40e à 36e millénaires avant le présent
Apparence
100e à 71e millénaires AP |
70e à 51e millénaires AP |
50e à 41e millénaires AP |
40e à 36e millénaires avant le présent
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35e à 31e millénaires AP |
30e à 26e millénaires AP |
25e à 21e millénaires AP
Cet article traite de l’histoire évolutive de la lignée humaine entre 40 000 et 35 000 ans avant le présent (AP). Après le début du Paléolithique supérieur, où coexistaient différentes industries lithiques de transition, l'Aurignacien s'étend à toute l'Europe. Il se caractérise par l'apparition des outils sur matière dure animale (os, bois de cerf, corne, ivoire), par l'allègement des outils lithiques (c'est le leptolithique proposé par l'abbé Breuil) et par le développement de l’art pariétal.
Évènements
Afrique
- 37 000 ans avant le présent (AP) : l’os de Lebombo, un péroné de babouin trouvé dans une grotte de la chaîne montagneuse de Lebombo, au Swaziland (et donc au sud du continent), entaillé de 29 encoches qui correspondent peut-être à un cycle lunaire, est le plus ancien bâton de comptage connu[1].
- 36 000 ans AP : crâne d'Hofmeyr, fossile d'Homo sapiens découvert en 1952 en Afrique du Sud. Il présente de très grandes similitudes avec d'autres crânes du Paléolithique supérieur, trouvés en Europe et au Proche-Orient voire en Extrême-Orient[2].
- Entre 35 100 et 30 360 ans AP : les squelettes de Nazlet Khater , en Haute-Égypte, présentent les mêmes similitudes, avec des caractéristiques archaïques[3].
Amérique
- Vers 40 000 ans AP, plusieurs traces de présence humaine trouvées au Mexique font l'objet de datations controversées :
- des traces de pas humains dans des cendres volcaniques découvertes sur le site de Hueyatlaco, au pied du volcan Cerro Toluquilla, datées de 38 000 ans AP par une première estimation. Une analyse de la roche volcanique par la méthode Argon 40 / Argon 39 donne une datation de 1,3 million d'années, confirmée par paléomagnétisme[4].
- Fossiles humains sur le même site de Hueyatlaco, dans la région de Cuenca del Valsequillo à 75 km au sud-est de Mexico[5].
- Site de la Cueva Babisuri en Baja California (Basse-Californie toujours mexicaine), jadis habité par des chasseurs-cueilleurs[6].
- des traces de pas humains dans des cendres volcaniques découvertes sur le site de Hueyatlaco, au pied du volcan Cerro Toluquilla, datées de 38 000 ans AP par une première estimation. Une analyse de la roche volcanique par la méthode Argon 40 / Argon 39 donne une datation de 1,3 million d'années, confirmée par paléomagnétisme[4].
- 38 000 ans AP : découverte, en 1957 à Lewisville au Texas, d'os brûlés d'animaux d'un grand nombre d'espèces dont certaines disparues depuis, à proximité de pointes de lance de type Clovis[7].
Asie
- De 44 000 à 27 000 ans AP : mains négatives (en pochoirs) et peintures rupestres des grottes préhistoriques de Maros-Pangkep au sud des îles Sulawesi en Indonésie[8]. L'une d'elles datée de plus de 35 000 ans représente un suidé local babiroussa[9].
- Vers 40 000 ans AP : apparition d’Homo sapiens en Sibérie et en Mongolie (culture de l'Ordos[10], sites de Tolbor, Kara-Bom et Kamenka) jusqu'au nord de la Chine (Shuidonggou)[9].
- 38 000 ans AP : dans les grandes îles Sunda d'Asie du Sud-Est, premiers outils par éclats de pierre et restes d’hommes modernes trouvés dans les grottes de Niah à Sarawak sur l'île de Bornéo[11].
Océanie
- Vers 40 000 ans AP : les fossiles du lac Mungo, découverts de 1969 à 1974 au sud de la Nouvelle-Galles du Sud, appartiennent à des Homo sapiens et seraient les plus anciens fossiles humains connus en Australie. La « femme de Mungo » présente la particularité d'avoir été incinérée, ce qui est le plus ancien cas de crémation connu au monde. Ses os ont été ensuite écrasés et inhumés dans une petite fosse circulaire[12]. Le site a livré aussi des restes de nourritures (mollusques d’eau douce, poissons, petits marsupiaux).
- Vers 40 000 ans AP : des groupes humains atteignent la Tasmanie, alors reliée au continent australien par voie terrestre (grotte de Warreen).
Moyen-Orient
- Entre 36 000 et 31 000 ans AP : découverte en 2009 de fibres teintes de lin naturel et de laine de chèvre portant des marques de torsion, dans des couches d'argile de la grotte de Dzudzuana, en Géorgie. Elle suggère l'utilisation la plus ancienne connue de matériaux textiles par l'homme[13].
Europe
- De 45 000 à 30 000 ans avant le présent (AP) : Châtelperronien, culture attribuée aux derniers Néandertaliens présents dans le centre-ouest de la France et le nord de l'Espagne[14] : racloirs, pointes d’encoche et denticulés, pointe de Châtelperron, couteau à dos courbe façonné sur un support allongé comparable aux lames du Paléolithique supérieur, instruments en os qui se diversifient. Apparition des premiers éléments de parure châtelperroniens dans la grotte du Renne à Arcy-sur-Cure vers 45 000 ans AP : dents perforées à la racine ou rainurées pour permettre leur suspension, fragments d’os découpés et façonnés, qui peuvent être attribuées à l’artisanat néandertalien[15].
- 40 300 ans AP : sépulture contenant le squelette fossile d’un jeune enfant néandertalien, Le Moustier 2, en Dordogne[16].
- 40 000 ans AP : Néandertal 1, spécimen type (holotype) de l'espèce Homo neanderthalensis, fossile découvert par Johann Carl Fuhlrott en 1856 dans la vallée de Néander, près de Düsseldorf. L'Homme de Néandertal aurait pu s'appeler l'Homme d'Engis puisque le tout premier reste fossile connu de ce taxon est le crâne d'un enfant exhumé en 1829 dans les grottes Schmerling, près d'Engis, en Belgique. Le second fossile néandertalien exhumé, le crâne d'une femme adulte, est découvert en 1848 dans la carrière de Forbes, sur le rocher de Gibraltar.
- 39 280 ans AP : éruption ignimbritique de Campanie, l'éruption volcanique la plus massive du Pléistocène supérieur après celle du Toba, en Indonésie. Formation des dépôts de tuf gris campanien (Campanie, Italie) et des champs Phlégréens (site du bradyséisme de Pouzzoles, près de Naples)[17].
- 39 000 ans AP : gravures néandertaliennes sur une paroi de la grotte de Gorham, remontant à plus de 39 000 ans avant le présent. Elles constituent le premier exemple connu d'art pariétal abstrait dû aux Néandertaliens[18].
- Entre 40 000 et 35 000 ans AP : l’homme-lion de Hohlenstein-Stadel, sculpture en ivoire de mammouth de 29,6 centimètres de haut de l'Aurignacien, découverte dans le Jura souabe en Allemagne, qui représente un corps humain à tête de lion[18].
- Entre 39 000 et 33 600 ans AP : des dents d'Homo sapiens, découvertes dans deux sites italiens, sont datées entre 39 000 ans (Grotte de Fumane) et entre 38 700 et 33 600 ans (Riparo Bombrini (de))[9].
- 38 000 ans AP : fœtus d'Homo sapiens découvert dans l’abri sous roche effondré du Piave, près de Fajoles, dans le Lot, associé à une industrie châtelperronienne[19].
- De 37 000 à 33 500 ans AP : première occupation humaine de la grotte Chauvet, en Ardèche. Les principales peintures pariétales de la grotte datent de cette époque (Aurignacien) et figurent ainsi parmi les plus anciennes de France[20].
- Entre 37 000 et 35 000 ans AP : l’abri Castanet, sur le site de Castel Merle, à Sergeac, en Dordogne (Aurignacien ancien), contient une plaque rocheuse d’une tonne et demie, détachée de la paroi, sur laquelle ont été découvertes des gravures de sexe masculin et de vulve féminine, d’animaux teintés d’ocre et de symboles[21].
- Entre 36 700 et 34 200 ans AP : le séquençage du génome de l'homme de Kostenki 14, qui vivait en Russie, montre qu'il avait 3 % de gènes néandertaliens, ce qui confirme que le croisement entre Sapiens et Néandertal s'est produit il y a plus de 45 000 ans[19]. Ce génome, qui montre les trois principales composantes présentes chez les Européens modernes, est le premier à montrer une certaine continuité entre les premiers Européens et ceux d'aujourd'hui.
- 36 300 ans AP : Néandertaliens du site de Saint-Césaire, en Charente-Maritime, associés à une industrie lithique châtelperronienne, datée de 36 300 ± 2700 ans avant le présent. Le crâne de Pierrette, un squelette néandertalien trouvé en 1979 sur le site de « la Roche à Pierrot », porte les traces d'un coup violent porté par un objet pointu. La fracture a été cicatrisée et elle a survécu à sa blessure.
- Entre 36 000 et 33 000 ans AP : sépulture néandertalienne de la Zaskalnaya VI, sur la falaise de Krasnaya Balka, à l'est de la Crimée[22].
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Gravures de la grotte de Gorham, à Gibraltar
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Parure de pointes d'os et de dents d'animaux. Châtelperronien d'Arcy-sur-Cure
Notes et références
- Abdul Karim Bangura, African Mathematics : From Bones to Computers, University Press of America, , 220 p. (ISBN 978-0-7618-5348-0, présentation en ligne).
- John G. Fleagle, Primate Adaptation and Evolution, Academic Press, , 464 p. (ISBN 978-0-12-378633-3, présentation en ligne).
- (en) Pierre M. Vermeersch, Palaeolithic Quarrying Sites in Upper and Middle Egypt, Louvain, Leuven University Press, , 365 p. (ISBN 978-90-5867-266-7, présentation en ligne).
- « La colonisation du continent américain (05/12/05) », sur Hominidés.com, .
- David J. Meltzer, First Peoples in a New World : Colonizing Ice Age America, University of California Press, , 464 p. (ISBN 978-0-520-94315-5, présentation en ligne).
- Méso-Amérique : Les Grands Articles d'Universalis, Encyclopaedia Universalis, (ISBN 978-2-341-00714-6, présentation en ligne).
- Henri Procaccia, Genèse du Big Bang à l'Art pariétal, Paris, Connaissances et Savoirs, , 529 p. (ISBN 978-2-7539-0260-2, présentation en ligne).
- « Il y a 40 000 ans, l'art pariétal en Indonésie aussi ! », sur Hominidés.com, 2002-2018.
- Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp, Une histoire des civilisations : comment l'archéologie bouleverse nos connaissances, Paris/85-Luçon, Éditions La Découverte, , 601 p. (ISBN 978-2-7071-8878-6, présentation en ligne), p. 108
- Dominique Garcia et Hervé Le Bras, Archéologie des migrations, La Découverte, , 363 p. (ISBN 978-2-7071-9942-3, présentation en ligne).
- John Stewart Bowman, Columbia chronologies of Asian history and culture, Columbia University Press, , 751 p. (ISBN 978-0-231-11004-4, présentation en ligne).
- Lindsay Marsh, Australian History Series : Community and remembrance, vol. 3, Ready-Ed Publications, , 63 p. (ISBN 978-1-86397-822-4, présentation en ligne)
- Marc Azéma et Laurent Brasier, Le beau livre de la préhistoire : De Toumaï à Lascaux 4, Dunod, , 420 p. (ISBN 978-2-10-075789-3, présentation en ligne)
- Marylène Patou-Mathis, Histoires de mammouth, Fayard, , 392 p. (ISBN 978-2-213-68336-2, présentation en ligne)
- Henry de Lumley, Etchegaray, Marcello Sanchez, Sur le chemin de l'humanité, CNRS Editions, , 620 p. (ISBN 978-2-271-08778-2, présentation en ligne)
- Dictionnaire de la Préhistoire : Les Dictionnaires d'Universalis, Encyclopaedia Universalis, (ISBN 978-2-341-00223-3, présentation en ligne)
- Francesco G. Fedele, « The Campanian Ignimbrite Eruption, Heinrich Event 4, and Palaeolithic Change in Europe: A High‐Resolution Investigation », sur researchgate.net,
- Marc Azéma et Laurent Brasier, Le beau livre de la préhistoire : De Toumaï à Lascaux 4, Dunod, , 420 p. (ISBN 978-2-10-075789-3, présentation en ligne)
- Marylène Patou-Mathis, Neandertal de A à Z, Allary éditions, , 431 p. (ISBN 978-2-37073-161-6, présentation en ligne)
- Bernadette Arnaud, « 1ère modélisation chronologique de la longue histoire de la grotte Chauvet », Sciences et Avenir, (présentation en ligne)
- F. Belnet, « Abri Castanet (Périgord) : les plus vieilles œuvres pariétales du monde ? », sur Hominidés.com
- Marylène Patou-Mathis, op. cit, p. 427