Jean Lauffray

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Jean Lauffray
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Fonction
Directeur de recherche au CNRS
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jean Louis Lauffray
Nationalité
Activités
Autres informations
Directeur de thèse
Jean-Pierre Sodini (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Jean Lauffray, né le à Alençon (Orne) et mort le à Paris, est un architecte de formation et archéologue français, ayant fouillé au Proche-Orient (Syrie, Liban, Turquie), dans le Sud-Ouest de la France, au Portugal et en Égypte.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et études[modifier | modifier le code]

Jean Louis Lauffray naît le à Alençon, dans l'Orne, en France, dans une famille bourgeoise originaire de Normandie[1]. Il s'intéresse très tôt aux arts et au Liban[1].

En 1936, il est diplômé architecte à l'École des beaux-arts[1]. Il possède également une licence ès lettres à l'Institut d'art et d'archéologie[1].

Au Proche-Orient[modifier | modifier le code]

Peinture de l'Investiture, XVIIIe siècle av. J.-C., originaire du palais de Mari, conservée au musée du Louvre.

En 1936 et 1937, il fouille à Mari, en Syrie, sous la direction d'André Parrot[1],[2]. Il réalise des relevés du site mésopotamien, notamment les premiers plans du temple aux lions[3], ainsi qu'une copie de la Peinture de l'Investiture (avant que ses couleurs ne se ternissent)[3]. Il dirige également un sondage archéologique à Tell Abu Hassan, au nord de Mari, sur la rive opposée de l'Euphrate[3].

En 1939, il fouille à Malatya, en Turquie, sous la direction de Louis Delaporte[1].

Il s'installe un temps à Beyrouth ; il fouille à Byblos et effectue des relevés du forum antique de Béryte[1].

À partir de 1941, il travaille pour le gouvernement syrien : il participe à la restauration de monuments islamiques à Alep et participe à la fouille de Zénobia-Halabiyé[1],[3]. En , durant la Seconde Guerre mondiale, il rejoint la France libre au Liban[4]. Vers la fin de la guerre, il devient architecte en chef du service des Antiquités de la République syrienne[2],[3]. Pendant une dizaine d'années, il est conservateur du musée national d'Alep[2],[3].

Photographie du site archéologique de Byblos en 1950 par Willem van de Poll.

De 1945 à 1955, il est présent à Byblos en tant qu'architecte de la mission de Maurice Dunand[1],[3]. Au même moment, il fouille le site du port de Sidon avec le père Poidebard[3].

Il retourne un temps en Syrie afin de participer à une campagne de sondages sur le site de Tell Khoueira[1].

Dans le Sud-Ouest de la France[modifier | modifier le code]

De 1955 à 1961, Jean Lauffray est nommé architecte des bâtiments de France dans les Pyrénées-Atlantiques et les Landes et devient conservateur du château de Pau[1],[2],[3].

Pendant cette période, il fouille plusieurs villas gallo-romaines aquitaines[1],[3]. De 1959 à 1972, il fouille de manière extensive la villa gallo-romaine de Lalonquette (Pyrénées-Atlantiques) : il se concentre particulièrement sur la partie résidentielle du site[5]. Il effectue également plusieurs sondages sur le site de la villa gallo-romaine de Barat-de-Vin (Landes) entre 1957 et 1959, avant d'y pratiquer des fouilles de 1964 à 1966[6].

En 1963, il dirige le « Bureau d'architecture antique d'Aquitaine » de Pau, du CNRS[1],[3]. Il fouille la tour de Vésone à Périgueux et part également à Conimbriga au Portugal[1].

En Égypte[modifier | modifier le code]

Photographie du site de Karnak en 1962.

Christiane Desroches-Noblecourt l'appelle à Karnak, en Égypte, en 1961, mais il retourne rapidement en France[1].

Il y retourne de 1967 à 1980, en tant que directeur de recherche du CNRS au sein du centre franco-égyptien d'étude des temples de Karnak[1],[3], qu'il fonde avec Serge Sauneron : leur mission est d'étudier et de restaurer le site[3]. Pierre Lauffray fait appel à une équipe pluridisciplinaire : des égyptologues, des pétrographes, des archéomètres, des architectes et des tailleurs de pierres[3].

Durant cette période, il part également en mission à Tôd pour le Louvre[1].

Retraite[modifier | modifier le code]

À la retraite, Jean Lauffray publie ses recherches, ainsi que celles de Maurice Dunand à Byblos, inachevées à sa mort en 1987[1],[3].

Lors de la reconstruction du centre-ville de Beyrouth, il est nommé membre d'une commission scientifique internationale de l'UNESCO, afin de conseiller le gouvernement du Liban sur les fouilles archéologiques de la ville[1],[2].

Il meurt le [1] à son domicile, à Paris[2].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • avec René Mouterde, Antoine Poidebard et Soubhi Mazloum, Le limes de Chalcis : organisation de la steppe en haute Syrie romaine : documents aériens et épigraphiques, Paris, Librairie orientaliste Paul Geuthner, .
  • avec Antoine Poidebard, Sidon, aménagements antiques du port de Saida. Étude aérienne, au sol et sous-marine, 1946-1950, Beyrouth, Ministère des travaux publics, , 102 p.
  • avec René Mouterde, Beyrouth, ville romaine : histoire et monuments, Beyrouth, Direction des antiquités du Liban, , 47 p.
  • avec Paul Deschamps, Les châteaux des Croisés en Terre Sainte : La défense du Comté de Tripoli et de la Principauté d'Antioche : étude historique, géographique, toponymique et monumentale, Paris, Librairie orientaliste Paul Geuthner, .
  • Karnak d'Égypte, domaine du divin, Paris, Éditions du CNRS, , 245 p. (ISBN 9782222023739).
  • Ḥalabiyya-Zenobia, place forte du limes oriental et la Haute-Mésopotamie au VIe siècle, t. I : Les duchés frontaliers de Mésopotamie et les fortifications de Zenobia, Paris, Librairie orientaliste Paul Geuthner, , 214 p.
  • avec Ernest Will, La tour de Vésone à Périgueux : temple de Vesuna Petrucoriorum, Paris, Éditions du CNRS, coll. « Supplément à Gallia » (no 49), , 178 p. (ISBN 9782222041832).
  • Ḥalabiyya-Zenobia, place forte du limes oriental et la Haute-Mésopotamie au VIe siècle, t. II : Architecture publique, religieuse, privée et funèraire (thèse), Paris, Librairie orientaliste Paul Geuthner, , 295 p. (ISBN 9782705306748).
  • La Chapelle d'Achoris à Karnak, t. I : Les fouilles, l'architecture, le mobilier et l'anastylose, Paris, Éditions Recherche sur les Civilisations, , 185 p. (ISBN 9782865382460).
  • avec Yasmine Makaroun-Bou Assaf (préf. Jean-Claude Margueron), Fouilles de Byblos, t. VI : L'urbanisme et l'architecture : de l'époque proto-urbaine à l'occupation amorite (de l'Enéolithique à l'âge du Bronze II), Beyrouth, Institut français du Proche-Orient, , 488 p. (ISBN 9782351590720).
  • avec Pascale Clauss-Balty, Les piles funéraires gallo-romaines du sud-ouest de la France, Pau, Presses de l'Universite de Pau et des Pays de l'Adour, , 231 p. (ISBN 9782353110636).

Articles[modifier | modifier le code]

  • « Deux campagnes de fouilles à Halabiyé », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 90, no 4,‎ , p. 687-692 (lire en ligne).
  • « Relevés du port antique de Sidon », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 91, no 2,‎ , p. 337-338 (lire en ligne).
  • « Les ports de Saïda », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 92, no 3,‎ , p. 370-374 (lire en ligne).
  • « Nouvelles découvertes par le Centre franco-égyptien d'étude des temples de Karnak », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 112, no 3,‎ , p. 337-351 (lire en ligne).
  • « Les activités du Centre franco-égyptien des Temples de Karnak en 1969 », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 114, no 1,‎ , p. 140-152 (lire en ligne).
  • « Travaux du Centre franco-égyptien de Karnak en 1970-1971 », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 115, no 3,‎ , p. 557-571 (lire en ligne).
  • « Travaux du Centre franco-égyptien de Karnak en 1971-1972 », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 117, no 2,‎ , p. 303-321 (lire en ligne).
  • avec Joseph Schreyeck et Nicole Dupré, « Les établissements et les villas gallo-romains de Lalonquette (Pyrénées-Atlantiques) », Gallia, vol. 31, no 1,‎ , p. 123-156 (lire en ligne).
  • « La méthode de fouille de Maurice Dunand à Byblos : II. Introduction à la méthode M. Dunand », Topoi, vol. 5, no 2,‎ , p. 453-468 (lire en ligne).
  • « Contribution à l'histoire de la charpenterie. Une représentation de ferme à poinçon suspendu en Syrie du Nord au VIe siècle », Syria, vol. 75,‎ , p. 225-230 (lire en ligne).

Filmographie[modifier | modifier le code]

  •  Les arpenteurs de Karnak, avec Allain Bellod (réalisateur) et Philippe Lavalette (réalisateur) (, 54 minutes).

Distinctions[modifier | modifier le code]

Jean Lauffray est officier de la Légion d'honneur et a reçu plusieurs autres distinctions libanaises et européennes[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t et u Henri de Contenson, « Nécrologie : Jean Lauffray », Syria, vol. 78,‎ , p. 221 (lire en ligne).
  2. a b c d e et f Joanne Farchakh, « Archéologie - Une perte irréparable : Hommage à Jean Lauffray », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b c d e f g h i j k l m n et o Jean-Claude Margueron, « Lauffray Jean (1909-2000) », Encyclopædia Universalis,‎ s.d. (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Jean Louis Lauffray », sur françaislibres.net, (consulté le ).
  5. « Historique des fouilles », sur musee-claracq.com (consulté le ).
  6. « Villa antique », sur pop.culture.gouv.fr (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]