Du rififi chez les mômes

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Du rififi chez les mômes

Titre québécois Bugsy Malone
Titre original Bugsy Malone
Réalisation Alan Parker
Scénario Alan Parker
Musique Paul Williams
Acteurs principaux
Sociétés de production Robert Stigwood Organisation
Bugsy Malone Productions
Goodtimes Enterprises
National Film Finance Consortium
National Film Trustee Company
The Rank Organisation
Pays de production Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Comédie, film musical, film de gangsters
Durée 93 minutes
Sortie 1976

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Du rififi chez les mômes, également connu sous son titre original Bugsy Malone[1], est un film britannique réalisé par Alan Parker, sorti en 1976. Film parodique mettant en scène exclusivement des enfants, il se veut également un hommage au cinéma des années 1920 et 1930, notamment les films de gangsters.

Il s'agit du premier film d'Alan Parker comme réalisateur. Il est présenté en compétition officielle au festival de Cannes 1976. C'est un succès commercial au Royaume-Uni, mais pas dans le reste du monde (il ne connaît qu'une sortie limitée aux États-Unis). Il reçoit cependant plusieurs nominations aux Oscars et aux Golden Globes ainsi que cinq prix aux British Academy Film Awards.

Synopsis[modifier | modifier le code]

En 1929, dans le New York de la prohibition, « Gros Sam » est un chef de gang et gérant du speakeasy Grand Chelem (Grand Slam en VO). Il règle ses comptes à grands coups de tartes à la crème. Mais une bande rivale, menée par Dan le Dandy, lui déclare la guerre et possède une arme secrète invincible, le splurge, une mitraillette à crème pâtissière. Sam engage alors le mystérieux et solitaire Bugsy Malone, pour l'aider. Bugsy fait par ailleurs la connaissance de la belle Blousey Brown, qui aspire à une carrière artistique.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

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Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Genèse et développement[modifier | modifier le code]

Après une carrière dans la publicité, Alan Parker réalise quelques courts métrages. Il développe ensuite son premier long métrage, dont il est également le scénariste. Il imagine cette intrigue lors d'un voyage entre Londres et son domicile du Derbyshire. Pour occuper ses enfants durant le trajet, il leur raconte cette histoire. L'un de ses fils, Alexander, lui demande alors pourquoi des enfants n'en seraient pas les héros[5].

Attribution des rôles[modifier | modifier le code]

Le film se distingue par la seule présence d'enfants acteurs. John Cassisi (en) est choisi après le passage d'Alan Parker dans une classe d'un établissement scolaire de Brooklyn. Il demande à la classe qui est le plus méchant. La classe cite d'emblée son nom[6]

Mark Curry a été envisagé pour le film[5].

Ce film marque les débuts en tant qu'acteur de Dexter Fletcher, qui fera ensuite également carrière comme réalisateur.

Tournage[modifier | modifier le code]

Le tournage a lieu à l'été 1975, principalement dans les Pinewood Studios du Buckinghamshire. La scène d'auditions au Bijou Theatre a été tournée au Richmond Theatre à Londres. Des scènes sont par ailleurs tournées dans une ancienne usine à biscuits Huntley & Palmers à Reading dans le Berkshire[7].

Dans les studios Pinewood, des salles de classe sont aménagées et six professeurs sont recrutés pour faire la classe aux jeunes acteurs[5].

Sur le tournage plusieurs Voitures à pédales, répliques de voitures de l'époque de l'intrigue, sont construites. Elles sont capables de rouler à environ 16 kilomètres par heure. Construites à la main, elles sont à l'époque du film aussi coûteuses qu'une Mini[5]. Par ailleurs, la substance pour imiter la crème projetée par les armes demandera une long développement[5].

Bande originale[modifier | modifier le code]

Bugsy Malone
Original Soundtrack Album

Bande originale de Paul Williams
Sortie 1976
1996 (réédition en CD)
Durée 32:36[8]
Format vinyle
Auteur Paul Williams
Compositeur Paul Williams
Producteur David Puttnam[8]
Label Polydor

Alan Parker voulait écrire lui-même les chansons du film. Cependant, le producteur David Puttnam recommande d'engager un professionnel[5]. Révélé par Phantom of the Paradise en 1974, Paul Williams est choisi pour composer et écrire toutes les chansons et la musique du film. Nommé à l'Oscar de la meilleure musique de film pour Phantom of the Paradise, il sera encore nommé dans cette catégorie pour cet album.

Liste des titres
  1. Bugsy Malone – Paul Williams
  2. Fat Sam's Grand Slam – Paul Williams
  3. Tomorrow
  4. Bad Guys
  5. I'm Feeling Fine
  6. My Name Is Tallulah
  7. So You Wanna Be a Boxer?
  8. Ordinary Fool
  9. Down and Out
  10. You Give a Little Love – Paul Williams

Accueil[modifier | modifier le code]

Le film reçoit des critiques plutôt positives. Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, il récolte 83% d'opinions favorables pour 24 critiques et une note moyenne de 6,5410[9]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 71100 pour 7 critiques[10].

Le célèbre critique américain Roger Ebert lui donne la note de 3,54, décrit le film comme « charmant » et souligne la performance de Jodie Foster[11]. Gene Siskel attribue la même note et apprécie notamment les acteurs, les chorégraphies, les chansons et la photographie[12].

Dans la presse française de 1976, on peut lire dans Le Nouvel Observateur sous la plume de Jean-Louis Bory : « Alan Parker est à l'enfant ce que Walt Disney est à l'animal : un faiseur de singes, comme on dit en Beauce "faiseuse d'anges" pour désigner une avorteuse. L'adultomorphisme ravage là autant qu'ici l'anthropomorphisme ». Dans Télérama, Jean-Luc Douin écrit : « Ce Scarface en culottes courtes évite toute équivoque. Déguisés en durs à cuire et en femmes fatales, les jeunes prodiges nous épargnent singeries et cabotinage. De leur imitation ironique naît la distance critique ». Dans Le Quotidien de Paris, Michel Perez écrit : « Je me demande pourquoi Alan Parker n'a pas fait jouer son film par des nains. Il aurait obtenu aussi bien l'effet de distanciation qu'il recherche et il aurait pu le dédier à la mémoire de Tod Browning[13] ».

Aux États-Unis, le film ne rencontre cependant pas le succès commercial, la Paramount ne lui offrant qu'une sortie limitée (souvent en double programme avec La Chouette Équipe) ; il ne rapporte que 2 783 840 $ sur le sol américain[14]. Le film est cependant rentabilisé notamment à son succès sur le sol britannique[2]. En France, il attire 300 973 spectateurs en salles[15].

En 2008, le film est classé à la 353e place des 500 meilleurs films de tous les temps par le magazine Empire[5].

Par la suite, Alan Parker a une attitude particulière vis à vis de son premier film. Ainsi, dans certains biographiques et filmographies, Bugsy Malone ne figure pas. Plus tard, Alan Parker réhabilite le film et avoue en être fier[5].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Source : Internet Movie Database[16]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. En France, le film est sorti en salles sous le titre Du rififi chez les mômes mais le titre Bugsy Malone a ensuite été utilisé pour des exploitations ultérieures, par exemple en vidéo.
  2. a et b Alexander Walker, National Heroes: British Cinema in the Seventies and Eighties, Harrap, 1985 p 86
  3.  Bugsy Malone
  4. « Dates de sortie » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
  5. a b c d e f g et h « Trivia » ((en) anecdotes), sur l'Internet Movie Database
  6. Secrets de tournage - Allociné
  7. « Locations » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database
  8. a et b (en) « Bugsy Malone [LP Original Soundtrack] », sur AllMusic, Rovi Corporation (consulté le )
  9. (en) « Bugsy Malone (1976) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le )
  10. (en) « Bugsy Malone Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
  11. (en) Roger Ebert, « Bugsy Malone », sur RogerEbert.com (consulté le )
  12. Siskel, Gene (19 November 1976). "... and 'Bugsy Malone,' where kids cut the custard as adults". Chicago Tribune. Section 2, p. 1.
  13. « Six questions pour une reprise : “Bugsy Malone”, d'Alan Parker », sur Télérama, (consulté le )
  14. (en) « Bugsy Malone », sur Box Office Mojo (consulté le )
  15. « Bugsy Malone », sur JP's Box-office (consulté le )
  16. « Awards » ((en) récompenses), sur l'Internet Movie Database

Liens externes[modifier | modifier le code]