HMS Ashanti (F51)

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HMS Ashanti
illustration de HMS Ashanti (F51)
L'Ashanti à Hvalfjörður (Islande) le .

Type Destroyer
Classe Tribal
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Commanditaire Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Constructeur William Denny and Brothers
Chantier naval Dumbarton, Écosse
Commandé
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Démoli en 1949
Équipage
Commandant William Gronow Davis
Richard George Onslow
John Richard Barnes
Cuthbert Richard Purse
Équipage 190 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 115 m
Maître-bau 11,13 m
Tirant d'eau 3,43 m
Déplacement 1 921 t
À pleine charge 2 559 t
Propulsion 2 × hélices
2 × turbines à vapeur
3 × chaudières Admiralty à 3 tambours
Puissance 44 000 ch (33 000 kW)
Vitesse 36 nœuds (66,7 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 8 × canons QF de 120 mm Mk XII (4 × montures doubles)
4 × canon AA QF de 40 mm (1 × monture quadruple)
8 × mitrailleuses Vickers AA de 12,7 mm (2 × montures quadruples)
4 × tubes lance-torpilles de 533 mm (1 monture quadruple)
2 × lanceurs et 2 × supports pour 20 × charges de profondeur
Électronique capteurs et systèmes de traitement: ASDIC
Rayon d'action 5 700 milles marins (10 600 km) à 15 nœuds (28 km/h)
Carrière
Indicatif F51
Coût 340 770 £

Le HMS Ashanti est un destroyer de la classe Tribal qui servit dans la Royal Navy durant la Seconde Guerre mondiale. Il est le premier navire britannique nommé en l'honneur du groupe ethnique Ashantis d'Afrique de l'Ouest.

Sa quille est posée le au chantier naval William Denny and Brothers de Dumbarton, en Écosse. Il est lancé le et mis en service le sous le commandement du commander William Gronow Davis[1],[2].

Historique[modifier | modifier le code]

La mise en service de l’Ashanti fut retardée à la suite de retards dans la livraison des pièces d’artillerie, il commença ses premiers essais en . Le , après son achèvement, il arrive à Takoradi. Durant cette visite l’Ashanti reçoit des cadeaux (une cloche en argent et un bouclier en or) de la part du chef des Ashantis qui informa les officiers du bord que ces cadeaux devaient rester à bord tout le temps[3]. Au bout d’une semaine, l’Ashanti est de retour à Gibraltar afin de participer à des exercices combinés entre la Home Fleet et la Mediterranean Fleet durant le mois de , étant de retour à Chatham courant [4]. Du 3 au , il est en visite à Cherbourg et reprend ensuite ses missions de routine avec la 6e flottille de destroyers jusqu’au , date à laquelle la flottille est appelée à rejoindre les navires engagés dans la recherche du sous-marin Theti disparu en mer d’Irlande lors de ses essais. Le reste de l’été sera consacré à des manœuvres avec la Home Fleet afin de tester notamment le dispositif de blocus en mer du Nord[3],[5],[6].

Le , il escorte une escadre mixte franco-anglaise dans l’Atlantique Nord. En butte à des ennuis de machines, il est contraint de rentrer. Les réparations effectuées, il reprend ses activités et le , en compagnie du Somali, il abat un avion allemand au dessus de Scapa Flow. L’hiver 1939-40 sera passé à assurer des missions de patrouilles et d’escortes, avec en particulier le passage des deux premiers convois transportant des troupes canadiennes en Angleterre[4]. Ayant subi des avaries durant ces missions, il est en carénage durant le mois de au chantier J. Samuel White de Cowes. À cette occasion, il est démagnétisé. Il participe ensuite à la campagne de Norvège jusqu’au , où en compagnie des Nubian, Sikh et Mohawk, il est attaqué dans le fjord de Kråkvåg par l’aviation allemande. Après avoir évité une centaine de bombes, il est finalement endommagé et voit ses turbos-générateurs complètement détruits. Il est à Dundee jusqu’au afin de réparer ses avaries, puis est renvoyé en Norvège où il participe à l’évacuation des forces Alliés et à la traque de la flotte allemande après la destruction du porte-avions Glorious en [3].

L’Ashanti opère avec la Home Fleet jusqu’en . Dans la nuit du 13 au , en compagnie des Cossack, Maori et Sikh, il intercepte un convoi allemand au large d’Egersund, deux navires sont coulés. Trois jours après, il est ordonné à un groupe composé des Fame, Ashanti, Maori, Sikh, Electra et Brilliant de conduire des exercices de nuit au large de la Tyne[7]. Cependant, les navires engagés ne sont pas prévenus du déplacement d’une bouée, qui provoque l'échouage de plusieurs navires, notamment le Fame et Ashanti. Le Maori s’échouera aussi mais pourra se dégager tout seul. L’Ashanti sera renfloué après que son armement soit enlevé et ses brèches de coques colmatées[3].

L’Ashanti est reconstruit au chantier Swan Hunter de Wallsend du à [4]. La coque est refaite en partie, une partie des machines remplacées, la tourelle X est remplacée par une tourelle AA double de 102 mm, tandis qu'un canon de 20 mm est rajouté. Le mât arrière est coupé, la deuxième cheminée est aussi réduite afin d’augmenter l’angle de tir des pièces antiaériennes. Un radar de tir type 285 et un type 286M sont rajoutés[8]. Malheureusement, la structure du navire a énormément souffert, et bien que reconstruit, le navire ne sera jamais le même et connaîtra tout le long de sa carrière des problèmes chroniques au niveau des machines et de sa structure[3].

Son entraînement à Scapa Flow est interrompu par le besoin en navire d’escorte pour la Home Fleet engagé dans un raid aérien sur Bodø le et par le raid sur les îles Lofoten du au . Durant cette opération, le chalutier allemand Gieir est capturé et des documents et livres de codes saisis. Durant les trois premiers mois de l’année 1942, le destroyer reprend ses activités d’escortes au sein de la Home Fleet. Il couvre ainsi les convois PQ 12 et QP 8. Le , il rejoint les Punjabi et Bedouin dans la traque infructueuse du cuirassé allemand Tirpitz. Une partie du mois de mai, il est en carénage à Immingham où un Huff-Duff est installé à bord. De retour en mer, il est le chef d’escorte du convoi PQ16/QP 12. Durant cette opération, il abat deux avions allemands. Le , il est ciblé par des torpilles tirées du U-591. L’Ashanti va aussi être impliqué dans le désastre du convoi PQ 17, qui faisait partie de l’escorte du groupe de croiseurs[7].

Les destroyers Fury et Ashanti (au second plan) mettant en place un écran de fumée lors d'une manœuvre (Photographie prise du Faulknor le ).

Après le convoyage, il est en carénage sur le dock flottant de Scapa Flow pour une réparation d’avaries de coque. À cette occasion un canon de 20 mm supplémentaire est ajouté. Il rejoint ensuite la Méditerranée où il participe à l'opération de convoyage « Pedestal ». Lors de cette opération, il abat un avion torpilleur Savoia Marchetti. En compagnie des Eskimo et Somali, il escorte le cuirassé Rodney lors son retour à Scapa Flow. En , il escorte les convois PQ 18/QP 14[7]. À 19 h 20 le , le Somali qui avait pris la place de l’Ashanti dans l’écran parce que celui-ci était à court de carburant est torpillé. L’Ashanti est envoyé sur zone pour le remorquer. Trois jours plus tard et après avoir parcouru 420 milles dans une mer calme, le Somali se casse en deux et coule avec de nombreuses pertes humaines[1],[7]. L’Ashanti est envoyé à Rosyth pour un nettoyage des chaudières et des permission avant d’être affecté à la Force H pour l’opération Torch. Après l’occupation d’Oran, le destroyer entreprend avec le nouveau destroyer Quality des missions de patrouilles[1],[3].

Explosion sous-marine à proximité de l’Ashanti pendant l'escorte du convoi PQ 18 en . Au premier plan, son sister-ship Eskimo.

Après des réparations à Gibraltar et un aller-retour sur Dakar, il est détaché, en compagnie du Tartar et les croiseurs Aurora et Penelope détaché dans le port de Bône afin d’effectuer des patrouilles au large des côtes algériennes[9]. Déclaré impropre à des missions de guerre, il est envoyé pour des réparations. Après une courte période de service en Méditerranée, il est envoyé au chantier de l’île aux Chiens à Londres pour une refonte entre juillet et . À cette occasion, son mat tripode est remplacé, de nouveaux radars et une pièce de 20 mm sont rajoutés tandis que ses réservoirs d’eau distillés sont consolidés.

Il est de retour à Scapa Flow le pour des entraînements avant de reprendre l’escorte des convois à destination de la Russie en novembre- : JW 54A, JW 54 B, JW 55A, JW 55 A, RA 55 A. Après avoir escorté le King George V aux Açores, l’Ashanti est envoyé à Plymouth aux ordres de la 10e flottille de destroyers jusqu’en .

Dans la nuit du 15 au , en compagnie du Tartar et du croiseur Bellona, il prend part à un engagement avec les S-boots des 5e et 9e flottilles lors du passage du convoi côtier WP-492 dans la Manche. Un mois après, dans la nuit du 25 au , il combat trois destroyers allemands au large de l’île de Batz en compagnie des Haida, Black Prince, Athabaskan et Huron. Au cours du combat, l’Haida coule le T 29 tandis que l’Ashanti entre en collision avec le Huron[4]. Sa proue étant sévèrement endommagée, il est immédiatement envoyé en réparation. Ses réparations sont achevées le et il est immédiatement renvoyé en opérations afin de participer aux opérations du Jour J.

Le , les Ashanti, Tartar, Haida et Huron interceptent les navires allemands T 24, Z 24, Z 32 et ZH 1. Au cours de l’engagement connu sous le nom de bataille d'Ouessant, l’Ashanti met deux torpilles au but sur le ZH 1 qui explose. Du 13 au , il attaque en compagnie du Piorun un convoi au large de Saint-Malo en coulant les dragueurs M83, M 343, M 412, M 422 et M 442. L’Ashanti opère aux large des côtes bretonnes durant le mois de . Dans la nuit du 5 au , les Ashanti, Bellona, Tartar, Haida et Iroquois interceptent un convoi au large de Saint-Nazaire, coulant les dragueurs M 263, M 456, le patrouilleur V414 et le navire côtier Otto[4].

Dans un état matériel déplorable après escorté avoir des convois côtiers entre Falmouth, Plymouth et Milford Haven, il est envoyé aux chantiers Palmers de Jarrow afin d’y subir une énième grande refonte. Les travaux vont notamment inclure le remplacement des auxiliaires, d’une turbine, le retubage d’une partie des chaudières, des travaux sur les évaporateurs et les diesels. Le montant total des travaux va s’élever à 250 000 livres. Malheureusement, lors des essais d’après refonte de nouveaux ennuis de machines vont apparaître, et le , il est placé en réserve B. Déclassé le , il est utilisé comme cible à partir du [4]. Retiré de la flotte de réserve le et alloué à BISCO, il est utilisé pour des tests dans le Loch Striven avant d’arriver le à Troon au chantier West of Scotland Shipbreakers Lts pour y être démoli[7].

Il reçut un total de huit honneurs de bataille pour son service pendant la Seconde Guerre mondiale.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « HMS Ashanti (F 51) of the Royal Navy - British Destroyer of the Tribal class - Allied Warships of WWII - uboat.net », sur uboat.net (consulté le ).
  2. « H.M.S. Ashanti (1937) - The Dreadnought Project », sur dreadnoughtproject.org (consulté le ).
  3. a b c d e et f « Royal Navy destroyers de la classe tribal 1935-1949 », sur forummarine.forumactif.com (consulté le ).
  4. a b c d e et f « HMS Ashanti, destroyer », sur naval-history.net (consulté le ).
  5. March, p.362.
  6. (en) Angus Konstam, British Destroyers 1939–45 : Wartime-built classes, Bloomsbury Publishing, , 48 p. (ISBN 978-1-4728-2582-7, lire en ligne).
  7. a b c d et e « HMS Ashanti », sur hmscavalier.org.uk (consulté le ).
  8. (cs) « DD - HMS Ashanti (F51) : Torpédové lodě », sur valka.cz (consulté le ).
  9. (en) Peter C. Brown, Voices from the Arctic Convoys, Fonthill Media, (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Martin H. Brice, The Tribals, London, Ian Allan, (ISBN 0-7110-0245-2)
  • John English, Afridi to Nizam : British Fleet Destroyers 1937–43, Gravesend, Kent, World Ship Society, (ISBN 0-905617-64-9)
  • Norman Friedman, British Destroyers and Frigates, the Second World War and After, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 1-86176-137-6)
  • Geirr H. Haarr, The Battle for Norway : April–June 1940, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 978-1-59114-051-1)
  • Geirr H. Haarr, The German Invasion of Norway, April 1940, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 978-1-59114-310-9, lire en ligne)
  • Peter Hodges, Tribal Class Destroyers, London, Almark, (ISBN 0-85524-047-4)
  • H. T. Lenton, British & Empire Warships of the Second World War, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 1-55750-048-7)
  • Edgar J. March, British Destroyers : A History of Development, 1892–1953; Drawn by Admiralty Permission From Official Records & Returns, Ships' Covers & Building Plans, London, Seeley Service, (OCLC 164893555)
  • Jürgen Rohwer, Chronology of the War at Sea 1939–1945 : The Naval History of World War Two, Annapolis, Maryland, Third Revised, (ISBN 1-59114-119-2)
  • M. J. Whitley, Destroyers of World War Two, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-326-1)

Liens externes[modifier | modifier le code]