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Élections législatives de 1958 dans l'Ariège

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Élections législatives de 1958 dans l'Ariège
2 sièges de députés à l'Assemblée nationale
et
Corps électoral et résultats
Inscrits au 1er tour 95 932
Votants au 1er tour 69 377
72,32 % en diminution 4,3
Votes exprimés au 1er tour 67 770
Blancs et nuls au 1er tour 1 607
Inscrits au 2d tour 96 034
Votants au 2d tour 72 663
75,66 %
Votes exprimés au 2d tour 71 577
Blancs et nuls au 2d tour 1 086
Section française de l'Internationale ouvrière
Voix au 1er tour 22 535
33,25 %
en augmentation 3,6
Voix au 2e tour 29 824
41,67 %
Députés élus 2 en stagnation
Parti communiste français
Voix au 1er tour 15 223
22,46 %
en diminution 5
Voix au 2e tour 16 082
22,47 %
Députés élus 0 en stagnation
Droite parlementaire
Voix au 1er tour 9 050
13,35 %
Voix au 2e tour 7 690
10,74 %
Députés élus 0 en stagnation
Parti républicain, radical et radical-socialiste
Voix au 1er tour 6 958
10,27 %
en diminution 17
Voix au 2e tour 5 286
7,39 %
Députés élus 0 en diminution 1
Centre réformateur républicain
Voix au 1er tour 6 037
8,91 %
Voix au 2e tour 12 695
17,74 %
Députés élus 0 en stagnation
Députés élus par circonscription
Carte

Les élections législatives françaises de 1958 se déroulent les et . Dans le département de l'Ariège, deux députés sont à élire.

Députés sortants et élus ( v · d · m )
Circonscription Député élu Parti
1re Jean Durroux SFIO
2e René Dejean SFIO

Système électoral

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Pour la première fois depuis les législatives de 1936, les élections ont lieu non pas à la proportionnelle mais au scrutin uninominal majoritaire à deux tours, dans le cadre de 475 nouvelles circonscriptions créées en Métropole et dans les départements d'outre-mer[1]..

Autre nouveauté, chaque candidat se présente désormais accompagné d'un suppléant, amené à le remplacer dans son mandat de député en cas de décès ou d'entrée au gouvernement.

Est élu à l'issue du scrutin le candidat qui réunit la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de voix au moins égal au quart (25 %) des électeurs inscrits dans la circonscription. Si aucun des candidats ne satisfait ces conditions, un second tour est organisé entre ceux d'entre eux ayant réuni un nombre de voix au moins égal à 5 % des suffrages exprimés. Au second tour, le candidat arrivé en tête est déclaré élu, qu'il réunisse sur son nom la majorité absolue des voix ou simplement une majorité relative.

Le seuil de qualification, basé sur un pourcentage relativement faible des suffrages exprimés, tend à faciliter l'accès au second tour de plus de deux candidats. Les candidats en lice au second tour sont ainsi généralement trois (on parle de « triangulaire »), voire quatre (« quadrangulaire »).

Dans l'Ariège, désormais divisée en deux circonscriptions, les socialistes peuvent aborder le scrutin avec une certaine confiance. Territoire acquis à la gauche depuis plusieurs décennies, le Parti socialiste SFIO y recueille en effet systématiquement près d'un tiers des voix depuis 1945.

Les députés sortants SFIO Jean Durroux et René Dejean – qui soutiennent tous deux le gouvernement du général de Gaulle – sont également confortés par l'ampleur de la victoire du oui au référendum constitutionnel de septembre (70,91 % des suffrages exprimés) dans l'Ariège, signe du ralliement de la vaste majorité des électeurs du département à la Ve République en dépit des consignes du Parti communiste français et des recommandations du député sortant Georges Galy-Gasparrou.

Ce dernier, secrétaire-général du Parti radical, voit sa position singulièrement affaiblie par l'échec sévère du camp du non. Candidat à sa réélection dans la deuxième circonscription, il ne peut toutefois empêcher la candidature dissidente de Constant Joulé dans la première circonscription, celui-ci se présentant sans l'investiture de la fédération locale du parti[2].

Les communistes, menés par l'ancien député Pierre Poumadère, alignent un candidat dans chaque circonscription sans grand espoir de surmonter l'impasse que constitue pour eux le scrutin majoritaire à deux tours.

La toute jeune Union pour la nouvelle République accorde son investiture à deux candidats dans l'Ariège, département où les gaullistes n'ont cependant jamais rencontré beaucoup de succès durant la IVe République, tandis que dans la première circonscription le Mouvement républicain populaire investit Maurice Byé, déjà quatre fois candidat à la députation entre 1945 et 1951.

Les poujadistes de l'Union de défense des commerçants et artisans, en perte de vitesse depuis leur percée électorale de 1956, présentent néanmoins deux candidats sous l'étiquette « Défense des libertés ».

Dans la première circonscription, Jean Durroux, bien que favori, doit cependant compter avec la candidature du maire de Lavelanet Fernand Delmas. Ancien responsable de la fédération ariègeoise de la SFIO, celui-ci a rompu avec le parti en 1955[3] et se présente contre Durroux comme candidat d'« Union Socialiste et Républicaine ».

Candidats et suppléants

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Résultats à l'échelle du département

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Résultats départementaux des élections législatives de 1958 dans l'Ariège[4]
Parti Premier tour Second tour Sièges
Voix % Voix %
Union pour la nouvelle République 9 050 13,35 7 690 10,74 0
Droite parlementaire 9 050 13,35 7 690 10,74 0
Section française de l'internationale ouvrière 22 535 33,25 29 824 41,67 2
Parti communiste français 15 223 22,46 16 082 22,47 0
Parti républicain, radical et radical-socialiste 8 486 12,52 5 286 7,39 0
Centre réformateur républicain 6 037 8,91 12 695 17,74 0
Divers 4 319 6,37 0
Union et fraternité française 2 120 3,13 0
Inscrits 95 932 100,00 96 034 100,00 2
Abstentions 26 555 27,68 23 371 24,34
Votants 69 377 72,32 72 663 75,66
Blancs et nuls 1 607 2,32 1 086 1,49
Exprimés 67 770 97,68 71 577 98,51

Résultats par circonscription

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Première circonscription (Foix)

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Résultats des élections législatives des et de la 1re circonscription de l'Ariège v · d · m )
Candidat Parti Premier tour Second tour
Voix % Voix %
Jean Durroux  élu  SFIO 9 644 30,41 13 216 39,26
Pierre Poumadère  PCF 7 028 22,16 7 680 22,81
Maurice Byé  CRR 6 037 19,04 12 695 37,71
Fernand Delmas  Radsoc 4 319 13,62 Retrait
Jean Ponsolle  UNR 2 420 7,63 76 0,23
Constant Joule  diss. RRRS 1 528 4,82
Robert Cheri  UFF 735 2,32
Inscrits 44 885 100,00 45 231 100,00
Abstentions 12 470 27,78 11 031 24,39
Votants 32 415 72,22 34 200 75,61
Blancs et nuls 704 2,17 533 1,56
Exprimés 31 711 97,83 33 667 98,44

Deuxième circonscription (Pamiers - Saint-Girons)

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Résultats des élections législatives des et de la 2e circonscription de l'Ariège v · d · m )
Candidat Parti Premier tour Second tour
Voix % Voix %
René Dejean  élu  SFIO 12 891 35,75 16 608 43,81
Émile Daraud  PCF 8 195 22,73 8 402 22,16
Georges Galy-Gasparrou  Radsoc 6 958 19,3 5 286 13,94
André de Verbizier  UNR 6 630 18,39 7 614 20,08
René Arasse  UFF 1 385 3,84
Inscrits 51 047 100,00 50 803 100,00
Abstentions 14 085 27,59 12 340 24,29
Votants 36 962 72,41 38 463 75,71
Blancs et nuls 903 2,44 553 1,44
Exprimés 36 059 97,56 37 910 98,56

La gauche, dans son acceptation la plus large, confirme au premier tour son hégémonie dans l'Ariège en rassemblant près de 75 % des suffrages exprimés. Cette proportion est néanmoins en forte baisse par rapport à 1956, où 90 % des électeurs s'étaient portés sur les listes de gauche. Les radicaux sont particulièrement touchés par cette diminution, Georges Galy-Gasparrou accusant la perte de 5 000 voix dans la deuxième circonscription au premier tour, avant d'être sévèrement battu au second.

L'Union pour la nouvelle République, malgré sa faible implantation dans le département, se distingue particulièrement dans la deuxième circonscription, parvenant à attirer des électeurs de droite et nombre de sympathisants radicaux.

Dans la première circonscription le MRP Maurice Byé – après un score honorable de 19,04 % au premier tour – parvient au second tour à rassembler l'essentiel des voix du centre et de la droite, et manque de justesse de ravir le siège de Jean Durroux, ce dernier n'étant réélu qu'avec 521 voix d'avance.

Le Parti socialiste SFIO, favori du scrutin dans le département, renforce ses positions électorales au premier tour mais, comme partout ailleurs, est handicapé au second tour par un mauvais report des voix de gauche du fait du maintien des candidats communistes. Ainsi, même dans un territoire aussi favorable aux socialistes que l'Ariège, la SFIO n'obtient les deux sièges à pourvoir que d'extrême justesse.

Bibliographie

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  • Ministère de l'Intérieur, Les élections législatives, La Documentation française, 1960, p. 160-163.
  • Louis Claeys, Deux siècles de vie politique dans le département de l'Ariège 1789-1989, Pamiers 1994.
  • Bruno Labrousse, illustré par Denis Martinez, Les politiques ariégeois, 1789-2003, 346 p, Toulouse - Imp. Chauvin, 2004 (ISBN 978-2-9521573-0-8).

Sitographie

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Articles connexes

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Notes et références

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  1. Ministère de l'Intérieur, Les élections législatives : métropole - Départements d'outre-mer : 23 et 30 novembre 1958, Algérie : 30 novembre 1958, départements des Oasis de la Saoura : 30 novembre 1958, territoires d'outre-mer : 19 avril-10, 24 et 31 mai 1959, Documentation française, , p. 18.
  2. « Ariège : les socialistes semblent bien placés », Sud-Ouest,‎ (lire en ligne).
  3. « Histoire locale. Le paradoxe Delmas », La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne).
  4. « Élections législatives 1958-2012 - data.gouv.fr », sur www.data.gouv.fr (consulté le )