NGC 6652

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NGC 6652
Image illustrative de l’article NGC 6652
L'amas globulaire NGC 6652 par le relevé 2MASS.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Sagittaire
Ascension droite (α) 18h 35m 45,75s[1]
Déclinaison (δ) −32° 59′ 25,1″ [1]
Magnitude apparente (V) 8,62[2]
Dimensions apparentes (V) 6,0 [3]

Localisation dans la constellation : Sagittaire

(Voir situation dans la constellation : Sagittaire)
Astrométrie
Vitesse radiale −99,04 ± 0,51 km/s [4],[5]
Distance environ 10,0 kpc (∼32 600 al)[2]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Amas globulaire
Classe VI[3],[6]
Galaxie hôte Voie lactée
Masse 109 000 M [7]
Magnitude absolue -6,66[2]
Âge 12,93 G a [8]
Particularité(s) =
Découverte
Découvreur(s) James Dunlop[6]
Date [6]
Désignation(s) GCL 98
ESO 395-SC11[3]
Liste des amas globulaires

NGC 6652 est un amas globulaire situé dans la constellation du Sagittaire à environ 32 600 a.l. (10,0 kpc) du Soleil et à 8 800 a.l. (2,7 kpc) du centre de la Voie lactée[2]. Il a été découvert par l'astronome écossais James Dunlop en 1826[6].

Observation[modifier | modifier le code]

Localisation de NGC 6652 dans la constellation du Sagittaire.

NGC 6652 est dans la constellation du Sagittaire. Avec une magnitude apparente égale à 8,62, il n'est pas visible à l'œil nu. Cependant, on peut l'observer avec des jumelles.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Classe[modifier | modifier le code]

La classe de concentration Shapley-Sawyer de NGC 6652 est VI[3],[6], une concentration intermédiaire pauvre mais non clairsemée.

Vitesse[modifier | modifier le code]

Selon les mesures les plus récentes réalisées par le satellite Gaia, la vitesse radiale héliocentrique de cet amas est égale à −99,04 ± 0,51 km/s[4],[5]. La valeur indiquée par Harris est semblable, soit −111,7 ± 5,8 km/s[2].

Métallicité, masse et âge[modifier | modifier le code]

Selon une étude publiée en 2011 par J. Boyles et ses collègues, la métallicité de l'amas globulaire NGC 6652 est égale à -0,81 et sa masse est égale à 109 000 . Dans cette même étude, la distance de l'amas est aussi estimée à environ 10,0 kpc (∼32 600 al)[7]. L'étude publiée par Forbes et Bridges indique une métallicité de -0,70[8].

La base de données Simbad indique deux valeurs de la métallicité : -0,50 et -1,10[4], alors que l'étude publiée par Forbes est ses collègues indique une valeur de -0,97. Une métallicité comprise entre -0,50 et -1,10 signifie que la concentration en fer de NGC 6652 est comprise entre 10-1,10 (7,9%) et 10-0,50 (32)% de celle du Soleil.

Après le Big Bang, l'Univers étant surtout composé d'hydrogène et d'hélium, la métallicité était pratiquement nulle. L'univers s'est progressivement enrichi en métaux (éléments plus lourds que l'hélium) grâce à la synthèse de ceux-ci dans le cœur des étoiles. La métallicité des amas du halo de la Voie lactée varie d'un centième à un dixième de la métallicité solaire, ce qui signifie que ces amas se décomposent en deux sous-groupes, les relativement jeunes et les vieux[9]. Selon sa métallicité, NGC 6652 serait donc un amas assez âgé et riche en métaux. Son âge est estimée à 12,93 milliards d'années par Forbes[8].

Les étoiles de NGC 6652[modifier | modifier le code]

Les pulsars[modifier | modifier le code]

En date de , on avait découvert 267 pulsars dans 36 amas globulaires de la Voie lactée[10]. De ce nombre, deux pulsars binaires millisecondes sont situés dans NGC 6652[10].

Le premier pulsar de cet amas globulaire a été découvert grâce au radiotélescope de l'observatoire de Green Bank. Il s'agit de PSR J1835-3259A. Sa période est de 3,9 ms. Il est sur une orbite elliptique d'excentricité égale à 0,95 et dont la période est de 9,25 jours. Si on suppose une masse de 1,4 pour le pulsar, la masse de son compagnon serait de 0,74 [11]

Le deuxième est PSR J1835−3259B, un pulsar milliseconde dont la période est de 1,83 ms. Il est en orbite quasi circulaire autour d'un compagnon de masse estimée à environ 0,2 , probablement une naine blanche[12]. Ce pulsar est probablement source du rayonnement gamma de NGC 6652[13].

Finalement, on a découvert un troisième candidat dans cet amas en se basant sur des observations simultanées de l'observatoire de rayons X Chandra et des données en onde radio du Karl G. Jansky Very Large Array (VLA). On lui a donnée le nom (provisoire ?) de NGC 6652B. C'est possiblement un pulsar milliseconde transitionnel (tMSP, de l'anglais trasitional MilliSecond Pulsar), c'est-à-dire un pulsar qui bascule entre un état alimenté par rotation et un état alimenté par accrétion[14]. D'autres hypothèses doivent aussi être considérées pour expliquer le comportement de NGC 6625B, bien que moins probable que le tMSP. La confirmation qu'il s'agit bien d'un tMSP viendra d'une observation directe de son changement d'état[14].

Source X[modifier | modifier le code]

Des observations réalisées avec Chandra ont permis de détecter onze sources de rayons X dont six étaient déjà connues et donc cinq nouvelles. La source A est une binaire X à faible masse (LMXB, de l'anglais Low Mass X-ray Binary). La source B suggère la présence d'une étoile à neutrons dans un système LMXB, mais avec une variabilité inhabituel. Le spectre de la source C suggère qu'il s'agit d'une variable cataclysmique. Le spectre de la source D suggère la présence d'une étoile à neutrons, ce qui en ferait la troisième source LMXB de NGC 6652. Finalement, les sources E et F montrent des spectres situés relativement dans la zone de rayons X durs, suggérant la présence de plasma de haute énergie[15].

Étoiles variables[modifier | modifier le code]

Le catalogue des étoiles varaibles publié en 2001 par Clément et ses collègues[16] et mise à jour en 2015 contient une liste de 14 étoiles variables pour l'amas globulaire NGC 6652[17]. Depuis, une recherche d'autres étoiles variables a été réalisée en utilisant les archives des spectres réalisés à l'Observatoire Gemini. Neuf nouvelles étoiles variables ont été découvertes dans le champ de vision de NGC 6652, six sont des binaires à éclipses, une est de type SX Phoenicis et les deux autres n'ont pu être classifiées. Les données concernant leur mouvement propre obtenues du satellite Gaia et du télescope spatial Hubble permettent d'affirmer que trois d'entre elles sont membres de l'amas. De plus, parmi les variables déjà identifiées dans cette région, les données de Gaia ont confirmé la présence d'une étoile de type RR Lyrae dans l'amas[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « Results for object NGC 6652 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  2. a b c d et e (en) « CATALOG OF PARAMETERS FOR MILKY WAY GLOBULAR CLUSTERS : THE DATABASE, Compiled by WWilliam E. Harris, McMaster University » (consulté le )
  3. a b c et d « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 6600 à 6699 », sur astrovalleyfield.ca (consulté le )
  4. a b et c (en) « Simbad, NGC 6652 -- Globular Cluster » (consulté le )
  5. a et b H. Baumgardt, M. Hilker, A Sollima et A Bellini, « Mean proper motions, space orbits, and velocity dispersion profiles of Galactic globular clusters derived from Gaia DR2 data », Monthly Notices of the Royal Astronomical Societ, vol. 482, no 4,‎ , p. 5138-5155 (DOI 10.1093/mnras/sty2997, lire en ligne [PDF])
  6. a b c d et e (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 6652 » (consulté le ).
  7. a et b J. Boyles, D. R. Lorimer, P. J. Turk, R. Mnatsakanov, S. Lynch, S. M. Ransom, P. C. Freire et K. Belczynski, « YOUNG RADIO PULSARS IN GALACTIC GLOBULAR CLUSTERS », The Astrophysical Journal, vol. 742#1,‎ , p. 12 pages (DOI 10.1088/0004-637X/742/1/51, Bibcode 2011ApJ...742...51B, lire en ligne)
  8. a b et c Duncan A. Forbes et Terry Bridges, « Accreted versus in situ Milky Way globular clusters », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 404#3,‎ , p. 1203-1214 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2010.16373.x, Bibcode 2010MNRAS.404.1203F, lire en ligne)
  9. « Université de Liège, Département d'Astrophysique, Géophysique et Océanographie » (consulté le )
  10. a et b De-Jiang Yin, Li-Yun Zhang, Bao-Da Li, Ming-Hui Li, Lei Qian et Zhichen Pan, « The Analyses of Globular Cluster Pulsars and Their Detection Efficiency », Research in Astronomy and Astrophysics, vol. 23, no 5,‎ , p. 9 pages (DOI 10.1088/1674-4527/acc37e, lire en ligne [PDF])
  11. Megan E DeCesar, Scott M. Ransom, David L. Kaplan, Paul S. Ray et Aaron M. Geller, « A Highly Eccentric 3.9 Millisecond Binary Pulsar in the Globular Cluster NGC 6652 », The Astrophysical Journal Letters, vol. 807, no 2,‎ , L23, 6 pages (DOI 10.1088/2041-8205/807/2/L23, Bibcode 2015ApJ...807L..23D, lire en ligne [PDF])
  12. T. Gautam, A. Ridolfi, P. C. C. Freire, R. S. Wharton, Y. Gupta, S. M. Ransom, L. S. Oswald, M. Kramer et M. E. DeCesar, « Upgraded GMRT survey for pulsars in globular clusters. I: Discovery of a millisecond binary pulsar in NGC 6652 », Astronomy & Astrophysics, vol. 664, no A54,‎ , p. 17 pages (DOI 10.1051/0004-6361/202243062, lire en ligne [PDF])
  13. Pengfei Zhang, Yi Xing et Zhongxiang Wang, « Discovery of γ-Ray Pulsations from PSR J1835–3259B in the Globular Cluster NGC 6652 », The Astrophysical Journal Letters, vol. 935, no 2,‎ , L36, 4 pages (DOI 10.3847/2041-8213/ac88bf, lire en ligne [PDF])
  14. a et b Alessandro Paduano, Arash Bahramian, James C A Miller-Jones et et al., « The MAVERIC Survey: Simultaneous Chandra and VLA observations of the transitional millisecond pulsar candidate NGC 6652B », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 506, no 3,‎ , p. 4107-4120 (DOI 10.1093/mnras/stab1928, lire en ligne [PDF])
  15. W. S. Stacey, C. O. Heinke, H. N. Cohn, P. M. Lugger et A. Bahramian, « AN EXAMINATION OF THE X-RAY SOURCES IN THE GLOBULAR CLUSTER NGC 6652 », The Astrophysical Journal, vol. 751, no 1,‎ , p. 13 pages (DOI 10.1088/0004-637X/751/1/62, lire en ligne [PDF])
  16. Christine M. Clement, Adam Muzzin, Quentin Dufton, Thivya Ponnampalam, John Wang, Jay Burford, Alan Richardson, Tara Rosebery, Rowe Jason et Helen Sawyer Hogg, « Variable Stars in Galactic Globular Clusters », The Astronomical Journal, vol. 122, no 5,‎ , p. 2587-2599 (DOI 10.1086/323719, Bibcode 2001AJ....122.2587C, lire en ligne [PDF])
  17. a et b Ricardo Salinas, A. Katherina Vivas et Rodrigo Contreras Ramos, « New Variable Stars in NGC 6652 and Its Background Sagittarius Stream », The Astronomical Journal, vol. 157, no 2,‎ , p. 8 pages (DOI 10.3847/1538-3881/aaf796, lire en ligne [PDF])

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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