Élections au Parlement d'Andalousie de 1990

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Élections au Parlement d'Andalousie de 1990
109 députés du Parlement
(Majorité absolue : 55 députés)
Type d’élection Élections législatives de communauté autonome
Corps électoral et résultats
Population 6 898 938
Inscrits 5 007 675
Votants 2 771 384
55,34 % en diminution 15,4
Votes exprimés 2 758 810
Votes nuls 12 574
PSOE-A – Manuel Chaves
Voix 1 368 576
49,61 %
en augmentation 2,6
Députés élus 62 en augmentation 2
PP – Gabino Puche
Voix 611 734
22,17 %
en stagnation
Députés élus 26 en diminution 2
IU-CA – Felipe Alcaraz (es)
Voix 349 640
12,67 %
en diminution 5,1
Députés élus 11 en diminution 8
PA – Pedro Pacheco (es)
Voix 296 558
10,75 %
en augmentation 4,9
Députés élus 10 en augmentation 8
Vainqueur et sièges par circonscription.
Carte
Président de la Junte
Sortant Élu
José Rodríguez de la Borbolla
PSOE-A
Manuel Chaves
PSOE-A

Les élections au Parlement d'Andalousie de (en espagnol : Elecciones al Parlamento de Andalucía de 1990) se tiennent le samedi , afin d'élire les 109 députés de la IIIe législature du Parlement d'Andalousie pour un mandat de quatre ans.

Le Parti socialiste, qui a changé de chef de file électoral au profit du ministre du Travail, Manuel Chaves, renforce sa majorité absolue au cours d'un scrutin marqué par une forte abstention, causée par une vague de chaleur et la tenue des élections un samedi, jour inhabituel. Si le Parti populaire stage, la Gauche unie subit une régression qui profite au Partido Andalucista, le seul à progresser en voix en dépit de la participation en recul.

Un mois après le scrutin, Manuel Chaves est investi président de la Junte avec le soutien de son seul parti.

Contexte[modifier | modifier le code]

Aux élections de 1986, le Parti socialiste conserve la majorité absolue des sièges mais avec une domination amoindrie en raison de la forte progression de la Gauche unie et de l'amélioration du score de la Coalition populaire[1]. Le , le président de la Junte sortant, José Rodríguez de la Borbolla, est investi par le Parlement pour un second mandat, par 60 voix pour et 48 voix contre, l'ensemble des partis autres que le PSOE s'opposant à lui[2].

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Le Parlement d'Andalousie (Parlamento de Andalucía) est une assemblée parlementaire monocamérale constituée de 109 députés (diputados), élue pour une législature de quatre ans au suffrage universel direct selon les règles du scrutin proportionnel d'Hondt par l'ensemble des personnes résidant dans la communauté autonome où résidant momentanément à l'extérieur de celle-ci, si elles en font la demande.

Convocation du scrutin[modifier | modifier le code]

Conformément à l'article 26 du statut d'autonomie, le Parlement est élu pour un mandat de quatre ans[3]. L'article 14 de la loi électorale andalouse du , combiné aux dispositions l'article 42 de la loi électorale nationale, précise que les élections sont convoquées au moyen d'un décret du président de la Junte d'Andalousie, signé 25 jours avant la fin du mandat et publié au Journal officiel, le scrutin devant se tenir entre le 54e et le 60e jour suivant la publication du décret[4],[5].

Nombre de députés par circonscription[modifier | modifier le code]

Puisque l'article 26 du statut d'autonomie prévoit que « le Parlement d'Andalousie sera constitué d'un nombre de députés compris entre 90 et 110 »[3], l'article 17 de la loi électorale indique que le nombre de parlementaires est fixé à 109 et attribue à chaque circonscription 8 sièges d'office, les 45 mandats restant étant distribués en fonction de la population provinciale[6]. L'article 28 du statut énonce effectivement que « la province constitue la circonscription électorale » et précise qu'aucune circonscription ne peut avoir plus du double de représentants qu'une autre[3].

Le décret de convocation des élections, publié le , dispose que les sièges sont répartis ainsi[7] :

Circonscriptions Députés
Séville 18
Cadix et Malaga 15
Cordoue, Grenade et Jaén 13
Almería et Huelva 11

Présentation des candidatures[modifier | modifier le code]

Peuvent présenter des candidatures[8],[9],[10] :

  • les partis ou fédérations politiques enregistrées auprès du registre des associations politiques du ministère de l'Intérieur ;
  • les coalitions électorales de ces mêmes partis ou fédérations dûment constituées et inscrites auprès de la commission électorale au plus tard 10 jours après la convocation du scrutin ;
  • et les électeurs de la circonscription, en nombre d'au moins 1 % des inscrits.

Répartition des sièges[modifier | modifier le code]

Seules les listes ayant recueilli au moins 3 % des suffrages valides — vote blanc inclus[11] — peuvent participer à la répartition des sièges à pourvoir dans une circonscription, qui s'organise en suivant différentes étapes[12] :

  • les listes sont classées en une colonne par ordre décroissant du nombre de suffrages obtenus ;
  • les suffrages de chaque liste sont divisés par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de députés à élire afin de former un tableau ;
  • les mandats sont attribués selon l'ordre décroissant des quotients ainsi obtenus.

Lorsque deux listes obtiennent un même quotient, le siège est attribué à celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le même nombre total de voix, l'égalité est résolue par tirage au sort et les suivantes de manière alternative.

Campagne[modifier | modifier le code]

Principales forces politiques[modifier | modifier le code]

Force politique Chef de file Idéologie Résultats en 1986
Parti socialiste ouvrier espagnol d'Andalousie
(es) Partido Socialista Obrero Español de Andalucía
PSOE-A Manuel Chaves
(Ex-ministre du Travail)
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme, nationalisme
47,0 % des voix
60 députés
Parti populaire
(es) Partido Popular
PP Gabino Puche Centre droit à droite
Conservatisme, démocratie chrétienne, libéralisme
22,2 % des voix
28 députés
Gauche unie – Appel pour l'Andalousie
(es) Izquierda Unida-Convocatoria por Andalucía
IU-CA Felipe Alcaraz (es) Gauche
Communisme, anticapitalisme, nationalisme
17,8 % des voix
19 députés
Partido Andalucista
(fr) Parti Andalouciste
PA Pedro Pacheco (es)
(Maire de Jerez)
Centre gauche
Social-démocratie, fédéralisme, nationalisme
5,9 % des voix
2 députés

Résultats[modifier | modifier le code]

Total régional[modifier | modifier le code]

Résultats des élections au Parlement d'Andalousie de 1990[13]
Représentation en hémicycle sur un axe gauche-droite du résultat.
Partis Voix % +/- Sièges +/-
Parti socialiste ouvrier espagnol d'Andalousie (PSOE-A) 1 368 576 49,61 en augmentation 2,57 62 en augmentation 2
Parti populaire (PP) 611 734 22,17 en stagnation 26 en diminution 2
Gauche unie – Appel pour l'Andalousie (IU-CA) 349 640 12,67 en diminution 5,14 11 en diminution 8
Partido Andalucista (PA) 296 558 10,75 en augmentation 4,89 10 en augmentation 8
Centre démocratique et social (CDS) 32 712 1,19 en diminution 2,07 0 en stagnation
Groupement Ruiz Mateos (RUIZ-MATEOS) (es) 15 637 0,57 Nv 0 en stagnation
Parti des travailleurs d'Espagne – Unité communiste (PTE-UC) 14 812 0,54 Nv 0 en stagnation
Démocratie socialiste (DS) (es) 14 495 0,53 Nv 0 en stagnation
Les Verts (LV) (es) 13 979 0,51 Nv 0 en stagnation
Les Verts Écologistes (LVE) (es) 12 645 0,46 Nv 0 en stagnation
Autres listes 28 022 1,02 0 en stagnation
Vote blanc 12 024 0,44 en augmentation 0,07
Votes valides 2 758 810 99,55
Votes nuls 12 574 0,45
Total 2 771 384 100 109 en stagnation
Abstentions 2 236 291 44,66
Inscrits / Participation 5 007 675 55,34

Par circonscription[modifier | modifier le code]

Analyse[modifier | modifier le code]

Parti arrivé en tête par circonscription et intensité de son score.

Le scrutin est marqué par une forte abstention puisque 45 % des électeurs boudent les urnes, soit le chiffre le plus élevé depuis les élections galiciennes de 1981[14]. Ce recul de la participation s'explique par la combinaison d'une vague de chaleur qui pousse le thermomètre jusqu'à 40°C et le choix d'organiser le vote un samedi, au lieu du traditionnel dimanche, ainsi que par la diffusion d'un quart de finale de la coupe du monde de football[15].

Sur le plan des résultats, le Parti socialiste confirme sa majorité absolue et repasse la barre des 60 députés sur 109. En dépit des scandales ayant entouré le frère du vice-président du gouvernement, Alfonso Guerra, et du remplacement du président sortant, José Rodríguez de la Borbolla, par le ministre du Travail, Manuel Chaves, comme chef de file électoral, la domination socialiste sur l'Andalousie n'est pas remise en cause. Bien qu'il perde 14 % de ses voix de 1986, il conserve son assise parlementaire en raison de l'important recul de la participation. Il en va de même pour le Parti populaire, qui maintient sa représentation alors qu'il recule de 18 % en quatre ans[16],[17].

Entre les partis de deuxième rang, la situation est tout autre. La Gauche unie subit un important recul électoral, perdant 42 % de votants en quatre ans, ce qui constitue l'un des principaux événements du scrutin. À l'inverse, le Partido Andalucista se renforce considérablement, parvenant à conquérir 100 000 voix nouvelles par rapport à 1986, et ce alors que l'abstention progresse. Il pioche dans l'électorat de la Gauche unie, mais aussi dans celui du Centre démocratique et social. Il est cependant en recul à Jerez de la Frontera, dont son chef de file est le maire[18].

Suites[modifier | modifier le code]

Le , Manuel Chaves est investi président de la Junte d'Andalousie par le Parlement à l'issue d'un jour de débat, par 62 voix pour et 47 voix contre, l'ensemble des partis autres que le PSOE s'opposant à lui[19]. Il prête serment deux jours plus tard[20].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (es) A. S., « El escrutinio total confirma en Andalucía las subidas de CP e IU », ABC,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  2. (es) Carlos Funcia, « Rodríguez de la Borbolla, reelegido presidente del Gobierno andaluz con los votos del PSOE », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b et c (es) Espagne, Andalousie. « Ley Orgánica 6/1981, de 30 de diciembre, de Estatuto de Autonomía para Andalucía. », BOE, art. 26 [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)].
  4. (es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. 14. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  5. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 42. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  6. (es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. 17. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)].
  7. (es) Espagne, Andalousie. « DECRETO del Presidente 73/1986, de 28 de abril, por el que se convocan Elecciones al Parlamento de Andalucía. », BOJA, art. 3. (version en vigueur : 29 avril 1990) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)].
  8. (es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. Disposición Final Primera. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  9. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 44. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  10. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 169. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  11. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 96. (version en vigueur : 3 avril 1987) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  12. (es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. 18. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  13. (es) Datos Elecciones, « Elecciones Parlamento de Andalucía 1990 », sur datoselecciones.com (consulté le ).
  14. (es) « La mayor abstención tras los comicios gallegos de 1981 », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (es) Lourdes Lucio, « Las altas temperaturas y el cambio de fecha de las elecciones provocaron una abstención del 45% », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (es) Fernando Orgambides, « El PSOE gobernará en solitario otros cuatro años », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. (es) Joaquín Prieto, « La abstención salvó los escaños de PSOE y PP », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (es) Joaquín Prieto, « Seísmo en el segundo pelotón », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (es) Lourdes Lucio et Diego Narváez, « La oposición acepta la oferta de Chaves y califica su discurso como el de un forastero », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. (es) Lourdes Lucio, « Chaves tomó posesión como presidente de la Junta de Andalucía », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]