David Duke

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David Duke
Illustration.
David Duke en 1978.
Fonctions
Membre de la Chambre des représentants de Louisiane

(2 ans, 10 mois et 26 jours)
Élection 18 février 1989
Circonscription 81e district
Prédécesseur Charles Cusimano
Successeur David Vitter
Biographie
Nom de naissance David Ernest Duke
Date de naissance (73 ans)
Lieu de naissance Tulsa (Oklahoma, États-Unis)
Nationalité Américaine
Parti politique Parti nazi américain (avant 1975) Parti populiste (élections de 1988)
Parti démocrate (avant 1989)[1].
Parti républicain (1989–1999)[2] Parti de la réforme des États-Unis d'Amérique (1999-2001)[3]
Diplômé de Université d'État de Louisiane[4],[5]
Académie interrégionale de gestion personnelle
Religion Protestantisme[6]
Site web http://davidduke.com

David Duke, né le , est un homme politique des États-Unis, promoteur de théories racistes[7],[8],[9], militant de la suprématie blanche[10] et d'un « nationalisme blanc ».

Biographie

Né dans l'Oklahoma, David Duke est le fils de David H. Duke, ingénieur chez Shell, et d'Alice Maxine Crickil. Il vit aux Pays-Bas avant de s'installer en Louisiane.

Appartenance au Ku Klux Klan

Dans les années 1960, il rencontre William Luther Pierce et rejoint le Ku Klux Klan en 1967[11]. Il devient un responsable national du Ku Klux Klan lors de son renouveau dans les années 1970 en fondant les « Knights of the Ku Klux Klan » en 1973. Il milite alors pour rétablir la ségrégation. Il est arrêté en 1976 à cause de ses activités[12].

En 1976, il participe à une rencontre néo-nazie en Belgique[12]. Il participe à la création d'une branche du Ku Klux Klan au Canada en 1978. En 1980, il est arrêté et expulsé par les autorités canadiennes[13]. Il aurait ensuite « abandonné les rituels »[14] du Ku Klux Klan.

Participation aux élections

Il est candidat à l'investiture du Parti démocrate pour l'élection présidentielle américaine de 1988. Non désigné, il se présente sous l'étiquette du Parti populiste et obtient 47 047 voix, soit 0,04 % des votes[15].

Élu à la Chambre des représentants de Louisiane de 1989 à 1992[4], en novembre 1991, il se présente au poste de gouverneur de Louisiane et obtient 680 000 voix sans être élu[16]. En 1992, il se présente aux primaires du Parti républicain et obtient 119 115 voix soit 0,94 % des votes[17].

Depuis les années 2000

En mars 2003, David Duke est condamné à la Nouvelle Orléans à 15 mois de prison et 10 000 $ d'amende pour fraude fiscale et escroquerie après avoir plaidé coupable[18]. Il a effectué sa peine en 2003-2004.

Il obtient un doctorat (Kandidat Nauk) d'histoire en 2005[4] auprès de l'Académie interrégionale de management personnel d'Ukraine, un organisme qualifié d'« institution antisémite » en 2008 par le Département d'État américain[19].

Le 24 novembre 2005, David Duke participe à un événement organisé à Damas par le gouvernement syrien. Il déclare alors que « les États-Unis sont occupés par des juifs qui contrôlent les médias et la banque » au même titre qu'Israël occupe le Golan[20]. Il concluait : « votre combat pour la liberté est le même combat que le nôtre ».

En décembre 2013, David Duke est expulsé d'Italie, la justice considérant que « ses opinions racistes et antisémites représentent un danger pour la société ». Il est accusé de vouloir créer un groupe néo-nazi paneuropéen. Il avait déjà été expulsé de République tchèque pour les mêmes raisons en 2009[21],[22].

Lors de l'élection présidentielle de 2016, il soutient le candidat républicain Donald Trump, chose embarrassante pour ce dernier, son fils Eric réagissant en déclarant que David Duke méritait « qu'on lui tire dessus », ajoutant à propos des membres du mouvement suprémaciste de David Duke : « Ce ne sont pas de bonnes personnes, ce sont même des personnes horribles ». En 1991, Donald Trump déclarait déjà : « Voter pour David Duke, c'est voter pour la haine » et en 2000 : « David Duke est un fanatique, un raciste, un problème ». Or, Trump refuse de désavouer le soutien de David Duke pendant sa campagne présidentielle[23]. Par ailleurs candidat au Sénat de Louisiane, David Duke est battu[24],[25]. En août 2017, il remercie Trump pour son « honnêteté et [son] courage de dire la vérité au sujet de Charlottesville et de condamner les terroristes gauchistes de Black Lives Matter et des Antifa »[26].

Théories racistes

David Duke déclare qu'une lutte raciale est menée contre le peuple français et les peuples européens. Comparant les situations américaines et européennes et les mesures prises dans ces deux pays, il affirme que le gouvernement des Français blancs, en prônant le métissage, entraînerait le génocide ; en conséquence, il demande l'inculpation de Nicolas Sarkozy qui, d'après lui, appelle à la destruction de la race blanche alors que l'ensemble des membres de sa famille ne se marieraient qu'entre eux, qu'il estime de religion juive[27].

En janvier 2007, dans une interview publiée par l'hebdomadaire français d'extrême droite Rivarol, il affirme : « Je crois qu’il existe des différences entre les gens et entre les races », et se déclare proche des « racialistes blancs » et de la branche de la « Nation of Islam » dirigée par Louis Farrakhan[28].

Antisémitisme

Dans son ouvrage de 2003, Jewish Supremacism, David Duke mobilise les Protocoles des Sages de Sion, une falsification antisémite avérée qu'il tient pour un document authentique, pour accuser les Juifs de suprémacisme. Assimilant judaïsme et sionisme, il considère que le « mondialisme sioniste » (Zionist-driven Globalism) est le pire ennemi de l'humanité[4]. En 2006, il a participé à une conférence iranienne rassemblant le gratin mondial du négationnisme durant laquelle il a en particulier déclaré : « L'Holocauste est le levier utilisé par l'impérialisme sioniste, l'agression sioniste, la terreur sioniste et les meurtres sionistes[29]. »

À propos des Noirs

David Duke a écrit ou déclaré :

  • « Un Noir décroche un emploi dans une entreprise qui appartient à des Blancs. Il est le seul Noir de cette entreprise. Il travaille dur, mais il mène un combat perdu d’avance contre ses gènes[30]. »
  • « Nous voulons être laissés seuls. Nous ne voulons pas de Nègres autour. Nous n'avons pas besoin de Nègres autour. Nous n'en voulons pas, nous ne voulons pas les avoir, vous savez, pour notre culture[31]. »

Dans la culture populaire

David Duke est incarné par l'acteur américain Topher Grace dans le film BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan réalisé par Spike Lee, sorti en 2018[32]. Le film s'inspire de l'histoire vraie de Ron Stallworth, un policier noir infiltré dans le Ku Klux Klan à la fin des années 1970, alors que Duke militait au sein de l'organisation.

Publications

  • Africa Atto, 1973 (sous le pseudonyme de Mohammed X), ouvrage qui se présente comme un manifeste révolutionnaire du Black Power[33] ;
  • Finders-Keepers – Finding and Keeping the Man You Want, Arlington Place Books, 1976 (sous le pseudonyme de Dorothy Vanderbilt et James Konrad)[33] ;
  • My Awakening, a Path to Racial Understanding, 1999, 350 p., 736 p., (ISBN 1-892796-00-7) ;
  • Jewish Supremacism: My Awakening on the Jewish Question, 2003, (ISBN 1-892796-05-8) ;
  • The Secret Behind Communism, 2013.

Notes et références

  1. (en) Michael Zatarain, David Duke : evolution of a Klansman, Gretna, Pelican Pub. Co., , 304 p. (ISBN 978-0-88289-817-9).
  2. (en) « Winner in Louisiana Vote Takes On G.O.P. Chairman », sur The New York Times, (consulté le ).
  3. (en) « Donald Trump Condemned Klansman David Duke in 2000, But Now Claims To ‘Know Nothing About’ Him », sur breitbart.com, .
  4. a b c et d Sa biographie sur son site.
  5. (en) « David Duke », sur Southern Poverty Law Center (consulté le ).
  6. (en) « Should Christians Support Israel? », sur DavidDuke.com, (consulté le ).
  7. Voir ce site.
  8. Phyllis B. Gerstenfeld, Diana R. Grant et Chau‐Pu Chiang, H« ate online: A content analysis of extremist Internet sites », Analyses of social issues and public policy 3.1 (2003), p. 29-44.
  9. Jessie Daniels, Cyber racism: white supremacy online and the new attack on civil rights, Rowman & Littlefield, 2009, p. 83. (ISBN 978-0-7425-6158-8).
  10. Carol Miller Swain et Russ Nieli, Contemporary Voices of White Nationalism in America, Cambridge University Press, 2003, p. 153. (ISBN 978-0-521-81673-1).
  11. Issues '92 Profile: David Duke;, The Orange County Register, Santa Ana, Calif.: March 2, 1992. pg. a.04
  12. a et b Bridges 1994, p. 72.
  13. Bridges 1994, p. 73.
  14. ce site.
  15. (en) Résultat des élections présidentielles de 1988
  16. Bridges 1994, p. 2.
  17. (en) Our Campaigns - US President - R Primaries Race - Feb 01, 1992
  18. Un article sur Fox News, 12 mars 2003.
  19. Contemporary Global anti-Semitism: a report provided to the United States Congress, PDF en ligne, p. 32 : «The Interregional Academy of Personnel Management […] is one of the most persistent anti-Semitic institutions in Eastern Europe».
  20. Clip en ligne.
  21. « David Duke - Un ancien chef du Ku Klux Klan chassé d’Italie », sur parismatch.com, (consulté le ).
  22. Site de Paris Match.
  23. (en) « How Donald Trump Risks Trade War, Crosses Lines on Racism, Wreaks Havoc on U.S. Conservatism », Democracy Now!,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. Jade Toussay, « Électeur de Donald Trump, David Duke, l'ex-patron du Ku Klux Klan, est ravi du résultat de l'élection présidentielle », huffingtsonpost.fr, 9 novembre 2016.
  25. Vegas Tenold, « Les âmes noires du Ku Klux Klan », Le Figaro Magazine, semaine du 16 décembre 2016, pages 42-50.
  26. « 10 choses à savoir sur David Duke, ancien chef du KKK qui encense Trump », sur nouvelobs.com, .
  27. (en) sous-titré en français David Duke dénonce le génocide des Français.
  28. Rivarol, no 2795 du 26 janvier 2007, compte-rendu sur un site du Front national de la jeunesse.
  29. (en) « The Holocaust is the device used as the pillar of Zionist imperialism, Zionist aggression, Zionist terror and Zionist murder », « Le dirigeant de l'Iran déclare qu'Israël sera « anéanti » », sur MSNBC, (consulté le ).
  30. (en) « [A] black...gets a job with a white-owned company. He is the only black at the firm. He works hard, but he's fighting a losing battle against his genes. », éditorial de The Black Plague, NAAWP News, no 32, 1985, [lire en ligne].
  31. (en) « What we really want to do is to be left alone. We don't want Negroes around. We don't need Negroes around. We're not asking you know, we don't want to have them, you know, for our culture. », entretien avec Evelyn Rich, mars 1985, [lire en ligne].
  32. (en) Jack Shepherd, « BlacKkKlansman's Topher Grace re-edits entire The Hobbit trilogy into two-hour film to de-stress from playing KKK leader », sur independent.co.uk, (consulté le )
  33. a et b Bridges 1994, p. 76.

Bibliographie

  • (en) Tyler Bridges, The Rise of David Duke, Univ. Press of Mississippi, , 300 p. (ISBN 978-0-87805-684-2, lire en ligne)
  • (en) John C. Kuzenski, Charles S. Bullock, Ronald Keith Gaddie, David Duke and the Politics of Race in the South, Vanderbilt University Press, 1995, 205 p.
  • (en) Michael Zatarain, David Duke : Evolution of a Klansman, Pelican, , 304 p.

Liens externes