un épanchement pleural, ou une fibrose interstitielle chez 2,2 % d'une cohorte étudiée de 513 personnes.

Un article scientifique[2] invite à reconsidérer (à la hausse) le risque lié à l’exposition des travailleurs à la vermiculite. Les chercheurs ont suivi 280 cas de cette même cohorte (sur les 431 ouvriers encore vivants) et ont aujourd'hui diagnostiqué un épaississement et/ou épanchement pleural chez 28,7 % de ces cas, avec une fibrose interstitielle dans 2,9 % des cas. Le risque augmente donc avec la durée d’exposition, et perdure (multiplication par 10 du nombre de cas en 25 ans dans ce cas), ce qui souligne le besoin d'un suivi épidémiologique plus large, et étendu dans le monde, car d'autres mines de vermiculite pourraient également contenir de l'amiante, d'autant que cette étude a montré qu’« un nombre significatif de travailleurs exposés à la limite réglementaire actuelle peuvent avoir des anormalités pleurales »[3]. Ceci laisse supposer que les ouvriers travaillant dans le domaine de l'isolation pourraient être concernés. Mais James Lockey, coauteur de l'article, estime que les risques pour les utilisateurs de produits contenant de la vermiculite produite par la mine de Libby restent faibles.

Un article paru le dans le Salt Lake Tribune de Salt Lake City affirme que William Russell Grace et d'autres industriels ont caché les risques sanitaires liés à la vermiculite et que plusieurs sites de la vallée de Salt Lake City ont été traités par l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis parce qu'ils présentaient une contamination par la vermiculite. W. R. Grace a démenti vigoureusement ces affirmations.

En France, « il n’y a pas eu de scandale de ce type », indique Michèle Guimon, spécialiste de l’amiante à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Quant aux distributeurs de vermiculite, « on leur conseille toujours de vérifier les bulletins d’analyse pour s’assurer qu’elle ne contient pas d’amiante », car de l'amiante pourrait également être associée à d'autres gisements de vermiculite, et le cas de la mine de Libby pourrait ne pas être isolé.

Voir aussi

Références

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Amy M. Rohs, James E. Lockey, Kari K. Dunning et Rakesh Shukla, « Low-Level Fiber-induced Radiographic Changes Caused by Libby Vermiculite », American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, vol. 177, no 6,‎ , p. 630–637 (ISSN 1073-449X, PMID 18063841, PMCID PMC2267337, DOI 10.1164/rccm.200706-841OC, lire en ligne, consulté le ).
  3. Gregory Wagner (National Institute for Occupational Safety and Health), dans l'éditorial accompagnant l’article.

Liens externes