Jul' Maroh

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Jul' Maroh
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Julie Maroh
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Jul' Maroh[n 1] (naissance en 1985 à Lens sous le nom de Julie Maroh) est une personnalité de la bande dessinée de nationalité française.

Ses premiers travaux sont publiés sur Internet sous le nom de plume Djou. Son premier album, un roman graphique intitulé Le bleu est une couleur chaude, paraît en 2010. C'est alors l'un des rares albums de bande dessinée mettant en scène des lesbiennes qui rencontre le succès. Remportant notamment le prix du public au festival d'Angoulême et celui du meilleur album international au festival international de la bande dessinée d'Alger en 2011, il est adapté au cinéma par Abdellatif Kechiche sous le titre La Vie d'Adèle (Palme d'or au festival de Cannes 2013).

Parmi ses autres albums figure Hacker la peau, récit d'anticipation paru en 2023 dont le scénario est écrit par Sabrina Calvo.

Dans le cadre de son engagement féministe, Maroh cofonde en 2015 le Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme.

Jul' Maroh s'identifie comme non binaire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et formation[modifier | modifier le code]

Jul' Maroh naît en 1985 à Lens, sous le nom (morinom) de Julie Maroh[1].

Après un baccalauréat en arts appliqués à l'ESAAT à Roubaix, Maroh rejoint Bruxelles[1] l'année de ses 18 ans pour y poursuivre des études, et y obtient un premier graduat en arts visuels (option BD) à l'Institut Saint-Luc, se destinant alors au cinéma d’animation. Maroh décide finalement de s’orienter vers une formation en lithographie/gravure à l'Académie royale des beaux-arts[2], et y étudie en particulier l’anatomie et les droits d’auteur[3]. Ses premiers dessins datent de l'année de ses 19 ans[1].

Parcours artistique[modifier | modifier le code]

De 2008 à 2010, Maroh tient un blog BD sous le pseudonyme de Djou[4],[5] et publie en 2010 son premier album, Le bleu est une couleur chaude, aux éditions Glénat. Le récit engagé met en scène l'histoire d'amour entre Clémentine et Emma, ainsi que les doutes et problématiques sociales liées à leur homosexualité[6]. C'est alors l'un des rares albums de bande dessinée mettant en scène des lesbiennes qui rencontre un succès public[7]. L'album reçoit, entre autres, le prix du public au festival d'Angoulême puis le prix du meilleur album international au festival international de la bande dessinée d'Alger en 2011[8]. Abdellatif Kechiche l'adapte en film sous le titre La Vie d'Adèle (Palme d'or au festival de Cannes 2013)[9]. Maroh se montre assez critique vis-à-vis de l'adaptation cinématographique de sa BD, jugeant que le film reflète un regard masculin hétérosexuel sur le lesbianisme, particulièrement lors des scènes de sexe[10],[11],[12].

En 2014, Maroh met en scène, avec Maya Mihindou, une sélection d'œuvres de la collection permanente du CAPC - musée d'Art contemporain de Bordeaux, sous le titre de Procession, une histoire dans l'exposition[2].

En 2015, avec Lisa Mandel, Maroh contacte une cinquantaine d'autrices de bande dessinée et cofonde le Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme[13], un mouvement de protestation contre le sexisme dans le métier de la bande dessinée et la marginalisation des autrices[13]. En , le collectif rassemble plus de 250 signataires[14]. Le , à l'issue du festival d'Angoulême, la ministre de la culture Fleur Pellerin annonce élever « huit créateurs et figures du secteur », dont Maroh, au rang de chevalier des Arts et des Lettres[15]. Maroh refuse cette décoration, dénonçant une « récupération politique [...] flagrante »[16], tout comme Chloé Cruchaudet, Aurélie Neyret, Tanxxx et Marguerite Abouet[17].

En 2017, Maroh publie Corps sonores, une bande dessinée dont l'action se déroule à Montréal. L'album relate des relations entre des personnes « de tous les horizons identitaires et de tous les âges » et cherche à retranscrire la réalité socioculturelle québécoise pour un lectorat français[18].

Le est annoncé par l'éditeur américain DC Comics You Brought Me the Ocean, un album dessiné par Maroh et écrit par Alex Sanchez. Cet album, paru en , met en scène le personnage d'Aqualad, l'un des super-héros gay de l'éditeur[19]. En 2022, HBO annonce qu'une série adaptée de ce livre et produite par Charlize Theron est en cours de développement[20],[21].

En 2021, Jul' Maroh fait paraître dans le premier numéro de la revue féministe La Déferlante, une bande dessinée sur la lutte antinucléaire des femmes opposées au projet de centrale nucléaire de Plogoff en 1976[3],[9].

En 2023, Jul' Maroh dessine Hacker la peau. Ce récit d'anticipation[22], dont le scénario est écrit par Sabrina Calvo[23], raconte l'histoire d'un trio polyamoureux[24] lors d'une nuit de violence[25] à Lyon[26]. Dans ce récit, écrit dans l’entre-deux tours de l’élection présidentielle française de 2022[26], les trois personnages font face à un coup d'État de l'extrême droite[24].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Dans les années 2010, Maroh se définit comme lesbienne, queer et féministe[18],[27].

Jul' Maroh effectue plus tard une transition de genre et annonce publiquement en 2020 sa non-binarité[n 2]. Jul’ Maroh utilise le pronom « iel »[28],[29],[30],[31].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. ↑ Certaines sources écrivent parfois sans espace (« Jul'Maroh ») ou sans apostrophe (« Jul Maroh »).
  2. ↑ « Je m’identifie comme trans, ce qu’il m’arrive de préciser comme agenre, fluide, genderqueer, genderfuck, neutre/neutrois, pangenre, mais dans tous les cas transgenre non binaire ».

Références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ a b et c Caroline de Bodinat, « Julie Maroh. Bleu et bosses », publié le 7 juin 2013 sur le site du quotidien Libération.
  2. ↑ a et b « Maroh Julie », sur bandedessinee.cfwb.be (consulté le ).
  3. ↑ a et b « Masterclasse de Jul' Maroh animée par Antoine Guillot, en direct sur la chaîne Youtube de la BnF », sur France Culture (consulté le ).
  4. ↑ « Invitée 2009 #87 : Djou », sur festival-blogs-bd.com, (consulté le ).
  5. ↑ Djou, « Djou's blog », .
  6. ↑ D. Wesel, « Le bleu est une couleur chaude », sur BD Gest', .
  7. ↑ « Du "Bleu est une couleur chaude" à "Voleuse", comment les lesbiennes se sont imposées en BD », sur BFMTV, (consulté le ).
  8. ↑ a et b « Actualité : résultats des concours professionnels - FIBDA 2011, Festival International de la Bande Dessinée Algérie », sur web.archive.org, (consulté le ).
  9. ↑ a et b « Jul' Maroh », sur BnF - Site institutionnel (consulté le ).
  10. ↑ (en-US) Elaine Sciolino, « Darling of Cannes Now at Center of Storm », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  11. ↑ N. V. E., « Julie Maroh : La Vie d'Adèle, « une vision hétéro » », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  12. ↑ Mathilde Ramadier, Vivre Fluide: Quand les femmes s'émancipent de l'hétérosexualité, Du Faubourg, (ISBN 978-2-493594-04-4, lire en ligne).
  13. ↑ a et b Stéphane Gobbo, « Des dessinatrices unies », Le Temps,‎ (lire en ligne Accès libre).
  14. ↑ Chloé Belleret, « Messieurs, il faut qu'on vous fasse un dessin ? », Le Parisien Magazine,‎ .
  15. ↑ « Festival de la Bande Dessinée d'Angoulême - Ministère de la Culture et de la Communication », sur culturecommunication.gouv.fr, (consulté le ).
  16. ↑ a et b « Chevalier de quoi ? » sur juliemaroh.com, 1er février 2016 (archive sur Internet Archive).
  17. ↑ Catherine Duthu, « Pourquoi des artistes refusent des décorations républicaines », sur France Culture, (consulté le )
  18. ↑ a b et c Valérie Lessard, « L'amour aux couleurs de Julie Maroh », sur La Presse, (consulté le ).
  19. ↑ (en) « Press Release. DC 1st Look: You brought me to the ocean LGBTQ+ Young Adult Graphic Novel Starring Aqualad », sur newsrama, .
  20. ↑ (en-US) Peter White et Peter White, « ‘You Brought Me The Ocean’ TV Series, Based On DC Comic, In Works At HBO Max From Charlize Theron », sur Deadline, (consulté le ).
  21. ↑ Florian Ques, « La BD de Jul' Maroh sur un super-héros gay adaptée par HBO », sur Têtu (magazine), (consulté le ).
  22. ↑ Martine Bass, « Queer résistance » Accès payant, sur Le Courrier, (consulté le )
  23. ↑ Olivier Van Vaerenbergh, « Quand la bande dessinée se fait de moins en moins binaire » Accès payant, sur Focus Vif, (consulté le )
  24. ↑ a et b Jérôme Lachasse, « "Un tabou s'est levé": comment les artistes trans émergent en BD », sur BFMTV, (consulté le )
  25. ↑ Frédéric Potet, « Jul Maroh, la bande dessinée à fleur de peau », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  26. ↑ a et b « Sabrina Calvo : « Pollinisons l’amour auprès des jeunes » », sur Le Soir, (consulté le )
  27. ↑ « Julie Maroh : "Sacraliser encore une fois la femme d'une telle manière, je trouve cela dangereux" », Slate.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. ↑ Jul' Maroh, « Journée internationale de la visibilité trans » (blog), sur goodreads.com, (consulté le ).
  29. ↑ Thelma Susbielle, « Transphobie sur Wikipédia, les auteurices de BD s’indignent », sur ActuaBD, (consulté le )
  30. ↑ Jul'Maroh, « Biographie / Foire aux questions », sur juliemaroh.com (consulté le )
  31. ↑ « Instagram », Source primaire vers l’instagram de Jul Maroh précisant l’usage de ses pronoms (Réseau social), sur www.instagram.com (consulté le )
  32. ↑ a et b Aurélia Vertaldi, « Moi, Clémentine, 15 ans, je vis pour les yeux d'Emma », Le Figaro, (consulté le ).
  33. ↑ Alex Dutilh, « Jazz Culture : le Bleu est une couleur chaude », sur Radio France, (consulté le ).
  34. ↑ « 27e édition de BD Boum à Blois: le grand prix à Jean-Pierre Gibrat », AFP Infos Françaises,‎ .
  35. ↑ Benjamin Roure, « Angoulême 2011 : le palmarès officiel », BoDoï,‎ (lire en ligne).
  36. ↑ « Palmarès 2011 Prix BD des lycéens de la Guadeloupe - lgt baimbridge », sur archive.wikiwix.com (consulté le ).
  37. ↑ « Maroh Julie », sur bandedessinee.cfwb.be (consulté le ).
  38. ↑ Lauren Muyumba, « Cannes : la palme d'or revient à l'adaptation de la BD de Julie Maroh », sur actualitte.com, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alain Beuve-Méry, « L'ange bleue », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Marie Slavicek, « Timide coming out pour la BD lesbienne », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • « Un Prix du public à l'accent bruxellois », Le Soir,‎ .
  • Jean-Dominique Leduc, « Julie Maroh : une nouvelle auteure à découvrir », La Presse,‎ .
  • Alexandra Trepardoux, « Lycée Carnot : rencontre avec une illustratrice de BD autour de la discrimination », La Voix du Nord,‎ .
  • « Julie, ses petits dessins et grands desseins… », La Voix du Nord,‎ .
  • BNF, « Jul' Maroh », Bibliothèque nationale de France,‎ (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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