A Plague Tale: Innocence
Innocence
Développeur | |
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Éditeur | |
Réalisateur |
David Dedeine, Kevin Choteau |
Scénariste |
Sébastien Renard |
Compositeur | |
Producteur |
Brice Davin, Jamal Rguigui |
Début du projet |
2016 |
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Date de sortie |
Genre | |
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Mode de jeu | |
Plate-forme |
Langue | |
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Moteur |
Propriétaire |
Évaluation |
PEGI 18 (d) |
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Site web |
A Plague Tale (d) |
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A Plague Tale: Innocence est un jeu vidéo d'action-aventure et d'infiltration édité par Focus Home Interactive et développé par Asobo Studio, sorti le sur Windows, Playstation 4 et Xbox One.
Le jeu propose une immersion dans la Guyenne (France) du XIVe siècle, en 1348, alors que la guerre de Cent Ans et la peste noire ravagent la population. Le joueur incarne Amicia, une adolescente de famille noble soudainement coupée de ses racines et chargée de protéger son frère cadet, un enfant maladif et coupé du monde nommé Hugo, des griffes de l'Inquisition. L'intrigue du jeu invite à suivre les deux enfants tandis qu'ils se cachent de leurs poursuivants et apprennent à se connaître et à survivre seuls.
Très bien accueilli par la presse, les critiques louent le scénario, la durée de vie solide et les décors, notamment pour l'usage de la lumière naturelle. Les principaux points négatifs sont dirigés vers quelques animations, ainsi que certaines séquences considérées comme trop dirigistes.
Le , une suite est annoncée au nom de A Plague Tale: Requiem lors de la conférence Xbox de l'E3 et sortira en 2022 le jour même du lancement sur le Game Pass[1].
Trame
Univers
L'histoire se déroule en l'an 1348, dans l'ancienne province de Guyenne située en France. Le pays est ravagé par la Guerre de Cent Ans (1337-1453), conflit opposant le royaume d'Angleterre et celui de France, ainsi que par le début de la Peste noire et la fin de l'Inquisition médiévale[2].
Personnages
Le joueur incarne Amicia de Rune (Charlotte McBurney)[3], une adolescente âgée de 15 ans, accompagnée de son frère cadet, Hugo (Logan Hannan)[3], âgé de 5 ans, tous deux livrés à eux-mêmes. Bien qu'étant du même sang, les deux enfants se connaissent peu puisque Amicia a été élevée par son père, Robert de Rune (Alec Newman)[3], chevalier au service du roi de France, qui lui a appris à chasser, tandis qu'Hugo, atteint d'une mystérieuse maladie du sang, est gardé par sa mère Béatrice de Rune (Katherine Pageon)[3] dans sa chambre.
Ils vont devoir survivre et ne compter que sur eux-mêmes alors qu'ils sont poursuivis par le seigneur Nicholas (Mark Healy), haut membre de l'Inquisition qui tente de capturer Hugo pour le livrer au Grand Inquisiteur, Vitalis Bénévent (Stéphane Cornicard)[3].
Durant leur périple, ils rencontrent plusieurs alliés : Lucas (Edan Hayhurst)[3], l'apprenti de l'alchimiste Laurentius (Mark Healy)[3], le jeune forgeron Rodric (Max Raphael)[3] ainsi que Melie (Tabitha Rubens)[3] et Arthur (David Knight)[3], frère et sœur, ils sont également des voleurs.
Synopsis
Système de jeu
Généralités
Le jeu se joue à la troisième personne et est une succession de scènes et parfois d'énigmes qui, une fois résolues, permettent à Amicia et Hugo d'échapper à leurs poursuivants, par exemple, se servir des rats avec le feu afin de les détourner pour qu'ils attaquent les gardes de l'Inquisition[4].
L'infiltration est une des principales composantes du jeu. Le joueur peut se cacher dans des hautes herbes ou faire du bruit pour attirer un, voire plusieurs gardes. Pour se défendre, Amicia ne dispose que d'une fronde lui permettant de lancer des pierres. En plus des pierres, Amicia peut préparer plusieurs autres projectiles qui ont des effets différents.[4] Ces projectiles permettent d'obliger un garde à retirer son casque, d'allumer ou d'éteindre un feu, attirer les rats, ou encore faire exploser ces derniers. Une autre préparation permet également d'endormir les gardes. Le joueur donner des ordres à son ou ses compagnons : suivre, rester, éliminer discrètement, crocheter une serrure[5].
Le jeu propose un système d'atelier afin d'améliorer l'équipement d'Amicia. Selon les améliorations disponibles après avoir récupéré des composants comme du cuir ou de la corde, la fronde fera plus de dégâts ou permettra de tirer plus rapidement. Les sacs pour les munitions et le matériel peuvent également être agrandis[6].
Pour rendre le jeu plus immersif, l'ATH peut être désactivé[7].
La durée de vie proposée par le jeu oscille entre une dizaine d'heures en se focalisant uniquement sur l'histoire et seize heures pour compléter intégralement le jeu et tous ses colléctibles[8].
Les rats
Rien n'arrête la progression des rats sauf l'eau et la lumière[9],[5]. Le joueur doit user de stratagèmes pour détourner leur attention à l'aide des éléments naturels comme un cadavre humain ou animal ou par le moyen de diverses potions alchimiques[5]. Ces méthodes permettent également de tendre un piège aux gardes[5] afin de se faufiler plus discètement dans une zone. Au cours de l'histoire, le joueur peut prendre le contrôle d'une nuée de rats et les envoyer où il le souhaite.
Développement
A Plague Tale: Innocence est la première création originale du studio depuis le jeu de course Fuel sorti en 2009[10].
Focus a dévoilé le jeu en sous le nom de code « The Plague »[11]. Sur les 170 membres du studio, environ 45 ont travaillé sur le jeu[10].
Décors et lumières
« On voulait rendre justice à cette architecture des rues sinueuses, des maisons pas droites, des choses rafistolées, et avec des matériaux très simples. »
— David Dedeine, Making of du jeu[12]
Les environnements du jeu ont été inspirés de paysages en Gironde (aux alentours de Saint-Émilion), en Limousin et en Dordogne.
La ville principale où se tient une partie de l'action regroupe de nombreux points de l'architecture médiévale sans anachronisme par rapport à la date du jeu. L'entrée de la ville est très fidèle à la porte d'Aude de la cité de Carcassonne et la cathédrale, résidence de l'Inquisiteur est une transcription de la cathédrale de Reims. Le jeu est aussi fidèle à son année car il montre des événements de la guerre de Cent Ans entre la France et l'Angleterre au moment des premiers affrontements en Guyenne entre les troupes de Philippe IV et celles de Édouard III qui se concluent par des victoires anglaises.
Plusieurs peintures ayant pour courant le romantisme ont servi d'inspirations[10]. Cela a notamment permis l'usage de la lumière naturelle[12]. Le studio cite les peintres Claude Gellée, Johannes Vermeer ou encore Pieter Brueghel l'Ancien[12]. Le film Barry Lyndon de Stanley Kubrick est également cité pour sa gestion de la lumière naturelle[13]. Pour le gore, Zdzisław Beksiński et Hans Ruedi Giger sont des références, notamment pour la représentation des nids de rats[10].
Écriture
Le studio voulait faire une histoire universelle[13]. Le succès de The Last of Us (2013) leur a permis de se lancer dans un projet plus mature, après avoir travaillé sur plusieurs adaptations des films du studio Pixar[13]. Le Fléau de Dieu (2015) d'Andrea H. Japp[13].
L'un des enjeux était de montrer des enfants dans un monde terrifiant. Le studio cite les films The Shining (1980), Sixième Sens (1999), A.I. Intelligence artificielle (2001) ainsi que plusieurs films du Studio Ghibli dont Le Tombeau des lucioles (1988)[14],[13]. Pour la relation frère sœur, dont pour la gestion de l'IA, le jeu Ico (2001) a été un modèle[15],[10].
Bande-son
Interprétation
Pour donner vie aux personnages lors des cinématiques, la technique de la capture de mouvement a été utilisée[16],[3]. Mark Healy a dirigé les comédiens dans le studio Side[10],[3].
Les personnages français et anglais s'expriment en anglais[12]. Au départ, Amicia devait avoir un accent français, mais l'idée a été abandonnée[12]. Pour les enfants, le studio a préféré prendre des comédiens du même âge plutôt que de demander à des comédiens plus expérimentés d'alléger leur voix[12].
Musique
Olivier Derivière signe la musique de A Plague Tale: Innocence. On retrouve, parmi les musiciens, le violoncelliste de l'Ensemble Intercontemporain Éric-Maria Couturier qui avait déjà travaillé sur Vampyr. Le compositeur français a également fait appel à la gambiste Jeanne Dorche et aux deux membres du groupe Octantrion, à savoir le guitariste Gaëdic Chambrier qui joue les instruments médiévaux (citole, guiterne, maurache, lyre etc), la guitare double-manche et la musicienne Éléonore Billy qui joue du nyckelharpa, que l'on pourrait assimiler à une vielle à archet suédoise.
Promotion
À l'instar de Vampyr en 2018, l'éditeur réalise une websérie de trois épisodes qui retrace le développement du jeu avec les témoignages des développeurs.
Pour l'une de ses bandes annonces, le studio a fait appel au comédien Sean Bean qui a récité le poème The Little Boy Lost (en) (1789) de William Blake[17].
Accueil
Critiques
Média | Note |
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Gameblog (FR) | 9/10[18] |
Gamekult (FR) | 8/10[19] |
GameSpot (US) | 8/10[20] |
IGN (US) | 7/10[21] |
Jeuxvideo.com (FR) | 16/20[5] |
Média | Note |
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Metacritic | 81 %[22] |
Le jeu est accueilli de manière très positive par la critique, avec une note moyenne de 81 % sur l'agrégateur de notes Metacritic, calculée sur plus de 60 avis de la presse spécialisée[22].
Le site français Jeuxvideo.com salue la durée de vie honorable du titre, sa réalisation habilement exécutée, sa version française impeccable, la grande variété des situations ainsi que l'équilibre entre gameplay et narration maîtrisé. Il regrette toutefois de petits bugs au niveau de l'intelligence artificielle, le manque de soin au niveau de certaines animations et de la caméra ainsi que les énigmes qui doivent souvent être résolues de la manière imposée par le script. En guide de conclusion à son test, le journaliste Carnbee affirme : « A Plague Tale : Innocence est intéressant à parcourir jusqu’au chapitre final. Son histoire captivante [...] est le symbole de sa réussite. Il ne manque que quelques gouttes d’excellence à la potion pour enflammer la terre entière ». Il met au jeu la note de 16/20.
Camille Allard, journaliste pour le site Gameblog, affirme : « A Plague Tale : Innocence est un bijou, une aventure narrative et immersive qui capte votre attention de longues heures durant sans relâcher votre esprit. [...] Artistiquement bluffant, le jeu est aussi d'une grande beauté musicale et auditive et il est clair que cette œuvre [...] a de quoi marquer au fer rouge l'année 2019 ». Lors de son test, il salue la direction artistique du titre, sa technique irréprochable, son atmosphère envoûtante et ses musiques incroyables. Il regrette toutefois certaines animations manquant un peu de constance et de liant ; il met au jeu la note de 9/10.
Ventes
Le , l'éditeur Focus Home Interactive dévoilait que le jeu avait dépassé le cap symbolique du million d'exemplaires vendus dans le monde[23] laissant ainsi la porte ouverte à une suite.
Distinctions
Nominations
- The Game Award 2019 : Meilleure narration
- BAFTA Games Award : Meilleur réussite technique
- Pégase 2020 : Excellence narrative
Récompenses
A Plague Tale: Innoncence a été nominé 7 fois et reparti avec 6 récompense dont meilleur jeu, lors de la première cérémonie des pégase.
- Pégase 2020 : Meilleur jeu, Excellence visuelle, Meilleur univers sonore, Meilleur game design, Meilleur univers de jeu et Meilleur personnage
Références
- « A Plague Tale: Requiem s'annonce sur Xbox Series ! Direction le Xbox Game Pass en 2022 », sur Xbox One Mag, (consulté le )
- La Geek En Rose, « A Plague Tale Innocence, Survie Médiévale Dans Univers Pestiféré ! », (consulté le )
- (en) « Retranscription du générique de fin de A Plague Tale: Innocence », sur www.mobygames.com (consulté le )
- « A Plague Tale: Innocence - Tous les projectiles et compétences », sur ProGameur (consulté le )
- « Test du jeu A Plague Tale : Innocence », sur Jeuxvideo.com, (consulté le )
- « A Plague Tale: Innocence - Quelles améliorations prendre ? », sur JEU.VIDEO, (consulté le )
- « A Plague Tale: Innocence Immersive (No HUD) ReShade » (consulté le )
- « How long is A Plague Tale: Innocence? | HowLongToBeat », sur howlongtobeat.com (consulté le )
- « A Plague Tale: Innocence - Comment éviter les rats ? », sur JEU.VIDEO, (consulté le )
- [vidéo] Actu gaming, « A PLAGUE TALE : INNOCENCE - Dans les coulisses de Asobo Studio », sur YouTube, (consulté le )
- « Focus et Asobo Studio annoncent le jeu The Plague », sur Jeuxvideo.com, (consulté le )
- Making of - A Plague Tale: Innocence
- (en) « La genèse de “A Plague Tale : Innocence”, sublime jeu vidéo entre ombre et lumière », Télérama, (consulté le )
- (en) « Roots of Innocence - Children of The Plague », sur forums.focus-entmt.com (consulté le )
- (en) « LRoots of Innocence - Linked », sur forums.focus-entmt.com (consulté le )
- « Interview de Thierry Puginier Senior Animator de A Plague Tale Innoncence », sur www.pixellifestoriesgallery.com (consulté le )
- « A Plague Tale Innocence : Sean Bean fait la promo du jeu avec un trailer poétique et poignant », sur www.jeuxactu.com, (consulté le )
- Camille Allard, « TEST. A Plague Tale : Innocence (PC, PS4, Xbox One) », sur Gameblog, (consulté le )
- « Test - Avec A Plague Tale, Asobo écrit une superbe page de son histoire », sur www.gamekult.com, (consulté le )
- (en-US) Khee Hoon Chan, « A Plague Tale: Innocence Review - A Putrid Sea Of Rats », sur GameSpot, (consulté le )
- (en-US) Steven Petite, « A Plague Tale: Innocence Review », sur IGN, (consulté le )
- « A Plague Tale: Innocence reviews for playStation 4 », sur Metacritic (consulté le )
- « A Plague Tale : Innocence - De nouveaux contenus et des produits dérivés annoncés », sur Jeuxvideo.com (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- (en) Bryant Francis, « Designing for horror and hope in A Plague Tale: Innocence », sur Gamasutra, .
- (en) Matt Morgans, « Exclusive: How Asobo Studios Designed A Plague Tale: Innocence », sur VGR.com, .