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Micheline Montreuil

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Hélène Montreuil
Hélène Micheline Montreuil en 2019.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (73 ans)
QuébecVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Pierre MontreuilVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Canadienne
Domicile
Québec, Canada
Formation
Activités
Père
Louis Papineau Montreuil
Mère
Lina Chicoine
Conjoint
Michèle Morgan
Autres informations
Grade militaire
Sous-lieutenant
Site web
Œuvres principales
Les affaires et le droit

Hélène Montreuil ou Hélène Micheline Montreuil ou Micheline Montreuil, est une femme trans avocate, professeure, syndicaliste, auteure, animatrice de radio, conférencière et femme politique québécoise.

Elle se fit connaître entre autres par ses luttes judiciaires pour faire valoir ses droits en tant que femme et personne trans, principalement devant le Tribunal canadien des droits de la personne, la Cour supérieure du Québec et la Cour d'appel du Québec. Elle a popularisé au Québec le néologisme transgenre, tant devant les tribunaux que dans les médias pour désigner sa situation particulière. Il s'agit d'une adaptation du mot anglais transgender.

De 1986 au , elle utilise le prénom de Micheline et se fait connaitre publiquement sous le nom de Micheline Montreuil. Depuis le , elle utilise seulement le prénom de Hélène et se fait connaitre uniquement sous le nom de Hélène Montreuil.

Hélène Montreuil est née en 1952 dans la ville de Québec.

Elle fait ses études en droit civil à l'Université Laval, en Common Law à l’Université du Manitoba et à l’Université d’Ottawa, en relations industrielles à l'université de Paris I - Panthéon-Sorbonne, en administration à l'Université Laval, en éducation et en éthique à l’Université du Québec à Rimouski. Elle travaille principalement comme avocate en pratique privée depuis 1976 et comme professeure de droit, de gestion et d’éthique depuis 1978.

Elle est l’auteure de plusieurs livres en droit et en gestion.

En 1986, elle commence à utiliser le prénom « Micheline »

Batailles judiciaires

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En 1997, Micheline Montreuil commence sa bataille judiciaire pour obtenir la reconnaissance du nom de Micheline Montreuil. Cette démarche débute par une première demande formelle de changement de nom déposée auprès du Directeur de l'état civil du Québec en , suivie d'une seconde en , toutes deux rejetées au motif que le prénom souhaité, considéré comme féminin, ne pouvait être légalement ajouté tant que le processus de changement de sexe n'était pas complété et attesté par des documents médicaux[1]. À cette époque, bien que le prénom Micheline soit largement utilisé dans la vie quotidienne de Montreuil, apparaissant notamment sur son passeport, son numéro d'assurance sociale et plusieurs cartes d'identité, l'acte de naissance demeurait au nom de Pierre Montreuil, de sexe masculin[2],[3]. Refusant d’accepter ces décisions administratives, Montreuil poursuit sa requête devant la Cour supérieure du Québec, où elle essuie de nouveaux refus en septembre et en octobre 1998[1],[2]. La bataille judiciaire se prolonge ensuite en Cour d'appel du Québec, puis jusqu'à la Cour suprême du Canada, dans une tentative de faire reconnaître légalement son prénom d'usage.

Le , Thérèse Rousseau-Houle, Jacques Delisle et Benoît Morin de la Cour d'appel du Québec rendent un jugement sous le numéro 200-09-003658-017[4], par lequel ils ajoutent le prénom Micheline à son acte de naissance[5].

À la même époque, Micheline Montreuil se fait connaître pour ses batailles contre la discrimination dans l’emploi à l’encontre des personnes transgenres. Dans un jugement rendu par le Tribunal canadien des droits de la personne contre la Banque nationale du Canada (décision 2004 TCDP 7 du ), le Tribunal fait sienne la position de Micheline Montreuil à l’effet qu’il y a de « subtiles odeurs de discrimination » pour démontrer les tactiques utilisées par la Banque pour lui refuser illégalement un emploi et reconnait que la Banque nationale du Canada avait agi de manière discriminatoire à son endroit[6].

Dans un deuxième jugement rendu en sa faveur contre le Comité des griefs des Forces canadiennes, le Tribunal canadien des droits de la personne a conclu que le refus de retenir la candidature de Micheline Montreuil à un poste d'agent de griefs, malgré sa qualification au concours, constituait une discrimination fondée sur le sexe. Dans cette décision datée du (2007 TCDP 53), le Tribunal évoque notamment de « subtiles odeurs de discrimination » et estime que l'argument invoqué par le Comité, à savoir l'insuffisance de plaintes francophones, n'était qu'un prétexte pour écarter la candidate[7]. L'organisme fédéral a été condamné à verser à Montreuil des indemnités totalisant plus de 44 000 $, plus les intérêts[8].

Elle a également commenté à la télévision plusieurs cas impliquant des personnes LGBT ou des cas de discrimination.

Engagement syndical

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De 2004 à 2005, Micheline Montreuil est la présidente de la Section 225 du SFPQ, le Syndicat de la fonction publique du Québec et de 2021 à 2025, Hélène Montreuil est la présidente du Syndicat des chargés et chargées de cours de l'Université du Québec à Rimouski.

Engagement politique

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De 2006 à 2008, Micheline Montreuil est coprésidente de la commission LGBT du Nouveau Parti démocratique du Canada.

Engagement social

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De 2000 à 2002, elle est présidente de l'Association des étudiants et étudiantes des 2e et 3e cycles en droit de l'Université Laval.

De 2001 à 2003, elle est membre des conseils d'administration du Fonds canadien des droits de la personne et d'Egale Canada, deux organisations canadiennes œuvrant pour la reconnaissance de l'égalité des droits pour les personnes lesbiennes, gays, les bisexuelles et transgenres ou LGBT.

De 2008 à 2012, Micheline Montreuil est la représentante de la Coalition gaie et lesbienne du Québec auprès de l'ECOSOC, le Conseil économique et social des Nations unies.

Depuis 2016, Hélène Montreuil est membre du Comité LGBT du Barreau du Québec.

Notes et références

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  1. a et b Richard Hénault, « Pierre ne peut devenir Micheline », Le Soleil, vol. 102, no 297,‎ , A 7 (lire en ligne Accès libre)
  2. a et b Richard Hénault, « La SAAQ refuse à Pierre le droit de devenir Micheline », Le Soleil, vol. 102, no 250,‎ , A 5 (lire en ligne Accès libre)
  3. « Pierre souhaite s’appeler Micheline au plus tôt », Le Soleil, vol. 102, no 276,‎ , A 6 (lire en ligne Accès libre)
  4. « « Micheline » Pierre Montreuil c. Directeur de l'état civil » Accès libre, sur SOQUIJ, Cour d'appel du Québec, (consulté le )
  5. Guy Benjamin, « Pierre peut s’appeler Micheline : Après cinq ans de batailles, l'avocal a le droit d'inclure son prénom à son acte de naissance », Le Soleil, vol. 106, no 312,‎ , A 15 (lire en ligne Accès libre)
  6. « Micheline Montreuil remporte une victoire en cour », sur TVA Nouvelles, (consulté le )
  7. « Victoire pour une avocate transgenre » Accès libre, sur Radio-Canada, (consulté le )
  8. Catherine Handfield, « Affaire Micheline Montreuil: Ottawa a dépensé plus de 1 million », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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