Aller au contenu

Opération Mincemeat

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 15 novembre 2021 à 21:17 et modifiée en dernier par Matteo251 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

L’opération Mincemeat (« viande hachée ») était un plan britannique organisé par le Système Double Cross durant la Seconde Guerre mondiale destiné à convaincre le Grand quartier général allemand (OKW) que les Alliés envahiraient les Balkans et la Sardaigne au lieu de la Sicile, qui était leur réel objectif.

L'opération doit convaincre les Allemands de leur interception de documents hautement confidentiels qui détaillaient avec précision les futurs plans d'invasion des Balkans et de la Sardaigne, afin d'éloigner de la Sicile — véritable objectif des Alliés — les troupes allemandes. Cette opération fut un succès, car la Wehrmacht transféra ailleurs des divisions de l'île et permit aux Alliés de réussir en douceur leur débarquement. Cette histoire fut plus tard rapportée dans un livre puis un film sous le nom de L'Homme qui n'a jamais existé.

Planification du projet de désinformation

Le 29 septembre 1939, le directeur du service de renseignements de la marine britannique (en) John Henry Godfrey remet aux principaux dirigeants des services secrets un mémorandum baptisé « mémo de la truite (en) » décrivant 51 techniques pour berner l'ennemi en temps de guerre, dont une reprenant l'idée d'un roman policier de Basil Thomson, d'abandonner en mer, à proximité des côtes ennemies, un cadavre revêtu d'un uniforme d'aviateur et porteur de fausses dépêches[1].

À la fin de la campagne en Afrique du Nord, les membres du Haut Commandement allié tournent leur attention vers le continent européen. La situation géographique de la Sicile fait d'elle un objectif stratégique primordial et ce, aussi bien pour fournir un tremplin idéal pour l'invasion du continent, que pour continuer à maintenir une présence forte des Alliés en Méditerranée. Cependant, cette importance stratégique est aussi reconnue par les Allemands qui y ont installé une puissante base aérienne d'où partent les avions de la Luftwaffe notamment en direction de Malte. Comme la puissante armada et la concentration de troupes Alliées destinées à l'invasion (voir Opération Husky) seraient facilement repérées par les puissances de l'Axe, les Alliés se doivent de tromper les Allemands afin qu'ils ne concentrent pas leurs troupes en Sicile et repoussent ainsi les forces d'invasion.

Quelques mois auparavant, le Flight Lieutenant Charles Cholmondeley de la section B1(a) du MI5 (secrétaire du comité Système Double Cross) se base sur ce mémorandum pour présenter l'idée de parachuter (avec un parachute qui se serait en apparence mal ouvert) en France un homme précédemment décédé portant sur lui une radio alliée qui fournirait alors aux Allemands un moyen d'écouter les messages ennemis lesquels seraient de la désinformation. Cette idée est écartée car jugée impossible ; mais quelques mois plus tard, le lieutenant commander Ewen Montagu, un officier naval de renseignement membre du Twenty Committee, réputé pour son sens de l'organisation, trouve cette proposition fort intéressante. L'équipe qui travaille sur cette opération de désinformation pense, dans un premier temps, que les documents doivent être « trouvés » sur un homme tué durant son évacuation par parachute, ce dernier ne se serait pas ouvert, comme le propose Cholmondeley. Cependant, comme les Allemands savent que ce n'est pas la politique alliée d'envoyer des documents sensibles au-dessus du territoire ennemi, les Britanniques optent plutôt pour un homme qui serait mort lors d'un accident maritime sur les côtes espagnoles, pays officiellement neutre mais qui ne cache pas sa sympathie pour les forces de l'Axe. Cela expliquerait le fait que l'homme soit mort depuis plusieurs jours s'il est trouvé dérivant sur la mer et ceci résout le problème des documents secrets. Montagu donne le nom de code à cette mystification: « operation Mincemeat »[2].

Précédents historiques

L'idée d'employer un cadavre avec des documents n'était pas nouvelle et plusieurs essais similaires illustraient ceci.

  • Au XVIe siècle au Japon, on dit que le daimyo Mōri Motonari employa la même idée, mais dans le but de faire passer les généraux de son ennemi Amako Tsunehisa pour traîtres.

Mais aussi durant cette guerre :

  • Le premier cas s'est produit en où un plan identique de tromperie par les Alliés avait été entrepris juste avant la bataille d'Alam el Halfa en employant un cadavre qui portait sur lui une carte. Le corps fut placé dans une voiture qui avait sauté, dans le champ de mines qui faisait face à la 80th Light Division, au sud de Quaret el Abd. La carte indiquait des champs de mines alliés fantômes et les Allemands tombèrent dans le piège. Les panzers d'Erwin Rommel furent envoyés dans un secteur où le sable était non tassé et s'ensablèrent.
  • La deuxième tentative relevait également de la désinformation, mais à plus petite échelle. En septembre de la même année, un PBY Catalina écrasé au large de Cadix transportait, à son bord, le Paymaster Lieutenant James Hadden Turner, de la Royal Navy. Lorsque son corps fut déposé par le courant, sur une plage près de Tarifa et récupéré par les autorités espagnoles, il portait sur lui une lettre du général Mark W. Clark, à destination du gouverneur de Gibraltar, qui mentionnait le nom d'agents français en Afrique du Nord et donnait la date du débarquement de l'opération Torch, pour le (elle était en fait prévue pour le 4 novembre). Lorsque le corps fut rendu aux autorités britanniques, la lettre était toujours en sa possession, et il fut prouvé par des experts qu'elle ne fut jamais ouverte. Naturellement, les Allemands avaient les moyens de lire celle-ci sans ouvrir l'enveloppe, mais s'ils l'ont fait, ils considérèrent l'information comme fausse, si bien qu’ils ne crurent pas à un débarquement le 4 mais agirent tout de même trop tard le 8. Il semble en fait que les Espagnols aient récupéré les documents transportés dans une serviette par un autre agent de liaison des Forces françaises libres également naufragé mais pas ceux qui se trouvaient dans la poche intérieure de James Hadden Turner, peut-être par superstition de transgression sur un cadavre[3].

Major William Martin, Royal Marines

Bernard Spilsbury dans les années 1920.
Carte d'identité du Major Martin.

Avec l'aide du pathologiste de renom, Sir Bernard Spilsbury (en), Montagu et son équipe avaient les moyens de dénicher le corps idéal pour arriver à leur fin avec un maximum de réalisme : un homme mort d'hypothermie et de noyade. Grâce au coroner Bentley Purchase et à des enquêtes des plus discrètes, ils purent trouver un homme de 34 ans mort peu avant d'une pneumonie due à l'ingestion de mort aux rats. Ce cadavre sans famille du nom de Glyndwr Michael convenait parfaitement pour cette opération car des suites de sa pneumonie, une quantité importante de liquide se trouvait dans ses poumons, ce qui se rapprochait des effets d'une mort par noyade. Il fut conservé dans un bain de glace dans l'attente de l'opération[4].

L'étape suivante était de créer une fausse identité et une vie à cet homme, le major William Martin des Royal Marines, un capitaine nommé major à titre provisoire, né à Cardiff, au Pays de Galles, en 1907, et assigné au Quartier Général des opérations combinées. Ce grade lui fut attribué car il était trop jeune pour avoir un rang supérieur. Ce grade lui permettait d'être crédible et justifiait la mise en sa possession de ces documents.

Photo de Pam, la petite amie fictive du Major Martin.

Par souci de réalisme, on lui attribua une fiancée surnommée Pam (en fait une employée du MI5, Nancy Jean Leslie (1923–2012), qui épouserait après-guerre le colonel des Life Guards William H. Gerard Leigh), dont on glissa la photographie et des lettres d'amour dans son portefeuille. On lui fournit aussi un jeu de clefs, un talon de billet d'entrée d'une pièce de théâtre récemment représentée, un justificatif de logement pour son club londonien, et ainsi de suite. Afin de le rendre encore plus réel, Montagu et son équipe décidèrent de lui créer une nature distraite, à l'aide de différents éléments comme des rappels de factures, une carte d'identification de rechange pour remplacer celle qu'il avait perdue, un passe du QG expiré qu'il aurait oublié de remplacer, et la lettre incendiaire d'un directeur d'agence du groupe Lloyds Bank pour un découvert de 79 £ 19 s 2 d. Ces derniers rajouts, bien qu'ingénieux, comportaient un élément de risque car il était possible que l'Abwehr restât soupçonneux sur le fait de confier à un homme si négligent des documents aussi sensibles. Cependant, même si Montagu était au courant de ce qui s'était passé avec l'homme du PBY, il comptait aussi sur le fait que les Allemands seraient fortement intéressés par la possession de telles informations.

Mais il était également nécessaire de mettre à profit sa prétendue inattention, parce qu'ils devaient encore trouver la façon de s'assurer que le corps et ses documents seraient récupérés ensemble. La solution retenue fut que Martin serait relié par une chaîne à ces documents afin qu'il pût les garder à l'œil durant toute la durée du vol.

Tandis que la couverture était créée par Montagu et son équipe, les documents importants étaient rédigés. Ces derniers devaient tromper les Allemands en leur signifiant explicitement que l'invasion aurait lieu ailleurs qu'en Sicile. Ainsi, le scénario d'attaque sur la Sardaigne mettant en avant le fait qu'elle servirait d'avant-poste à un débarquement en Provence puis serait suivi d'un deuxième débarquement en Grèce depuis les Balkans. Plutôt qu'énoncer clairement les plans d'attaque, ceux-ci étaient suggérés dans une lettre personnelle du Lieutenant General, Sir Archibald Nye, vice-chef de l'état-major impérial à destination du général Sir Harold Alexander, le commandant britannique en Afrique du Nord. On y indiquait qu'il y aurait deux opérations : Alexander attaquerait la Sardaigne et la Corse, alors que le Général Sir Henry Maitland Wilson prendrait le commandement du front sur la Grèce (auquel ils donnèrent le nom d’opération Husky, le vrai nom de l'attaque sur la Sicile). En outre, dans le but de maintenir les Allemands dans le doute, la lettre révélait que les Alliés devaient à tout prix faire croire aux Allemands qu'ils allaient simuler une attaque sur la Sicile. Ceci donnerait réellement l'impression aux Allemands qu'ils allaient être confrontés à une force alliée si importante qu'elle aurait été capable d'attaquer sur deux fronts séparés sans aucun problème, les obligeant ainsi à disperser leurs défenses pour contrer la menace ennemie.

Pour souligner la nature sensible de cette lettre et aussi afin d'établir les qualifications requises au major Martin pour expliquer son voyage en Afrique du Nord, Montagu y inclut également une autre lettre de Lord Louis Mountbatten, le chef des Opérations Combinées, à destination de l'amiral Andrew Cunningham, le Commander in Chief en Méditerranée. Dans cette lettre, Mountbatten ordonnait à Martin de réaliser une expertise des opérations amphibies ; mais il indiquait aussi à Cunningham que cette lettre était bien trop importante pour qu'elle voyageât par les voies habituelles et expliquait par conséquent la nécessité pour Martin de se déplacer en avion. La lettre comportait entre autres l'information que la Sardaigne devait être la principale cible de l'invasion[2].

Mise en exécution du plan

Le HMS Seraph.

Le major Martin, conservé dans de la neige carbonique et habillé dans son uniforme de Royal Marines, fut placé dans une boîte en acier scellée, puis Cholmondeley et Montagu louèrent une voiture pour la ramener à Holy Loch, en Écosse et la placer eux-mêmes à bord du sous-marin britannique HMS Seraph. Montagu avait contacté l'amiral Barry, l'officier de liaison responsable des sous-marins et il lui conseilla d'embarquer sur le HMS Seraph car il était alors disponible et pratique pour ce genre de mission. C'était un fait totalement fortuit, mais son officier commandant, le lieutenant Norman L. A. « Bill » Jewell et son équipage avaient déjà effectué ce genre de mission.

Le le Seraph prit la mer et navigua jusqu'à se trouver à environ un mille au large d'Huelva sur la côte espagnole. Cet endroit avait été choisi parce qu'ils savaient que l'Espagne, en dépit de son officielle neutralité, sympathisait avec les puissances de l'Axe et de ce fait collaborait souvent avec les membres de l'Abwehr. De plus, les Alliés savaient qu'un agent allemand était très actif à Huelva et qu'il entretenait d'excellents contacts avec les fonctionnaires espagnols.

À h 30 le 30 avril, le lieutenant Jewell ordonna de placer la boîte métallique sur le pont, prétextant devant ses hommes qu'il s'agissait d'une expérience météorologique classée top secret et qu'ils devaient ainsi garder le secret sur ce qu'ils avaient fait durant leur mission. Ils ouvrirent alors la boîte, mirent au major Martin son gilet de sauvetage, attachèrent sa serviette avec ses papiers, puis le corps fut doucement jeté à la mer où la marée devait se charger de le déposer sur la plage, comme l'avait déterminé un spécialiste des courants marins. Ceci fait, Jewell envoya le message suivant au comité : « Mincemeat completed » (« Hachis terminé »).

Le corps fut découvert à environ h 30 par un pêcheur local, José Antonio Rey Maria, qui le rapporta au port, et cette découverte fut transmise à l'Abwehr, qui était représentée dans la ville par Adolf Clauss, travaillant sous la couverture de technicien agricole. Les photographies des lettres furent envoyées au meilleur analyste de l'armée allemande, le lieutenant-colonel Alexis von Roenne qui confirma la véracité des informations contenues dans les lettres. Cette confirmation acheva de lever les soupçons d'Hitler pourtant attisés par l'autopsie peu probante de Martin et par l'absence d'épave[2].

« Mincemeat swallowed whole »

Trois jours plus tard, le Comité reçut un câble de l'attaché naval qui mentionnait la découverte du corps de Martin. Après la remise du corps au vice-consul britannique F. K. Hazeldene, le major Martin fut enterré avec les honneurs militaires le 4 mai à Huelva.

Avant cela, le vice-consul demanda au pathologiste, Eduardo Del Torno, d'effectuer une autopsie à la morgue de Huelva, à côté du cimetière. Il indiqua dans son rapport que l'homme était tombé en mer alors qu'il était encore en vie, qu'il n'avait aucune contusion, que la mort était sans doute à attribuer à une noyade et qu'il avait séjourné en mer entre 2–3 et 5 jours. Aucun examen plus approfondi ne fut réalisé parce que le médecin légiste, qui avait pris la victime pour un catholique en raison de la présence d'un crucifix en argent autour de son cou, a souhaité respecter l'intégrité du corps. Ce crucifix était un rajout de Montagu.

Sachant que les Allemands seraient attentifs à la parution de son avis de décès, Montagu inscrit le nom du major Martin dans le bilan des pertes britanniques et un mois plus tard il fut publié dans The Times. Les noms de deux autres officiers morts quand leur avion se perdit en mer en route vers Gibraltar furent également publiés le même jour, donnant ainsi plus de véracité à l'histoire de Martin. Pour augmenter les effets de cette ruse, une série de messages urgents fut écrite par l'Amirauté à destination de l'attaché naval, exigeant le retour des documents trouvés sur le corps, en raison de leur nature sensible, et ce afin d'alerter les autorités espagnoles quant à leur importance. Les papiers furent rapportés le 13 mai, avec l'assurance que « tout était là ».

Mais cette restitution ne pouvait avoir lieu avant que les Allemands n'aient donné leur aval, et que l'agent local de l'Abwehr n'ait pu récupérer ces informations. Ce qu'il fit avec quelques difficultés. L'attaché-case fut soigneusement ouvert par les Allemands puis photographié, et les papiers renvoyés aux autorités espagnoles qui les restituèrent aux Britanniques. Les photographies furent communiquées à Berlin, où elles furent examinées par les services de renseignement allemands.

Quand le corps du major Martin fut restitué, les papiers furent examinés et les Britanniques purent déterminer qu'ils avaient été lus, puis remis soigneusement à leur place et rescellés. D'autres informations reçues grâce à l'ULTRA appuyèrent cette analyse et dès lors la confirmation du succès de l'opération put être envoyée à Churchill et à Roosevelt par le biais de la phrase « Mincemeat Swallowed Whole » (Hachis entièrement avalé).

Les documents avaient eu l'effet escompté auprès du commandement allemand. Le soin que Montagu et son équipe avaient prodigué pour établir la fausse identité de Martin avait finalement payé. Ils apprendront plus tard que les Allemands avaient même vérifié la date sur les coupons d'entrée de la pièce de théâtre (le ) pour confirmer leur authenticité. Convaincu de la véracité de ces faux documents, Hitler tomba en désaccord avec Mussolini, qui voyait la Sicile comme le point le plus susceptible d'invasion, et insista sur le fait que n'importe quelle incursion contre cette île devrait être considérée comme une diversion et que la véritable attaque se déroulerait ailleurs. Hitler ordonna en conséquence le renfort de la Sardaigne et de la Corse et envoya le Feldmarschall Erwin Rommel à Athènes pour former un nouveau groupe d'armées. Même des bateaux comme des dragueurs de mines et des mouilleurs de mines assignés à la défense de la Sicile furent détournés de leur mission de protection de l'île. Parmi tous ces mouvements, le plus critique fut sans doute l'envoi en Grèce de deux divisions de panzers du front russe à un moment où elles étaient plus que nécessaires dans les préparatifs allemands de la bataille de Koursk.

L'opération Husky débuta le 9 juillet, par l'attaque alliée dans le sud de la Sicile. L'effet de Mincemeat se faisait encore sentir car les Allemands restèrent convaincus deux semaines de plus que le véritable assaut aurait lieu en Grèce et en Sardaigne. En conséquence, les Alliés rencontrèrent relativement peu de résistance et la conquête de la Sicile fut complète dès le 9 août. D'ailleurs, la chute de Palerme mi-juillet fut le déclic pour un coup d'État contre Benito Mussolini qui lui fit perdre le pouvoir le 27 juillet.

Qui était réellement le major Martin ?

L'homme connu sous le nom du major Martin se trouve toujours enterré dans le cimetière de la Solitude à Huelva. Mincemeat devenait une légende mais la question de savoir qui était réellement Martin commença à faire débat.

Ce fut seulement en 1996 qu'un historien amateur nommé Roger Morgan put découvrir la preuve que « Martin » était un vagabond du Pays de Galles, alcoolique qui s'appelait en réalité Glyndwr Michael et mourut d'ingestion de mort aux rats.

La pierre tombale porte maintenant son vrai nom : Glyndwr Michael, mais il sera à jamais connu sous le nom du major William Martin, qui, grâce à l'utilisation qui a été faite de son cadavre, aura épargné des milliers de vies.

Quant à Ewen Montagu, il a été décoré de l'ordre de l'Empire Britannique pour sa participation active à la réussite de l’opération Mincemeat. Il devint par la suite Judge Advocate of the Fleet (juge avocat de la Flotte). Montagu a peu après écrit un livre racontant cette histoire sous le nom de The Man Who Never Was paru en 1953.

Autres parutions sur ce sujet

Les écrivains John et Noreen Steele ont rapporté dans leur livre The Secrets of HMS Dasher (les secrets du HMS Dasher) que le corps n'était pas celui de Glyndwr, mais d'une des victimes du porte-avions HMS Dasher. Selon leur raisonnement, ce corps officiellement acquis en aurait dû souffrir de décomposition même parfaitement conservé dans du dioxyde de carbone solide. Mais ils soulignent aussi d'autres incohérences. Pourquoi donc le sous-marin HMS Seraph aurait-il remonté la côte est de l'Écosse jusqu'au nord puis serait-il retourné au sud vers le Firth of Clyde ? Il aurait semblé plus logique que Montagu allât directement à Blyth, Northumberland où le Seraph était amarré. Les auteurs ont ainsi affirmé qu'un nouveau corps fut nécessaire pour que l'opération réussît en raison de la décomposition avancée du premier, au point qu'il en était rendu inutilisable, et donc que la caisse que Montagu emmena à Holy-loch était vide et qu'il l'avait « remplie » en chemin.

Adaptations à l'écran

Notes et références

  1. Olivier Bonfond, « Un cadavre à la mer ! », Journal des avocats, no 12,‎ , p. 45.
  2. a b et c Ben Macintyre, Opération Mincemeat, l’incroyable histoire qui a changé le cours de la Seconde Guerre mondiale, Bruxelles, Ixelles Édition, , 416 p. (ISBN 978-2-87515-131-5).
  3. (en)Roger Morgan, « Operation Mincemeat ». After the Battle, 1988, p. 4.
  4. (en)Anna Pukas, « The Real Man Who Never Was », sur allbusiness.com, .
  5. Film The Man Who Never Was, sur imdb.com.

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • (en) Ben Macintyre, Operation Mincemeat, Bloomsbury, London, 2010.
  • (en) John et Noreen Steele, The Secrets of HMS Dasher, Écosse, Argyll Publishers, 2002, 3e éd., (ISBN 1-902831-51-9)
  • Ewan Montagu :

Articles connexes

Liens externes