Aller au contenu

Fernand Herbo

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Fernand Herbo
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Naissance
Décès
(à 90 ans)
Équemauville
Nom de naissance
Fernand Félicien Francis HerboVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Mouvement
Distinction
signature de Fernand Herbo
Signature

Fernand Herbo est un peintre et lithographe de Montmartre établi à Honfleur (Calvados), né à Orchies le et mort à Équemauville le [4]. Il est nommé peintre de la Marine nationale en 1944.

Marine, Fernand Herbo

Sa passion très tôt affirmée pour le dessin détourne Fernand Herbo d'une carrière dans les chemins de fer à laquelle le destinait son père, lui-même cheminot. Dans sa jeunesse à Montmartre, il réalise des affiches, des décors de théâtre et de cinéma, et côtoie notamment les peintres Maurice de Vlaminck et Othon Friesz[5].

Fernand Herbo - Rue animée, 1926

En 1938, Herbo quitte Paris et s’installe définitivement à Honfleur. Son œuvre, puissante et empreinte de couleurs sombres, dédiée à la mer, aux bateaux et aux ports, lui vaut d'être nommé peintre de la Marine nationale française en 1944. C’est à partir de cette date que sera apposée à sa signature l’ancre traditionnelle des Peintres de la Marine.

En 1945, l’État acquiert son œuvre Le quai de Jemmapes (1942), et l’attribue au musée national d'art moderne du Centre Georges-Pompidou[6].

Au début des années 1950, Fernand Herbo fait connaissance de la galeriste et poétesse française Katia Granoff qui l’expose dans sa nouvelle galerie de Honfleur. Katia Granoff, grande découvreuse de talents (elle exposa et révéla entre autres Marc Chagall et Othon Friesz, et favorisa la redécouverte de la série Les Nymphéas de Claude Monet) fait ainsi découvrir l’École de l’Estuaire de la Seine, dont Fernand Herbo est l’un des représentants.

Fernand Herbo ouvre à Honfleur avec son épouse Micheline en 1952 le Bar des artistes (situé 14 place Berthelot[7], il est devenu aujourd’hui le Bistrot des artistes), dont le plafond est entièrement décoré par Herbo et au-dessus duquel se trouve son atelier. Le Bar des artistes devient alors un lieu de rencontre des peintres de Honfleur[5].

Il est estimé que l'on doit à Fernand Herbo plus de mille œuvres, principalement des peintures à l’huile et des aquarelles[5]. Cadre privilégié de sa peinture, la ville de Honfleur lui a rendu hommage en nommant l’un de ses quais de son nom. Montmartre[8], des sites de Vendée (Saint-Gilles-sur-Vie) et du Lot[9] figurent également parmi ses thèmes.

Au soir de sa vie, avec son épouse Micheline, Fernand Herbo s'installe à Vasouy dans une grange ayant appartenu à Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud et qu'il transforme en demeure[5]. Décédé le [10], Fernand Herbo repose au cimetière de Vasouy, à Honfleur[11].

(liste non exhaustive)

  • S.d. : Inondations à Saint-Pierre-sur-Dives , aquarelle, Sbg, dim. h: 50 cm x l: 65 cm, (vente Joelle Guerpillon-Bergeron, commissaire-priseur à Quimper, , (lot no 118).
  • 1926 : Rue animée, collection particulière.

Expositions

[modifier | modifier le code]

Expositions personnelles

[modifier | modifier le code]

Expositions collectives

[modifier | modifier le code]

Réception critique

[modifier | modifier le code]
  • « Il peint comme peignaient Jongkind, Boudin, Sisley, Monet, Lebourg, tous fils de l'Ouest aux brumes irisées, aux pluies odorantes. Mais, fidèle à la tradition impressionniste, il est personnel... Sans souci des modes fugitives et des snobismes éphémères, il fait ses toiles et ses aquarelles comme un pommier du pays fait ses pommes. L'instinct seul le guide, et aussi la joie, cette joie du créateur qui console de la vie. Fougue et poésie, probité et sincérité, voilà le secret de son talent qui émeut et qui enchante... » - Pierre Varenne[13]
  • « C'est devant la mer que Herbo développe toute sa force pour en exprimer la couleur glauque, le tumulte ou l'harmonie, l'écume ou la paix. Herbo ,'est pas seulement un peintre de marine mais un vrai marin, une sorte de barde qui chante le "geste" de la mer : son mariage avec la terre normande. Dans les toiles de Herbo, le vrai sujet est constitué par brassage des éléments : eau, ciel et nuages, vent, terre, tantôt langoureusement mêlés, tantôt tragiquement dressés les uns contre les autres, en tempête, en gris et en violet, en vert et en jaune. Herbo compose une poésie plastique qui exprime autant la puissance intérieure des choses qui s'affrontent que la surface qu'il immobilise pour le plaisir du regard. » - André Thierry[12]
  • « Depuis plus de soixante ans, Herbo poursuit à sa manière, celle d'un éternel jeune homme enthousiaste et curieux, son tour de France de la peinture. N'hésitant pas à passer d'un sujet grave ou dramatique à une évocation sereine ou enjouée, d'une gamme de coloris sombres à des tons plus vifs, des grands formats aux "tout-petits", de l'eau claire à l'huile grasse, Herbo suit son chemin, ignorant délibérément les modes. Libre également de tout assujettissement à des théories ou à des théoriciens, il ne cherche jamais à être théoricien lui-même. Mais, s'il est vrai qu'il n'a pas l'esprit scolastique, ayant toujours su se démarquer de tous (devanciers et contemporains) pour créer son propre mode d'expression, on se prend à croire, en considérant son œuvre, qu'il a entendu et assimilé les leçons des meilleurs maîtres, leçons reçues intuitivement par ces voies mystérieuses qui relient, hors du temps et de l'espace, les artistes véritables. » - Jean-Louis Vergeade[19]
  • « On connaît mal les œuvres de jeunesse, leur sobriété, leur décision, leur construction bien affirmée : bon nombre des toiles - et surtout des aquarelles - qui passent en vente publique sont celles, très habiles et peut-être trop habiles, de la maturité ; elles sont presque toujours inspirées par Honfleur et la côte d'Opale, parfois par Paris et ses environs. » - Gérald Schurr[8]
  • « Herbo est de ces "petits maîtres du XXe siècle", qui pour avoir pratiqué un art simple, direct et sans prétentions scolastiques, n'en ont pas moins fait preuve de beaucoup de talent et de sincérité. En 1950, au Salon des indépendants, il présentait encore un port qui fut très remarqué et qui rappelait, pour la sincérité de l'impression, le Friesz des paysages de la maturité. » - Dictionnaire Bénézit[9]

Collections publiques

[modifier | modifier le code]

Collections privées

[modifier | modifier le code]
  • Manoir des Impressionnistes, Honfleur[27].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. « Fernand Herbo, historique-marine-france »
  2. « Fernand Herbo, centre Pompidou »
  3. « Fernand Herbo, BNF »
  4. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  5. a b c et d Ouest-France, 29 septembre 2013, « Fernand Herbo peignait ce qui était près de l'eau » (consulté le )
  6. a et b « L'œuvre Le quai de Jemmapes - Centre Pompidou », sur www.centrepompidou.fr (consulté le )
  7. a b et c Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz - Estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
  8. a et b Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996, p. 424.
  9. a b c et d Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.6, pp. 922-923.
  10. Journal Le Pays d'Auge, 19 août 1995, page 2.
  11. Cimetières de France et d'ailleurs, Le cimetière de Vasouy, Honfleur, personnalités y reposant
  12. a et b André Thierry, « Herbo, un œil amoureux », La Galerie des arts, n°91, mai 1970, p. 25.
  13. a et b Pierre Varenne, « Fernand Herbo », Les peintres témoins de leur temps, vol.X, Achille Weber/Hachette, 1961, pp. 158-159.
  14. A.G. et J.M., « Propos de la quinzaine - Le Salon de la Marine », Revue des Deux Mondes, 1er janvier 1962, pp. 149-154.
  15. Musée d'art et d'histoire de Dreux, Expo-Express : la foire de Saint-André, présentation de l'exposition
  16. Musée Charles-Léandre, Peintres de l'estuaire, présentation de l'exposition, 2010
  17. « La galerie Art en Seine présente une belle exposition maritime », Paris-Normandie, 10 novembre 2015
  18. « Le beffroi monte jusqu'à la maison Proximum des Bâtes », L'Écho républicain, 20 àctobre 2016
  19. Jean-Louis Vergeade et Élisabeth Morisseau, Les chroniques peintes de Fernand Herbo, Éditions Morisseau et Journeau, 1987.
  20. Archives départementales du Calvados, Fernand Herbo dans les collections
  21. Musée d'art et d'histoire de Dreux, Fernand Herbo dans les collections
  22. Association des Amis du musée d'Évreux, « Collections XXe siècle du musée d'Évreux », Bulletin 1er trimestre 2011.
  23. Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001, p. 552.
  24. Anne-Marie Bergeret, Catalogue raisonné du musée Eugène-Boudin, Somogy, 1998.
  25. Musée Eugène-Boudin, la salle Jean-Driès
  26. Palais des beaux-arts de Lille, Fernand Herbo dans les collections
  27. Manoir des Impressionnistes, histoire des lieux

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Pierre Varenne (portrait de Fernand Herbo dessiné par André Hambourg), « Fernand Herbo », Les peintres témoins de leur temps, vol.10, Achille Weber/Hachette, 1961.
  • André Thierry, « Herbo, un œil amoureux », La Galerie des arts, n°91, mai 1970.
  • Jean-Louis Vergeade et Elisabeth Morisseau, Les chroniques peintes de Fernand Herbo, Éditions Morisseau et Journeau, 1987.
  • Grégoire Brainin dit Moineau, Poèmes et rêves du ciel et de Normandie, ouvrage illustré de reproductions de tableaux de Fernand Herbo et Charles Pollaci, auto-édition, 1992.
  • Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin Delcroix, De Bonnard à Baselitz - Estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
  • Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
  • Bernard Le Horzin, « Fernand Herbo aux Greniers à sel de Honfleur », Le Pays d'Auge, no 6, .
  • Anne-Marie Bergeret Gourbin, Catalogue raisonné du musée Eugène-Boudin, Somogy, 1998.
  • André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Éditions André Roussard, 1999.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, Gründ, 1999.
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001.
  • Louis Le Roc'h Morgère et Martine Baransky, Artistes contemporains en Basse-Normandie, Direction des Archives du Calvados, 2005.
  • Jocelyn Leclerc, Le Cotentin des peintres, Éditions Isoete, 2015.

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :