Sabena

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Sabena
IATAOACIIndicatif d'appel
SN SAB Sabena
Repères historiques
Date de création
Date de disparition
Généralités
Basée à Aéroport de Bruxelles
Programme de fidélité Qualiflyer
Alliance Qualiflyer group
Taille de la flotte 217 appareils
Siège social Bruxelles (Drapeau de la Belgique Belgique)


Caravelle aux couleurs de la Sabena.

La Sabena, acronyme pour Societé Anonyme Belge d'Exploitation de la Navigation Aérienne, était la compagnie aérienne nationale belge (Code AITA : SN ; code OACI : SAB), fondée en 1923 et déclarée en faillite en 2001.

Histoire

Les pionniers

La Sabena a été créée le et déclarée en faillite le . À cette date, elle constituait l’une des plus anciennes compagnies aériennes, juste derrière KLM et Avianca créées en 1919. À la fin de la Première Guerre mondiale, le SNETA (Syndicat national pour l’étude du transport aérien) envisage la création de lignes commerciales en Europe et en Afrique. Une initiative qui passe du projet à la réalité dès 1920, depuis l'aérodrome de Haren (au nord-est de Bruxelles), avec le lancement d’une flotte aérienne constituée d’appareils militaires reconvertis en transporteurs civils, qui sillonnent l’Europe (liaisons Bruxelles-Londres et Bruxelles-Paris) mais aussi la colonie du Congo (ouverture d’une section Léopoldville-Stanleyville). Fort des succès engendrés lors de cette première étape, le SNETA favorise l’adoption par le gouvernement belge d’un projet de création d’une compagnie nationale chargée de reprendre l’héritage aérien présent et de le développer. Une initiative qui se matérialisera sous le nom de Sabena à laquelle on assigne une nouvelle mission : assurer des liens aériens entre la Belgique et le Congo.

À cet égard, le , les aviateurs Edmond Thieffry, Léopold Roger et Joseph De Brycker réussissent l’exploit de convoyer leur biplan surnommé « Princesse Marie-José », de Bruxelles à Léopoldville. Une opération aérienne qui sera l’antichambre du développement futur des liaisons aériennes très importantes entre la Belgique et le continent africain, notamment avec la création de la ligne aérienne Belgique-Congo en 1935, soit dix ans plus tard. En 1929, la Sabena se voit équipée notamment d’appareils de type Fokker pour l’exploitation européenne de son réseau, ainsi que des Savoia-Marchetti pour ce qui concerne l’Afrique.

L'ère des jets

Douglas DC-6 de la Sabena en 1960.

Avant la Seconde Guerre mondiale, elle étend sa flotte avec l’introduction du célèbre DC-3 Dakota. Toutefois, il faudra attendre la fin du conflit pour que ses activités reprennent et ce, dans le schéma d’une évolution très importante du transport aérien commercial. En sus de la généralisation des hôtesses à bord, la compagnie se dote de DC-4, DC-6 et DC-7 puis entre dans l’ère des moteurs à réaction avec le Boeing 707, suivi du Boeing 747 et du DC-10. Elle a même à un moment eu le projet d’acheter des Concorde.

Les hélicoptères

Dans les années 1950, la Sabena développe un parc d'hélicoptères qui desservent les principales villes du royaume, Bruxelles, Anvers, Liège, Ostende… Puis le réseau va s'étendre au-delà des frontières vers la France, les Pays-Bas et l'Allemagne. En 1958, la Sabena mise gros sur l'exposition universelle. Elle assure des liaisons directes vers le plateau du Heysel. De 1956 à 1964, la compagnie entretient une ligne d'hélicoptères entre Bruxelles et Paris et retour. Les héliports étaient situé en pleine ville, à Bruxelles à l'Allée Verte, soit à 10 minutes de la place de Brouckère, à Paris sur l'esplanade des Invalides. La compagnie met ses hélicoptères à la disposition de la régie des postes belges. Elle achemine le courrier dans les coins les moins accessibles du royaume, parfois quand les liaisons terrestres sont difficiles (en hiver en Ardenne belge). Lors des graves inondations de 1953 aux Pays-Bas, les appareils de la compagnie avec des équipages civils belges vont participer aux secours et à la reconstruction des digues.

De par le Monde et une tradition africaine

De 1946 à sa déclaration de faillite, la compagnie nationale belge n’a cessé d’étendre son réseau sur les quatre continents, avec un accent particulier sur les liaisons africaines (Léopoldville-Kinshasa, Dakar, Entebbe, Douala, Kano, etc.) qui ont constitué sa marque de référence et une part très importante de son marché en plus de la ligne Bruxelles-New-York. L’Asie restera toujours le maillon faible du réseau. À part Tokyo et l’Inde la compagnie n’a pas développé de réseau sur ce continent.

Aux Comores, les Comoriens de Madagascar furent rapatriés par la compagnie belge après des émeutes à Majunga en 1976.

Le , un Airbus A330-200 essuie un tir d'arme automatique alors qu'il est en approche finale d'atterrissage à l'aéroport international Melchior Ndadaye au Burundi. Onze projectiles atteignent l'avion mais celui-ci parvient à atterrir sans autre encombre[1].

Le début de la fin

Toutefois, en dépit de ses nombreuses activités, la Sabena n’a jamais été une entreprise commerciale véritablement rentable. Afin d’assurer sa survie (situation de crise et de concurrence sévère dans le domaine aérien) et de désengager les finances publiques des comptes de l’entreprise, sous la houlette du ministre Elio Di Rupo, en 1995 le gouvernement belge cède 49,5 % du capital de la société à l’actionnaire SAirGroup[2]. En sus de la reprise du contrôle des activités par un groupe privé, cette période est aussi marquée par l’introduction complète d’une flotte d’appareils Airbus au sein de la compagnie ainsi que l’inscription de celle-ci dans le réseau stratégique nommé « Qualiflyer » (TAP, AOM, Air Liberté, Sabena, Swissair).

En dépit des nombreux efforts pour redresser la situation économique de la Sabena, en réalisant des coupes budgétaires et en termes de ressources humaines, l’entreprise sera incapable de résorber ses dettes et sera déclarée en faillite le . Peu avant, son principal partenaire, la compagnie Swissair se déclarait en faillite également. À la défunte compagnie a succédé en 2002 SN Brussels Airlines, qui a repris sa désignation IATA et son logo en forme de « S » stylisé. En , cinq ans après la faillite de la Sabena, SN Brussels Airlines et Virgin annoncent leur « mariage » pour former la « Brussels Airlines ».

Bandes dessinées

Au début des années 1970, Maurice Tillieux et le dessinateur Francis ont réalisé pour Sabena quatre planches semi-promotionnelles mettant en scène leurs héros Marc Lebut et son voisin. Ces planches ont été republiées dans l'album La Ford T dans le vent, le nom de la compagnie étant maquillé en « Babena » par simple surcharge de la lettre S.

En 1990, Jean Roba a réalisé une bande dessinée présentant la Sabena : Sabena World Airlines, Safety Story. On y voit Boule et Bill découvrir son histoire et un Airbus de sa flotte.

Hergé dessina un avion de la Sabena dans l'album de Tintin "L'affaire Tournesol".

C'est lors de l'escale à Athènes d'un DC4 de la Sabena, sur le vol Bruxelles - Le Caire, que le capitaine Blake est prétendument assassiné, dans le premier tome du Mystère de la Grande Pyramide, d'Edgar P. Jacobs.

Exposition

Une rétrospective de cette compagnie est organisée par le musée royal de l'armée et de l'histoire militaire en 2011 : Le progrès venait du ciel, ceci du au . Une exposition est organisée au printemps 2017 à l'atomium de Bruxelles.

Flotte historique

Sont repris ci-dessous les avions qui ont fait partie de la flotte de la Sabena. Ils sont classés suivant la décennie durant laquelle ils ont fait leur entrée dans la flotte.

1920-1940

1945-1960

Un Convair 440 de la Sabena à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol en 1965.

1960-1970

Un Fokker F27 de la Sabena en 1972.

1970-1980

1980-1990

1990-2001 (nombre d'avions avant la faillite de novembre 2001)

Type d'avion En service En commande Note
Piper PA-32 Saratoga 301R HP /
Piper PA-34 Seneca V 220T /
De Havilland Canada Dash 8 / 2 seront repris par SN Brussels Airlines
MD-11 2 /
Airbus A330-200 6 /
Airbus A 330-300 5 3 les 5 avions seront repris par SN Brussels Airlines
Airbus A340-300 18 4
Airbus A319 22 12 14 seront repris par SN Brussels Airlines
Airbus A320 6 /
Airbus A321 4 /
Boeing 737-600 13 / 3 seront repris par SN Brussels Airlines
Boeing 747-400 3 /
Total 90 19

En commande :

Histoire de l’École des pilotes de ligne de la Sabena

L’École d'aviation civile belge

Les origines d'une école en Belgique de formation au métier de pilote de ligne remontent à 1953, quand le gouvernement fédéral, qui possédait les aéronefs, décide de la création pour le compte de la compagnie nationale Sabena de l'École d’aviation civile (EAC). L'enseignement théorique et le vol se déroulaient à l’aérodrome de Grimbergen[3] dans un bâtiment qui n'existe plus aujourd'hui[4]. L'enseignement de base avait lieu sur des de Havilland DH.82 Tiger Moth, remplacés en 1968 par des SIAI Marchetti SF.260, tandis que l'enseignement avancé utilisait des Saab 91 Safir, remplacés en 1958 par des Cessna 310B et en 1981 par des Embraer EMB-121 Xingu.

L’École de pilotage de la compagnie nationale Sabena

En 1991, le gouvernement belge donne l'École d’aviation civile à la Sabena. Elle est dans un premier temps renommée Belgian Aviation School[5] puis Sabena Air Training Center, et déménage dans un nouveau bâtiment à l'aéroport de Bruxelles. Il est parallèlement décidé de délivrer l'enseignement pratique en vol à Phoenix[6] aux États-Unis car la météo en Arizona permet 365 jours de vols par an dans un environnement de trafic aérien complexe. Malgré la faillite de la compagnie aérienne en 2001, l’académie continue ses activités. En 2004, l’école est vendue à deux anciens gestionnaires de la Sabena, Jacques Waldeyer et Kris Van Den Bergh[7], et devient la Sabena Flight Academy[8].

L'acquisition par CAE

L’école est finalement absorbée en 2008 par le groupe canadien CAE[9],[10]. L'acquisition de la SFA par CAE a été conduite dans le cadre de la création d'un réseau mondial d’écoles de pilotage : la CAE Global Academy[11]. En 2012, CAE rachète l’école de pilotage anglaise Oxford Aviation Academy[12]et l’école belge change une nouvelle fois de nom pour devenir la CAE Oxford Aviation Academy Brussels.

Nombre de passagers

En 2000, la Sabena avait transporté 11 millions de passagers[13].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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