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Thomas Bernhard

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Thomas Bernhard
Thomas Bernhard en 1987
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Nicolaas Thomas BernhardVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Thomas FabianVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Alois Zuckerstätter (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Herta Fabjan (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Partis politiques
Genres artistiques
Site web
Distinctions
Prix Georg-Büchner ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Liste détaillée
Prix littéraire de la ville de Brême ()
Prix Anton-Wildgans ()
Prix autrichien pour la promotion de la littérature (d) ()
Prix Georg-Büchner ()
Prix Franz Grillparzer (en) ()
Prix Adolf-Grimme ()
Prix Antonio-Feltrinelli ()
Prix Médicis étranger ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
signature de Thomas Bernhard
Signature
Vue de la sépulture.

Thomas Bernhard, né le à Heerlen et mort le à Gmunden, est un écrivain et dramaturge autrichien.

L'enfance de Thomas Bernhard est marquée par de multiples déménagements et par une maladie pulmonaire dont il souffre jusqu'à sa mort. Au cours de sa vie, l'écrivain a plusieurs fois « pris la direction opposée », le contre-pied de ce qu'on attendait de lui, ou s'est mis à détester ses goûts et ses relations antérieures. Pur Autrichien, Thomas Bernhard n'a jamais eu de mots trop durs envers son pays, tout en enracinant une partie de sa vie dans la campagne autrichienne la plus profonde.

Thomas Bernhard est le fils de Herta Bernhard et d'Alois Zuckerstätter. Sa mère travaille comme bonne à tout faire pour subvenir aux besoins de ses propres parents[1]; son père, menuisier, est un homme instable qui change fréquemment de lieu de résidence et de profession[2],[1]. Ils se rencontrent au printemps 1930 à Henndorf, dans la région de Salzbourg, et Herta Bernhard tombe enceinte quelques mois plus tard, sans que la situation du couple ne soit régularisée[3]. Alois Zuckerstätter refuse de reconnaître son fils, qu’il ne rencontrera jamais : Herta devra plus tard avoir recours à la justice pour que la paternité soit reconnue[2],[1].

Enceinte, Herta part à la mi-juin 1930 pour les Pays-Bas; car les chances d’y trouver du travail y sont plus élevées que dans une Autriche frappée par la crise; et pour s’épargner l’opprobre réservé habituellement aux filles-mères[4],[1]. C’est donc dans ce pays que naît Thomas Bernhard, le 9 février 1931, au Moederschapszorg de Heerlen, foyer catholique d’assistance postnatale accueillant des mères célibataires, et école de sages-femmes[4],[1].

Immeuble du Wernhardtstraße, 6 à Vienne : premier domicile autrichien de Bernhard.

Cette « préhistoire » néerlandaise est triste. Herta Bernhard, une lettre à son père, raconte la sévérité de la maternité où elle sert d’objet d’étude aux élèves, et dont elle voudrait partir le plus vite possible[1],[2]. À partir du 7 mai la mère et le nourrisson quittent la maternité et sont séparés[5] : Herta, pressée de retrouver du travail, se fait dès qu’elle le peut embaucher comme fille de cuisine[5]. Elle doit laisser son enfant en garde chez des amis, des connaissances, puis dans un foyer pour enfants où elle ne peut le visiter que deux fois par mois, durant une vingtaine de minutes, sans le sortir de son lit[5]. Le biographe de Bernhard Hans Höller note que c’est dans ces blessures primitives de la première année de vie de l’écrivain que l’on peut trouver la source de « la méfiance vis à vis du monde, le froid et les ténèbres, la séparation, la solitude et la fragilité des relations humaines » qui parsèment l’œuvre de Bernhard[6].

À l’automne 1931, Herta revient à Vienne pour laisser Thomas à la garde de ses grands-parents, et repart tout de suite pour Rotterdam où elle est mieux payée[2]. Elle ne revient définitivement en Autriche qu’en mai 1932, où elle s’établit à nouveau comme employée de maison[7]. Elle loge chez ses divers employeurs, et, quand elle le peut, avec ses parents et son fils, Wernhardtstraße, 6, dans le 16e arrondissement de Vienne[6].

L'éducation du grand-père

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Le grand-père de Bernhard, Johannes Freumbilcher[notes 1], est un écrivain sans succès, qui a délaissé toute forme de travail pour se consacrer à l’écriture, se faisant entretenir par sa femme Anna Bernhard, et par sa fille[9]. Les deux femmes lui sont tout entières dévouées, malgré l’état de misère dans lequel la famille vit[9]. En 1935, le manque d’agent est si fort que les grands-parents sont forcés de quitter Vienne pour la campagne[10]. Ils s’installent dans leur région natale, à Seekirchen, près de Salzbourg[10]. Anna se fait embaucher par les paysans des environs pour subvenir aux besoins de la maisonnée[10]. Pour le jeune Thomas Bernhard, cette période de vie chez les grands-parents est un temps heureux, qu'il décrit comme un « paradis »; et qui marque le début de l’influence profonde du grand-père sur son petit-fils[10]. Bernhard raconte dans plusieurs œuvres la formation qu’il reçoit de son grand-père. Cette formation, majeure dans la construction de l’écrivain, passe par la transmission d’une vision du monde, d’une certaine spiritualité; et par la présentation de l’enfant à d’autre artistes[10]. Bernhard accompagne notamment son grand-père durant ses visites à Carl Zuckmayer, écrivain installé non loin de chez eux[10]. Zuckmayer et sa femme Alice réunissent la fine fleur de l’intelligentsia et du monde artistique autrichien : on peut croiser chez eux Stefan Zweig, Max Reinhardt, Fédor Chaliapine, Thomas Mann, Gerhardt Hauptmann[11] Bernhard a pour la première fois de sa vie l’occasion d’observer les cercles mondains et intellectuels[12] qu’il fréquentera plus tard, et sur lesquels il écrira.

L'événement le plus important de la carrière du grand-père est dû au soutien indéfectible de sa femme Anna et des Zuckmayer[13]. Anna fait parvenir, à l’insu de son mari, le manuscrit de son roman Philomena Ellehub à Alice Zuckmayer, qui entame un gigantesque travail de correction et de remaniements, coupant 400 pages de texte[14],[13]. Recommandée par Carl, cette version épurée est publiée par l’éditeur viennois Zsolnay le 11 février 1937[15], et vaut à Freumbilcher de recevoir le Prix d'État de littérature [16], que Thomas recevra également plus tard[13]. C’est, à 56 ans, l'unique succès public du grand-père[17].

Johannes Freumbilcher n’aura de cesse de préparer son petit-fils à une carrière artistique, de scruter et encourager le moindre don qu’il croit déceler; comme s'il projetait ses espérances déçues sur Thomas[18]. Alors que Thomas n’a que 5 ans, il écrit dans une lettre :

« La passion de Thomas c’est d’écrire. On lui donne un sou, il disparaît et que rapporte-t-il? Une plume pour écrire… Hier soir il nous a posé une couronne de papier sur la tête, une traîne à l’arrière et il s’est fait une vraie mise en scène de théâtre. Il adore ça. Peut être a-t-il un talent d’acteur. Il est d’une agilité intellectuelle surprenante. Il suffirait de peu de choses pour en faire quelqu’un de fabuleux. Dès que je gagnerai un sou, je lui achèterai un violon. S’il commence maintenant, il pourra être virtuose à vingt ans.[19] »

En 1937 se clôt la parenthèse idyllique de la vie chez les grands-parents[20]. Herta épouse Emil Fabjan, garçon coiffeur, qui devient le beau-père de Thomas[21]. Le chômage qui sévit en Autriche pousse le couple à quitter le pays et, emmenant Thomas avec eux, ils emménagent dans à Traunstein en Allemagne, petite ville bavaroise, dans les montagnes au bord du Chiemsee[20]. L’enfant, âgé de 7 ans, vit mal le déménagement, l’éloignement de son grand-père; sa scolarité devient catastrophique[22]. Il tente de se suicider par pendaison, mais la corde se rompt[22]. Cette première tentative est suivie d’autres durant l’enfance et l’adolescence[23], connues par les rapports qu’en fait le grand-père dans son journal, et les récits autobiographiques de Bernhard. La venue du grand-père, qui s’installe à Ettendorf, près de Traunstein, ne suffit pas à améliorer la situation scolaire et psychologique de l’enfant[23].

En 1938, l'Allemagne nazie annexe l'Autriche lors de l’Anschluss. Ces bouleversements étouffent la suite de la carrière littéraire du grand-père : juifs, les Zuckmayer se réfugient aux États-unis; tandis que des textes de Freumbilcher se heurtent à la censure nationale socialiste[13],[20].

Une adolescence sous le joug du nazisme

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L'enfance et l'adolescence de Bernhard sont marquées par les violence subies de la part de différentes institutions éducatives étatiques. Ces mauvais traitements reçus par l'écolier durant sa scolarité sont le sujet de certains textes de l'écrivain, notamment de L'Origine. Bien que les biographes s'accordent sur le peu de fiabilité de ces récits au niveau factuel, ils sont néanmoins des témoignages significatifs de la blessure reçue par Bernhard durant cette période de sa vie[24].

La première source de ces violences vient du système d'éducation nazi. Bernhard y est confronté une première fois en 1941, lorsqu'il est envoyé par une infirmière de l'aide sociale en séjour dans un foyer pour enfants difficiles en Thuringe[25]. En 1942, il est contraint d'entrer au Jungvolk, subdivision des Jeunesses hitlériennes pour les enfants de 10 à 14 ans. Même s'il n'y est pas favorable lui-même, son grand-père le presse de surmonter sa répulsion : en effet, la participation à l'organisation est obligatoire et les familles réfractaires peuvent être sanctionnées[26].

Placé dans un internat nazi à Salzbourg en 1943, il revient en Bavière en 1944 à cause des bombardements alliés, puis retourne au même internat salzbourgeois en 1945. Il raconte dans L'Origine comment l'éducation après-guerre y est la même que sous le nazisme. En 1947, Thomas Bernhard arrête ses études au lycée. Il décide « de prendre la direction opposée » et commence un apprentissage dans une épicerie. Quand, début 1949, il est hospitalisé pour une grave pleurésie purulente, son état est si désespéré que les médecins le considèrent comme condamné[27]. Son grand-père meurt brusquement en 1949, sa mère l'année suivante, et il apprend ces deux décès par hasard dans le journal. Il ne quitte l'hôpital qu'en 1951, mais reste malade.

Le métier d'écrivain

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La période 1949-1952 marque un tournant dans la vie de Bernhard. Il profite de ses hospitalisations pour écrire de la poésie. Il tente aussi de devenir chanteur professionnel. En 1950, il rencontre au sanatorium Hedwig Stavianicek, de 35 ans son aînée, qui devient sa compagne et amie, son être vital, dont il partage désormais la tombe. Hedwig est, jusqu'à sa mort en 1984, son soutien moral et financier. Elle est la première lectrice de ses manuscrits et sans doute la seule se permettant une vive critique du travail de Bernhard.

De 1952 à 1954, Bernhard travaille comme collaborateur indépendant au journal Demokratisches Volksblatt, y écrivant surtout des chroniques judiciaires et culturelles. Il y publie ses premiers poèmes. Parallèlement, il étudie au conservatoire de musique et d'art dramatique de Vienne ainsi qu'au Mozarteum de Salzbourg. Il se lie à la société intellectuelle de Vienne, dont il fait plus tard un portrait féroce dans Des arbres à abattre. Jusqu'en 1961, il écrit essentiellement de la poésie. Il publie, en 1963, son premier roman, Gel. Il rencontre en 1964 l'éditeur Siegfried Unseld, qui dirige les éditions Suhrkamp, où la quasi-totalité de ses textes sont publiés (à l'exception notable des cinq volumes autobiographiques).

Ancienne ferme à Ohlsdorf rachetée par Thomas Bernhard

En 1965, il achète, grâce en partie au succès de Gel, une ferme à Ohlsdorf en Haute-Autriche qu'il s'attache à remettre en état. Il fait l'acquisition de deux autres maisons dans la même région en 1971 et 1972. Jusque dans les années 1980, il partage son temps entre Ohlsdorf, Vienne, et des voyages, avec une prédilection pour les pays méditerranéens (Italie, Espagne, Yougoslavie, Turquie, ainsi que le Portugal)[28]. Opéré des poumons en 1967, il séjourne de nouveau à l'hôpital en 1978, et apprend que son état est incurable. Thomas Bernhard est toute sa vie un personnage exigeant, presque maniaque. Il demande à son entourage des soins constants et, s'il est un bon vivant et d'une compagnie cordiale quand il se sent en sécurité, il suffit d'un mot pour qu'il se ferme complètement et définitivement.

La première grande pièce de Bernhard, Une fête pour Boris, est créée à Hambourg en 1970. En 1971, le téléfilm L'Italien (Der Italiener, de Ferry Radax), dont le scénario est de Bernhard, est tourné au château de Wolfsegg. Ce château est le décor de son grand roman Extinction, publié en 1986.

Derniers scandales et mort

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En 1988, la création de sa pièce Place des Héros, au Burgtheater de Vienne, dans une mise en scène de Claus Peymann, déclenche le dernier et plus grand scandale politique de sa carrière. Dans le contexte de l'affaire Waldheim (dont les premières révélations — concernant le passé nazi du président Kurt Waldheim — datent de 1986), le texte, critique acerbe de la société autrichienne et de son antisémitisme latent (« Il y a aujourd'hui à Vienne plus de nazis qu'en 1938 »[29]), fait l'effet d'une bombe. Durant les mois qui précèdent, des extraits sont diffusés hors contexte dans les journaux pour édifier l'opinion publique sur le caractère sulfureux de l'œuvre, tandis qu'une partie de la classe politique, dont le président Waldeim, attaque publiquement la pièce. Le 4 novembre, avec trois semaines de retard sur la date prévue, la première a lieu dans une atmosphère extrêmement tendue. Plusieurs manifestations et contre-manifestations se déroulent avant une représentation à guichets fermés sous surveillance policière[30]. A la fin de la représentation, ponctuée de huées et d'applaudissements, Bernhard vient saluer avec Peymann, c'est l'une de ses dernières apparitions publiques[31]. La pièce, représentée cent fois, reçoit un grand succès.

Thomas Bernhard meurt des suites de sa maladie pulmonaire en . Dans son testament il demande que rien de son travail ne soit représenté ou publié en Autriche durant la durée légale.

Après avoir écrit des poèmes (la plupart inédits), Thomas Bernhard publie son premier roman, Gel, en 1962, un livre qui est récompensé par de nombreux prix. Il se consacre dès lors à l'écriture, alternant récits en prose et pièces de théâtre. Il développe graduellement un style de prose propre, fondé sur la juxtaposition de longues phrases répétitives et obsédantes[32]. À l'opposé de la phrase proustienne[33], Thomas Bernhard opère comme une scie circulaire, creusant un unique sillon jusqu'à l'obsession[34],[35]. La scène typique de Bernhard, aussi bien au théâtre qu'en prose, est un monologue ininterrompu livré par un personnage solitaire et misanthrope, critiquant souvent l'Autriche et les Autrichiens. Le lecteur — comme le narrateur de Gel — est fasciné, pris entre frayeur et éclats de rire.

Le style se précise avec Amras (1964) et encore plus avec Perturbation en 1967, décrivant le voyage d'un médecin de campagne à travers les pathologies des habitants de Haute-Autriche. Suivent une série de textes dans les années 1970, en particulier Corrections en 1975. Les récits perdent graduellement leurs paragraphes pour n'être plus qu'un seul bloc de prose. Thomas Bernhard publie de 1975 à 1982 cinq courts volumes autobiographiques. L'Origine (1975) est un récit puissant et horrifiant des années d'internat à Salzbourg, où Bernhard met en parallèle l'éducation reçue dans une institution nazie à la fin de la guerre et l'éducation catholique reçue immédiatement après dans le même établissement. Suivent La Cave (1976), Le Souffle (1978), Le Froid (1981) sur sa rupture avec le lycée et la maladie, et enfin L'Enfant en 1982. Oui est un récit tournant autour de l'achat d'une maison en Haute-Autriche, achat qui semble être le vecteur d'une dépression et de tendances suicidaires[36]. Il paraît en 1978, après que Bernhard eut appris que sa maladie pulmonaire était incurable, et il est marqué par une relation nouvelle, non métaphorique, à la maladie[37].

S'enchaînent dans les années 1980 les textes les plus importants de Bernhard. Béton (1982), Le Neveu de Wittgenstein (1982), Le Naufragé (1983), hallucination sur l'œuvre musicale de Glenn Gould, Des arbres à abattre (1984), règlement de comptes terrible et hilarant avec les mentors qu'avait Bernhard dans les années 1950. Puis vient Maîtres anciens (1985), la quintessence du style bernhardien, dans lequel le narrateur observe son ami Reger assis sur une banquette du Musée d'art ancien de Vienne, tout en se souvenant des multiples monologues écoutés les jours précédents, qui reviennent comme une antienne avec l'expression « dit Reger ». L’œuvre s'achève sur le grand roman Extinction, un effondrement (1986) où le narrateur, revenant en Autriche pour assister à l'enterrement de ses parents, développe en deux longs monologues la haine qu'il éprouve pour sa famille et son pays[38]. Cette critique de l'Autriche et des Autrichiens, qui prend place dans le grandiose château de Wolfsegg, s'achève par une ultime vengeance[39].

Thomas Bernhard poursuit parallèlement une riche carrière de dramaturge. La plupart de ses textes sont mis en scène par Claus Peymann, et joués par Bernhard Minetti, un acteur qui semble destiné à incarner le théâtre de Bernhard sur scène, au point qu'une œuvre portant son nom, Minetti, est créée en 1976[40]. Comme sa prose, le théâtre de Bernhard est composé de monologues et répétitions, avec un minimum de dramaturgie et de personnages. En 1970, Ein Fest für Boris est un grand succès au théâtre allemand de Hambourg. Suivent une série de pièces, certaines scandaleuses, dont on notera L'Ignorant et le fou (1972), Le Président (1975), Avant la retraite (1979), Le Réformateur (1980).

Déjeuner chez Wittgenstein est une pièce parue sous le titre original Ritter, Dene, Voss[41], du nom de trois acteurs fétiches de Thomas Bernhard ayant contribué à la création de ses pièces. Cette pièce, notamment inspirée par des liens de Thomas Bernhard avec Paul Wittgenstein (frère du philosophe Ludwig Wittgenstein)[42],[43],[44] met en scène le retour de l'hôpital psychiatrique de Ludwig chez ses deux sœurs, au cours d'un déjeuner dégénérant en bataille de profiteroles. Le personnage principal y vilipende le théâtre et les mécènes[45],[46]. La pièce a remporté un succès populaire. Thomas Bernhard crée Place des Héros en 1988 pour la célébration des cent ans du Burgtheater. Elle est donnée l'année du cinquantième anniversaire de l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne. La pièce attaque l'hypocrisie autrichienne. Cette place des Héros (Heldenplatz), au centre de Vienne, a été le lieu en 1938 d'un discours d'Adolf Hitler qui fut acclamé par une foule immense. Un des personnages vit toujours dans la hantise de ces clameurs, cinquante ans après.

Thomas Bernhard a écrit 250 articles, 5 recueils de poésie, 31 grands textes en prose et nouvelles, 20 pièces de théâtre[47].

En France, les pièces de Thomas Bernhard ont notamment été interprétées par Michel Piccoli, Jean-Paul Roussillon, Bernard Freyd, André Marcon, Serge Merlin, Denise Gence (Molière de la comédienne 1990 pour Avant la retraite), Catherine Ferran[48], Bulle Ogier[49], Denis Lavant, Nicolas Bouchaud[50]... Place des Héros est entré au répertoire de la Comédie-Française le , dans une mise en scène d'Arthur Nauzyciel[51].

Le principal spécialiste et premier traducteur en France de Thomas Bernhard est le germaniste Claude Porcell[52], traducteur d'une vingtaine de ses ouvrages et auteur de sa biographie dans l'Encyclopædia Universalis[53].

La carrière de Thomas Bernhard est émaillée de scandales, certains délibérément provoqués par l'auteur, et parfois liés aux nombreux prix littéraires que l'Allemagne et l'Autriche s'acharnaient à lui remettre.

Un article sur le théâtre de Salzbourg lui vaut un procès en diffamation en 1955[54].

En 1968, lors de la remise du petit prix d'État autrichien pour la littérature, le ministre de l'Éducation et tous les responsables quittent la salle lorsque Thomas Bernhard tient un court discours attaquant l'État, la culture autrichienne et les Autrichiens. Le texte, qui est semble-t-il involontairement provocateur[55], dit notamment :

« Nous Autrichiens sommes apathiques ; nous sommes la vie en tant que désintérêt général pour la vie. »

Le ministre quitte la salle en lui lançant :

« Nous sommes fiers d'être Autrichiens. »

En 1972, la création de L'Ignorant et le Fou au festival de Salzbourg entraîne une violente polémique. Le texte prévoit l'extinction complète des lumières à la fin de la pièce, y compris celles signalant les sorties de secours. L'administration du théâtre refuse. Cette première a tout de même lieu et la critique est excellente. Mais Bernhard interdit toute nouvelle représentation[56].

En 1975, la pièce Der Präsident (Le Président) a sa première en Allemagne à Stuttgart, quatre jours après celle en Autriche, soit le , c'est-à-dire le même jour et dans la même ville que là où se déroule le premier procès de la Fraction armée rouge. On peut ainsi entendre les personnages dire :

« On en finira rapidement avec les anarchistes, sans autre forme de procès. »

La pièce Vor dem Ruhestand (Avant la retraite) (1979) décrit un juge allemand célébrant en cachette l'anniversaire de Himmler. C'est une attaque contre le ministre-président du Bade-Wurtemberg, qui, les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale, était un juge de la Marine condamnant encore à mort et ayant réussi à cacher son passé par la suite.

Le récit L'Origine est attaqué en diffamation en 1976 par un prêtre de Salzbourg qui se reconnaît dans le personnage de l'oncle Franz. Certains passages seront rectifiés dans les éditions ultérieures[57].Les critiques s'indignent en général de la vision que donne l'auteur de la ville de Salzbourg.

Le roman Des arbres à abattre (1984) est immédiatement confisqué à la suite d'une plainte en diffamation du compositeur Gerhard Lampersberg, qui se reconnaît dans un des personnages principaux. Une fois l'interdiction levée, Bernhard riposte en demandant que ses œuvres soient retirées des librairies autrichiennes. La plainte est retirée en 1985[58].

En 1982, l'ÖRF (la radio publique autrichienne) décide de ne plus diffuser d'enregistrements des pièces de Bernhard, estimant qu'il insulte la nation tout entière[58].

À l'Assemblée des auteurs de Graz, qui lui propose de la rejoindre en 1986, il donne une réponse typique de son ton polémique :

« Depuis plus de dix ans, je n'accepte ni prix, ni titres, et surtout pas, bien entendu, votre grotesque titre de professeur. L'Assemblée des auteurs de Graz est une assemblée de connards sans talents[59]. »

Il publie plusieurs lettres ouvertes clairement agressives et provocatrices (en 1976 dans Die Zeit au sujet de Elias Canetti, en 1979 pour annoncer son retrait de l'Académie des lettres allemandes, en 1979 encore au Chancelier autrichien Bruno Kreisky, en 1985 en s'adressant au ministre des Finances, etc.)[60].

Place des Héros (Heldenplatz), la pièce conçue pour les cent ans du Burgtheater, est donnée l'année du cinquantième anniversaire de l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne. Elle provoque un véritable scandale politique. On y entend :

« il y a aujourd'hui plus de nazis à Vienne qu'en 1938. »

Le dramaturge fustige tous les rois, petits ou grands, ainsi que leurs partisans et chroniqueurs, ce qui fait dire à Nicolas Bouchaud : « Bernhard, c'est un poseur de bombes, un provocateur, un terroriste de l'art[61] ».

Thomas Bernhard fait une ultime provocation dans son testament. Comme une « émigration littéraire posthume »[62], il interdit dans des termes d'une extrême agressivité la diffusion et la représentation de ses œuvres en Autriche[63]. Ses héritiers ne respecteront pas cette clause testamentaire, et lèveront cette interdiction à la fin des années 1990[64].

Prix littéraires

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Thomas Bernhard a obtenu de nombreux prix durant sa carrière. Parmi ceux-ci, le prix Julius Campe en 1964 et le prix de Littérature de la ville de Brême en 1965, tous deux pour Gel, le prix Georg-Büchner de l'Académie allemande de langue (1970), le prix Grillparzer pour Une fête pour Boris en 1972, le prix des Dramaturges de Hanovre en 1974. Mes prix littéraires (2009) évoque certaines remises de prix décernés à Bernhard et les discours, souvent sarcastiques ou désabusés, prononcés par le lauréat. Thomas Bernhard obtient aussi le prix Médicis étranger pour Maîtres anciens en 1988.

Romans et récits

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  • Gel (Frost),1962 / Paris, Gallimard, 1967, coll. "Du monde entier".
  • Amras, 1964 / Paris, Gallimard, 1987 (Contient Marcher (Gehen) initialement paru en 1971, repris dans l'édition de 1987.)
  • Perturbation (Verstörung), 1967. (ISBN 978-2-07-070907-6)
  • La Plâtrière (Das Kalkwerk), 1970.
  • Trois jours (Drei Tage), 1971 in Récits 1971-1982 - Paris, Gallimard, 2007, coll. « Quarto ». (ISBN 2-07-078372-3)
  • Corrections (Korrektur), 1975 / Paris, Gallimard, 1978 (ISBN 2-07-077352-3)
  • L'Origine (Die Ursache), 1975 / Paris, Gallimard, 1981.
  • La Cave (Der Keller), 1976 / Paris, Gallimard, 1982.
  • Oui (Ja), 1978 / Paris, Gallimard, 1980.
  • Le Souffle (Der Atem), 1978 / Paris, Gallimard, 1983.
  • L'Imitateur (Der Stimmenimitator), 1978.
  • Les Mange-pas-cher (Die Billigesser), 1980 / Paris, Gallimard, 2005, coll. "Folio", n°4628. (ISBN 2-07-034802-4)
  • Le Froid (Die Kälte), 1981 / Paris, Gallimard, 1984.
  • Béton (Beton), 1982 / Paris, Gallimard, 1985. (ISBN 2-07-070388-6)
  • Le Neveu de Wittgenstein (Wittgensteins Neffe), 1982 / Paris, Gallimard, 1992, coll. "Folio" n° 2323.
  • Un enfant (Ein Kind), 1982.
  • Le Naufragé (Der Untergeher), 1983.
  • Des arbres à abattre : Une irritation (Holzfällen), 1984. (ISBN 2-07-071063-7)
  • Maîtres anciens (Alte Meister), 1985 / Paris, Gallimard, 1988 (ISBN 2-07-038390-3)
  • Extinction (Auslöschung), 1986.

Autres textes

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  • L'Origine : Simple indication - Paris, Gallimard, 2007. (ISBN 2-07-078384-7)
  • Récits 1971-1982 - Paris, Gallimard, 2007, coll. "Quarto". (ISBN 2-07-078372-3)
  • Mes prix littéraires (Meine Preise) - Paris, Gallimard, 2010, coll. "Du monde entier". (ISBN 978-2-07-012551-7)
  • Sur la terre comme en enfer (Gesammelte Gedichte), recueil de poèmes traduit de l'allemand et présenté par Susanne Hommel, Paris, La Différence, coll. "Orphée", 2012.

Notes et références

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  1. Thomas Bernhard porte le nom de famille de sa grand-mère maternelle, Anna Bernhard. Celle-ci, au moment où elle rencontre Johannes Freumbilcher est mariée à un nommé Karl Bernhard, tailleur à Salzbourg. Malheureuse dans son mariage, elle s’enfuit avec Freumbilcher en 1903. Cependant, la conception de leur fille Herta, la mère de Thomas, ayant eu lieu avant le divorce, cette dernière porte le nom du premier mari de sa mère, et le transmet à son tour son nom à son fils, à cause des démêlés avec Zuckerstätter.[8]

Références

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  1. a b c d e et f Höller 1994, p. 33.
  2. a b c et d Francoual 2007, p. 862.
  3. Francoual 2007, p. 861.
  4. a et b Francoual 2007, p. 860-861.
  5. a b et c Höller 1994, p. 36.
  6. a et b Höller 1994, p. 38.
  7. Francoual 2007, p. 863.
  8. Francoual 2007, p. 856.
  9. a et b Höller 1994, p. 50 à 53.
  10. a b c d e et f Francoual 2007, p. 864.
  11. Francoual 2007, p. 865.
  12. Francoual 2007, p. 866.
  13. a b c et d Höller 1994, p. 53.
  14. Francoual 2007, p. 867.
  15. Francoual 2007, p. 867, 869.
  16. Francoual 2007, p. 870.
  17. Francoual 2007, p. 869.
  18. Höller 1994, p. 55.
  19. Markolin 2015, p. 99 pour la citation.
  20. a b et c Francoual 2007, p. 869, 870.
  21. Francoual 2007, p. 868.
  22. a et b Francoual 2007, p. 870, 871.
  23. a et b Francoual 2007, p. 871.
  24. Höller 1994, p. 24.
  25. Francoual 2007, p. 873.
  26. Francoual 2007, p. 874.
  27. T. Bernhard, La Cave, Le Souffle.
  28. Thomas Bernhard, Pierre Chabert et Barbara Hutt (Minerve, 2002), pp. 431-434.
  29. Thomas Bernhard, Place des Héros, Paris, L'Arche,  :

    « Maintenant ici à Vienne c’est en fait pire qu’il y a cinquante ans

    Exister à Vienne est parfaitement inhumain Les choses sont aujourd’hui réellement telles qu’elles étaient en trente-huit il y a aujourd’hui plus de nazis à Vienne qu’en trente-huit tu verras tout finira mal maintenant ils ressortent de tous les trous qui étaient restés bouchés pendant plus de quarante ans il te suffit de parler avec n’importe qui il ne faut pas beaucoup de temps pour qu’il s’avère que c’est un nazi Que tu ailles chez le boulanger ou à la teinturerie à la pharmacie ou au marché à la Bibliothèque Nationale je crois n’être qu’au milieu de nazis ils n’attendent tous que le signal

    pour pouvoir ouvertement passer à l’action contre nous »

  30. Petra Paterno, Fulminations viennoises dans le Cahier de l'Herne Bernhard, 2021, p. 233-234
  31. Thomas Bernhard, Vie et œuvre, Hélène Francoual, dans Thomas Bernhard, Récits 1971-1982, Coll. Quarto, Gallimard, 2007, p. 936, 937
  32. Pour un cas extrême voir Oui, livre comme d'autres sans paragraphe ni chapitre, dont la première phrase s'étend sur plus de 2 pages. Une telle longueur est toutefois exceptionnelle, même chez Thomas Bernhard
  33. Comparaison et opposition des styles de Proust et Thomas Bernhard dans Thomas Bernhard, Chantal Thomas, Les contemporains - Le Seuil, 1990, pp 75-77.
  34. Une 'scie circulaire', ou un auteur patinant sur deux cents pages, sans bouger d'un poil sur le fragment qu'il s'était entrepris de lustrer […] travaillant les nerfs [du lecteur] à petits coups d'archet aussi exaspérant qu'un sillon de disque rayé (À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, Hervé Guibert, Gallimard, 1990, p.231).
  35. Parmi de très nombreux exemples, on pourra citer le long développement consacré à Adalbert Stifter dans Maîtres Anciens (voir pp. 60-80).
  36. Thomas Bernhard, Hans Höller, l'Arche, 1994, p.124-130
  37. Thomas Bernhard, Hans Höller, l'Arche, 1994, p. 180.
  38. Voir sur paludes.fr.
  39. Serge Merlin a présenté en 2010 une lecture sur scène d'extraits du roman.
  40. Sur les liens entre Bernhard et Minetti, proche du pouvoir nazi pendant la seconde guerre mondiale, voir Piccoli dans la peau de Minetti, l'Express.
  41. Le traducteur ou l'éditeur français ont introduit le nom "Wittgenstein" dans le titre en considérant qu'une transposition littérale aurait été 'trop obscure' pour le public français (voir Déjeuner chez Wittgenstein, Thomas Bernhard, page 2, L'Arche 2004). Ce souci d'éclaircissement n'a pas été ressenti par exemple dans la traduction en anglais, fidèle au titre original (voir Three Plays, Université de Chicago, 1990 [1]).
  42. Un des personnages se prénomme Ludwig, bien que par une synecdoque, l'auteur le désigne par Voss, aussi bien dans les didascalies que dans les en-têtes de répliques, tout comme il le fait pour les personnages des sœurs, désignées elles-aussi par le nom des actrices, Ritter et Dene : Voss est Luwig, Dene sa sœur ainée, Ritter sa sœur cadette
  43. Propos d'Ilse Ritter recueillis par Anja Zeidler en se promenant le long d'une rivière, cités sur thomasbernhard.org :

    « This is not a play about the actors Ilse Ritter, Kirsten Dene, and Gert Voss: it has allusions to the Wittgenstein family, to Ludwig Wittgenstein, whose first name the brother (the only named character in the play) bears, and Bernhard’s friend Paul Wittgenstein, whom he had earlier memorialized in Wittgenstein’s Nephew: A Friendship […] Though, yes of course, the play will always be special, of course: it is after all Thomas Bernhard paying his respects to us three actors, an appreciation, but a wink after all, no more. »

    C'est-à-dire :

    « Ce n'est pas une pièce au sujet des acteurs Ilse Ritter, Kirsten Dene, and Gert Voss : il y a des allusions à la famille Wittgenstein, à Ludwig Wittgenstein, dont le prénom est porté par "le frère" (le seul personnage ayant un nom dans la pièce), et à l'ami de Bernhard, Paul Wittgenstein, dont il avait déjà évoqué la mémoire dans Le neveu de Wittgenstein. Une amitié […] Évidemment, la pièce sera toujours spéciale, bien sûr : c'est après tout un hommage à nous, ses trois acteurs, une reconnaissance, mais un clin d'œil après tout, sans plus. »

  44. Voir universalis.fr.
  45. Voir sur lecture-ecriture.com.
  46. Ludwig Wittgenstein, issu d'une famille de mécènes, a lui-même abandonné une partie de sa fortune à des artistes dans le besoin, avant de céder le reste à ses sœurs.
  47. Thomas Bernhard, Pierre Chabert et Barbara Hutt (Minerve, 2002), pp. 437-439 pour le décompte des recueils de poésie, des pièces de théâtre et des textes en prose. Nous avons ajouté l'inédit paru en 2009 Meine Preise (« Mes prix littéraires ») pour arriver à 31 textes en prose
  48. voir sur le site de la Comédie française.
  49. Voir sur fluctuat.net.
  50. Théâtre de la Bastille, « MAÎTRES ANCIENS - COMÉDIE », sur Théâtre de la Bastille (consulté le )
  51. Affaires sensibles, France-Inter, émission du 5 février 2016
  52. « Hommage à Claude Porcell », Alain Muzelle, Association des Germanistes de l'Enseignement supérieur, 21 avril 2009 « (lire en ligne) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  53. « Claude Porcel », Encyclopædia Universalis (lire en ligne)
  54. Thomas Bernhard, p. 430, Pierre Chabert et Barbara Hutt (Minerve, 2002).
  55. Meine Preise, T. Bernhard, 2009.
  56. Thomas Bernhard, pp. 49-50 et p. 432, Pierre Chabert et Barbara Hutt (Minerve, 2002).
  57. Thomas Bernhard, p. 433, Pierre Chabert et Barbara Hutt (Minerve, 2002).
  58. a et b Thomas Bernhard, p. 434, Pierre Chabert et Barbara Hutt (Minerve, 2002).
  59. Thomas Bernhard, p. 120, Pierre Chabert et Barbara Hutt (Minerve, 2002).
  60. Thomas Bernhard, pp. 433-434, Pierre Chabert et Barbara Hutt (Minerve, 2002).
  61. Nicolas Bouchaud, « Thomas Bernhard est un poseur de bombes » », sur lemonde.fr, .
  62. Thomas Bernhard, Hans Höller, l'Arche, 1994, p. 7.
  63. Extrait du testament :

    « Rien de ce que j'ai pu écrire, sous quelle forme que cela ait été rédigé, publié de mon vivant ou qui puisse subsister où que ce soit après ma mort ne doit, pour la durée légale de la propriété littéraire, être représenté, imprimé, ni même seulement faire l'objet d'une lecture publique à l'intérieur des frontières de l'État autrichien, quelle que soit la dénomination que se donne cet État. »

    Cité dans Thomas Bernhard, Hans Höller, l'Arche, 1994, p. 7.
  64. Lire sur le site officiel de la fondation :

    « La création de la fondation, dix ans à peine après la disparition de l'écrivain, s'est accompagnée de la levée de l'interdiction de représenter et de publier l'œuvre de Bernhard en Autriche, décidée conjointement par l'héritier, les éditeurs détenteurs des droits d'auteur et les douze membres internationaux du conseil consultatif de la fondation. Les missions de la fondation, qui s'inscrit dans une démarche de fidélité à l'esprit du testament, sont de veiller au respect des autres dispositions testamentaires, de permettre et coordonner le classement des archives de Thomas Bernhard et de celles de son grand-père l'écrivain Johannes Freumbichler, et de favoriser la réception de l'œuvre de l'écrivain dans le monde. »

Bibliographie

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  • Chantal Thomas, Thomas Bernhard, le briseur de silence, Seuil, Paris, 2006 (ISBN 2-02-080474-3) (1re éd. Thomas Bernhard, Paris, Seuil, coll. Les Contemporains, 1990)
  • À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, de Hervé Guibert, p. 12 (chap. 2), p. 172-174 (chap. 55), p. 230-234 (chap. 73) (Gallimard Paris, 1990)
  • Nicolas Elders, « Thomas Bernhard ou la grande détestation », in Le Langage et l'Homme, vol. XXVI nº 2-3 (juin-), p. 181-189.
  • Gemma Salem, Thomas Bernhard et les siens, Paris, la Table ronde, , 224 p. (ISBN 2710328305)
  • Hans Höller, Thomas Bernhard : une vie, Paris, L'Arche, , 224 p. (ISBN 9782851813411)
  • Pierre Chabert (dir.) et Barbara Hutt (dir.), Thomas Bernhard, Paris, Éditions Minerve, , 480 p. (ISBN 978-2-86931-096-4). Contient une bibliographie exhaustive des livres, articles, colloques en allemand et en français sur Thomas Bernhard
  • Hélène Francoual, « Thomas Bernhard : Vie et œuvre, 1931-1989 », dans Thomas Bernhard : Récits, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », , 952 p. (ISBN 9782070783724), p. 851 à 939
  • Simon Harel, « Fatalité de la parole : invective et irritation dans l’œuvre de Thomas Bernhard », in Études littéraires : « Esthétiques de l’invective », vol. 39, no 2 (hiver 2008), p. 59-83
  • Emmanuel Bouju, « Forme et responsabilité. Rhétorique et éthique de l'engagement littéraire contemporain », Études françaises, vol. 44, no 1,‎ , p. 9-23 (lire en ligne)
  • Dossier Thomas Bernhard dans la revue Coaltar n°
  • Thomas Bernhard. Ou l'art des catastrophes naturelles portrait par Christine Lecerf, Arte 2011 [2]
  • Jean-Marie Winkler, Au travers des murs du cachot. Thomas Bernhard auteur-bâtisseur, Tirésias, Paris, 2013 (ISBN 9782915293760)
  • Jacques Kraemer, Thomas B., théâtre, Editions tituli, 2014 (ISBN 979-10-92653-65-6)
  • Caroline Markolin, Thomas Bernhard et son grand-père : les grands-pères sont nos maîtres, Paris, Horay, , 128 p. (ISBN 2-7058-0202-9)
  • Patrick Roegiers, « Thomas Bernhard », La Nouvelle Revue française, n°616,
  • Patrick Roegiers, Éloge du génie, Vilhelm Hammershoi, Glenn Gould, Thomas Bernhard, Arléa, 2019
  • Bernhard, Les Cahiers de l'Herne, sous la direction de Dieter Hornig et Ute Weinmann, 2021 (ISBN 979-1031902982).
  • Étude psychocritique sur l'œuvre romanesque et théâtrale de Thomas Bernhard : la vie au cœur de la mort, la mort au cœur de la vie de Marc H. Moser (thèse de doctorat d'État - Université Lumière / Lyon II)
  • Jean-Yves Lartichaux :
    • Dossier Thomas Bernhard, La Quinzaine littéraire no 354, 1/
    • De l'art comme entreprise contre la nature au nazisme comme phénomène naturel, Théâtre/Public no 50, mars-
    • Minetti - et réciproquement, Théâtre/Public no 52/53, juillet-
    • Der Untergeher, La Quinzaine littéraire, 1/
    • Thomas Bernhard est-il pessimiste ?, Ténèbres éd. Maurice Nadeau, 1986
    • La vérité est une débâcle, Thomas Bernhard, Arcane 17, 1987
    • Du terrorisme et de l'art, postface à Thomas Bernhard Événements, L'Arche, 1988
    • Monter Thomas Bernhard (p. 83); Les Apparences sont trompeuses au NTB (p. 85). Théâtre en Europe 19, 1988

Liens externes

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