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Fort la Latte

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Fort la Latte
Image illustrative de l’article Fort la Latte
Fort la Latte.
Nom local Château de la Roche Goyon
Période ou style XIVe siècle
Type Château fort
Architecte Siméon Garangeau
Début construction 1340
Fin construction XVIIIe siècle
Propriétaire initial Étienne III Goyon
Destination initiale Résidence seigneuriale
Propriétaire actuel Frédéric et Isabelle Joüon des Longrais
Destination actuelle Propriété privée (ouverte au public et lieu de réception)
Protection Logo monument historique Classé MH (1925, 1934)
Coordonnées 48° 40′ 06″ nord, 2° 17′ 05″ ouest[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Bretagne
Région Bretagne
Département Côtes-d'Armor
Commune Plévenon
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
(Voir situation sur carte : Côtes-d'Armor)
Fort la Latte
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
(Voir situation sur carte : Bretagne (région administrative))
Fort la Latte
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fort la Latte
Site web https://www.lefortlalatte.com

Le fort la Latte ou château de la Roche Goyon est un château fort situé sur la pointe de la Latte, près du cap Fréhel[2] dans le département des Côtes-d'Armor sur la commune de Plévenon en baie de Saint-Malo. Remarquable par sa situation sur un cap rocheux, face à la mer, il a servi de décor à plusieurs films.

Le fort fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis les et [3].

Localisation

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Le fort est situé sur un cap rocheux, à proximité du cap Fréhel, sur la commune de Plévenon.

Ce site fut choisi en raison de son emplacement favorable, naturellement peu accessible et offrant une vue dégagée sur la Manche et sur la Côte d'Émeraude ainsi qu'une grande partie de la Baie de Saint-Malo. Les falaises entourent le château et ses environs, ce qui le protège de toute invasion par la mer.

De plus, les matériaux de construction étaient facilement accessibles : le granite venait du cœur de la Bretagne, le grès pouvait être directement récupéré sur les falaises (il reste d'ailleurs des traces des anciennes carrières sur le littoral, révélées par des toponymes tels que « port Taillé » toujours présents sur le cadastre). En outre, le bois était courant, avec les nombreuses forêts de l'époque médiévale.

Le fort était un point stratégique important puisqu'il se trouvait non loin des voies commerciales reliant Saint-Malo, la Normandie et les îles Anglo-Normandes.

Le château est construit au XIVe siècle par le seigneur de Matignon, Étienne III Gouÿon. La construction du château commença dans les années 1340, son donjon date des années 1365-1370.

En 1379, à la suite du retour d'exil du duc de Bretagne Jean IV, le château fut assiégé par Bertrand Du Guesclin. Le château est attaqué et pris une seconde fois en 1597 lors des guerres de Religion, cette attaque de la Ligue catholique envers les occupants fidèles à Henri IV marque un temps d'abandon de l'édifice qui est partiellement incendié. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle, sous Louis XIV, que le château reprend son intérêt stratégique et est bastionné.

Colbert de Croissy écrit en 1665 que [l'orthographe de l'époque a été respectée]« le chasteau de La Latte, basty sur une pointe de roche qui avance dans la mer escarpée de tous costez, ledict chasteau consistant en quatre tours et un dongeon ou grosse tour au milieu, le tout non terrassé de nulle considération et très ruisné (...) n'est habité que par un consierge (...) » ; il appartenait alors à François Gouyon de Matignon (1607-1675)[4].

Il servira jusqu'à la fin du Premier Empire où l'évolution des techniques militaires conduisit à son inadaptabilité. À partir de 1892, il fut vendu à divers propriétaires privés[note 1] avant d'être acheté par un passionné Frédéric Joüon des Longrais en 1931 qui entreprit de lourds travaux de restauration.

L'électricité n'arrive au château qu'en 2001[6].

Albert II prince de Monaco effectue une visite privée au château, le [7] sur les traces de ses ancêtres les Goyon Matignon.

Festivités

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Depuis l'ouverture du château au public, les propriétaires, la famille Joüon Des Longrais ont partagé le domaine avec les visiteurs à travers différents événements :

  • les nuits celtiques du Fort La Latte[8] en 2006 et 2007 (soirée contées en musique) ;
  • les Grandes Médiévales organisées en août chaque année depuis 2008[9], ainsi que les petites médiévales tous les deux ans.

Description

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Le fort est muni de deux châtelets, l'un s'ouvrant sur la barbacane, l'autre sur la cour du château ; chacun possède son pont-levis. Dans la cour, on retrouve une citerne d'eau, une chapelle, les différents moyens défensifs (notamment les emplacements des batteries de canons) et bien sûr le donjon.

Devant le château, on trouve également un bélier ainsi qu'un pilori.

Sur le chemin menant au château, on peut observer un petit menhir dressé qui selon la légende serait « la dent » ou « le doigt » de Gargantua.


La première entrée

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La première entrée.

La première entrée comporte un premier pont-levis et ouvre sur une barbacane, c'est-à-dire un ouvrage de défense avancé.

Une herse se trouvait dans la rainure et la pierre de soubassement soutenait la porte.

Le premier châtelet de la barbacane est muni d'un pont-levis reconstitué en état de fonctionnement. À l'époque de sa construction au XIVe siècle, il était aussi protégé par une herse et une porte à double-battant. Entièrement détruit à coup de canon lors de la seconde prise du château, il a par la suite été reconstruit.

La barbacane est séparée du château par un gouffre de plusieurs mètres. Un deuxième pont-levis permet de le franchir et d'entrer dans le château.

Elle est agrémentée d'un petit jardin médiéval. Une bricole, sorte de catapulte, ainsi qu'un panorama de la baie de Saint-Malo y sont également présents.

La seconde entrée

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La seconde entrée.
Plaque de bronze, située dans l'enceinte du Fort près de la seconde entrée, qui commémore la visite de SAS Albert II, le .

La seconde entrée débouche sur un deuxième châtelet qui protège une cour. On y trouve aussi une oubliette.

Muni lui aussi d'un pont-levis et d'une herse, il ne reste du châtelet médiéval que les deux tours, le reste (et notamment l'étage supérieur) ayant été pulvérisé par la canonnade du XVIe siècle.

Les ponts-levis respectifs des deux châtelets ne sont pas sur le même axe afin de gêner les manœuvres des béliers.

La cour abrite de nombreux aménagements, tels que la citerne, la chapelle construite sous Louis XIV, le logis du gouverneur et un corps de garde pour héberger des soldats.

Entièrement remblayée au XVIIe siècle pour y utiliser les canons, elle recouvre le sol médiéval originel qui se trouve jusqu'à huit mètres de profondeur en dessous du sol actuel. Les fouilles archéologiques ont par ailleurs révélé une tour carrée qui servit probablement de tour de garde entièrement enfouie sous la terre[réf. nécessaire].

La citerne.

Le fort étant construit sur un massif granitique, il était impossible de creuser un puits. La citerne d'eau, d'une capacité de 20 000 litres, devait pouvoir servir à toute la garnison (environ quarante hommes), ce qui, compte tenu du volume maximal de rétention, semble peu. Elle était alimentée par la récupération des eaux pluviales.

Au niveau de la citerne, et en direction du nord-ouest, un pont-levis factice était destiné à tromper les éventuels assaillants maritimes qui se dirigeaient alors vers une zone de forts courants où leur navire allait se fracasser contre les rochers. Ce pont-levis factice était néanmoins peu efficace.

La basse-cour

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La basse-cour vue du donjon.

Elle se trouve entre la cour au sud et la batterie basse au nord. Elle se situe autour d'un promontoire rocheux sur lequel est construit le donjon.

Le four à boulets

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Le four à boulets.

Dans la basse-cour se trouve un four à boulets qui permettait de chauffer au rouge les boulets de canon avant de les tirer. Cette installation fut somme toute fort peu utilisée pour plusieurs raisons :

  • le four consommait énormément de bois ;
  • il fallait, pour que cela soit efficace, chauffer pendant huit heures, ce qui laissait largement le temps aux ennemis de s'enfuir ;
  • charger le canon était beaucoup plus dangereux, le boulet chaud risquant de faire exploser la poudre noire.

De ces fours à boulet nous est restée l'expression « Tirer à boulets rouges »

Le donjon est muni de mâchicoulis et de plusieurs types de meurtrières : les arbalétrières en forme de croix pour le tir à l'arbalète et les archères simple fente très allongée pour le tir à l'arc. Des trous permettant de tirer à l'arquebuse (trous plus petits situés de chaque côté des meurtrières) et à la bombarde (grand trou). Une ligne de bombardement est visible au niveau de ces meurtrières et correspond à la prise du château au XVIe siècle qui s'est accompagnée d'une canonnade du donjon.

Quatre sculptures représentant le tétramorphe selon Ézéchiel se trouvent au niveau du cercle de granite jaune qui entoure le donjon. On retrouve ainsi, face au châtelet, l'ange de saint Matthieu, puis le lion de saint Marc, l'aigle de saint Jean (très abîmé par le temps) et enfin le bœuf de saint Luc à droite de l'entrée du donjon.

L'entrée du donjon révèle la présence d'un troisième pont-levis aujourd'hui remplacé par un escalier. L'emblème des Goyon-Matignon, une sirène, couronne le passage. L'entrée du donjon était protégée par une herse et un assommoir dans la souricière. Dans le donjon, on retrouve une exposition sur les travaux de restauration du fort. La dernière pièce soutient le toit par une voûte à croisée d'ogive datant de 1340.

La batterie basse

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La batterie basse avec un canon.

Elle est située à la pointe de la presqu'île sur laquelle est construite le château, en face de la mer. Elle était équipée de canons pour tirer sur les navires assaillants.

Il y eut huit canons sous Louis XIV. Les plus grands avaient un fût de huit mètres de long. Seuls des exemplaires « moyens » sont présents sur le site, qui pouvaient envoyer un boulet jusqu'à un kilomètre de distance. Les réglages balistiques étaient facilités par le chemin de roulage, c'est-à-dire un arc de cercle en granite qui permettait de guider les roues du canon.

Selon les archives militaires, un coup pouvait être tiré toutes les trois minutes.

Ce fort a servi de cadre à plusieurs scènes des films, téléfilms, séries télévisées et clips suivants[10] :

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Ainsi, il passe entre les mains de Charles-Marie-Michel de Goyon, duc de Feltre qui l'a acheté en 1892 : le château était alors en piteux état. Il le revend dès 1914 à Monsieur de la Ville Leroux[5].

Références

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  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail
  2. Fort-La-Latte. Pas la vie de château, Hervé Queillé, Le Télégramme, 6 août 2013.
  3. Notice no PA00089157, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  4. Jean Kerhervé, François Roudaut et Jean Tanguy, La Bretagne en 1665 d'après le rapport de Colbert de Croissy, Brest, Centre de Recherche Bretonne et Celtique n° 2, coll. « Cahiers de Bretagne occidentale », , p. 106-107.
  5. « Le Fort-la-Latte et l'histoire », sur sourine.over-blog.com (consulté le ).
  6. « La fée électricité est arrivée à Fort La Latte », Le Telegramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Matignon : le prince de Monaco en visite dans les Côtes d'Armor », France 3 Bretagne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Lefeuvre, « Les Nocturnes Celtiques de Fort-la-Latte - Laurent Lefeuvre », Laurent Lefeuvre,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Fêtes et marchés médiévaux : Calendrier 2008 », sur www.adagionline.com (consulté le ).
  10. Marc Lemonier, Guide des lieux cultes du cinéma en France, Horay, , p. 75.
  11. « Kirk Douglas : Le Viking de Fort La Latte s'est éteint ! », sur France 3 Bretagne, (consulté le ).
  12. « Le Gerfaut au Fort La Latte », sur La Famille Benzoni/Sarraut (consulté le ).
  13. « Manau, 20 ans après ! », sur lefortlalatte.com (consulté le )
  14. « Le secret de Fort La Latte », sur Héros d'armor, livres, (consulté le ).