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Aimee Stephens

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Aimee Stephens
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

Aimee Stephens, née le à Fayetteville, en Caroline du Nord, et morte le à Redford Township, dans le Michigan, est une militante américaine des droits des personnes trans.

Biographie

Aimee Stephens naît le à Faytteville, ville de Caroline du Nord, dans le sud des États-Unis[1]. Elle y grandit dans une famille baptiste conservatrice[1],[2].

Assignée garçon à la naissance[3], elle dit s'être sentie différente dès l'âge de 5 ans. Elle se dispute avec son père sur la longueur de ses cheveux[2] et dit s'être davantage intéressée à jouer aux poupées qu'avec les garçons du voisinage[4].

Elle étudie à l'Université Mars Hill (en) en Caroline du Nord, où elle obtient un diplôme en éducation religieuse en 1984, puis au Fayetteville Technical Community College (en), où elle décroche un diplôme en sciences mortuaires en 1988[5].

Elle commence à travailler dans un funérarium, où elle est chargée d'embaumer les corps, à l'âge de 20 ans[6]. Elle se marie à deux reprises et déménage dans l'État de Michigan pour se rapprocher de sa seconde épouse[4],[6].

Souffrant de dépression, Aimee Stephens s'ouvre sur sa dysphorie de genre à son épouse, Donna, puis voit un thérapeute en 2010. Elle vit alors pendant des années une double vie, femme en privé et homme sur son lieu de travail, au point d'avoir des pensées suicidaires[1],[2],[6],[7]. Elle tente d'ailleurs de mettre fin à sa vie en [4].

Aimee Stephens et son épouse Donna ont une fille[1],[5].

Aimee Stephens meurt d'insuffisance rénale, dont elle souffrait depuis 2014[4], le , à l'âge de 59 ans, à Redford Township, banlieue de Détroit, un mois avant que la Cour suprême ne statue sur son affaire[1],[5].

Bataille judiciaire

Le , Aimee Stephens, qui a alors 52 ans, remet une lettre à son employeur, un funérarium familial de Garden City près de Détroit où elle travaillait depuis six ans à la satisfaction générale. Elle y révèle sa transidentité à son patron, un chrétien pratiquant, afin de pouvoir porter un uniforme féminin au travail[1],[2],[6],[7],[8], écrivant qu'elle a l'intention de recourir à une chirurgie de réattribution sexuelle, mais qu'elle entend d'abord vivre une année sur son lieu de travail sous « sa véritable identité[N 1] », Aimee Australia Stephens[3].

Sa demande est refusée et elle est licenciée deux semaines plus tard pour avoir enfreint le code vestimentaire en voulant s'habiller comme une femme, au risque de « perturber » la clientèle[4]. Elle refuse un arrangement pécuniaire pour ne pas porter plainte[1].

Elle se bat alors pendant des années en justice. Parallèlement, elle postule sous sa nouvelle identité, différente de celle qui apparaissait dans ses certificats de travail, dans des dizaines d'autres funérariums de son État et essuie toujours des refus[4].

En , la Cour de district pour le district est du Michigan (première instance) reconnaît la discrimination subie mais rejette sa plainte, estimant que le chapitre VII de la loi de 1964 sur les droits civils ne protégeait pas les personnes trans. En mars 2018, la Cour d'appel des États-Unis pour le sixième circuit renverse ce jugement, que la maison funéraire condamnée porte finalement devant la Cour suprême[6],[9]. Celle-ci se penche conjointement sur son cas, le premier sur le droit des personnes trans[10], et sur deux affaires de discrimination d'hommes gays licenciés après avoir affiché leur homosexualité[7]. Le , elle statue par six voix contre trois que le chapitre VII de la loi de 1964 sur les droits civils, qui s'appliquait jusque-là uniquement aux discriminations au travail entre hommes et femmes, protège également les personnes homosexuelles et les personnes transgenres[11],[12].

En décembre 2020, l'ex-employeur d'Aimee Stephens verse 250 000 dollars à ses héritiers à titre de dommages et intérêts[9].

Notes et références

Notes

  1. as my true self

Références

  1. a b c d e f et g (en) Meagan Flynn, « Aimee Stephens, the center of landmark transgender rights Supreme Court case, dies before the ruling », Washington Post,‎ (lire en ligne)
  2. a b c et d (en) Dominic Rushe, « 'There is no protection': case of trans woman fired after coming out could make history », sur The Guardian, (consulté le )
  3. a et b (en-US) Masha Gessen, « Remembering Aimee Stephens, Who Lost and Found Her Purpose », sur The New Yorker, (consulté le )
  4. a b c d e et f Meagan Flynn, « A transgender woman wrote a letter to her boss. It led to her firing — and a trip to the Supreme Court. », Washington Post,‎ (lire en ligne)
  5. a b et c (en-US) Aimee Ortiz, « Aimee Stephens, Plaintiff in Transgender Case, Dies at 59 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  6. a b c d et e (en) Emanuella Grinberg, « She came out as transgender and got fired. Now her case might become a test for LGBTQ rights at the US Supreme Court. », sur CNN, (consulté le )
  7. a b et c Valérie de Graffenried, « Le combat d’une transgenre devant la Cour suprême américaine », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Guardian staff and agencies, « 'A trailblazer': woman at center of US trans rights case dies aged 59 », sur The Guardian, (consulté le )
  9. a et b (en) Reuters, « Funeral home settles landmark transgender bias case for $250,000 », sur NBC News, (consulté le )
  10. (en) Katelyn Burns, « The Supreme Court is finally taking on trans rights. Here’s the woman who started it all. », sur Vox, (consulté le )
  11. Agence France Presse, « Soutien clair de la Cour suprême aux gays et trans », sur 20 minutes, (consulté le )
  12. (en-GB) « US Supreme Court backs protection for LGBT workers », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes