M56 (amas globulaire)

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M56
Image illustrative de l’article M56 (amas globulaire)
L'amas globulaire Messier 56 par le télescope spatial Hubble.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Lyre
Ascension droite (α) 19h 16m 35,50s[1]
Déclinaison (δ) +30° 11′ 04,2″ [1]
Magnitude apparente (V) 8,27[2]
Dimensions apparentes (V) 8,8 [3]

Localisation dans la constellation : Lyre

(Voir situation dans la constellation : Lyre)
Astrométrie
Vitesse radiale −136,97 ± 0,45 km/s [4],[5]
Distance environ 9,4 kpc (∼30 700 al)[2]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Amas globulaire
Classe X[3],[6]
Galaxie hôte Voie lactée
Masse 230 000 M [7]
Magnitude absolue -7,41[2]
Âge 13,70 a [8]
Particularité(s) =
Découverte
Découvreur(s) Charles Messier[6]
Date [6]
Désignation(s) NGC 6779
GCL 110 [3]
LEDA 2802694 [1]
Liste des amas globulaires

M56 (NGC 6779) est un amas globulaire situé dans la constellation de la Lyre à environ 30 660 a.l. (9,4 kpc) du Soleil et à 30 010 a.l. (9,2 kpc) du centre de la Voie lactée[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'astronome français Charles Messier a découvert cet amas globulaire et il l'a ajouté à son catalogue le [6]. Il l'a décrit comme une faible nébuleuse sans étoiles. Cette même nuit, il a découvert la comète de 1779 (C/1779 A1 (Bode))[9].

Caroline Herschel a aussi observé cet amas le et le . William Herschel a observé l'amas le . Il a été le premier à résoudre ses étoiles et il l'a décrit comme un « amas globulaire très compact ayant de très petites étoiles. L'amas est graduellement plus dense vers le centre »[9].

Entre les années et , John Herschel a observé M56 à six reprises. Lors de sa dernière observation, il le décrit comme « un amas finement compressé, rond, incliné vers la forme triangulaire, plus brillant vers le milieu, composé d'étoiles de magnitude 12 à 14. Un bel objet de diamètre de 3' ». Il l'a inscrit dans son catalogue sous la désignation GC 4485[9].

Par la suite, deux astronomes se sont intéressés à l'amas : William Henry Smyth en et William Huggins dans une publication de l'année dans laquelle il décrit son spectre[10].

John Dreyer a observé l'amas et il l'a décrit comme « un amas brillant, large, irrégulièrement rond, graduellement très dense vers le centre, très bien résolu avec des étoiles de magnitude 11 à 14 »[9]. Dreyer l'a inscrit dans son catalogue comme NGC 6779.

Une photographie de l'amas a été réalisée par Heber Doust Curtis et elle a été publiée en 1918 dans le livre « Descriptions of 762 Nebulae and Clusters Photographed with the Crossley Reflector »[11]. Il l'a décrit comme un amas globulaire condensé de 3' de diamètre[9].

Une publication parue en suggère que M56 serait l'un des amas globulaires nés de la fusion de la galaxie naine Gaïa-Encelade avec la Voie lactée[12]. Une autre publication de supporte cette hypothèse[13].

Observation[modifier | modifier le code]

Cet amas n'est pas visible à l'œil nu, mais on peut l'observer avec des jumelles ou encore avec un petit télescope.

Localisation de Messier 56 dans la constellation de la Lyre et données du logiciel Stellarium.

.

M56 en compagnie des étoiles Beta Cygni et Gamma Lyrae.

.

M56 est presque sur une ligne droite entre deux étoiles brillantes, à environ 3,7 degrés au nord-ouest de Beta Cygni et à environ 4,5 degrés au sud-est de Gamma Lyrae.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Classe[modifier | modifier le code]

La classe de concentration Shapley-Sawyer de NGC M56 est X[3],[6], ce qui signifie que l'amas est déconcentré vers le centre.

Vitesse, distance et taille[modifier | modifier le code]

Selon de récentes mesures effectuées par le satellite Gaia, la vitesse radiale héliocentrique de cet amas est égale à −136,97 ± 0,45 km/s[4],[5]. La base de données Simbad indique aussi une autre valeur récente de la vitesse, soit −122,0 ± 0,5 km/s ainsi que −154,0 ± 5,0 km/s d'une publication de l'année . William W. Harris indique une vitesse semblable, soit −135,6 ± 0,9 km/s[2].

La base de données Simbad indique une seule distance pour M56, soit environ 0,010 Mpc (∼32 600 al) et celle inscrite sur le site de l'Observatoire de Paris est de 32,9 kal[14]. Ces distances sont semblables à celle donnée par Harris, mais légèrement plus grandes.

Si on admet une distance d'environ 9,4 kpc[2] et une taille de 8,8'[3],[14], un calcul simple montre que sa taille réelle est d'environ 78 années-lumière.

Métallicité, masse et âge[modifier | modifier le code]

La métallicité indiquée par Harris et Boyles est -1,98[2],[7], alors que Forbes indique une valeur très semblable, soit -2,00. Une métallicité de -2,0 signifie que la concentration en éléments lourds de M56 est égale à 1% (10-2,0) de celle du Soleil. Après le Big Bang, l'Univers étant surtout composé d'hydrogène et d'hélium, la métallicité était pratiquement nulle. L'univers s'est progressivement enrichi en métaux (éléments plus lourds que l'hélium) grâce à la synthèse de ceux-ci dans le cœur des étoiles. La métallicité des amas du halo de la Voie lactée varie d'un centième (1%) à un dixième (10%) de la métallicité solaire, ce qui signifie que ces amas se décomposent en deux sous-groupes, les relativement jeunes et les vieux [15]. Selon sa métallicité, M56 serait donc un amas très pauvre en métaux et très âgé, environ 13,7 milliards d'années selon Forbes[8].

Les étoiles de Messier 56[modifier | modifier le code]

Les étoiles variables[modifier | modifier le code]

Sept étoiles variables ont été détectées dans M56, dont deux de type RR Lyrae, une de type RV Tauri, une de type BL Herculis, deux semi-régulières et une dernière étoile variable pulsante dont le type n'a pas été identifié[16].

Source de rayon X[modifier | modifier le code]

Une possible source diffuse de rayon X a été détectée dans l'environnement de M56. La position de cette source suggère qu'elle provient du milieu interstellaire chauffé dans le sillage de l'amas par l'interaction entre celui-ci et le halo gazeux qui l'entoure[17].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) « Results for object NGC 6779 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  2. a b c d e f et g (en) « CATALOG OF PARAMETERS FOR MILKY WAY GLOBULAR CLUSTERS : THE DATABASE, Compiled by WWilliam E. Harris, McMaster University » (consulté le )
  3. a b c d et e « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 6700 à 6799 », sur astrovalleyfield.ca (consulté le )
  4. a et b (en) « M 70 -- Globular Cluster Cluster » (consulté le )
  5. a et b H. Baumgardt, M. Hilker, A. Sollima et A. Bellini, « Mean proper motions, space orbits and velocity dispersion profiles of Galactic globular clusters derived from Gaia DR2 data », Monthly Notices of the Royal Astronomical Societ, vol. 482, no 4,‎ , p. 5138-5155 (DOI 10.1093/mnras/sty2997, lire en ligne [PDF])
  6. a b c d et e (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 6750 - 6799 » (consulté le ).
  7. a et b J. Boyles, D. R. Lorimer, P. J. Turk, R. Mnatsakanov, S. Lynch, S. M. Ransom, P. C. Freire et K. Belczynski, « YOUNG RADIO PULSARS IN GALACTIC GLOBULAR CLUSTERS », The Astrophysical Journal, vol. 742#1,‎ , p. 12 pages (DOI 10.1088/0004-637X/742/1/51, Bibcode 2011ApJ...742...51B, lire en ligne)
  8. a et b Duncan A. Forbes et Terry Bridges, « Accreted versus in situ Milky Way globular clusters », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 404#3,‎ , p. 1203-1214 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2010.16373.x, Bibcode 2010MNRAS.404.1203F, lire en ligne)
  9. a b c d et e « Observatoire de Paris, Messier 28 (Observations and Descriptions) » (consulté le )
  10. William Huggins, « Further observations on the spectra of some of the Nebulæ, with a mode of determining the brightness of these bodies », The Royal Society, Philosophical Transactions,‎ , p. 381 (DOI 10.1098/rstl.1866.0017, lire en ligne [PDF])
  11. (en) H. D. Curtis, « Descriptions of 762 Nebulae and Clusters Photographed with the Crossley Reflector », Publications of Lick Observatory, vol. 13,‎ , p. 9-42 (Bibcode 1918PLicO..13....9C, lire en ligne)
  12. G. C. Myeong, N. W. Evans, V. Belokurov, J. L. Sanders et S. E. Koposov, « The Sausage Globular Clusters », The Astrophysical Journal Letters, vol. 863, no 2,‎ , L28, 5 pages (DOI 10.3847/2041-8213/aad7f7, Bibcode 2018ApJ...863L..28M, lire en ligne [PDF])
  13. Andrés A. Piatti et Julio A. Carballo-Bello, « Extra-tidal structures around the Gaia Sausage candidate globular cluster NGC 6779 (M56) », Monthly Notices of the Royal Astronomical, vol. 485, no 1,‎ , p. 1029-1035 (DOI 10.1093/mnras/stz500, Bibcode 2019MNRAS.485.1029P, lire en ligne [PDF])
  14. a et b « Observatoire de Paris, Messier 56 (Observations and Descriptions) » (consulté le )
  15. « Université de Liège, Département d'Astrophysique, Géophysique et Océanographie » (consulté le )
  16. P. Pietrukowicz, A. Olech, P. Kedzierski, K. Zloczewski, M. Wisniewski et K. Mularczyk, « CURiuos Variables Experiment (CURVE): Variable Stars in the Metal-Poor Globular Cluster M56 », Acta Astronomica, vol. 58,‎ , p. 121-130 (DOI 10.48550/arXiv.0806.1515, Bibcode 2008AcA....58..121P, lire en ligne [PDF])
  17. M. E. L. Hopwood, A. Evans, T. P. Roberts, M. R. Burleigh, M. Odenkirchen, A. P. Beardmore, T. O'Brien, R. D. Jeffries, A. Penny et S. P. S. Eyres, « A possible detection of diffuse extended X-ray emission in the environment of the globular cluster NGC 6779 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 316, no 1,‎ , L5-L8 (DOI 10.1046/j.1365-8711.2000.03717.x, Bibcode 2000MNRAS.316L...5H, lire en ligne [PDF])

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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