Stèle discoïdale

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Idole-bouteille punique sur une stèle conservée au musée national du Bardo.

Une stèle discoïdale est un monument funéraire que l'on peut trouver dans le Maghreb, en Syrie, Suède, France, Italie, Espagne, Portugal, Turquie, Russie, Norvège. Elle a existé en France en Occitanie[1] et reste particulièrement abondante dans les cimetières du Pays basque[2]. Cette forme rappelle l'idole-bouteille ou le signe de Tanit que l'on rencontre dans la civilisation phénicienne.

L'orientation est toujours est-ouest (levant-couchant).

Les stèles en France[modifier | modifier le code]

Dans presque tous les cas la pierre est sculptée en champlevé. La partie disque comporte généralement une bordure qui peut être ornée ou porter une inscription. Les deux faces sont le plus souvent identiques.

Ces monuments sont répandus en Lauraguais, Languedoc, Roussillon et Rouergue entre la période gallo-romaine et le Moyen Âge. Elles sont en pierre calcaire ou meulière. Rarement certaines sont ornées d'épaules ou de bras[3], d'autres sont évidées pour former une croix occitane[4].

Au Pays Basque[5] elles sont utilisées dans la protohistoire mais disparaissent ultérieurement pour devenir numériquement dominantes du XVIe au XIXe siècle. Elles sont nommées hilarri, de hil « mort » et arri « pierre ». Elles sont en pierre calcaire ou en grès, abondant dans cette région. Certaines sont peintes, partiellement (à l'est) ou totalement, en bleu cobalt, vert émeraude, ocre jaune ou brun rouge. Il existe également des stèles rectangulaires et des croix. Ces monuments rappellent souvent la stèle discoïdale. En effet certaines stèles tabulaires ou croix massives comprennent en leur centre un disque sculpté analogue à celui de la stèle discoïdale. Les motifs sculptés peuvent être :

  • des motifs géométriques comme la virgule. Quatre motifs de ce type formés en croix constituent la croix basque ou lauburu, éventuellement avec le sens de rotation inverse de celui utilisé aujourd'hui de manière standard,
  • des symboles chrétiens comme la croix, le monogramme IHS, le monogramme MA (Marie),
  • des symboles représentant la nature comme soleil, lune (parfois associée à une hache), lys ou chardon, rappelant les mythes basques,
  • des symboles rappelant le métier du défunt.

La stèle porte souvent la date, rarement le nom du défunt et très exceptionnellement celui du sculpteur dont certains sont reconnaissables à leur style.

Elle est associée à un tumulus ou une plate-tombe[6].

On observe un renouveau à partir de la seconde moitié du XXe siècle[5],[7].

Ces stèles se retrouvent dans les régions proches du Pays basque comme la Chalosse à Doazit[8], Montgaillard, Puyol-Cazalet et Nerbis[9].

Ensembles muséaux[modifier | modifier le code]

  • Un « centre d'interprétation des stèles discoïdales et de l'art funéraire basque » (Harriak iguzkitan, « Pierres au soleil ») à Larceveau[2] montre une collection de stèles en provenance de l'abbaye Notre-Dame de Belloc.
  • Le « Musée Basque et de l'histoire de Bayonne »[11] présente une importante collection ethnographique dont une salle consacrée aux monuments funéraires exhibe une stèle de 1503[N 1].

Stèles en Occitanie[modifier | modifier le code]

Cette région administrative regroupe les régions historiques du Lauraguais, du Languedoc, du Roussillon et du Rouergue où sont présentes ces stèles[3].

Usclas-du-Bosc[modifier | modifier le code]

Les stèles visibles dans le cimetière sont des copies, les originaux étant rassemblés au musée de Lodève[13].

Stèles au Pays Basque[modifier | modifier le code]

Ahaxe-Alciette-Bascassan[modifier | modifier le code]

Ainhice-Mongelos[modifier | modifier le code]

Ainhoa[modifier | modifier le code]

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Les stèles discoïdales coexistent...

... avec des stèles tabulaires tout aussi vénérables.

Louhossoa[modifier | modifier le code]

Mouguerre[modifier | modifier le code]

Ossès[modifier | modifier le code]

Ostabat-Asme[modifier | modifier le code]

Uhart-Mixe[modifier | modifier le code]

La stèle de Gibraltar (nom du quartier voisin éponyme de Saint-Palais) qui matérialise la confluence des chemins de Saint-Jacques de Compostelle est issue du cimetière de la commune de Sorhapuru[14].

Sainte-Engrâce[modifier | modifier le code]

Suhescun[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La stèle de 1503 provient du cimetière de Gréciette, un quartier de Mendionde[12].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Baraigne : village cathare du Lauraguais »
  2. a et b « Centre d'Interprétation des stèles du Pays Basque »
  3. a et b Pierre Ucla, « Contribution à l'étude des stèles discoïdales du Languedoc », Archéologie du Midi Médiéval,‎ , p. 69-92 (lire en ligne)
  4. Florient Marquet, « Les stèles discoïdales du département de l'Aude. Une collection mise à jour. », Archéologie en Languedoc,‎ , p. 53-71 (lire en ligne)
  5. a et b Collectif Lauburu, Les stèles discoïdales et l’art funéraire basque, Elkarlanean, (ISBN 978-2913156555)
  6. « La plate-tombe », sur Empreintes médiévales
  7. Marcel Etchehandy (collectif Lauburu), Les stèles discoïdales basques, t. 2 : stèles modernes, Zodiaque,
  8. Ph. Dubedout, « Les stèles discoïdales de Doazit »
  9. « Stèles », sur Inventaire Nouvelle-Aquitaine
  10. « Notre musée », sur MUBANA : Musée de Basse-Navarre
  11. « Musée Basque et de l'histoire de Bayonne »
  12. « L’église de Gréciette », sur geocaching.com (consulté le ).
  13. R. Aussibal et J. Giry, Les Stèles gothiques d'Usclas-du-Bosc, Zodiaque, (ISBN 2-7369-0038-3)
  14. « Stèle de Gibraltar à Uhart-Mixe (64) », sur Petit patrimoine

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Louis Colas, La tombe basque : recueil d'Inscriptions funéraires et domestiques du Pays basque français. Atlas d'illustrations (dessins et photographies) : documents recueillis dans les cimetières et sur les habitations du Labourd, de la Basse-Navarre et de la Soule, Grande Imprimerie Moderne, (lire en ligne)
  • Abbé Jean-Pierre Laulom, « Essai d'explication du symbolisme des stèles discoïdales » dans le Bulletin de la société de Borda no 513, p. 5-18, 2014.
  • Léo Barré, Actes du colloque international sur la stèle discoïdale, Musée basque, Bayonne, 1982.
  • Léo Barré, « Les stèles discoïdales » dans les Actes de la journée d'étude de Lodève, Archéologie en Languedoc, 1980.
  • Robert Aussibal, Les stèles discoïdales rouergates, Sauvegarde du Rouergue, (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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