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Raphaël de Casabianca (général)

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Raphaël de Casabianca
Raphaël de Casabianca (général)
Marie-Guillemine Benoist, Portrait de Raphaël de Casabianca, 1807 (Bayeux, musée d'art et d'histoire Baron-Gérard)

Naissance
Vescovato, Royaume de Corse
Décès (à 87 ans)
Bastia, Royaume de France
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Empire français pendant les Cent-Jours Empire français (Cent-Jours)
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Arme Infanterie
Grade Général de division
Années de service 1817
Distinctions Comte de l'Empire
Grand officier de la Légion d'honneur
Chevalier de Saint-Louis
Autres fonctions Sénateur

Raphaël de Casabianca, né le à Vescovato (Corse)[1], mort le à Bastia, est un général et sénateur français de la Révolution et de l’Empire.

Il est le frère (ou l'oncle selon les sources) de l'officier de marine Luc-Julien-Joseph Casabianca, mort à la Bataille d'Aboukir (1798).

L'ancien régime

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Élevé dans la haine des Génois, et plaçant le bonheur de la Corse dans la réunion de cette île à la France, Casabianca concourt à la soumission de son pays en servant dans les troupes que Louis XV y a envoyées[2].

Nommé en 1770, capitaine de grenadiers dans le régiment d'infanterie de Buttafuoco, levé pour servir en France, il vient à Paris, mais les services qu'il a déjà rendus auprès de ses compatriotes décident Louis XV à le renvoyer en Corse[2]. Il est fait capitaine au régiment Provincial-Corse le , il reçoit en 1773 le brevet de major et est chargé de plusieurs missions délicates par les gouverneurs de Narbonne et de Marbeuf, dont il justifie la confiance par sa conduite[2].

En , le général de Sionville l'envoie dans le Fiumorbo pour y mettre bon ordre à des mouvements de contestation. Il gagne la confiance des rebelles en leur promettant liberté et amnistie, puis il les fait arrêter et exécuter.

Il est promu en 1777, lieutenant-colonel du régiment dans lequel il sert comme capitaine, il le commande encore lorsque l'Assemblée constituante déclare la Corse partie intégrante du territoire français[1],[2].

La Révolution

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En , les délégués des six juridictions du Cismonte, réunis à Bastia, le désignent, avec trois autres personnalités, pour rencontrer à Londres Pascal Paoli, et le convaincre de revenir. En avril, il rentre à Paris avec Paoli. Puis, en tant que député du Comité Supérieur de Bastia, il accompagne ce dernier devant l'Assemblée Nationale Constituante et remercie l'Assemblée au sujet de la déclaration d'intégration[1].

Il reçoit le , le grade de colonel et le commandement de la 49e demi-brigade d'infanterie[2]. Envoyé à l'armée du Nord, commandée par le maréchal de Rochambeau, il conduit l'aile droite des troupes de la division Biron aux attaques dirigées contre Mons, et combat constamment à la tête du bataillon de campagne de son régiment. Son intelligence et sa bravoure lui valent les éloges du général Biron en présence de l'armée[2].

Forcé de suivre le mouvement de retraite qui s'opère alors, Casabianca bat un corps de uhlans, le poursuit dans Quiévrain, escalade les murs de cette ville, fait enfoncer les portes, et s'en empare. Mais les 8 000 hommes du corps de Biron, qui croient cette entreprise téméraire et impossible, admettent aisément la nouvelle de la défaite et de la mort de Casabianca. Pris de panique, il se débandent et se sauvent jusqu'à Valenciennes. La ville de Quiévrain n'étant pas préparée à un siège, Casabianca doit abandonner la place qu'il a si heureusement enlevée[2]. Le ministère le récompense de ce fait d'armes le [1], par le grade de maréchal de camp.

Envoyé à l'armée des Alpes aux ordres du marquis de Montesquiou, il est placé à l'avant-garde, s'empare de la grotte de Pont-de-Beauvoisin, rejoint le corps principal de l'armée à Chambéry, enlève Chatelart, perce dans la Tarentaise, prend position au pied du petit Saint-Bernard, chasse les Piémontais de la Maurienne et de la Savoie, et assure de la sorte la conquête de ces deux pays[2].

Il se rend en Corse, où Paoli lui donne le commandement en second d'Ajaccio[2]. Dans la lutte d'influence que se livre les Bonaparte et Pozzo di Borgo, il soutient les premiers[3].

Embarqué pour la Sardaigne que l'on voulait surprendre, il investit Cagliari, mais l'insubordination fomentée par une phalange le contraint à ramener ses troupes à Toulon.

En , il est nommé commandant de la 43e Division militaire par Saliceti en remplacement de Pascal Paoli, déchu de ses fonctions, mais il est arrêté par les partisans de celui-ci à Cervione. En mai, les autorités françaises, pour calmer les esprits, le relèvent de ses fonctions. À la Cunsulta Straudinaria de Corte, il est déchu de son mandat de député.

Paoli soulève la Corse et fait appel aux Anglais[2]. Enfermé dans Calvi avec environ 2 000 hommes, Casabiancal y soutient pendant trente-neuf jours[1] un siège entretenu par l'amiral Hood[4] et le général Stuart[5]. Début août, la citadelle étant en partie détruite par le feu continu des batteries anglaises, Casabianca accepte de capituler. La garnison n'est pas considérée comme prisonnière de guerre et les 1 250 survivants sont acheminés avec leurs armes à Toulon par la marine anglaise[5]. C'est devant le siège de Calvi qu'il a été élevé le , au grade de général de division.

En 1796, il sert sous Masséna en Italie, puis sous le général en chef Napoléon Bonaparte[6], qui le charge d'une expédition vers la Corse. Les Anglais ayant évacué l'île[7], il prend le commandement du département de Liamone, qu'il quitte bientôt pour celui de Gênes, où il parvient à apaiser les factions. Employé en 1798 à l'armée de Rome[1] commandée par Championnet, il repousse vivement l'armée napolitaine, et s'empare de Coni le [2].

En 1799, après avoir fait la guerre avec Masséna à l'armée d'Helvétie[1], il est envoyé dans l'Ouest. Il s'occupe à faire fortifier Saint-Brieuc — détruisant notamment la chapelle Notre-Dame-de-la-Fontaine pour construire une barricade — lorsque le premier Consul récompense ses services, en le faisant nommer au Sénat conservateur parmi la première promotion, avec d'autres gloires de la Révolution[8].

En 1804, Napoléon Ier lui demande un rapport sur le comportement du général Joseph Morand, qu'il soupçonne d'administrer l'île avec tyrannie, notamment après l'affaire de la Conspiration d'Ajaccio. S'appuyant sur des documents authentiques, Casabianca fait un rapport accablant qu'il soumet à l'Empereur. Les condamnés d'Ajaccio sont remis en liberté et le jugement est annulé. Le général Morand est révoqué.

Il est fait membre de la Légion d'honneur le 11 vendémiaire de l'an XI (), et grand officier de l'Ordre le 26 prairial an XIII ()[9]. Il est titulaire de la sénatorerie d'Ajaccio[10]. L'Empereur l'élève à la dignité de comte de l'Empire en 1808[11]. Il fait partie du cercle de la mère de l'Empereur[12].

Lors des événements de , il adhère à l'acte de déchéance formulé par le Sénat conservateur[1] et fait partie de la députation de la ville de Bastia qui est reçue par le roi de France Louis XVIII. Ce dernier le fait pair de France le [1], et lui remet la croix de Saint-Louis le .

La Restauration

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Napoléon, à son retour, le conserve à la Chambre des pairs, d'où l'élimine Louis XVIII à son retour[13].

Mis à la retraite le [1] il est nommé, en 1818, président provisoire et membre honoraire de la Société d'Instruction Publique du Département de la Corse, lors de la séance de sa restauration.

Réintégré dans sa dignité de pair le , il meurt le [1].

États de service

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Autres fonctions

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Distinctions

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Figure Blasonnement

Armes des Casabianca Ce lien renvoie vers une page d'homonymie

Parti : au 1, de gueules, à une tour sommée à senestre d'une guérite et adextrée d'un cyprès, le tout d'argent ; au 2, d'or, à un arbre de sinople, sommé d'une colombe d'argent.[18]

Ou
« Parti: au 2, » au lieu de : « d'or à un arbre de sinople, etc., » lisez : d'or à un arbre arraché de sinople, sommé d'une colombe d'argent tenant en son bec une banderole sur laquelle est écrit : « In bello leones, in pace columbae[18]. »
Armes du comte Casabianca et de l'Empire
Lettres patentes du (Bayonne)
Premier : quartier du Sénat ; deuxième & troisième, quartier de gueules chargés d'une tour surmontée d'une guérite, d'argent, ayant à dextre un cyprès de sable, lampassé d'argent ; quatrième, quartier de gueules chargé de trois poignées d'argent, placées deux et une.[16],[15]
Lettres patentes du (Erfurt)
Écartelé ; au premier, quartier des comtes sénateurs ; au deuxième de gueules à la tour d'argent crénelée de cinq pièces sommées à sénestre d'une guérité d'argent et adextréde d'un cyprès d'or ; au troisième de gueules au pin d'or, sommé d'une colombe d'argent ; au quatrième d'azur, au badelaire d'argent poigné et virolé d'or.[16],[15]
Armes du comte « de » Casabianca, pair de France

Parti ; au 1er, de gueules à la tour d'argent, crénelée de cinq pièces, sommée à senestre d'une guérite d'argent et adextrée d'un cyprès d'or ; au 2e, d'or au pin au naturel, sommé d'une colombe d'argent.[15]

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j et k Jean Tulard (dir.), Dictionnaire Napoléon, vol. I-Z, Paris, Fayard, , 1000 p. (ISBN 2-213-60485-1), p. 74-75
  2. a b c d e f g h i j et k « Raphaël de Casabianca (général) », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition] [1]
  3. Jean Tulard, Napoléon, Fayard, , 512 p. (ISBN 2-213-01813-8), p. 55
  4. Dont le représentant sur place est Horatio Nelson qui perd un œil au cours du siège
  5. a et b Georges Fleury, Nelson : Le héros absolu, Paris, Flammarion, , 486 p. (ISBN 2-08-068090-0), p. 210-228
  6. Frédéric Hulot, Le Maréchal Masséna, Paris, Pygmalion, , 345 p. (ISBN 2-85704-973-0), p. 335 (Annexe III)
  7. Jean Tulard (dir.), op. cit., p. 562
  8. Thierry Lentz, Le grand Consulat : 1799-1804, Paris, Fayard, , 627 p. (ISBN 2-213-60498-3), p. 126
  9. « Cote LH/439/40 », base Léonore, ministère français de la Culture
  10. Thierry Lentz, « Le Sénat de Napoléon : de la complicité à la "trahison" », Napoléon Ier : Le magazine du Consulat et de l'Empire, no 15,‎ , p. 44-49 (ISSN 1298-6380)
  11. Jean Tulard, Napoléon et la noblesse d'Empire : avec la liste des membres de la noblesse impériale, 1808-1815, Paris, Tallandier, , 361 p. (ISBN 2-235-02302-9), p. 190
  12. Michel Lacour-Gayet, Joachim et Caroline Murat, Paris, Perrin, , 383 p. (ISBN 2-262-01199-0), p. 147
  13. Georges Six, Les généraux de la Révolution et de l'Empire : Étude, Paris, Bernard Giovanangeli Éditeur, , 349 p. (ISBN 2-909034-29-1), p. 270
  14. a et b François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le )
  15. a b c d e f g et h « Tout sur l'héraldique : dessin de blasons et d'armoiries », Noblesse impériale, sur toutsurlheraldique.blogspot.com (consulté le )
  16. a b c d et e « Registres de lettres patentes de collation de titres et d'armoiries et armorial. », 1808-1815., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le )
  17. A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, [détail de l’édition] (BNF 37273876)
  18. a et b Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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