Paul Molac

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Paul Molac
Illustration.
Paul Molac en 2013.
Fonctions
Conseiller régional de Bretagne
En fonction depuis le
(8 ans, 4 mois et 5 jours)
Élection 13 décembre 2015
Réélection 27 juin 2021
Président Loïg Chesnais-Girard
Député français
En fonction depuis le
(11 ans, 10 mois et 3 jours)
Élection 17 juin 2012
Réélection 11 juin 2017
19 juin 2022
Circonscription 4e du Morbihan
Législature XIVe, XVe et XVIe (Cinquième République)
Groupe politique ECO (2012-2016)
SER (2016-2017)
LREM (2017-2018)
LT/LIOT (depuis 2018)
Prédécesseur Loïc Bouvard
Président du conseil culturel de Bretagne

(2 ans, 11 mois et 16 jours)
Prédécesseur Création de l'institution
Successeur Catherine Latour
Biographie
Date de naissance (61 ans)
Lieu de naissance Ploërmel (France)
Nationalité Française
Parti politique UDB (2009-2017)
LREM (2017-2018)
R&PS (depuis 2018)
Diplômé de Université Rennes-II
Profession Professeur certifié d'histoire-géographie

Paul Molac, né le à Ploërmel, est une personnalité culturelle et politique française.

Militant associatif engagé pour la défense de la culture et du patrimoine de la Bretagne, Paul Molac est indépendant, proche de l'Union démocratique bretonne (UDB).

Il est élu député en 2012 dans la quatrième circonscription du Morbihan avec le soutien de l'Union démocratique bretonne (UDB), du Parti socialiste (PS) et d'Europe Écologie Les Verts (EELV). D'abord membre du groupe écologiste, il le quitte en 2016 pour rejoindre le groupe socialiste.

Lors des élections régionales de 2015 en Bretagne, il est élu sur la liste de Jean-Yves Le Drian et devient conseiller régional.

Il est réélu député en 2017 dès le premier tour avec l'investiture de La République en marche (LREM). D'abord membre du groupe La République en marche, il crée le groupe Libertés et territoires en 2018. Il est de nouveau réélu député en 2022 avec le soutien de Régions et peuples solidaires (R&PS) dont l'Union démocratique bretonne est membre. L'UDB n'a pas placé de candidat face à lui au premier tour des élections législatives de 2022[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et débuts[modifier | modifier le code]

Paul Molac est né dans une famille d'agriculteurs. Il a vécu son enfance à la ferme puis l'a gérée tout en suivant des études agricoles (BEPA). Par la suite, il a repris des études d'histoire à l'université Rennes-II[2] et obtenu le CAPES en 1989. Il est depuis 1990 professeur d'histoire-géographie au lycée-collège de Brocéliande à Guer. Il a gardé de son travail dans la ferme familiale un grand intérêt pour l'agriculture[3].

Natif du pays de Ploërmel, Paul Molac parle le breton et le gallo[4] : il a suivi des cours de breton entre 1976 et 1982 à l'époque où il était membre du bagad de Ploërmel, et chante depuis 1985 dans un groupe de musique traditionnelle, Ferzaè, qui propose un répertoire majoritairement gallésant[5]. Il est d'ailleurs arrivé qu'il s'exprime en breton à l'Assemblée nationale, fait rarissime[6].

Premiers engagements associatifs[modifier | modifier le code]

Il intègre plusieurs associations culturelles de Haute et Basse-Bretagne[4] :

  • Depuis 1979 : membre puis président de Chom'te[n 1], association de collecte de musique traditionnelle sur le pays de Ploërmel.
  • Entre 1994 et 2012 : membre de Div yezh Breizh, association de parents pour l'enseignement du breton à l'école publique. Il en est le président de 2001 à , date à laquelle il quitte le poste afin de pouvoir organiser sa campagne électorale aux législatives de juin.
  • Depuis 2001 : vice-président de la Fédération pour les langues régionales dans l'enseignement public (FLAREP).
  • Depuis 2009 : vice-président de Kevre Breizh, coordination associative des associations de culture bretonne.
  • Depuis 2021 : président de l'Office public de la langue bretonne.

Engagé dans la vie locale, Paul Molac s'est également investi à partir de 1994 dans l'association des parents d'élèves des écoles publiques de Ploërmel ou encore dans l'association pour la création d'un lycée public, toujours à Ploërmel[7].

Il est élu le premier président du nouveau conseil culturel de Bretagne, organisme consultatif à l'origine associatif et institutionnalisé cette même année par le conseil régional de Bretagne[8].

Engagements politiques[modifier | modifier le code]

Élu local[modifier | modifier le code]

S'il n'adhère à aucun parti avant 2017, Paul Molac se disait proche de l'Union démocratique bretonne (UDB), un parti autonomiste breton[9]. Il adhère à La République en marche en 2017. Il quitte le parti en octobre 2018 et rejoint le groupe Libertés et territoires à l'Assemblée nationale[10].

Candidat aux élections municipales de Taupont en , à la tête d'une liste sans étiquette mais marquée à gauche, il obtient 217 voix pour 1 364 votants, soit 15,89 %.

Lors des élections régionales de 2015, il se présente sur la liste de Jean-Yves Le Drian et devient conseiller régional[11],[12]. Il se définit comme conseiller « régionaliste ».

Député de la quatrième circonscription du Morbihan[modifier | modifier le code]

Il se porte candidat lors des législatives de 2012 dans la circonscription de Ploërmel, où il est soutenu par l'Union démocratique bretonne (UDB), le Parti socialiste (PS) et Europe Écologie Les Verts (EELV)[9]. Il est élu avec 52,56 % des voix au second tour contre François Guéant, fils de l'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant[12], et devient ainsi le premier député régionaliste breton à l'Assemblée nationale[13],[14].

Il rejoint initialement le groupe écologiste à l'Assemblée nationale. En août 2015, Laurent de Boissieu le situe à la « droite pro-gouvernementale » de ce groupe[15]. Le , il est le seul député de son groupe parlementaire à voter en faveur d'un amendement déposé par cinq députés Les Républicains, qui supprime une mesure voulue par le gouvernement interdisant la pêche à plus de 800 mètres de profondeur[16],[17]. Le , avec cinq autres députés, il quitte le groupe écologiste, provoquant sa dissolution, et rejoint le groupe socialiste[18].

Le , il déclare soutenir la candidature présidentielle d'Emmanuel Macron[19]. Le , il se déclare à nouveau candidat dans la quatrième circonscription du Morbihan pour les élections législatives mais cette fois avec l'investiture de La République en marche[20]. Le , il est réélu dès le premier tour avec 54 % des suffrages exprimés[21],[22]. Il devient ainsi l'un des quatre députés élus dès le premier tour[12].

Il est membre du groupe La République en marche[23], tout en se rattachant comme quatre autres députés au parti Régions et peuples solidaires sur la question du financement des partis politiques[n 2],[24],[25]. Alors que son groupe parlementaire adopte un système centralisé de dépôt des amendements, il passe outre cette règle et dépose en son nom 35 amendements entre juin et , soit « un rythme de député d’opposition » selon Mediapart[23]. Il indique ne pas être « toujours à l'aise dans cette majorité », regrettant notamment le manque d’intérêt du gouvernement pour la « cohésion sociale et la lutte contre les inégalités »[26]. Avec François-Michel Lambert, il tente de créer un groupe parlementaire distinct du groupe LREM qui inclurait des députés non inscrits de centre gauche[27].

Il se prononce contre le projet de loi antiterroriste en , tout en prenant position en faveur de la police de proximité[28].

Dans le cadre des lois pour la confiance dans la vie politique, il défend et fait voter un amendement interdisant les prêts avec intérêts de la part de partis politiques[29].

Il n'est pas présent lors du vote sur la loi pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie, mais il indique qu'il se serait abstenu s'il l'avait été[30].

Au sujet de la politique environnementale de l'exécutif, il estime en que « le compte n'y est pas[30]. »

En , il crée le nouveau groupe parlementaire Libertés et territoires à l'Assemblée[31].

Il est le rapporteur d'une loi en faveur des langues régionales, adoptée le 8 avril 2021[32], baptisée « loi Molac »[33]. Cette loi reconnaît que les langues régionales font partie du patrimoine linguistique de la France, favorise l'accès à un enseignement immersif dans les écoles publiques et privées[34], et autorise l'usage de signes diacritiques des langues régionales dans les actes de l'état civil (une problématique rendue visible à la suite de « l'affaire Fañch »). Elle est adoptée par une large majorité des députés (247 pour, 76 contre), malgré l'opposition du représentant du gouvernement, le ministre Jean-Michel Blanquer. Le 22 avril, une soixantaine de députés de La République en Marche (LREM) saisissent le Conseil constitutionnel pour un recours juste avant la promulgation de la loi. En mai 2021, le Conseil constitutionnel censure deux articles emblématiques de cette loi, concernant l'enseignement immersif en langue régionale et l'autorisation des signes diacritiques[35].

Positionnement sur l'autonomie de la Bretagne[modifier | modifier le code]

À propos du terme « autonomiste », il précise au magazine Bretons en  :

« Ça dépend de la définition qu'on en a. […] Autonomiste, oui, mais dans un cadre national. Il faut donner des pouvoirs aux régions. Mais avant tout, et contrairement à l'étiquette que l'on peut parfois me coller, je suis républicain[2]. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Chom'te : « lève-toi » ou « debout ! » en gallo.
  2. Jean Lassalle, Jean-Félix Acquaviva, Paul-André Colombani, et Michel Castellani

Références[modifier | modifier le code]

  1. gurwal, « Législatives 2022 », sur UDB (consulté le )
  2. a et b Alexandre Le Drollec, « Paul Molac, républicain régionaliste », Bretons, no 79,‎ , p. 25 (ISSN 0245-9507).
  3. « Législatives : Paul Molac, front de gauche », Le Télégramme,‎ (lire en ligne).
  4. a et b « Le Président », sur Région Bretagne (version du sur Internet Archive).
  5. « Fête de la musique », Dossier de presse de la Mairie de Questembert,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  6. « Le député Paul Molac parle (encore) breton en pleine séance à l'Assemblée nationale », sur lelab.europe1.fr, (consulté le ).
  7. Tangi Cheval, « Paul Molac : un député breton de gauche à Ploërmel ! », Le Peuple breton, no 577,‎ , p. 6 (ISSN 0245-9507).
  8. Philippe Argouarch, « Paul Molac élu président du nouveau Conseil culturel de Bretagne », Agence Bretagne Presse,‎ (lire en ligne).
  9. a et b « Législatives : Paul Molac, candidat du PS, des écolos et de l'UDB à Ploërmel », Le Mensuel du Golfe du Morbihan, (version du sur Internet Archive) : « « C'est une candidature de rassemblement », répètent des responsables locaux du PS et de l'UDB depuis plusieurs jours. « Il a le profil du gagnant. Très investi dans le milieu associatif, Paul Molac est ancré dans cette circonscription. » ».
  10. « Assemblée nationale : Paul Molac quitte La République en Marche », sur actu.fr (consulté le )
  11. « Élections régionales. Les réactions des trois élus de Ploërmel », Ouest-France, (consulté le ).
  12. a b et c Loris Boichot, « Ces quatre députés élus dès le premier tour », Le Figaro, (consulté le ).
  13. « Paul Molac, premier député autonomiste breton élu à l’assemblée nationale française », sur 7seizh.info, (consulté le ).
  14. Agence France-Presse (AFP), « Paul Molac, député chanteur, trilingue breton-gallo-français et régionaliste », sur Lagazettedescommunes.com, (consulté le ).
  15. Laurent de Boissieu, « Les députés écologistes : combien de divisions internes ? », sur ipolitique.fr, (consulté le ).
  16. « Analyse du scrutin no 1258, Troisième séance du 17/03/2016 », (consulté le ).
  17. « Amendement no 364 présenté par M. Foulon, M. Cinieri, M. Quentin, M. Vitel et M. Fromion », sur Assemblée nationale, (consulté le ).
  18. Louis Hausalter, « Les députés écolos se font hara-kiri à l'Assemblée », sur marianne.net, .
  19. « Ploërmel. Paul Molac annonce son soutien à Emmanuel Macron », Ouest-France, (consulté le ).
  20. « Ploërmel. Législatives 2017. Paul Molac obtient l'investiture En Marche ! à Ploërmel », Le Ploërmelais, .
  21. Ministère de l'Intérieur, « Élections législatives 2017 », sur elections.interieur.gouv.fr, (consulté le ).
  22. Aurélie Delmas, « Législatives : qui a été élu dès le premier tour ? », liberation.fr, 11 juin 2017.
  23. a et b Loup Espargilière, « Les députés macronistes : une machine législative à l'identité politique incertaine », sur Mediapart, (consulté le ).
  24. Alexandre Boudet, « La matinée où La République en marche a empoché 11,6 millions d'euros », dans The Huffington Post, le 5 décembre 2017, consulté sur huffingtonpost.fr le 28 février 2018.
  25. « Rattachement des députés à un parti ou un groupement politique dans le cadre de la législation sur le financement de la vie politique », sur Assemblée nationale (consulté le ).
  26. « minimares », Le Canard enchainé,‎ .
  27. Le JDD, « Des députés En marche tentent une nouvelle fois de créer un autre groupe parlementaire », Le Journal du dimanche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. Christel Marteel et Mélanie Bécognée, « Paul Molac : « Je ne suis pas le VRP du gouvernement ! » », Ouest-France, .
  29. Marc de Boni, « Le FN dans le viseur, les députés interdisent aux partis de consentir des prêts avec intérêts », Le Figaro, (consulté le ).
  30. a et b Manuel Jardinaud, « À l'Assemblée, le groupe LREM secoué par son « aile gauche » », sur Mediapart, (consulté le ).
  31. « Le Breton Paul Molac crée un nouveau groupe parlementaire « Libertés et territoires » », sur France 3 Bretagne (consulté le ).
  32. « Protection patrimoniale et promotion des langues régionales », sur Sénat (consulté le ).
  33. (en) Cameron Morin et Médéric Gasquet-Cyrus, « Débat : les langues régionales peuvent-elles survivre sans politique linguistique ? », sur The Conversation (consulté le )
  34. Mathilde Goanec, « Langues régionales : les « minoritaires » mettent le gouvernement en minorité », sur Mediapart (consulté le ).
  35. « Décision no 2021-818 DC du  », sur Conseil constitutionnel (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]