Rupprecht de Bavière
Titres
Prétendant au trône de Bavière
–
(36 ans, 8 mois et 26 jours)
Prédécesseur | Louis III de Bavière |
---|---|
Successeur | Albert de Bavière |
Héritier jacobite du trône d'Angleterre et d'Irlande
–
(36 ans, 5 mois et 30 jours)
Prédécesseur | Marie-Thérèse de Modène |
---|---|
Successeur | Albert de Bavière |
Héritier jacobite du trône d'Écosse
–
(36 ans, 5 mois et 30 jours)
Prédécesseur | Marie-Thérèse de Modène |
---|---|
Successeur | Albert de Bavière |
Titulature | « Duc de Bavière » |
---|---|
Dynastie | Wittelsbach, maison de Bavière |
Naissance |
Munich (Bavière) |
Décès |
(à 86 ans) Starnberg (Allemagne) |
Père | Louis III de Bavière |
Mère | Marie-Thérèse de Modène |
Conjoints |
Marie Gabrielle en Bavière Antonia de Luxembourg |
Religion | Catholicisme romain |
Rupprecht de Bavière ( à Munich, Bavière – au château Leutstetten (de), près de Starnberg) est le dernier prince héritier de Bavière et un chef militaire allemand durant la Première Guerre mondiale.
Famille, mariage et descendance[modifier | modifier le code]
Famille[modifier | modifier le code]
Rupprecht est le fils aîné de Louis III de Bavière, le dernier roi de Bavière, et de Marie-Thérèse de Modène, archiduchesse d'Autriche-Este, nièce de François V, dernier duc de Modène.
Descendant de la dynastie des Stuarts, il est reconnu prétendant légitime au trône britannique sous le nom de Robert Ier, roi d'Angleterre, d'Irlande, de France et d'Écosse par les jacobites après la mort de sa mère Marie-Thérèse en 1919. Mais Rupprecht n'a jamais prétendu à ces titres et sa position en tant qu'héritier des Stuarts fut transmise à son fils, Albert de Bavière.
Mariages et descendance[modifier | modifier le code]
Rupprecht épouse en 1900 la duchesse Marie Gabrielle en Bavière (1878 – 1912), fille du duc Charles-Théodore en Bavière, nièce par alliance de l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche (Charles-Théodore étant le frère de l'impératrice Élisabeth dite « Sissi » assassinée en 1898) et sœur de la reine Élisabeth des Belges. La duchesse était également une cousine utérine de l'impératrice d'Autriche Zita de Bourbon-Parme et de la grande-duchesse Marie-Adélaïde de Luxembourg
De cette première union naissent cinq enfants :
- Luitpold de Bavière ( – ), mort de la poliomyélite ;
- Irmingard de Bavière ( – ), morte de la diphtérie ;
- Albert de Bavière ( – ) ; en 1930, il épouse Maria Draskovich von Trakostjan (1904 – 1969) (dont postérité), puis en 1971 il épouse Marie Jenke Keglevich von Buzin (1921 – 1983) (sans postérité) ;
- Princesse sans nom (mort-née le ) ;
- Rodolphe de Bavière ( – ), mort du diabète sucré.

Après neuf années de veuvage, il convole en 1921 avec la princesse Antonia de Luxembourg, fille du grand-duc Guillaume IV de Luxembourg et sœur des grandes-duchesses Marie-Adélaïde de Luxembourg et Charlotte de Luxembourg.
De cette seconde union naissent six enfants :
- Henri François Guillaume de Bavière (1922 – 1958) ; en 1951, il épouse Anne de Lustrac (1927 – 1999), sans postérité ;
- Irmingard Marie Josèphe de Bavière (1923 – 2010) ; en 1950, elle épouse le prince Louis de Bavière (1913 – 2008) ;
- Edith Marie Gabrielle de Bavière (1924 – 2013) ; en 1946, elle épouse Tito Brunetti (1905 – 1954), puis veuve elle épouse en 1959 Gustave Schimert (1910 – 1990) ;
- Hilda Hildegard Marie de Bavière (1926 – 2002) ; en 1949, elle épouse Juan Bradstock Edgart Lockett de Loayza (1912 – 1987) ;
- Gabrielle Adelgonde Marie de Bavière (1927 – 2019) ; elle épouse en 1953 le prince Charles de Croÿ (1914 – 2011) ;
- Sophie Marie Thérèse de Bavière (1935) ; elle épouse, le à Berchtesgaden (Bavière), Jean Engelbert 12e duc d'Arenberg (1921-2011).
Vie et opinions politiques[modifier | modifier le code]
Arrière-petit-fils du roi Louis Ier de Bavière, le prince Rupprecht n'est à sa naissance qu'un prince d'une lignée secondaire de la maison de Wittelsbach. La folie du roi Louis II de Bavière et de son frère Othon Ier de Bavière, la mort sans descendance de son oncle le roi Othon Ier de Grèce rapprochent Rupprecht du trône bavarois. Son grand-père Luitpold de Bavière est nommé régent en 1886. Il assumera ses fonctions jusqu'à sa mort en 1912. Son fils le prince Louis, le père de Rupprecht, lui succède. Il obtient l'année suivante la déclaration que le roi Othon Ier était dans l'impossibilité de régner et devient roi sous le nom de Louis III.
Le prince fréquente parfois sa cousine la princesse Elvire de Bavière, comtesse Rodolphe Wrbna-Kaunitz-Rietberg und Freudental qui vit au château de Hohenclaus en Autriche. Il y rencontre la préceptrice Française Louise de Bettignies qu'il reverra en France pendant la grande guerre.
Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]
L'année suivante, 1914, éclate la Première Guerre mondiale, à laquelle participe la Bavière, État fédéré dans l'empire allemand. Le Palatinat faisant partie intégrante du royaume de Bavière, le prince Rupprecht commande et se distingue en Lorraine allemande.
Comme l'ensemble des héritiers des couronnes allemandes, il exerce rapidement un commandement, à la tête de la 6e armée allemande en Lorraine. En 1914, ce groupe d'armées qu'il commande est cantonné dans un rôle secondaire en Lorraine ; souhaitant participer à l'offensive générale face à la France, il obtient le droit de lancer ses unités à l'assaut des positions françaises en Lorraine, mais cette attaque, lancée le 20 août en avance sur la planification stratégique, si elle remplit cependant son objectif, écarter la menace française sur Metz, échoue dans l'exploitation[1]. Cette action d'éclat le fait considérer comme le « vainqueur de Metz ». Il ne peut cependant pas percer les lignes ennemies (bataille de la trouée de Charmes).
Il participe au siège de Lille en octobre 1914 et rend les honneurs au commandant de la place le 13 octobre[2]. Il s'installe à Lille avec le quartier-général de la 6e armée[3]. Durant la guerre de positions qui s'ensuit, Rupprecht reste sur le front de l'Ouest jusqu'à la fin du conflit.
En 1916, Rupprecht devient Generalfeldmarschall (maréchal) et prit le commandement du groupe d'armées « Prince héritier Rupprecht ». Il est reconnu comme étant un des meilleurs commandants royaux de l'armée allemande durant la Première Guerre mondiale : en dépit de l'inimitié qui existe entre lui et Ludendorff[N 1], il est apprécié de celui-ci pour ses capacités militaires[4].
Abdication[modifier | modifier le code]
Rupprecht perd son droit d'accès au trône lorsque la révolution éclate en Bavière en 1918 et que la république est proclamée.
Après la guerre[modifier | modifier le code]
Rupprecht est un farouche opposant du national-socialisme et doit s'exiler en Italie en 1939. Il y réside, en général à Florence, jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 1944, il échappe à une arrestation mais sa femme et ses enfants sont déportés dans des camps de concentration, d'abord à Dachau puis à Flossenbürg. Presque tous les membres de sa famille survivront à leur détention, mais son épouse mourra prématurément des suites de cet internement.
Rupprecht est mort en 1955 à l'âge de 86 ans; il est inhumé dans la crypte de l'église des Théatins à Munich avec les honneurs royaux. Il est alors le dernier maréchal encore en vie de la Première Guerre mondiale.
Titulature[modifier | modifier le code]
Son titre complet jusqu'en 1918 est : Seine Königliche Hoheit Rupprecht Maria Luitpold Ferdinand Kronprinz von Bayern, Herzog von Bayern, Franken und in Schwaben, Pfalzgraf bei Rhein (en français : Son Altesse royale Robert Marie Léopold Ferdinand, Prince héritier de Bavière, Duc de Bavière, de Franconie et en Souabe, Comte palatin du Rhin).
Notes et références[modifier | modifier le code]
Citations originales[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Les deux hommes s'opposent sur la conduite de la guerre dès l'entrée en fonction du duo Hindenburg-Ludendorff.
Références[modifier | modifier le code]
- Laparra et Hesse 2011, p. 226.
- A. Liénart, « Le sort de Lille en 1914 », Revue du Nord, 1965 volume 47 (lire en ligne).
- ouvrage collectif, La Grande Guerre dans le Nord-Pas-de-Calais, Lille, La Voix, (ISBN 978 2 843931819), p. 212.
- Laparra et Hesse 2011, p. 224.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Jean-Claude Laparra et Pascal Hesse, L'envers des parades : Le commandement de l'armée allemande : réalités et destins croisés 1914-1918, Paris, 14-18 éditions, , 388 p. (ISBN 978-2-9163-8577-8).
(inscription nécessaire) – via Numérique Premium
- (de) Dieter J. Weiß, Kronprinz Rupprecht von Bayern (1869 - 1955): Eine politische Biografie, Pustet Friedrich Kg, 2007 (ISBN 3791720473).
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
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- Récipiendaire de l'ordre de Saint-Georges (Bavière)
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- Naissance à Munich
- Décès en août 1955
- Décès à Starnberg
- Décès à 86 ans
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