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Hugues VIII de Lusignan[1], né vers 1097 et décédé après 1171, fut seigneur de Lusignan dans le Poitou. Il possédait également les fiefs et les châteaux de Frontenay, Couhé, Chizé, Benet et Soubise. Par son union avec la Maison de Rancon, puissants seigneurs de Saintonge, Hugues VIII contrôlait également les fiefs de Vouvant et de Civray[2].
Il est nommé "le Brun" par Guillaume de Tyr[3]. Ce surnom n'apparait pas dans les chartes, ou dans d'autres documents, laissant la place au patronyme "Lusignan".
Ses frères cadets : Rorgon Ier (v. 1105-ap. 1169) seigneur d'Angles-sur-l'Anglin et Simon Ier de Lezay[5], dit le Brun[6] (v. 1110-v. 1181), seigneur de Lezay sont les fondateurs des sous-lignages[7] d'Angles et de Lezay, fortifiant ainsi les positions territoriales et politiques de la Maison de Lusignan dans le comté de Poitou.
Hugues VIII part pour la Terre Sainte en 1163 et prend le commandement d'un contingent de croisés. Il est accompagné de Geoffroy Martel, frère du comte d'Angoulême[9]. Après avoir effectué son pèlerinage à Jérusalem, il se rend dans le comté de Tripoli, en mai 1163, que menace Nur ad-Din. Hugues VIII de Lusignan et sa troupe de pèlerins, un contingent de chevaliers du Temple commandé par Gilbert de Lacy, Constantin Coloman et ses byzantins, Robert du Mans qui a sous ses ordres le premier contingent gallois de l'histoire des croisades attaquent par surprise le camp de Nur ad-Din[10] qui assiége le Krak. Les francs sont victorieux à La Bocquée mais décident de ne pas poursuivre les fuyards[11].
Alors que Bohémond III est libéré au cours de l'été 1165, moyennant la somme de 100 000 pièces d'or[16], Hugues VIII est libre en 1168 et s'installe dans le comté de Tripoli puisqu'il souscrit un acte avec sa seconde épouse Douce Milon et leur fille Almodis[17]. Raymond III ne recouvre la liberté qu'après huit ans de captivité[18].
Guillaume de Valence (av. 1171-ap. 1216). En 1186, il fut fiancé par son frère Guy, devenu roi de Jérusalem, à Béatrix de Courtenay, fille du sénéchal du royaume[27]. En 1216, il est cité comme prêtre[28].
Douce Milon
D'une union contractée (v. 1168) en Terre sainte avec Douce Milon[29] (av. 1150-ap. 1168), sœur de Bertrand Milon (♰ 1168)[30] propriétaire de plusieurs maisons à Mont-Pèlerin, à l'est de Tripoli ; ils eurent :
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe-XIV siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , chap. 43 (« L'arborescence des châteaux »), p. 202
« Hugo de Liniziaco senior, qui cognominatus est Brunus »
1163, mai, La Bocqué.
↑Cartulaire de l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers : [931-1155] (éd. Louis Rédet), t. III, Poitiers, coll. « Archives historiques du Poitou », (lire en ligne), partie 51, p. 50-51
1112 (vers) : Hugues [VII] le Brun [de Lusignan], sa femme Sarrazine et leur fils Hugues [VIII] concèdent à Saint-Cyprien de Poitiers tout ce que leur a laissé Hugues de Mezeaux, c'est-à-dire l'église Saint- Vincent de Mezeaux et tout le fief presbytéral qu'il tenait en fief du monastère, la moitié d'un étang et un moulin. Hugues de Celle souscrit.
↑Evêché et chapitre de Saintes (éd. Louis Audiat), t. X, Saintes, coll. « Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis », (lire en ligne), partie II, p. 25-26
1144, Chapitre de la Cathédrale Saint-Pierre de Poitiers : Hugues [VII] de Lusignan a menti en réclamant au moment d'une vacance épiscopale à Poitiers qu'il devait recevoir, par droit héréditaire, la somme de 1000 sous. Pour cela, il a mené de graves exactions sur les fiefs qu'il tenait de l'évêque de Poitiers et a été excommunié. L'archevêque Geoffroy de Bordeaux a servi de médiateur dans cette affaire et Hugues de Lusignan, conduit à la repentance fait amende honorable devant l'évêque Bernard de Saintes, l'évêque et le chapitre de Poitiers et renonce à ses prétentions sur cette somme. Ses enfants, Hugues [VIII] de Lusignan, Guillaume d'Angles, Rorgon, Simon de Lezay et Galeran promettent également d'abandonner cette querelle sur la tombe de leur mère défunte, Sarrasine. Le domaine de Celle-Lévescault qui était au centre du litige restera désormais en paix sous la garde des seigneurs de Lusignan, conditions qu'ils promettent d'observer fidèlement dans les mains de l'évêque.
↑Cartulaire de l'abbaye de Notre-Dame de la Merci-Dieu : autrement dite de Bécheron, au diocèse de Poitiers (éd. Étienne Clouzot), t. XXXIV, Poitiers, coll. « Archives historiques du Poitou », (lire en ligne), partie LXXII, p. 66
1163-1169 : Hugues [le Brun], seigneur de Lusignan exempte de péages l'abbaye de la Merci-Dieu dans toute l'étendue de sa terre. Son frère Geoffroy et ses oncles Simon le Brun, Rorgon et Galeran souscrivent.
↑José Enrique Ruiz Doménec, « Système de parenté et théorie de l’alliance dans la société catalane (environ 1000-environ 1240) », Revue Historique, no 262, , p. 305-326
José Enrique Ruiz Doménec propose de substituer à la notion généalogique de branche cadette le concept de « sous-lignage » : issu d'une souche principale qui en encadre les membres, il est toujours prêt à combattre à son service.
↑Recueil des actes de Henri II, roi d'Angleterre et duc de Normandie concernant les provinces françaises et les affaires de France (éd. Léopold Delisle et Élie Berger), t. I, Paris, Klincksieck, (lire en ligne), partie XXV, p. 118-121
↑Nikita Elisséeff, Nur ad-Din, un grand prince musulman de Syrie au temps des croisades (511-569H./1118-1174), t. II, Damas, Institut français de Damas, (lire en ligne), partie 33, chap. VI (« L’Égypte, objectif de Nūr Ad-Dīn »)
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe-XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), p. 115-116
↑Nikita Elisséeff, Nur ad-Din, un grand prince musulman de Syrie au temps des croisades (511-569H./1118-1174), t. II, Damas, Institut français de Damas, (lire en ligne), partie 83, chap. VI (« L’Égypte, objectif de Nūr Ad-Dīn »)
« Retentus est Princeps, retentus est Comes Tripolis, quidam Grecus etiam Calamannus, magni nominis Dux Mamistiensis, Hugo de Lesiniaco, fratres Templi et Hospitalis aliqui, qui de terra Tripolis cum Comite venerant »
↑Nikita Elisséeff, Nur ad-Din, un grand prince musulman de Syrie au temps des croisades (511-569H./1118-1174), t. II, Damas, Institut français de Damas, (lire en ligne), partie 94, chap. VI (« L’Égypte, objectif de Nūr Ad-Dīn »)
« Ego Dulcia, et maritus meus Hugo de Lezinano, et Alamanda, filia nostra »
1168 : Douce, son époux, Hugues [VIII] de Lusignan et leur fille Almodis confirment aux Hospitaliers de Montpèlerin la donation que leur avait faite Bertrand Milon, frère de Douce, décédé, de maisons sises à Montpèlerin.
1174, décembre : Raymond III, comte de Tripoli, en reconnaissance de la liberté que le grand-maître et les frères de l'Hôpital de Jérusalem lui ont fait rendre, confirme à l'Hôpital tous les dons que celui-ci tenait de ses ancêtres, et lui abandonne, dans le partage du butin en temps de guerre, la part du drapeau, que son père s'était toujours réservée.
↑Cartulaire de l´abbaye royale de Notre-Dame des Châtelliers (éd. Louis Duval), Niort, Clouzot, (lire en ligne), chap. IV, p. 6-7
1171, Chapitre de l'Abbaye des Châtelliers : Hugues [VIII] de Lusignan confirme tout ce que son père avait donné aux religieux de l'abbaye des Châtelliers, et tous ce que ces religieux avaient acquis depuis sa mort, sans qu'ils n'aient à payer aucune coutume ni à lui, ni à ses héritiers et leur donne le droit de chauffage dans la forêt de Couhé.
↑ abcd et eChartes de l´abbaye de Nouaillé de 678 à 1200 (éd. Pierre de Monsabert), t. XLIX, coll. « Archives historiques du Poitou », (lire en ligne), partie 214, p. 332-334
1152-1162 : Hugues de Lusignan renonce en présence de sa femme Bourgogne et de ses fils Hugues, Robert, Geoffroy et Pierre à tout ce dont il s'est emparé injustement dans la terre de Jouarenne et la restitue à l'abbaye de Nouaillé.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe-XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), p. 642 :
« Elle [Bourgogne de Rancon] est la fille de Geoffroy Ier de Rancon, seigneur de Vouvant, qui lui remet ce château en dot. »
↑Cartulaire et chartes de l'abbaye de l'Absie (éd. Bélisaire Ledain), t. XXV, Poitiers, coll. « Archives historiques du Poitou », (lire en ligne), partie 151, p. 29
1146-1154 : Bourgogne de Lusignan, femme d'Hugues [VIII] de Lusignan donne aux frères de l'abbaye de l'Absie la taille d'une borderie de terre près de la Barre Morian, une autre taille de deux séterées qu'avaient données Garote et Bouchard de Vouvant et une taille du fief de Giraud Ramnulf avec le consentement de son mari et de son père Geoffroy de Rancon.
(Bélisaire Ledain avait établi un intervalle de datation entre 1146 et 1164 mais la présence de Geoffroy Ier de Rancon qui disparaît de la documentation à partir de 1154 amène à le diminuer).
↑Manuscrits de Dom Fonteneau, t. XVIII (Copie du XVIIIe siècle d'après le cartulaire de Montazay, d'après original perdu), Poitiers, Médiathèque François Mitterrand, (lire en ligne), « Cartulaire de Montazay, vers 1120-1295 », p. 297 :
« Agnoscant presentes et futuri quod Ugo de Leziniaco et uxor sua Burgundia dederunt Deo et beate Marie et sancti monialibus Montis azesii pro salute animarum suorum parentumque suorum in manu Petri Ademari prioris et Amelie priorisse supradicti loci omnes consuetudines tocius terre sue scilicet venditiones et pedagium ut habeant libertatem rerum suarum vendendi et emendi, ducendi et reducendi per omnem terram eorum in perpetuum, audientibus et videntibus Gaufrido de Ranconio in cujus manu hoc donum fuit factum, et Johanne Audoini et Butenbau et Arnaudo Maumarchet. »
1160 : Hugues [VIII] de Lusignan et son épouse, Bourgogne [de Rancon], exemptent le prieuré de Montazay de tous les droits sur les ventes et les péages qui pouvaient leur revenir dans toute leur terre de Civray.
1174, décembre : Raymond III, comte de Tripoli, en reconnaissance de la liberté que le grand-maître et les frères de l'Hôpital de Jérusalem lui ont fait rendre, confirme à l'Hôpital tous les dons que celui-ci tenait de ses ancêtres, et lui abandonne, dans le partage du butin en temps de guerre, la part du drapeau, que son père s'était toujours réservée.
↑Tabulae Ordinis Theutonici ex tabularii regii Berolinensis codice potissimum (éd. Ernst Strehlke), Berlin, Weidmann, (lire en ligne), partie 23, p. 21 :
« Guillelmo de Valence, fratri meo »
1186, 21 octobre, Acre : Guy [Ier de Lusignan], roi de Jérusalem, passe un contrat de mariage avec le comte Joscelin [III] de Courtenay, sénéchal du royaume, qui devra donner sa fille aînée [Béatrix] en mariage au frère du roi, Guillaume de Valence, avec comme dot Toron, Châteauneuf et Cabor avec toutes leurs appartenances. Si ce mariage se fait, il devra donner sa deuxième fille [Agnès] en mariage à l'un de ses neveux avec tout le reste de ses terres et celles de sa mère. Si Guillaume ne vient pas en Orient ou n'épouse pas la fille aînée du comte, il donnera ses deux filles en mariage aux deux neveux de Guy. Si Guillaume vient, Joscelin lui donnera 4000 besants annuels jusqu'à ce qu'il prenne la fille du comte pour épouse.
↑chartularium monasterii Nobiliacensis, ordinis sancti Benedicti, in dioecesi Pictaviensi ; quod confecit idem Rogerius de Gaignieres ex chartis ad idem monasterium pertinentibus, quas potuit comperire et describere : praemittitur catalogus Abbatum monasterii Nobiliacensis (manuscrit latin 5450) (Copie du XVIIe siècle, par Roger de Gaignières, d'après original), Paris, BnF, 1701-1800 (lire en ligne), p. 121-122 :
« Hugo Bruni, comes Marchie, dominus Lezigniaci, et Hugo de Lezigniaco, filius ejus, universis tam presentibus quam futuris ad quos presens scriptura pervenerit, perpetuam in Domino salutem. Ad universorum noticiam presentis scripture testimonio volumus pervenire quod, cum nemus quod dicitur Brolium de Borno usurpatione dampnabili aliquandiu detinuissemus, tandem certificati per homines nostros et alios, fideli facta inquisitione, nec non et per cartulas super hoc diligenter inspectas, ad Nobiliacensis monasterium pleno jure nullo medio pertinere. Nemus idem in manu Raerii, venerabilis dicti monasterii abbatis, modis omnibus quiptavimus, libere semper et pacifice ab eodem monasterio possidendum. Hanc autem quiptationem, ut rata perpetuis temporibus et inconcussa permaneat, sigillorum nostrorum testimonio fecimus roborari, presentibus et videntibus Philippo Pictavensis subdecano, Willelmo Montismaurilii, archipresbitero, Gaufrido Bernardi preceptore de Rupibus, Gauterio Morandi, archipresbitero de Chonay, magistro P. de Chistre, canonico beate Radegundis Pictavis, Oliverio, priore Lezigniaci, A. de Lavergna, priore de Clothai, Guidone infirmario Nobiliacensis, P. Caquerea, monacho, Constantino capellano beate Marie Lezigniaci, Willelmo de Valanz, sacerdote, Willelmo Rossea, clerico, Kalone de Rupeforti, Willelmo de Maire, Helia do Bois, militibus, Saboron preposito Lezigniaci, Hugone Arbordea, preposito Castri Achardi, P. Anche, Willelmo de Maugue, Martineto, P. de Lescluse et multis aliis. Actum est autem hoc, anno ab incarnatione Domini M° CC° XVI°, in domo nostra de Lezigniaco, Philippo rege Francorum, Willelmo prepositi episcopo Pictavi Johanne rege Anglorum. »
1216, av. 18 octobre, Lusignan : Hugues [IX] le Brun, comte de la Marche et Hugues [X] de Lusignan, son fils, abandonnent tous les droits auxquels ils prétendaient dans le bois de Bourneau, reconnaissant après enquête qu'ils appartenaient à l'abbaye de Nouaillé.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe-XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), p. 877 :
« Il [Hugues VIII de Lusignan] est marié à Bourgogne de Rancon qui est attestée au moins jusqu'en 1169. Mais Hugues VIII vit en Orient à partir de 1163 et une charte de 1168 nous indique qu'il s'y est marié et qu'il a eu une fille. Une déclaration de nullité est ici moins probable et il convient de s'interroger sur la possibilité d'un cas de bigamie, la distance aidant. »
Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell, Université de Nantes, 4 vol., 2 797 p., décembre 2018.[lire en ligne]