NGC 6624

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NGC 6624
Image illustrative de l’article NGC 6624
L'amas globulaire NGC 6624 par le télescope spatial Hubble.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Sagittaire
Ascension droite (α) 18h 23m 40,57s[1]
Déclinaison (δ) −30° 21′ 40,60″ [1]
Magnitude apparente (V) 7,87[2]
Dimensions apparentes (V) 8,8 [3]

Localisation dans la constellation : Sagittaire

(Voir situation dans la constellation : Sagittaire)
Astrométrie
Vitesse radiale 260,64 ± 1,58 km/s [4],[5]
Distance environ 7,9 kpc (∼25 800 al)[2],[6]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Amas globulaire
Classe VI[3],[7]
Galaxie hôte Voie lactée
Masse 257 000 M [6]
Magnitude absolue -7,49[2]
Âge 12,54 G a [8]
Particularité(s) =
Découverte
Découvreur(s) William Herschel[7]
Date [7]
Désignation(s) GCL 93
ESO 457-SC11[3]
Liste des amas globulaires

NGC 6624 est un amas globulaire situé dans la constellation du Sagittaire à environ 25 750 a.l. (7,9 kpc) du Soleil et à 3 900 a.l. (1,2 kpc) du centre de la Voie lactée[2]. Il a été découvert par l'astronome germano-britannique William Herschel en 1784[7].

Observation[modifier | modifier le code]

Localisation de NGC 6624 dans la constellation du Sagittaire.

Avec une magnitude apparente de 7,87, on peut observer cet amas avec des jumelles[9], mais il apparait soit comme un étoile ou comme une tache floue si on utilise un petit télescope. NGC 6624 est à environ 0,8° au sud-est de l'étoile Delta Sagittarii.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Classe[modifier | modifier le code]

La classe de concentration Shapley-Sawyer de NGC 6624 est VI[3],[7], une concentration intermédiaire pauvre mais non clairsemée.

Vitesse[modifier | modifier le code]

Selon les mesures les plus récentes réalisées par le satellite Gaia[4],[5], la vitesse radiale héliocentrique de cet amas est égale à 54,26 ± 0,45 km/s. Deux autres mesures de la vitesse sont aussi indiquées par Simbad, une récente () 54,7 ± 0,4 km/s et une plus ancienne () 69,0 ± 5,0 km/s. La valeur indiquée par Harris est semblable, soit 53,9 ± 0,6 km/s[2].

Métallicité, masse et âge[modifier | modifier le code]

Selon une étude publiée en 2011 par J. Boyles et ses collègues, la métallicité de l'amas globulaire NGC 6624 est égale à -0,44 et sa masse est égale à 257 000 . Dans cette même étude, la distance de l'amas est aussi estimée à environ 7,9 kpc (∼25 800 al)[6]. L'étude publiée par Forbes et Bridges indique une métallicité de -0,70[8].

La base de données Simbad indique quatre valeurs de la métallicité comprises entre -0,60 et -0,73[4]. Une métallicité comprise entre -0,73 et -0,44 signifie que la concentration en fer de NGC 6624 est comprise entre à 19% et 36% de celle du Soleil.

Après le Big Bang, l'Univers étant surtout composé d'hydrogène et d'hélium, la métallicité était pratiquement nulle. L'univers s'est progressivement enrichi en métaux (éléments plus lourds que l'hélium) grâce à la synthèse de ceux-ci dans le cœur des étoiles. La métallicité des amas du halo de la Voie lactée varie d'un centième à un dixième de la métallicité solaire, ce qui signifie que ces amas se décomposent en deux sous-groupes, les relativement jeunes et les vieux[10]. Selon sa métallicité, NGC 6624 serait donc un amas relativement vieux et riche en métaux. Son âge est estimée à 12,54 milliards d'années par Forbes[8].

Les pulsars de NGC 6624[modifier | modifier le code]

Au moins six pulsars été détectés dans cet amas globulaire, dont au moins quatre pulsars millisecondes (période de moins de 10 ms), un pulsar à longue période et un pulsar de période intermédiaire. Deux pulsars millisecondes ont fait l'objet d'une publication en . Ce sont PSR 1820 – 30A et PSR 1820 – 30 dont les périodes sont respectivement de 5 ms et de 378 ms[11]. Les quatre autres pulsars ont fait l'objet d'une récente publication en . Ce sont PSR J1823−3021I et PSR J1823−3021K avec des périodes de 4,319 ms et de 2,768 ms, PSR J1823−3021J avec une période de 20,899 ms et finalement le pulsar à longue période PSR J1823−3022 dont la période est de 2,497 s[12].

Trou noir de masse intermédiaire[modifier | modifier le code]

On a pu déduire des observations temporelles de haute précision de la période du pulsar milliseconde PSR B1820−30A que celui-ci est soit en orbite de faible excentricité avec une compagnon de faible masse (étoile, naine blanche, étoile à neutrons ou encore un trou noir d'origine stellaire) ou en orbite de forte excentricité avec un compagnon massif de masse supérieure à 7500 , soit un trou noir intermédiaire[13].

Cependant, dans une autre étude on a déduit que la présence d'un trou noir intermédiaire était incompatible avec la dispersion des vitesses des composantes de l'amas[14].

Autres sources de rayonnement à haute énergie[modifier | modifier le code]

On a aussi découvert des sources de rayonnement gamma[15] et de rayon X[16] dans NGC 6624. Vingt deux sursauteurs X ont été observés dans cet amas[16].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « Results for object NGC 6624 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  2. a b c d et e (en) « CATALOG OF PARAMETERS FOR MILKY WAY GLOBULAR CLUSTERS : THE DATABASE, Compiled by WWilliam E. Harris, McMaster University » (consulté le )
  3. a b c et d « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 6600 à 6699 », sur astrovalleyfield.ca (consulté le )
  4. a b et c (en) « Simbad, NGC 6624 -- Globular Cluster » (consulté le )
  5. a et b H. Baumgardt et M. Hilker, « A catalogue of masses, structural parameters, and velocity dispersion profiles of 112 Milky Way globular clusters. », Monthly Notices of the Royal Astronomical Societ, vol. 478, no 2,‎ , p. 1520-1557 (DOI 10.1093/mnras/sty1057, lire en ligne [PDF])
  6. a b et c J. Boyles, D. R. Lorimer, P. J. Turk, R. Mnatsakanov, S. Lynch, S. M. Ransom, P. C. Freire et K. Belczynski, « YOUNG RADIO PULSARS IN GALACTIC GLOBULAR CLUSTERS », The Astrophysical Journal, vol. 742#1,‎ , p. 12 pages (DOI 10.1088/0004-637X/742/1/51, Bibcode 2011ApJ...742...51B, lire en ligne)
  7. a b c d et e (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 6624 » (consulté le ).
  8. a b et c Duncan A. Forbes et Terry Bridges, « Accreted versus in situ Milky Way globular clusters », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 404#3,‎ , p. 1203-1214 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2010.16373.x, Bibcode 2010MNRAS.404.1203F, lire en ligne)
  9. (en) « Cloudy Nights Telescope Reviews » (consulté le )
  10. « Université de Liège, Département d'Astrophysique, Géophysique et Océanographie » (consulté le )
  11. J. D. Biggs, M. Bailes, A. G. Lyne, W. M. Goss et A. S. Fruchter, « Two radio pulsars in the globular cluster NGC 6624 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 267, no 1,‎ , p. 125-128 (DOI 10.1093/mnras/267.1.125, Bibcode 1994MNRAS.267..125B, lire en ligne [PDF])
  12. F. Abbate, A. Ridolfi, E. D. Barr et et al., « Four pulsar discoveries in NGC 6624 by TRAPUM using MeerKAT », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 513, no 2,‎ , p. 2292-2301 (DOI 10.1093/mnras/stac1041, lire en ligne [PDF])
  13. B. B. P. Perera, B. W. Stappers, A. G. Lyne, C. G. Bassa, I. Cognard, L. Guillemot, M. Kramer, G. Theureau et G. Desvignes, « Evidence for an intermediate-mass black hole in the globular cluster NGC 6624 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 468, no 2,‎ , p. 2114-2127 (DOI 10.1093/mnras/stx501, lire en ligne [PDF])
  14. Holger Baumgardt, Chenyu He et Sarah M. Sweet, « No evidence for intermediate-mass black holes in the globular clusters ω Cen and NGC 6624 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 488, no 4,‎ , p. 5340-5351 (DOI 10.3847/1538-4357/aac9b9, lire en ligne [PDF])
  15. P. H. T. Tam, A. K. H. Kong, C. Y. Hui, K. S. Cheng, C. Li et T.-N. Lu, « GAMMA-RAY EMISSION FROM THE GLOBULAR CLUSTERS LILLER 1, M80, NGC 6139, NGC 6541, NGC 6624, AND NGC 6752 », The Astrophysical Journal, vol. 729, no 2,‎ , p. 8 pages (DOI 10.1088/0004-637X/729/2/90, lire en ligne [PDF])
  16. a et b George W. Clark, FuK Kwok Li, Claude Canizares, Satio Hayakawa, Garrett Jernigan et Walter H. G. Lewin, « Further observations of recurrent X-ray bursts from the globular cluster NGC 6624 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 179, no 4,‎ , p. 651-658 (DOI 10.1093/mnras/179.4.651, lire en ligne [PDF])

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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