Sonate pour piano no 2 de Weber

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Sonate pour piano no 2
op. 39 / J. 199
Genre Sonate pour piano
Nb. de mouvements 4
Musique Carl Maria von Weber
Durée approximative 29 min
Dates de composition 1814-1816
Dédicataire à Franz Lauska (en)

La Sonate pour piano no 2, op. 39 est une œuvre pour piano-forte de Carl Maria von Weber composée de 1814 à 1816. Dédiée à Franz Lauska (en), la partition porte la référence J. 199 dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par Friedrich Wilhelm Jähns.

Composition[modifier | modifier le code]

Carl Maria von Weber compose sa Sonate pour piano no 2 du mois de février 1814 au mois d'octobre 1816[1]. L'œuvre est publiée en 1816 à Berlin par les éditions Schlesinger[2], dédiée à Franz Lauska (en)[3].

La partition porte les références op. 39, J. 199 dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par Friedrich Wilhelm Jähns[4].

Présentation[modifier | modifier le code]

L'œuvre est en quatre mouvements :

  1. Allegro moderato, con spirito ed assai legato en la bémol majeur, à
    ,
  2. Andante en ut mineur, à
    ,
  3. Menuetto capriccioso. Presto assai en la bémol majeur, à
    — Trio en ré bémol majeur,
  4. Rondo. Moderato e molto grazioso en la bémol majeur, à
    .

Parcours de l'œuvre[modifier | modifier le code]

I. Allegro moderato[modifier | modifier le code]

I. Allegro moderato con spirito ed assai legato,
Alfred Cortot (1939).

Le charme de la Sonate no 2 s'affirme dès le début, « si inspiré, ces dix-huit mesures tout emplies des bruissements de la forêt, et annonciatrices des sortilèges du Freischütz, début de ballade avec les couleurs de l'orchestre, ce sourd trémolo des basses, ces appels de clarinettes et de cors. Est-ce dû à la mesure à
 ? »
Guy Sacre en apprécie « le souffle large, le dessin ample[2] ».

Premières mesures de l'Allegro moderato.

Adélaïde de Place considère également qu'« il s'agit là sans doute du plus beau mouvement de sonate laissé par Weber[3] ». Louis Aguettant voit « un specimen excellent de la sonate weberienne » dans ce premier thème « d'une élégance chevaleresque et fière, d'une parfaite noblesse[5] ».

II. Andante[modifier | modifier le code]

II. Andante,
Alfred Cortot (1939).

Le mouvement lent « paraît basé sur l'idée de la variation, à partir d'un sujet initial qui « sonne » comme le chant d'un hautbois[3] ».

Premières mesures de l'Andante.

III. Menuetto capriccioso. Presto assai[modifier | modifier le code]

III. Menuetto capriccioso. Presto assai,
Alfred Cortot (1939).

Selon Guy Sacre, « comme toujours chez Weber, le menuet est un bijou parfait. Aussi peu Menuetto que possible, d'ailleurs, mais ne faisant pas mentir son adjectif capriccioso. Lancé à toute allure par les deux mains à l'unisson, il s'ébroue, bondit en noires staccato, court en legato de croches et fait songer d'avance à certains moments du Carnaval de Schumann[6] ».

Premières mesures du Menuetto capriccioso, Presto assai.

IV. Rondo. Moderato e molto grazioso[modifier | modifier le code]

IV. Rondo. Moderato e molto grazioso,
Alfred Cortot (1939).

Ce rondo « n'est qu'un badinage qui n'a pas, comme celui de la Première Sonate, l'excuse du « tour de force ». Le refrain, avec ses chromatismes maniérés et ses appogiatures, a quelque chose d'irritant » pour Guy Sacre : « Quoi, tant de notes pour un sujet si étriqué ! Les couplets sont meilleurs, le premier surtout, avec son dessin rythmique si schumannien, son élan, sa fièvre[6] ».

Premières mesures du Rondo, Moderato e molto grazioso.

Postérité[modifier | modifier le code]

Les sonates de Weber « n'ont pas eu la célébrité d'autres œuvres pour piano et, cependant, leur postérité n'a jamais été l'oubli : les grands romantiques, Chopin et Liszt, qui les jouaient souvent, mais aussi Mendelssohn, Schumann, Brahms et Grieg — pour ne citer que des compositeurs-pianistes — ont puisé dans le legs technique de Weber. Ils y ont ajouté, tout en lui rendant d'éclatants hommages[7] ». Louis Aguettant, généralement sévère envers les Sonates du compositeur[8], reconnaît qu'il s'agit ici d'« une œuvre qui a de la générosité et du panache, et qui reste séduisante[5] ».

La Sonate no 2, op. 39, « la plus lyrique[9] », est « la plus jouée des sonates de Weber[2] ». En 1878, le jeune Claude Debussy interprète l'Allegro initial dans le cadre des épreuves au Conservatoire[10]. Le Menuetto capricioso a été orchestré par Tchaïkovski[6].

Les quatre Sonates de Weber, « lieu d'un conflit entre la forme classique et l'éclosion du mouvement romantique, méritent une attention renouvelée. Leur indéniable pouvoir de séduction et leur flamboyance dominent sans que l'on doive y rechercher une autre profondeur existant parfois chez certains de ses grands contemporains[11] ».

Discographie[modifier | modifier le code]

Discographie de la Sonate no 2 de Weber
Interprète Complément Label Référence Année
Dino Ciani Intégrale des Sonates pour piano Arlecchino (2 CD) ARL 69-70 1968
Emil Gilels Ballades, op. 10 et
Fantaisies, op. 116 de Brahms
Harmonia Mundi
(Praga / Le Chant du monde)
PR 250 039 / CM 201
Marie-Catherine Girod Intégrale des Sonates pour piano Solstice (2 CD) CYD 50 / 912024 -
Alexandre Paley Intégrale de l'œuvre pour piano Naxos (4 CD) 8.550989 10-
Michael Endres Oehms Classics (2 CD) OC 357 2004

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages généraux[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]

Notes discographiques[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Sacre 1998, p. 2938.
  2. a b et c Sacre 1998, p. 2939.
  3. a b et c De Place 1987, p. 832.
  4. Warrack 1987, p. 449.
  5. a et b Aguettant 1954, p. 140.
  6. a b et c Sacre 1998, p. 2940.
  7. Marcq 1982, p. 4.
  8. Aguettant 1954, p. 139.
  9. Pittion 1960, p. 17.
  10. Barraqué 1962, p. 27.
  11. Caron & Denizeau 2019, p. 79.

Liens externes[modifier | modifier le code]