Edmond de Martimprey (général)

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Edmond de Martimprey
Fonctions
Gouverneur des Invalides
-
Louis Sumpt (d)
Sénateur du Second Empire
-
Gouverneur d'Algérie
-
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Caveau des gouverneurs (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Edmond Charles de Martimprey
Nationalité
Formation
Activités
Père
Augustin de Martimprey (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Edmond-Louis-Marie de Martimprey
Albert de Martimprey (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Arme
Grades militaires
Conflits
Distinctions
Archives conservées par

Edmond de Martimprey ou Edmond Charles, comte de Martimprey, né le à Meaux et, mort le en son domicile à l'hôtel des Invalides dans le 7e arrondissement de Paris[2], est un général et homme politique français.

Il se distingue particulièrement au cours de la conquête de l'Algérie puis lors de la guerre de Crimée et de la campagne d'Italie de 1859.

Il est grand-croix de la Légion d'honneur.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Edmond de Martimprey est le fils d'Augustin Dominique de Martimprey, contrôleur des droits réunis de l'arrondissement de Meaux, et d'Angélique Françoise Royer de Maulny.

Il a pour frère Ange Auguste de Martimprey (it) (1809-1875), qui sera aussi Saint-Cyrien, général de division et grand-officier de la Légion d'honneur.

Études[modifier | modifier le code]

Il est Saint-Cyrien de 1827 à 1829 (10e promotion),

Sorti de l'école avec le grade de sous-lieutenant, il est affecté en janvier 1829 à l'école d'État-major, puis détaché en 1831 au 11e régiment d'infanterie de ligne, au sein duquel il est promu capitaine en 1835.

Manifestant un rare sens de l'orientation et des aptitudes à la topographie, il est affecté de 1832 à 1834 à la carte de France.

Conquête de l'Algérie (1835-1847)[modifier | modifier le code]

À partir de 1835, il sert en Algérie, de 1836 à 1845, il est responsable du service topographique d'Oran. Il participe aux campagnes militaires de conquête de l'Algérie, en particulier à la bataille de Mascara (1835), à la bataille d'Isly (1844), à la soumission d'Abdelkader (1847).

En, octobre 1845, il est promu lieutenant-colonel, à la disposition du gouvernement général de l'Algérie. En juillet 1846, il est nommé chef d'État-major de la division d'Oran.

Révolution de 1848[modifier | modifier le code]

Revenu en France en 1848, il est nommé directeur du personnel et des opérations militaires au ministère de la guerre et promu colonel en juillet 1848.

État major général de l'armée d'Algérie (1849-1852)[modifier | modifier le code]

Nommé en octobre 1851 chef d'État major de l'armée d'Algérie, il est promu général de brigade en août 1852.

Guerre de Crimée (1854-1856)[modifier | modifier le code]

À partir de 1853, il participe à la guerre de Crimée dont il a à assurer la logistique, et prend part à la bataille de l'Alma, emportée en septembre 1854.

Promu général de division en juin 1855, il participe en septembre 1855 à la prise de Sébastopol.

Commandement de la division d'Oran (1857-1859)[modifier | modifier le code]

De 1857 à 1859, il commande la division d'Oran.

Campagne d'Italie (1859)[modifier | modifier le code]

En 1859, il sert à la bataille de Magenta lors de la campagne d'Italie et en dirige les combats comme major général de l'armée. Il sert ensuite à la bataille de Solférino.

En juillet 1859, il participe à l'armistice de Villafranca, qui clôt la campagne d'Italie de 1859.

Algérie (1859-1864), commandant supérieur des forces de terre et de mer puis gouverneur général[modifier | modifier le code]

En août 1859, Napoléon III le nomme commandant supérieur des forces de terre et de mer en Algérie, puis en 1859 commandant du corps expéditionnaire au Maroc, ayant à repousser des tribus marocaines implantées sur le territoire algérien.

La ville d'Ahfir prit alors le nom de Martimprey-du-Kiss, celle d'Ain El Hadid prendra plus tard le nom de Martimprey ; toutes deux retrouveront leur nom d'origine à la décolonisation.

En 1860, il est nommé sous-gouverneur d'Algérie et seconde le maréchal Pélissier, âgé, jusqu'à sa mort le 22 mai 1864.

Il devient alors gouverneur général de l'Algérie par intérim du au .

Commandement de la division de Metz (1864-1867)[modifier | modifier le code]

Le , il est fait sénateur du Second Empire et siège au sénat jusqu'en septembre 1870[3]. De 1864 à 1867, il commande la division de Metz.

En 1867, des ennuis de santé l'obligent à demander sa mise en disponibilité.

Gouverneur des Invalides (1870-1883)[modifier | modifier le code]

Nommé en avril 1870 Gouverneur des Invalides, il a à protéger l'Hôtel des invalides et à se protéger lui-même durant le siège de Paris de 1870-1871 puis durant la Commune, ce à quoi il parvient.

Incarcéré par les communards à partir du 26 avril 1871, à la fin de la campagne de 1871 à l'intérieur, et pendant la semaine sanglante, il est condamné à mort. Il y échappe par miracle, la tâche de l'exécuter ayant été confiée à un de ses anciens soldats en Algérie et au Maroc.

Il est délivré le 25 mai 1871 par le futur général de Castelnau, alors un jeune officier[4].

En 1871, il fait partie du conseil d’enquête relatif aux capitulations de Metz et Strasbourg.

Il restera gouverneur des invalides en titre jusqu'à sa mort en 1883[5].

Dernières années[modifier | modifier le code]

Ayant atteint la limite d'âge en 1873 mais ayant commandé en chef devant l' ennemi, il obtient son maintien en activité dans le cadre de l'état-major général de l'armée.

Il meurt à Paris en 1883. Présidées par le cardinal Guibert, archevêque de Paris, ses obsèques ont lieu aux Invalides en présence du ministre de la Marine, des maréchaux de Mac-Mahon et Canrobert et de nombreuses personnalités du monde militaire.

Il est inhumé dans le caveau des gouverneurs, dans la Cathédrale Saint-Louis-des-Invalides.

Il figure parmi les 1 985 personnalités sur le Livre d'or d'Algérie.

Décorations[modifier | modifier le code]

Françaises[modifier | modifier le code]

Confirmation du titre de comte de Martimprey, à titre héréditaire, par décret du président de la République du 21 mai 1874[7].

Étrangères[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

  • Une rue de Meaux, sa ville natale, porte son nom.

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Edmond Charles de Martimprey épouse le 19 octobre 1848 Louise Thérèse Mesnard de Chousy (Paris, 10 avril 1823 - Chaumont, 6 octobre 1889), fille de Didier Mesnard de Chousy, gentilhomme de la Chambre du Roi Charles X, et de Blandine Nompère de Champagny de Cadore.

Par son père, elle est la petite fille de Marguerite Victoire Le Normand de Flaghac, présumée fille du Roi Louis XV et de Marie-Louise O'Morphy ; par sa mère elle est la petite-fille de Jean-Baptiste Nompère de Champagny, duc de Cadore, conseiller d'État, sénateur, ministre, pair de France.

Quatre enfants sont issus de ce mariage :

  • Edmond Louis de Martimprey, capitaine d'État-major, député du Nord, chevalier de la légion d'honneur[8] (Paris, 2 septembre 1849 - 22 septembre 1892), marié en 1876 avec Clotilde Brabant (1850 - ), fille de Jules Brabant, industriel, maire de Cambrai, député du Nord, et de Joséphine Lecreps, dont postérité ;
  • Albert de Martimprey, lieutenant-colonel de dragons, chevalier (1893) puis officier (1909) de la Légion d'honneur[9] (Ténès, 7 mai 1851 - Paris 7e, 5 janvier 1931), marié en 1877 avec Marie-Thérèse Tissot de La Barre de Mérona (1854-1902), fille d'Henri Tissot de La Barre de Mérona et de Christine Emmery de Groslieux. Dont postérité : ils sont notamment les parents de René de Martimprey ;
  • Auguste de Martimprey, sant-cyrien (promotion 1872-74), capitaine d'infanterie, maire d'Aisonville et Bernoville, chevalier de la légion d'honneur[10] (Bagnères de Luchon, 19 août 1852 - château de Bernoville, 31 janvier 1935), marié en 1884 avec Valentine Hennet de Bernoville (1862-1961), fille de Jules Ferdinand Hennet de Bernoville et de Elise Cambronne. Dont postérité : leur fils Pierre de Martimprey, aussi maire d'Aisonville et Bernoville, sera fusillé par les allemands le 14 juin 1944 pour avoir caché chez lui un groupe de FTP ayant tué un soldat allemand sur la commune[11] ;
  • Thérèse de Martimprey, non mariée (Oran, 16 novembre 1858 - Paris 8e, 29 décembre 1918)[12].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Edmond de Martimprey, Souvenirs d'un officier d'état-major. Histoire de l'établissement de la domination française dans la province d'Oran, 1830-1847, Paris, Quentin, (lire en ligne sur Gallica)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. Archives de Paris 7e, acte de décès no 414, année 1883 (page 24/31)
  3. « Martimprey (Edmond Charles de) », sur senat.fr (consulté le )
  4. Général Derrécagaix, Le Général de division comte de Martimprey, Paris, Librairie Chapelot, , 505 p. (lire en ligne), p. 438-451
  5. René Baillargeat, Les Invalides: trois siècles d'histoire, Musée de l'armée, (ISBN 978-2-901418-07-8, lire en ligne), p. 88
  6. « Martimprey (de) Edmond Charles », sur leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  7. Vicomte Albert Révérend, Titre et confirmations de titres, 1830-1908, Paris, Librairie Honoré Champion, 1909 rééd. 1974, 669 p., p. 611-613
  8. « Martimprey (de) Edmond Louis Marie », sur leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  9. « Martimprey (de) Albert Didier Marie », sur leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  10. « Martimprey (de) Charles Marie Auguste », sur leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  11. Frédéric Stévenot, « Martimprey (de) Pierre Jules Marie Joseph », sur fusilles-40-44.maitron.fr (consulté le )
  12. Joseph Valynseele, Les Princes et ducs du premier Empire non maréchaux, leur famille et leur descendance, Paris, l'auteur, , 323 p., p. 209-215

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]