La Voivre (Haute-Saône)

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La Voivre
La Voivre (Haute-Saône)
Vestiges du prieuré fondé par Saint Colomban.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Haute-Saône
Arrondissement Lure
Intercommunalité Communauté de communes des mille étangs
Maire
Mandat
Arnaud Formet
2020-2026
Code postal 70310
Code commune 70573
Démographie
Population
municipale
111 hab. (2021 en diminution de 21,83 % par rapport à 2015)
Densité 9,4 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 49′ 28″ nord, 6° 32′ 19″ est
Altitude Min. 346 m
Max. 521 m
Superficie 11,87 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Luxeuil-les-Bains
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Mélisey
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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La Voivre
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La Voivre
Liens
Site web cc-1000etangs.fr/la-voivre.htm

La Voivre est une commune française, située dans le département de la Haute-Saône en région Bourgogne-Franche-Comté.

Géographie[modifier | modifier le code]

La Voivre est située à 3 km au sud-ouest de la commune de Faucogney-et-la-Mer.

Une quinzaine de hameaux et lieudits composent la commune, les principaux sont : Breuche, Annegray (où est située la mairie), Les Vigenas, Chambevaux, etc.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Hydrologie[modifier | modifier le code]

Le territoire communal est traversé par le Breuchin qui prend sa source 17 km environ en amont, au lieu-dit Les Cent Sous, à Beulotte-Saint-Laurent.

De nombreux étangs (une trentaine environ) parcourent le paysage au sud du ban communal. L'étang de la Plate Pierre est le plus vaste de la commune (plus de 10 ha). Nous sommes ici en bordure du Pays des Mille Étangs[1].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 405 mm, avec 14,3 jours de précipitations en janvier et 10,8 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ballon de Servance », sur la commune de Haut-du-Them-Château-Lambert à 13 km à vol d'oiseau[4], est de 6,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 882,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 31,2 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20,1 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[7]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

La Voivre est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[9],[10],[11].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Luxeuil-les-Bains, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 41 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (63,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (63,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (63,6 %), zones agricoles hétérogènes (14,1 %), prairies (11,3 %), eaux continentales[Note 4] (5,7 %), terres arables (5,3 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le terme voivre désigne en ancien français un terrain humide, marécageux ou en lisière de marécage, aux sols souvent boueux. Mais le toponyme est plus ancien et provient du gaulois vabero ou wabero, signifiant littéralement "à la rivière, près de la rivière (définie littéralement par ses lisières)". Ici la rivière a pris le nom local du Breuchin, qui semble signifier simplement la "goulotte" (des vallées amont), si on admet un rapprochement avec le brocchon en ancien français[réf. nécessaire].

Durant l'époque révolutionnaire, la commune prend la dénomination de Canton d'Aval et reprend son nom actuel en 1801[15].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le monastère d'Annegray est considéré comme la première fondation sur le continent européen du moine irlandais Saint Colomban, à la fin du VIe siècle[16].

En 1285, Hugues d'Annegray, seigneur du hameau éponyme très ancien situé sur la commune, accompagne le seigneur voisin de Faucogney aux festivités de Chauvency-le-Château offertes par le comte de Chiny. Jacques Bretel dans son Tournoi de Chauvency, le présente en compagnie des Oiselay, Moncley, Saint-Remy et Grailly de Grilly...

Parmi les seigneurs d'Annegray, on trouve un Bernard d'Annegray, cité en 1150, à propos d'une donation à l'abbaye de Clairefontaine. En 1269, le chevalier Aimon d'Annegray assiste la veuve du seigneur de Faucogney, Héloïse de Joinville, dans une enquête l'opposant au comte palatin Othon IV de Bourgogne. En 1285, Bretel cite Hugues d'Annegray parmi les invités de Chauvency. Ce même Hugues est encore cité en 1295 dans l'entourage des Faucogney. Et il est aussi question d'un Simon d'Annegray cité avec les héritiers d'Hugues, son frère...

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Carte départementale représentant en rouge la Communauté de communes des 1000 étangs.

Rattachements administratifs et électoraux[modifier | modifier le code]

La commune fait partie de l'arrondissement de Lure du département de la Haute-Saône, en région Bourgogne-Franche-Comté. Pour l'élection des députés, elle dépend de la deuxième circonscription de la Haute-Saône.

La commune faisait partie depuis 1793 du canton de Faucogney-et-la-Mer[15]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune fait désormais partie du canton de Mélisey.

Intercommunalité[modifier | modifier le code]

La commune fait partie de la communauté de communes des mille étangs créée fin 2002.

Liste des maires[modifier | modifier le code]

La mairie de la Voivre
Liste des maires successifs[17]
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
    Maxime Faivre    
Les données manquantes sont à compléter.
1953 mars 1959 Ernest Chaney    
1959 mars 2008 Gilbert Grandjean    
mars 2008 En cours
(au 07/12/2023)
Arnaud Formet   Réélu pour le mandat 2020-2026[18]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[20].

En 2021, la commune comptait 111 habitants[Note 5], en diminution de 21,83 % par rapport à 2015 (Haute-Saône : −1,43 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
515566517599897662705750723
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
673688649649648643588510504
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
488455463402389383392358312
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
256232164146130126126127144
2015 2020 2021 - - - - - -
142115111------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[21].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

La chapelle Saint-Colomban d'Annegray
  • Prieuré d'Annegray (Anagrates), au hameau éponyme, au pied de la montagne Saint-Martin.
Vestiges d'un monastère, fondé par saint Colomban en 587 dans le « désert des Vosges », sur l'emplacement possible d'un sanctuaire gallo-romain[22].
  • Le moulin de la Voivre à deux tournants en 1839, c'est-à-dire deux roues à eau, (un moulin à tan et un à farine) fut complété par un tournant pour la fabrication de fécule de pomme de terre. En 1921, il fut transformé en scierie jusque dans les années 1990 (Scierie Beluche). Le moulin est mentionné sur la carte de Cassini de 1760[23].
  • La Route des Mille Étangs, qui chemine sur 60 km à travers le Plateau des Mille Étangs, passe par La Voivre (c'est la RD 73 qui relie Faucogney à Mélisey, elle passe à Annegray).

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Saint Colomban : première installation dans les Vosges de Colomban en 587 sur le hameau d'Annegray au pied de la montagne Saint Martin.
  • Gabriel Faivre, né en 1915 à Froideconche et décédé en 2009 à Nancy. Il passe son enfance à Annegray où son père est instituteur et directeur d'école. Pensionnaire dès la sixième au Lycée Gérome de Vesoul, il y restera jusqu'au baccalauréat. Besançon, n'ayant pas encore, de Faculté de Médecine, il choisit Nancy, et après l'obligatoire année de PCB, entre en première année de médecine en 1935. Agrégé de Médecine Générale en 1955. Il est titulaire de la chaire de Thérapeutique de 1962 à 1968 puis de la Chaire des Maladies cardio-vasculaires. Il sera Président de la Société Française de Cardiologie en 1974. Durant son mandat, conscient de l'importance de la prévention des maladies cardio-vasculaires ainsi que de la rééducation des cardiaques, il proposa, en collaboration avec le Professeur Degeorges, la création d'associations régionales qui devaient aboutir à la mutation de la Fondation Française de Cardiologie, créée dès 1964, en Fédération Française de Cardiologie dont il assura la Présidence durant 7 années. Dans une démarche vers le grand public, il devait être à l'origine de la revue « Cœur et Santé. Il est élu à l'Académie nationale de médecine comme correspondant national pour la division de médecine le 6 mars 1979 et sera nommé correspondant honoraire le 22 octobre 2002. Gabriel Faivre était Officier de l’Ordre du Mérite, Officier de la Légion d’Honneur et Commandeur des Palmes Académiques.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Pays des Mille Étangs
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre La Voivre et Haut-du-Them-Château-Lambert », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Ballon de Servance », sur la commune de Haut-du-Them-Château-Lambert - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Station Météo-France « Ballon de Servance », sur la commune de Haut-du-Them-Château-Lambert - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  9. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Luxeuil-les-Bains », sur insee.fr (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  15. a b et c Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  16. « La chapelle de Saint Colomban », Haute-Saône, Lieux insolites en France ou d'ailleurs, (consulté le ).
  17. « Les maires de Voivre (La) », sur francegenweb.org (consulté le ).
  18. « Liste des maires de la Haute-Saône » [PDF], Liste des maires de la Haute-Saône et des présidents de communautés de communes, Préfecture de la Haute-Saône, (consulté le ).
  19. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  20. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  21. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  22. Sébastien Bully, « Le paysage monastique entre Jura et Vosges au premier millénaire », Dossiers d'Archéologie, no 381,‎ , p. 26-29.
  23. « moulin à farine, puis scierie », notice no IA70000123, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.