Le Pendu de Saint-Pholien

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Le Pendu de Saint-Pholien
Auteur Georges Simenon
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Genre Roman policier
Éditeur A. Fayard
Lieu de parution Paris
Date de parution 1931
Chronologie
Série Commissaire Maigret

Le Pendu de Saint-Pholien est un roman policier de Georges Simenon publié en  ; il fait partie de la série des Maigret.

Le roman est tiré d'un fait divers réel, le suicide par pendaison à la clenche de l'église Saint-Pholien du peintre Joseph Jean Kleine, le 2 mars 1922[1]

Simenon écrit ce roman durant l'automne 1930.

Résumé[modifier | modifier le code]

L'Église Saint-Pholien, un des lieux de l'intrigue.

Au terme d'une mission accomplie à Bruxelles, Maigret, intrigué par un individu suspect aperçu dans un petit café de la ville, le suit jusqu'à son arrivée à Brême, où l'inconnu, qui s'appelle Jeunet, se suicide en constatant qu'on a substitué à sa valise une autre toute semblable. Maigret, qui avait procédé à cette substitution à la gare de Neuschanz, s'aperçoit que la valise de Jeunet contient de vieux vêtements tachés de sang. À la morgue, un certain Van Damme, qui s'occupe d'import-export, vient voir le cadavre. Maigret, de retour à Paris, apprend que Jeunet s'appelle en réalité Lecocq d'Arneville, originaire de Liège. À Reims, où le commissaire est appelé par l'enquête, Lecocq a été vu récemment avec Belloir, sous-directeur de banque ; chez Belloir, Maigret retrouve Van Damme, en compagnie de Lombard, photograveur à Liège, et de Janin, sculpteur à Paris : tous ces personnages sont originaires de Liège.

C'est dans cette ville que Maigret poursuit une enquête dangereuse (on tente de l'assassiner), qu'il retrouve Van Damme, Belloir et Lombard et qu'il découvre le nœud de l'affaire : le suicide de Klein, trouvé pendu dans le porche de l'église Saint-Pholien, dix ans auparavant. Tous ces Liégeois que Maigret a rencontrés sur sa route avaient formé, lorsqu'ils étaient étudiants, une petite société secrète, les « Compagnons de l'Apocalypse », dont faisait aussi partie Willy Mortier, plus riche qu'eux. Les jeunes gens passaient, dans l'atmosphère morbide du taudis de Klein, des nuits d'orgies, laissant libre cours à leurs idées libertaires et excentriques.

Lors d'une de ces réunions, une nuit de Noël, Klein, excité par l' « idée » du meurtre, a tué Mortier avec l'aide de Belloir, devant les autres restés passifs. Les six compagnons ont fait disparaître le cadavre et se sont dispersés, sauf Lecocq d'Arneville et Klein, les plus pauvres et les plus faibles. Klein s'est suicidé peu après ; la vie a continué pour les autres. Seul Lecocq d'Arneville restait hanté par le crime ; il avait même changé d'identité pour oublier, il s'était marié, mais le souvenir de cette nuit de Noël le poursuivait, l'empêchait de mener une existence normale. Et il voyait les quatre autres réussir leur vie, certains fonder un foyer... C'est alors qu'il a commencé à faire chanter ces « voleurs de bonheur » pour venger les deux morts, pour « se venger lui-même » : il avait à sa disposition les vêtements tachés de sang de Belloir dont il se servait pour faire payer les autres ; lui, brûlait les billets de banque qu'il recevait.

Maigret laissera la liberté à ces « gamins » qui ont eux-mêmes des enfants.

Aspects particuliers du roman[modifier | modifier le code]

Enquêtant sur un meurtre vieux de dix ans, Maigret est avant tout soucieux de connaître les motivations profondes du drame et de comprendre les personnages qui y ont été mêlés. L’explication viendra des trois derniers chapitres, qui baignent dans une atmosphère particulièrement lourde et tendue.

Cet épisode figurera également dans le roman Les Trois crimes de mes amis.

Fiche signalétique de l'ouvrage[modifier | modifier le code]

Cadre spatio-temporel[modifier | modifier le code]

Espace[modifier | modifier le code]

Brême. Reims. Paris. Liège.

Temps[modifier | modifier le code]

Époque contemporaine ; l’enquête se déroule du 25 au 30 novembre.

Les personnages[modifier | modifier le code]

Personnage principal[modifier | modifier le code]

Jean Lecocq d’Arneville, alias Louis Jeunet, Liégeois. Mécanicien. Marié, un fils. Il se suicide au début de l’enquête. 32 ans.

Autres personnages[modifier | modifier le code]

  • Joseph Van Damme, agent commercial à Brême, 32 ans.
  • Jef Lombard, photographe à Liège.
  • Maurice Belloir, sous-directeur de banque à Reims.
  • Gaston Janin, sculpteur à Paris.
  • Emile Klein, « le pendu de Saint-Pholien », étudiant qui s’est suicidé à 20 ans, dix ans plus tôt.
  • Willy Mortier, étudiant assassiné dix ans plus tôt.

Éditions[modifier | modifier le code]

Adaptations[modifier | modifier le code]

Source[modifier | modifier le code]

  • Maurice Piron, Michel Lemoine, L'Univers de Simenon, guide des romans et nouvelles (1931-1972) de Georges Simenon, Presses de la Cité, 1983, p. 258-259 (ISBN 978-2-258-01152-6)

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La Gazette de Liége du 3 mars 1922 rapporte le fait dans un article non signé, mais écrit semble-t-il par Simenon