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Paris-Saclay

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Campus du plateau de Saclay
Lieu Plateau de Saclay (région Île-de-France)
Pays Drapeau de la France France
Construction À partir des années 50
Coordonnées 48° 42′ 36″ nord, 2° 10′ 09″ est
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
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Paris-Saclay
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Paris-Saclay

Le campus du plateau de Saclay accueille en région parisienne des établissements de recherche et d’enseignement supérieur français, ainsi que des centres de recherche d'entreprises privées. Il concentre près de dix pour cent des financements de la recherche publique française.

Les premières implantations datent des années 1950, et ce site s’est par la suite développé à plusieurs reprises pendant les années 1970 et 2000. Plusieurs projets sont en cours pour continuer le développement du site, notamment avec le déménagement de certains établissements.

Le campus compte six zones d’implantation, réparties sur les communes de Gif-sur-Yvette, Jouy-en-Josas, Palaiseau, Saint-Aubin et Saclay : « Gif », « Jouy », « La Martinière » (Saclay), « Moulon » (Gif-sur-Yvette et Orsay), « Orme » (Saclay et Saint-Aubin) et « Palaiseau ».

Historique

Première implantation d'après-guerre

Plusieurs établissements nationaux français s’installent sur le plateau après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le CNRS est le premier à s’y installer, dirigé par Frédéric Joliot-Curie, qui achète le domaine de Button à Gif-sur-Yvette en 1946[1]. L’année suivante, le CEA nouvellement créé (le haut-commissaire étant également Joliot-Curie) y achète des terrains. La même année, l’ONERA s’y installe aussi sur le plateau, à Palaiseau. Le centre de Saclay est inauguré en 1952[2],[3].

Dans le même temps, des établissements d’enseignement supérieur s’installent non loin. L’université de Paris prend pied aussi dans la région avec l’achat en 1955 de 50 hectares sur les communes d’Orsay et de Bures. Ce campus d'Orsay rassemble des laboratoires de la faculté des sciences de Paris (qui deviendra l’université Paris-Sud 11) et s’installe en 1956[4]. D’autres établissements suivent avec l'installation d'HEC en 1964 avec son déménagement dans la commune de Jouy-en-Josas, puis avec l'arrivée de l’École supérieure d'optique en 1965 sur le campus d'Orsay[5].

Des centres de recherches liés à des entreprises privées s’installent aussi à cette époque, avec en 1968 l’arrivée du Laboratoire Central de Recherche de Thomson-CSF[5].

Deuxième vague d'implantations des années 1970

École polytechnique vue du lac

Dans les années 1970, l’École polytechnique et Supélec s’installent sur le plateau[5], la première en 1976 dans la zone Palaiseau, l’autre en 1975 dans la zone Moulon. Le projet avait un temps prévu l’installation d’autres écoles peu après[6]. La ferme du Moulon qui abrite actuellement la station génétique et d’amélioration des plantes est restaurée en 1978[5].

Les établissements présents sur le plateau à cette époque commencent à se regrouper au sein d’une association d’établissements scientifiques (AES) pour réfléchir aux évolutions futures du site[5].

Troisième vague des années 2000

Au début du XXIe siècle, des centres de recherches d’entreprises privées s’installent sur le campus. En 2000, Danone choisit d’implanter un centre de recherche et développement dans la zone Palaiseau[7], rejoints en 2006 par des laboratoires de Thales[5], et en 2009 par Kraft Foods qui y investit 15 millions d'euros pour installer un de ses centres d’expertise mondiaux[8]. D’autres projets de déménagement ont aussi été étudiés, dont celui d’un centre de recherche d’EDF étudié en 2010[9].

Deux réseaux thématiques de recherche avancée s’implantent aussi sur le site, avec la création de Digiteo et du Triangle de la physique en 2006. Le synchrotron Soleil, dont la création avait été décidée en 2000[10] après trois ans d’opposition de Claude Allègre alors ministre de la recherche[11], est inauguré la même année, construit avec un budget de 313 millions d’euros[12]. Le projet de centre d’imagerie cérébrale NeuroSpin est lancé en 2006 lui aussi sur le plateau[13].

Le premier bâtiment construit spécialement pour le campus est celui du Pôle Commun de Recherche en Informatique, dont l'inauguration a eu lieu en novembre 2011[14].

Projets de développement

Le projet de nouvelles constructions et de rénovation du campus est lancé[Quand ?] par le président de la République Nicolas Sarkozy qui souhaite y créer « une Silicon Valley à la française ». À terme, le projet table sur la présence de 30 000 étudiants et 12 000 chercheurs[15]. L’ensemble du projet représente un financement évalué à trois milliards d’euros[16].

Les différentes étapes visant à mettre en place le campus s’inscrivent dans plusieurs opérations gouvernementales[5] .

  • L’opération d'intérêt national de Massy Palaiseau Saclay Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines est mise en place en 2006. Plus large que le campus, elle prévoit la création d’un cluster scientifique et technologique sur le plateau de Saclay[17]. Elle est confortée par la projet du « grand Paris » qui prévoit également que le campus soit accessible par la prochaine ligne verte du Grand Paris Express.
  • Le plan campus permet l’investissement de 850 millions d’euros[18].
  • Avec le « grand emprunt » un milliard d’euros est investi[19]. Le campus de saclay est de plus un des lauréat des « initiatives d'excellence » et se voit attribuer une autre dotation de 950 millions d’euros[20]. Le 30 octobre 2012, Jean-Marc Ayrault a confirmé pour le fonctionnement du projet de futur campus de Paris-Saclay la dotation d’un milliard d’euros pour les opérations immobilières destinées à rapprocher les établissements, les 850 millions du plan Campus et un milliard d’euros supplémentaire au titre des investissements d’avenir (Idex)[21].

Plusieurs établissements d’enseignement supérieur doivent être déménagés sur le campus, comme l’École normale supérieure de Cachan[22], l'ENSTA ParisTech[23], Agro Paris Tech, l'École centrale Paris, l'ENSAE ParisTech et Télécom ParisTech dont les déménagements sont confirmés en [24], et tout ou partie de l’université Paris-Sud 11[25]. Notamment, AgroParisTech et l'INRA ont pour projet la construction d'un bâtiment commun à Palaiseau. Il regroupera toutes les activités de l'Inra d'Île-de-France non localisées à Jouy-en-Josas ou Versailles[26]. En février 2001, l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines devient membre fondateur de la fondation de coopération scientifique préfigurant le futur campus du plateau de Saclay[27]. En novembre 2011, les Mines ParisTech se sont finalement désistées du projet[28].

Plusieurs structures ont été créées pour ce projet :

Urbanisme

Zones du campus

Saclay en région parisienne
Le synchrotron Soleil le 1er juin 2005.

Le campus se présente actuellement en six zones[33] :

Zone « Gif-sur-Yvette »

Le CNRS est implanté à Gif-sur-Yvette depuis 1946. Le site compte une quinzaine d’unités de recherche et de service, ainsi que 1 500 personnes[34].

Zone « Jouy-en-Josas »

HEC est implantée à Jouy-en-Josas depuis 1964.

L’INRA compte 1400 personnes sur le site, et des structures pour l’expérimentation sur des animaux d’élevage et sur la microbiologie. Une extension de ces activités prévoit l’arrivée de 300 personnes de plus pour 2012, avec la construction d’installations de sécurité biologique P3 pour la virologie sont en cours de construction[35].

Zone « Martinière »

La « zone Martinière » se situe au centre de l’ensemble, entre les zones de Palaiseau et de Moulon. Elle devrait accueillir plusieurs des composantes de l’université Paris-Sud 11 (sciences de la terre, l’économie et la gestion, le droit et le sport) dans le cadre du projet d’aménagement des années 2010, mais aussi plusieurs des installations mutualisées projetées par l’opération campus (centre de séminaire, maison des étudiants et des doctorants internationaux, maison des entreprises, documentation, logistique)[36].

Zone « Moulon »

La zone comporte Supélec et une partie de l’université Paris-Sud 11, qui comptent sur le site 1 160 personnes dont 860 étudiants.

L’École centrale Paris, l’École normale supérieure de Cachan et une partie de l’université Paris-Sud 11 devraient venir s’installer. Les effectifs sur le site devraient alors se situer autour de 8 100 personnes dont 5 000 étudiants pour les écoles, et de 5000 étudiants pour l'université de Paris 11[37][pertinence contestée].

Zone « Orme/Saclay »

Il comprend le centre CEA, le réacteur Orphée et le synchrotron soleil à Saint-Aubin.

Zone « Palaiseau »

La zone comporte l’École polytechnique, l’ENSTA ParisTech, l'Office national d'études et de recherches aérospatiales et l’École supérieure d'optique.

Elle regrouperait des écoles de ParisTech dans le cadre des travaux mis en place au début des années 2000 : Agro ParisTech, l’école nationale de la statistique et de l'administration économique, Télécom ParisTech[38].

Critiques des projets

Les différentes extensions du campus ont été critiquées par des mouvements écologistes au début des années 1990 qui lui reprochent de réduire l’espace des zones agricoles[39],[40]. Ces critiques sont reformulées lors des projets d’extension des années 2000[41]

Certains critiquent également un projet qui favorise trop les Grandes Écoles, notamment en ce qui concerne la gouvernance du Campus[42]. Le Snesup dénonce ainsi « un projet basé sur une vision élitiste de l'enseignement supérieur » ainsi que l'exclusion de nombreux établissements du Conseil d'Administration[43]. La gestion du projet initié par le « plan campus » est aussi critiquée par les élus locaux qui reprochent à l’État de diriger seul, selon eux, le projet[44], ou par d'autres acteurs du projet qui reprochent à l'état d'exercer selon eux un trop grand dirigisme[45].

L’organisation visée sous forme de cluster est aussi critiqué par les acteurs qui doutent de son efficacité[46] ou qui craignent que son développement qui se ferait au détriment d’autres aires géographiques, comme dans le cas de l'université Paris-Sud 11 et de l'École normale supérieure de Cachan qui quittent des villes situées en région parisienne[47], ou dans le cas de grandes écoles qui quittent Paris[48].

Notes et références

  1. « L'histoire du domaine du campus CNRS de Gif-sur-Yvette », sur www.cnrs.fr (consulté le )
  2. « Le centre CEA de Saclay depuis 1952 : les débuts », sur www.cea.fr (consulté le ).
  3. Jean-François Augereau, « Le centre d'études nucléaires de Saclay fête ses cinquante ans », Le Monde, 26 Octobre 2002, consulté sur www.lemonde.fr le 7 juillet 2010
  4. Erreur Lua dans Module:Date à la ligne 387 : attempt to index field '?' (a nil value).
  5. a b c d e f et g « Un peu d’histoire », sur www.campus-paris-saclay.fr (consulté le ).
  6. Lettre du 27 juin 1972 de Michel Debré, ministre d'État chargé de la Défense nationale, à Bertrand Villers, président de l’AX, reproduite par Jean-Pierre Callot et al., dans Histoire de l’École polytechnique, Charles Lavauzelle, 1982 (ISBN 2-7025-0012-9), p. 200, puis Histoire et prospective de l’École polytechnique, 1993 (ISBN 2-7025-0350-0), p. 186 :
    « Le Président de la République [Georges Pompidou] [...] a décidé l’implantation sur le plateau de Palaiseau, à proximité de l’École polytechnique, des deux premières années de l’École nationale des Ponts et Chaussées, des deuxième et troisième années de l’École nationale supérieure des techniques avancées, des deux premières années de l'Institut national agronomique Paris-Grignon »
  7. Anne Rohou, « La recherche de Danone s'installe à Palaiseau », Le Monde, 14 septembre 2000, consulté sur www.lemonde.fr le 7 juillet 2010
  8. Alice Mérieux, « Rien ne peut couper l'appétit de Kraft », Challenges, 21 janvier 2010, consulté sur www.challenges.fr le 8 juillet 2010
  9. Sébastien Morelli, « EDF envisage de déménager sur le campus », Le Parisien, 18 mai 2010, consulté sur www.leparisien.fr le 8 juillet 2010
  10. Anne Rohou, « Le plateau de Saclay sort de sa léthargie », Le Monde, 20 septembre 2000, consulté sur www.lemonde.fr le 7 juillet 2010
  11. Sylvestre Huet, « Soleil a (enfin) rendez-vous avec Chirac », Libération, 19 décembre 2006, consulté sur www.liberation.fr le 8 juillet 2010
  12. Sylvestre Huet, « Soleil va bientôt voir le jour », Libération, 29 juin 2006, consulté sur www.liberation.fr le 8 juillet 2010
  13. « Coup d'envoi vendredi du projet NeuroSpin », Le Nouvel Obs, 24 novembre 2006, consulté sur www.nouvelobs.com le 8 juillet 2010
  14. Le Républicain, Wauquiez : Inauguration du PCRI (9 novembre 2011).
  15. « Saclay invente l'université du XXIe siècle », Le Figaro, 11 juin 2010, consulté sur www.lefigaro.fr le 7 juillet 2010
  16. « Saclay, 22.000 étudiants, 9.500 chercheurs », sur www.latribune.fr,
  17. « Grand Paris : Le projet de cluster scientifique et technologique sur le Plateau de Saclay », sur www.developpement-durable.gouv.fr, .
  18. « État d’avancement de l’Opération campus », sur enseignementsup-recherche.gouv.fr
  19. « Investissement d’avenir : Opération du plateau de Saclay », sur enseignementsup-recherche.gouv.fr.
  20. « Idex : Les dotations des cinq lauréats de la seconde vague », sur educpros.fr,
  21. « Presque 3 milliards pour créer le mega campus Paris-Saclay », sur Le Figaro, (consulté le )
  22. Vincent Vérier (avec D. Co.), « Sarkozy veut délocaliser Normale sup », Le Parisien, 15 décembre 2009, consulté sur www.leparisien.fr le 8 juillet 2010
  23. Catherine Gaudenz, « L'école high tech du ministère de la Défense rejoindra Saclay en 2010 », La Tribune, 19 septembre 2010, consulté sur www.latribune.fr le 25 septembre 2010
  24. « Sarkozy annonce l'arrivée d'écoles de prestige sur le campus Paris-Saclay », Le Parisien, 24 septembre 2010, consulté sur www.leparisien.fr le 25 septembre 2010
  25. Fabienne Guimont, « Saclay : Christian Blanc avance son cluster », www.educpros.fr, consulté le 8 juillet 2010
  26. Campus du plateau de Saclay- Organisation de la recherche
  27. « UVSQ, une université à l'âge de tous les possibles », sur Site Les 20 ans de l'UVSQ, (consulté le )
  28. Les mines de Paris jugent incompatible l’Idex de Saclay avec le projet ParisTech
  29. http://www.media-paris-saclay.fr/
  30. Communiqué de presse - Campus Saclay Nomination Paul Vialle
  31. Démission de Paul Vialle, le président du campus de Saclay, www.educpros.fr, consulté le 9 avril 2011
  32. Dominique Vernay élu Président de la FCS Campus Paris-Saclay
  33. « Les zones et les projets », sur www.campus-paris-saclay.fr (consulté le ).
  34. « Gif-sur-Yvette », sur www.campus-paris-saclay.fr (consulté le ).
  35. « Jouy-en-Josas », sur www.campus-paris-saclay.fr (consulté le ).
  36. « Martinière », sur www.campus-paris-saclay.fr (consulté le ).
  37. « Moulon », sur www.campus-paris-saclay.fr (consulté le ).
  38. « Palaiseau », sur www.campus-paris-saclay.fr (consulté le ).
  39. Patrick Desavie, « Le nouveau schéma directeur de la région Les projets d'aménagement du plateau de Saclay mécontentent les écologistes », Le Monde, 6 Mai 1994, consulté sur www.lemonde.fr le 7 juillet 2010
  40. « Massy-Saclay, le technopôle sud L'un des centres de développement privilégiés de la région joue sur tous les tableaux, fait des jaloux et inquiète les écologistes », Le Monde, 6 juin 1990, consulté sur www.lemonde.fr le 7 juillet 2010
  41. Angela Bolis, « Sur le plateau de Saclay, les derniers paysans de Paris », sur Le Monde.fr,
  42. [1]
  43. Site du Snesup
  44. Sibylle Vincendon, « Saclay : un projet critiqué », Libération, 28 avril 2009, consulté sur www.liberation.fr le 7 juillet 2010
  45. Thomas Lamarche, Olivier Réchauchère, « Plateau de Saclay : un territoire d'exception mérite un projet d'exception, par Thomas Lamarche et Olivier Réchauchère », Le Monde, 12 avril 2010, consulté sur www.lemonde.fr le 7 septembre 2010
  46. Thomas Lamarche, « Une dynamique qui violente tous les acteurs », L'Humanité, 3 Avril 2010, consulté sur humanite.fr le 8 juillet 2010
  47. Flore Mabilleau, « Cécile Duflot se prononce contre la « Silicon Valley » », Le Parisen, 10 février 2010, consulté sur www.leparisien.fr le 8 juillet 2010
  48. Yann Le Guernigou, « Nicolas Sarkozy confirme le transfert de grandes écoles à Saclay », Le Point, 24 septembre 2010, consulté sur www.lepoint.fr le 25 septembre 2010

Voir aussi

Bibliographie

  • Plan Campus du plateau de Saclay, Tome 1, Paris, , 65 p. (lire en ligne)
  • Plan Campus du plateau de Saclay, Tome 2, Paris, , 115 p. (lire en ligne)

Articles connexes