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Abbaye de Longvillers

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Abbaye de Longvillers
image de l'abbaye
La ferme de Longueroye, ancienne grange de l'abbaye
Nom local Longum-Villare
Diocèse Tournai puis
Boulogne
Patronage Notre-Dame
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CCLV (255)[1]
Fondation 26 mars 1135
Origine religieuse savigniens
Cistercien depuis 17 septembre 1147
Dissolution 1791
Abbaye-mère Savigny (1135-1791)
Lignée de Clairvaux (1147-1791)
Abbayes-filles Aucune
Congrégation savigniens (1135-1147
Cisterciens (1147-1791)
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1991) (grange)[2]
Coordonnées 50° 32′ 40″ N, 1° 43′ 52″ E[3]
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
Commune Longvilliers
Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Abbaye de Longvillers
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
(Voir situation sur carte : Hauts-de-France)
Abbaye de Longvillers
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye de Longvillers

L'abbaye de Longvillers était un monastère cistercien situé sur le territoire de la commune de Longvilliers (Pas-de-Calais). Fondée en 1135 comme abbaye savignienne, elle rejoint en 1147 la filiation de Clairvaux à l'instar de toute la congrégation.

Très marquées par les guerres de la fin du Moyen Âge, elle tombe en commende peu après. Durant la Révolution, elle est fermée et ses possessions vendues. Elle est entièrement rasée par la suite, les démolisseurs ne laissant debout que quelques bâtiments utilitaires.

Situation

L'abbaye est située au fond du vallon de la Dordonne, au sud du village de Longvilliers, au droit du hameau de Tateville[4],[5].

Historique

Fondation

C'est à la sollicitation de Bernard de Clairvaux que l'abbaye est fondée par Étienne de Blois[6], roi d'Angleterre et comte de Boulogne et sa femme Malthide, petite-fille de Sainte Ide, le [7] ou 1136[6],

Les annales de Cîteaux font référence à une fondation par une duchesse d'Angleterre Alli a ducissa quadam Angliæ fundatum tradunt, quæ optimam possessionem monachis tradidit…[8]. Il s'agit certainement dans cette référence d'une confusion avec le village de Longvillers dans l'arrondissement de Caen. L'abbaye de Longvillers ou Longvillare, filium suum ou Sancta maria de Longovillarri est annoncée également fondée en 1137[9].

Moyen Âge

L'abbaye de Longvillers souffre des incursions anglaises durant la guerre de Cent Ans et la neuvième guerre d'Italie, avec au moins trois invasions, en 1346, 1412 et 1543[10].

La période de la commende

L'abbaye tombe en commende à une date inconnue. En 1692, l'abbaye fait l'objet d'un arrêt du Grand Conseil qui montre qu'un conflit existe en Charles d'Aumont, abbé commendataire, et les religieux de l'abbaye[11].

Le François-Jean Lefebvre de La Barre est arrêté en l'abbaye à la suite d'une mise en cause lors d'un sacrilège[12].

À la fin du XVIIIe siècle, l'abbaye ne compte plus que quelques moines. Les révolutionnaires saisissent le monastère et le vendent comme bien national. Le bâtiment est entièrement détruit et utilisé comme carrière de pierres pour construire des maisons à Longvilliers, Bréxent et Maresville[5].

Abbés

Abbés réguliers

Abbés commendataires

Filiation et dépendances

Longvillers est fille de l'abbaye de Savigny

Architecture et description

Il ne reste de l'abbaye aucun vestige témoignant de son architecture, à part le moulin et les vestiges du mur d'enceinte. On sait de l'abbatiale qu'elle était très vaste et dotée d'une tour renfermant sept cloches. Le moulin à eau de l'abbaye est converti en exploitation agricole, puis en habitation. Le coude que fait la Dordonne, à angle droit, est certainement justifié par une dérivation créée par les moines, servant à la fois de protection et de bief d'alimentation du moulin[5],[10].

La ferme de Longueroy, datant des XIIe et XIIIe siècles, est une ancienne grange de l'abbaye, toujours utilisé comme bâtiment agricole. Elle est inscrite le 7 octobre 1991 à l'inventaire supplémentaires des monuments historiques et surnommée « la cathédrale des moissons »[2]. De même, la ferme de l'Abiette à Attin est conservée ; cependant, elle est dans un état beaucoup plus précaire[5],[10].

Notes et références

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (lire en ligne), p. 102.
  2. a et b Notice no PA00108463, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Luigi Zanoni, « Longvillers », sur http://www.cistercensi.info, Certosa di Firenze (consulté le ).
  4. « Carte IGN 2105 ET » sur Géoportail (consulté le 19 mars 2020)..
  5. a b c et d « Le site de l'ancienne abbaye », Longvilliers (consulté le ).
  6. a et b (en) David Crouch, The reign of king Stephen : 1135-1154, Londres, Longman, , XIV + 384 (ISBN 9780582226586, 468831543), p. 280.
  7. J.F. Henry, Essai historique, topographique et statistique, sur l'arrondissement communal de Boulogne-sur-Mer, Boulogne-sur-Mer, Leroy-Berger, , 400 p., p. 280.
  8. Jean-Jacques Desroches, Histoire du Mont Saint-Michel et de l'ancien diocèse d'Avranches, vol. I, Caen, Mancel, (OCLC 680221217, lire en ligne), p. 310.
  9. Louis-Joseph Harbaville, Mémorial historique et archéologique du Département du Pas-de-Calais, volume 2, p. 114, 1842, Édité chez Topino rue Saint-Aubert à Arras - archive de la New York public library -numérisé par Google Livres
  10. a b et c Bernard Peugniez, Routier cistercien, Gaud, , 1156 p. (ISBN 2-84080-044-6, présentation en ligne), « 14 - Longvillers », p. 245.
  11. Michel Champagne, Arrêt du grand conseil par lequel il est jugé pour les religieux de l'abbaye de Longvilliers, contre Mre Charles d'Aumont, abbé commendataire de ladite abbaye, qu'en attendant le partage parfait des biens de ladite abbaye en trois lots, et le jugement des autres contestations, le concordat passé anciennement entre les parties sera exécuté, et lesdits religieux payés par ledit abbé de toutes leurs pensions, comme étant au nombre requis par ledit concordat, les trois absents pour cause d'étude et exercices de religion censés présents, Paris, , 4 p. (lire en ligne).
  12. Francois-César Louandre, Histoire ancienne et moderne d'Abbeville et de son arrondissement, Abbeville, , 606 p. (lire en ligne), p. 410.
  13. Gazette de France (1631-1768), dans : Table ou abrégé des 35 volumes de la Gazette de France, tome. III, no 24, p. 93

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Janine Coudoux, « Utilisation de la couverture aérienne régulière infrarouge de la France pour la recherche des monuments disparus : l'exemple de l'abbaye de Longvillers (Pas-de-Calais) », dans Actes du 103e congrès national des sociétés savantes : Nancy-Metz, 1978, Paris, Bibliothèque nationale de France, , 306 p. (ISBN 9782717714630), p. 219-236
  • Michel Champagne, Abbaye de Longvilliers (62). Actes et documents, 1132-1793 : Table patronymes et index locorum, Wambrechies, Groupement généalogique de la région Nord, , 72 p.

Liens externes