Élections au Parlement d'Andalousie de 1986

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Élections au Parlement d'Andalousie de 1986
109 députés du Parlement
(Majorité absolue : 55 députés)
Type d’élection Élections législatives de communauté autonome
Corps électoral et résultats
Population 6 726 921
Inscrits 4 824 849
Votants 3 412 797
70,73 % en augmentation 4,4
Votes exprimés 3 361 973
Votes nuls 50 824
PSOE-A – José Rodríguez de la Borbolla
Voix 1 581 513
47,04 %
en diminution 5,7
Députés élus 60 en diminution 6
AP – Antonio Hernández Mancha
Voix 745 485
22,17 %
en augmentation 5,1
Députés élus 28 en augmentation 11
IU-CA – Julio Anguita
Voix 598 889
17,81 %
en augmentation 9,3
Députés élus 19 en augmentation 11
PA – Luis Uruñuela (es)
Voix 196 947
5,86 %
en augmentation 0,5
Députés élus 2 en diminution 1
Vainqueur et sièges par circonscription.
Carte
Président de la Junte
Sortant Élu
José Rodríguez de la Borbolla
PSOE-A
José Rodríguez de la Borbolla
PSOE-A

Les élections au Parlement d'Andalousie de (en espagnol : Elecciones al Parlamento de Andalucía de 1986) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 109 députés de la IIe législature du Parlement d'Andalousie pour un mandat de quatre ans. Le scrutin se tient le même jour que les élections aux Cortes Generales.

Le Parti socialiste confirme sa majorité absolue, en léger recul au profit de la Coalition populaire et surtout de la Gauche unie, qui crée la surprise avec une forte progression. Par rapport aux élections générales, la Gauche unie séduit 330 000 électeurs de plus, soit à peu près le même nombre que le nombre de suffrages perdus par le Parti socialiste.

Un mois plus tard, le socialiste José Rodríguez de la Borbolla est investi président de la Junte pour un second mandat avec le seul soutien de son parti.

Contexte[modifier | modifier le code]

Lors des élections de 1982, le Parti socialiste remporte la majorité absolue des sièges, une première tous partis confondus depuis les débuts de la Transition démocratique[1]. Le suivant, le socialiste Rafael Escuredo est investi président de la Junte avec les seules 66 voix de ses députés, l'ensemble de l'opposition ayant voté contre lui[2].

Rafael Escuredo annonce sa démission moins de deux ans plus tard, le , en raison de désaccords avec le gouvernement de Felipe González, notamment sur les nécessaires transferts de compétences pour mettre en œuvre son projet de réforme agraire et sur le contrôle de l'organisation de l'exposition universelle de 1992 à Séville. La commission exécutive régionale du PSOE lui désigne comme successeur son secrétaire général, José Rodríguez de la Borbolla, également vice-président de la Junte et conseiller à l'Intérieur[3]. Celui-ci reçoit effectivement l'investiture du Parlement, par 66 voix favorables, le [4].

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Le Parlement d'Andalousie (Parlamento de Andalucía) est une assemblée parlementaire monocamérale constituée de 109 députés (diputados), élue pour une législature de quatre ans au suffrage universel direct selon les règles du scrutin proportionnel d'Hondt par l'ensemble des personnes résidant dans la communauté autonome où résidant momentanément à l'extérieur de celle-ci, si elles en font la demande.

Convocation du scrutin[modifier | modifier le code]

Conformément à l'article 26 du statut d'autonomie, le Parlement est élu pour un mandat de quatre ans[5]. L'article 14 de la loi électorale andalouse du , combiné aux dispositions l'article 42 de la loi électorale nationale, précise que les élections sont convoquées au moyen d'un décret du président de la Junte d'Andalousie, signé 25 jours avant la fin du mandat et publié au Journal officiel, le scrutin devant se tenir entre le 54e et le 60e jour suivant la publication du décret[6],[7].

Nombre de députés par circonscription[modifier | modifier le code]

Puisque l'article 26 du statut d'autonomie prévoit que « le Parlement d'Andalousie sera constitué d'un nombre de députés compris entre 90 et 110 »[5], l'article 17 de la loi électorale indique que le nombre de parlementaires est fixé à 109 et attribue à chaque circonscription 8 sièges d'office, les 45 mandats restant étant distribués en fonction de la population provinciale[8]. L'article 28 du statut énonce effectivement que « la province constitue la circonscription électorale » et précise qu'aucune circonscription ne peut avoir plus du double de représentants qu'une autre[5].

Le décret de convocation des élections, publié le , dispose que les sièges sont répartis ainsi[9] :

Circonscriptions Députés
Séville 18
Cadix et Malaga 15
Cordoue, Grenade et Jaén 13
Almería et Huelva 11

Présentation des candidatures[modifier | modifier le code]

Peuvent présenter des candidatures[10],[11],[12] :

  • les partis ou fédérations politiques enregistrées auprès du registre des associations politiques du ministère de l'Intérieur ;
  • les coalitions électorales de ces mêmes partis ou fédérations dûment constituées et inscrites auprès de la commission électorale au plus tard 10 jours après la convocation du scrutin ;
  • et les électeurs de la circonscription, en nombre d'au moins 1 % des inscrits.

Répartition des sièges[modifier | modifier le code]

Seules les listes ayant recueilli au moins 3 % des suffrages valides — vote blanc inclus[13] — peuvent participer à la répartition des sièges à pourvoir dans une circonscription, qui s'organise en suivant différentes étapes[14] :

  • les listes sont classées en une colonne par ordre décroissant du nombre de suffrages obtenus ;
  • les suffrages de chaque liste sont divisés par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de députés à élire afin de former un tableau ;
  • les mandats sont attribués selon l'ordre décroissant des quotients ainsi obtenus.

Lorsque deux listes obtiennent un même quotient, le siège est attribué à celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le même nombre total de voix, l'égalité est résolue par tirage au sort et les suivantes de manière alternative.

Campagne[modifier | modifier le code]

Principales forces politiques[modifier | modifier le code]

Force politique Chef de file Idéologie Résultats en 1982
Parti socialiste ouvrier espagnol d'Andalousie
(es) Partido Socialista Obrero Español de Andalucía
PSOE-A José Rodríguez de la Borbolla
(Président de la Junte)
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme, nationalisme
52,7 % des voix
66 députés
Coalition populaire
(es) Coalición Popular
CP Antonio Hernández Mancha Centre droit à droite
Conservatisme, démocratie chrétienne, libéralisme
17,1 % des voix
17 députés
Gauche unie – Appel pour l'Andalousie
(es) Izquierda Unida-Convocatoria por Andalucía
IU-CA Julio Anguita
(Ex-maire de Cordoue)
Gauche
Communisme, anticapitalisme, nationalisme
8,6 % des voix
8 députés
Partido Andalucista
(fr) Parti Andalouciste
PA Luis Uruñuela (es)
(Ex-maire de Séville)
Centre gauche
Social-démocratie, fédéralisme, nationalisme
5,4 % des voix
3 députés

Résultats[modifier | modifier le code]

Total régional[modifier | modifier le code]

Résultats des élections au Parlement d'Andalousie de 1986[15]
Représentation en hémicycle sur un axe gauche-droite du résultat.
Partis Voix % +/- Sièges +/-
Parti socialiste ouvrier espagnol d'Andalousie (PSOE-A) 1 581 513 47,04 en diminution 5,69 60 en diminution 6
Coalition populaire (CP) 745 485 22,17 en augmentation 5,08 28 en augmentation 11
Gauche unie – Appel pour l'Andalousie (IU-CA) 598 889 17,81 en augmentation 9,25 19 en augmentation 11
Partido Andalucista (PA) 196 947 5,86 en augmentation 0,46 2 en diminution 1
Centre démocratique et social (CDS) 109 678 3,26 Nv 0 en stagnation
Bureau pour l'unité des communistes (MUC) (es) 50 886 1,51 Nv 0 en stagnation
Parti socialiste du peuple andalou (PSPA) (es) 26 560 0,79 Nv 0 en stagnation
Parti réformateur démocratique (PRD) (es) 25 934 0,77 Nv 0 en stagnation
Parti humaniste (PH) (es) 6 982 0,21 Nv 0 en stagnation
Libération andalouse (LA) (es) 5 996 0,18 Nv 0 en stagnation
Mouvement phalangiste d'Espagne (MFE) (es) 809 0,02 en diminution 0,04 0 en stagnation
Vote blanc 12 294 0,37
Union du centre démocratique (UCD) 0 en diminution 15
Votes valides 3 361 973 99,51
Votes nuls 50 824 1,49
Total 3 412 797 100 109 en stagnation
Abstentions 1 412 052 29,27
Inscrits / Participation 4 824 849 70,73

Par circonscription[modifier | modifier le code]

Analyse[modifier | modifier le code]

Parti arrivé en tête par circonscription et intensité de son score.

Le Parti socialiste conserve sa majorité absolue avec six sièges de moins, le scrutin étant avant tout marqué par les progressions des forces politiques situées à sa gauche et à sa droite. La principale surprise provient de la Gauche unie, qui passe de 7 à 19 députés. Dans la circonscription de Cordoue, le charisme de son chef de file et ancien maire de la capitale provinciale, Julio Anguita, lui permet de faire jeu égal en sièges avec le Parti socialiste[16].

En dépit de la présence du Centre démocratique et social et du Parti réformateur démocratique (es), la Coalition populaire s'impose comme l'héritière de la défunte Union du centre démocratique sur le terrain électoral[17].

Par rapport aux élections générales qui se tiennent le même jour, le taux d'abstention est similaire, mais environ 13 % de l'électorat choisit deux bulletins différents. Si les électeurs de la Coalition populaire lui restent fidèles, avec un différentiel d'environ 20 000 bulletins, le Parti socialiste perd entre le Congrès des députés et le Parlement d'Andalousie 343 000 voix, ce qui correspond, peu ou prou, aux gains de 330 000 suffrages par la Gauche unie entre les deux mêmes scrutins. Les socialistes obtiennent, cependant, 80 000 voix de plus que lors du scrutin précédent[17].

Suites[modifier | modifier le code]

Le , José Rodríguez de la Borbolla est investi président de la Junte d'Andalousie par le Parlement à l'issue d'un jour de débat, par 60 voix pour et 48 voix contre, l'ensemble des partis autres que le PSOE s'opposant à lui[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Joaquina Prades, « El PSOE es el primer partido que obtiene mayoría absoluta en unas elecciones celebradas en España desde la transición », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (es) « Los grupos de la oposición prometieron al candidato no hacer labor obstruccionista », ABC,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  3. (es) Alfredo Relaño, « Rodríguez de la Borbolla será el sucesor de Escuredo, que ayer anunció su dimisión como presidente andaluz », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (es) Alfredo Relaño, « Rodríguez de la Borbolla, elegido presidente de Andalucía con los únicos votos de su partido », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. a b et c (es) Espagne, Andalousie. « Ley Orgánica 6/1981, de 30 de diciembre, de Estatuto de Autonomía para Andalucía. », BOE, art. 26 [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)].
  6. (es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. 14. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  7. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 42. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  8. (es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. 17. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)].
  9. (es) Espagne, Andalousie. « DECRETO del Presidente 73/1986, de 28 de abril, por el que se convocan Elecciones al Parlamento de Andalucía. », BOJA, art. 3. (version en vigueur : 29 avril 1986) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)].
  10. (es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. Disposición Final Primera. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  11. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 44. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  12. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 169. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  13. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 96. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  14. (es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. 18. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  15. (es) Datos Elecciones, « Elecciones Parlamento de Andalucía 1986 », sur datoselecciones.com (consulté le ).
  16. (es) A. S., « El escrutinio total confirma en Andalucía las subidas de CP e IU », ABC,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  17. a et b (es) « 343.000 electores andaluces que votaron al PSOE para el Congreso no lo apoyaron en el Parlamento autónomo », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (es) Carlos Funcia, « Rodríguez de la Borbolla, reelegido presidente del Gobierno andaluz con los votos del PSOE », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]