Aller au contenu

Gabriel Davioud

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Gabriel Davioud
Gravure de Maurice Vallette d’après une photographie de Truchelut dans le Panthéon de l'industrie du 13 janvier 1878.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Gabriel Jean Antoine DavioudVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
A travaillé pour
École des beaux-arts (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Distinctions
Œuvres principales
signature de Gabriel Davioud
Signature dans son dossier de Légion d’honneur.
Sépulture au cimetière du Montparnasse.

Gabriel Davioud, né le dans l'ancien 10e arrondissement de Paris (actuel 7e arrondissement) et mort le dans le 6e arrondissement de Paris, est un architecte français représentant de l'éclectisme architectural en vogue sous le règne de Napoléon III.

De 1838 à 1841, Gabriel Davioud étudie à l'École des arts décoratifs. Élève d'Alphonse-François Marie Jaÿ, il y remporte quarante-quatre prix et de nombreux accessits.

En janvier 1842, il intègre l'École des Beaux-Arts. Encore étudiant, il entre, en 1843, comme dessinateur à la Préfecture de la Seine, au service du nouveau plan de Paris[1], inspecteur général des travaux d'architecture de la ville de Paris. Il est second Grand Prix de Rome, le , et le prix départemental en 1850[2].

Sa première construction est le théâtre municipal d'Étampes entre 1851 et 1852[2]. Le , le jeune architecte se voit confier par le chef du Bureau du Plan de Paris l'exécution des relevés de façades de 80 des 250 maisons qui vont être démolies au début de 1852 dans le cadre du prolongement de la rue de Rivoli. Il ne dispose que de 60 jours pour dresser ces relevés[a]. Il termine la tâche, mais beaucoup de ces dessins sont détruits lorsque l'hôtel de ville est incendié en 1871 pendant la Commune de Paris. Seules deux planches de la rue des Arcis sont conservées.

Ces carnets de croquis ajoutés aux photographies commandées par la ville à Charles Marville pour d'autres quartiers et rues de Paris[4] constituent un ensemble irremplaçable d'images du Paris des XVIIIe et XIXe siècles définitivement disparu sous le Second Empire[5].

En 1855, il est nommé architecte-inspecteur du service des promenades et plantations et l'année suivante architecte en chef du même service[1], où il travaille étroitement avec le chef de service Adolphe Alphand. Devenant l'un des proches collaborateurs du baron Haussmann, il édifie de nombreux bâtiments à Paris[6] et décore les squares les plus importants de la ville. Il crée également le mobilier urbain de la ville de Paris (banc Davioud[7], kiosque, poubelle, maisons de jardiniers, de gardes, lampadaires, grilles, fontaine, etc.[8]).

Dans ce cadre, il dessine le square des Batignolles, de Montrouge, de Grenelle, de Charonne, les parterres et bassins de Courcelles. De 1860 à 1862, il dirige les travaux du square des Arts-et-Métiers, du canal Saint-Martin, du parc Monceau et du Jardin d’Acclimatation. Il réalise la grotte et la cascade artificielles de l’île de Reuilly[9]. En 1863, il exécute la grille du square Montholon[10], et le temple de la Sibylle de l’île du Belvédère en 1866[11]. Sur ses plans, sont exécutés au bois de Boulogne le kiosque, les embarcadères, les pavillons des gardes, les grilles, le jardin des serres d'Auteuil et le petit kiosque de l’Empereur, ainsi que la tribune des courses, en collaboration avec l'architecte Antoine-Nicolas Bailly. C’est aussi à lui qu’est due la restauration du moulin de Longchamps[2].

Il créé également de nombreuses fontaines : la fontaine du bassin Soufflot (1862), la fontaine Pigalle (1863), les six fontaines du rond-point des Champs-Élysées (1863)[10]. Il dessine également en 1859 une œuvre plus monumentale : la fontaine Saint-Michel.

Il construit également plusieurs théâtres. Il achève ainsi le Panorama des Champs-Élysées (actuel théâtre du Rond-Point), ainsi que les deux théâtres encadrant la place du Châtelet : théâtre du Châtelet et théâtre des Nations (actuel théâtre de la Ville - Sarah Bernhardt)[2],

Le palais du Trocadero, édifié pour l'Exposition universelle de 1878.

En 1871, il est nommé inspecteur général des travaux d'architecture de la ville de Paris. Il est mis à la retraite en 1876[1].

En 1876, il est nommé architecte des travaux du palais du Trocadéro[1], qui doit être construit pour l'Exposition universelle de 1878. Il travaille en collaboration avec Jules Bourdais pour l'aménagement des lieux de l'exposition. Et, dans ces projets, il est l’auteur exclusif des plans du palais du Trocadéro, qui, avec une salle de spectacle de 3 500 places et des dizaines de statues, sera démoli. Le palais est remplacé par un nouveau bâtiment pour l’Exposition universelle de 1937[12].

Son œuvre est reconnaissable par sa qualité ornementale et pour ses références exotiques, notamment, les influences byzantines et mauresques du palais du Trocadéro[13]. Ces apports font désormais partie intégrante du style du Paris haussmannien[14].

Décoré de la Légion d’honneur en 1862[1], il est promu officier le , jour de l'ouverture de l'Exposition universelle[2].

Il meurt à 57 ans, le 6 avril 1881, cinq jours après l’attaque de paralysie qui l’avait frappé. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse, où l'on peut voir sa tombe, à l’issue d'obsèques célébrées en l’église Saint-Sulpice.

En 1918, sa famille fait don de 600 de ses dessins à l'Inspection générale des services techniques de l'architecture de Paris. Les dessins sont ensuite répartis entre l'hôtel de ville et le pavillon de Bagatelle. Leur redécouverte tardive en 1981 par la Bibliothèque de l'hôtel de ville permet de révéler les apports majeurs de Davioud à la ville de Paris et un regain d'intérêt pour son œuvre[6].

  • Une rue de Paris porte son nom.
  • Une impasse à Houlgate porte son nom.
  • Un des pavillons du jardin du Luxembourg à Paris porte son nom. Ce pavillon, situé près de l'entrée de la rue Vavin, et dont Davioud a dessiné les plans, était, à l'origine, une buvette. Il est devenu une salle polyvalente utilisée pour donner des cours de jardinage, d'horticulture, ou d'apiculture, ou bien, l'été, pour des expositions artistiques.
  • Une rue de La Rochelle porte son nom.
  • Louis-Charles-Guillaume Lequeux (1852-?), né à La Haye, promotion 1870, consul de France au Japon[15].
La fontaine Saint-Michel.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Cette lettre de mission est conservée à la Bibliothèque historique de la ville de Paris (BHVP)[3].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d et e « Cote LH//675/5 », base Léonore, ministère français de la Culture
  2. a b c d et e Le Masque de Fer, « À travers Paris », Figaro, Paris, no 97,‎ , p. 1 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  3. « Copie d'une lettre de M. Deschamps, chef du Bureau du plan de Paris, à M. Davioud ».
  4. Laurent Gloaguen, Album du Vieux Paris. Consulter en ligne.
  5. Dominique Jarassé, « À la barbe d’Haussmann », Revue de l'Art, vol. 84, no 1,‎ , p. 81–82 (DOI 10.3406/rvart.1989.347778, lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b « L'architecture parisienne doit beaucoup à Gabriel Davioud », sur www.paris.fr (consulté le )
  7. « Lampadaires, bancs, colonnes Morris : pourquoi le mobilier urbain est un symbole de Paris », sur actu.fr (consulté le ).
  8. Rodolphe Dugon, « N'oublions pas Davioud et le mobilier urbain ! », Le Moniteur,‎ (lire en ligne).
  9. « La Petite histoire du lac Daumesnil », sur Pariszigzag.fr.
  10. a et b « Davioud (Gabriel-Jean-Antoine) », dans Émile Bellier de La Chavignerie, Louis Auvray, Dictionnaire général des artistes de l’École française depuis l’origine des arts du dessin jusqu’à nos jours : architectes, peintres, sculpteurs, graveurs et lithographes, t. 1, Paris, Renouard, 1070 p., 3 vol. ; 26 cm (lire en ligne sur Gallica), p. 362.
  11. Nicolas Janberg, « Temple de la Sibylle », sur Structurae.net, (consulté le ).
  12. Pascal Ory, Le Palais de Chaillot, Paris, Actes Sud, , 126 p., 26 cm (ISBN 978-2-74276-392-4, OCLC 76879858, lire en ligne), p. 53.
  13. Hippolyte Gautier et Adrien, Les Curiosités de l’exposition de 1878, Paris, Charles Delagrave, , 211 p., illustr. ; 19 cm (OCLC 49329298, lire en ligne), p. 22.
  14. Georges Eugène baron Haussmann, Mémoires du baron Haussmann : grands travaux de Paris, t. 3, Paris, Victor Havard, , 573 p., 3 vol. : portraits ; 23 cm (OCLC 123519622, lire en ligne), p. 534.
  15. Notice biographique des élèves architectes reçus à l'École nationale supérieure des beaux-arts.
  16. « Le Second Hippodrome », Bulletin de la Société historique d'Auteuil et de Passy, vol. IX, no 3,‎ 4e trimestre 1916, bulletin xciv, p. 69 (lire en ligne sur Gallica).
  17. « Incendie de l’Hippodrome », Le Figaro, no 273,‎ 4e trimestre 1916, bulletin xciv, p. 1, 5e et 6e colonnes (lire en ligne sur Gallica).
  18. « L’Ancien Palais du Trocadéro - Paris 16e : Constructions détruites » (consulté le ).
  19. « Les anciens kiosques parisiens seront bien remplacés » (consulté le ).

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :