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Arc polylobé

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Arcs polylobés ornant la porte de San Juan (7e porte du mur est) de la mosquée-cathédrale de Cordoue.

L'arc polylobé est un arc composé d'un nombre impair de petits arcs en plein cintre (les lobes), apparu au Xe siècle à l'époque du califat de Cordoue.

L'arc polylobé et ses origines byzantine et mozarabe

L'arc polylobé est une innovation de l'architecture omeyyade tardive de l'époque du califat (Xe siècle, due à l'art d'architectes orientaux, notamment damascènes chrétiens, embauchés par le pouvoir califal, ainsi que par des architectes byzantins demandés par ce pouvoir et envoyés à Cordoue par l'empereur Nicéphore II Phocas[1].

Dans l'architecture omeyyade

Il fit son apparition sous des formes diverses dans la troisième extension de la mosquée-cathédrale de Cordoue. Cette extension fut entreprise de 961 à 966 sous Al-Hakam II :

  • arcatures aveugles d'arcs à trois lobes au-dessus de l'entrée du mihrab et à l'intérieur de celui-ci ;
  • arcatures ajourées combinant arcs outrepassés et arcs à cinq lobes au niveau de l'ancienne maksourah (enceinte qui était réservée au calife), précédant le mihrab ;
  • arcatures ajourées d'arcs à cinq lobes surmontées d'un deuxième étage d'arcatures ajourées combinant arcs outrepassés, arcs à cinq lobes et arcs à treize lobes au niveau de la chapelle de Villaviciosa, l'ancienne Capilla Mayor (Chapelle majeure) de la cathédrale de Cordoue  ;
  • arcs à cinq lobes surmontant les claustras qui encadrent les grandes portes du mur extérieur ouest de ce monument, notamment la porte del Espíritu Santo et celle de San Ildefonso.

On trouve également des arcatures aveugles d'arcs à trois lobes au-dessus des portes de l'extension entreprise sous Al-Mansour en 987, construite par des architectes chrétiens, mozarabes et byzantins, prêtés par Nicéphore II Phocas. On peut voir de ces arcs polylobés notamment aux portes rdistes respectivement de la Concepción Antigua, de San Nicolás, del Baptisterio et de San Juan.

Dans l'architecture des royaumes de Taïfa

L'arc polylobé connut une évolution spécifique dans l'architecture des royaumes de Taïfa : le grand arc polylobé brisé à treize ou quinze lobes, qui apparut au XIe siècle dans le palais de l'Aljaferia de Saragosse, fut repris ensuite par l'architecture almohade et l'architecture mudéjare.

Dans l'architecture almohade

L'arc polylobé a été repris par l'architecture almohade de la fin du XIIe siècle : il orne le niveau le plus bas ainsi que deux des trois niveaux supérieurs de la Giralda de la cathédrale de Séville (jadis minaret de mosquée almohade (jusqu'en 1182).

Arcs polylobés ornant deux des trois niveaux supérieurs de la Giralda.

Dans l'architecture romane

Église Sainte-Foy de Bains : portail à archivolte polylobée.

L'arc polylobé hérité de Cordoue, originaire de l'art chrétien mozarabe, d'une part, et de l'art byzantin d'autre part, fut transmis à l'architecture romane du nord de l'Espagne. De là, il se répandit dans l'architecture romane française par le biais de l'influence des pèlerins le long des grandes routes françaises du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle :

On observe deux types d'arc polylobé :

On voit également apparaître en Languedoc et en Provence, le long de la via Tolosane et de la via Francigena une variante : l'arc festonné et l'arc festonné brisé.

Voici une liste non exhaustive des arcs polylobés que l'on rencontre le long des grandes routes du pèlerinage :

L'arc polylobé dans l'architecture de transition roman-gothique

L'arc polylobé dans l'architecture gothique

Cirauqui.

Types d'arc dérivés

Références

  1. « L'actuel mihrab a été créé avec l'aide d'artistes byzantins envoyés à Cordoue par l'empereur de Byzance Nicéphore II à la demande du calife, ils ont aussi réalisé la coupole formée d'arcs entrecroisés et coiffée d'une coupole monolithique côtelée en marbre blanc superbement décorée de mosaïques inspirées de l'art byzantin. »
  2. Le nord-ouest du Puy-de-Dôme est situé juste sous le tronçon Limoges-Moulins de la via Lemovicensis.

Voir aussi

Articles connexes