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Église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux

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Église
Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux
L’église vue du square Charles-Victor-Langlois.
L’église vue du square Charles-Victor-Langlois.
Présentation
Culte Catholique
Type Église
Rattachement Diocèse de Paris
Début de la construction 1685
Fin des travaux 1690
Protection Logo monument historique Classé MH (1983)[1]
Site web www.ndbm.frVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Ville Paris
Coordonnées 48° 51′ 32″ nord, 2° 21′ 27″ est
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux
Géolocalisation sur la carte : 4e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 4e arrondissement de Paris)
Église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux

L'église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux est une église catholique parisienne, située 12 rue des Blancs-Manteaux (IVe arrondissement de Paris), dans le quartier du Marais. L'église actuelle date de la fin du XVIIe siècle et a remplacé une église plus ancienne, l'église du monastère des Blancs-Manteaux, érigée au XIIIe siècle par les Servites de Marie à la demande du chevalier Pierre Luillier et son épouse Mahaut Boucher d'Orsay. Elle est aujourd'hui desservie par des prêtres de la Communauté Saint-Martin.

Historique

Les premiers bâtiments

Les Blancs-Manteaux qui l'ont fondée en 1258 étaient les Servites de Marie, ordre mendiant fondé en 1233, dont les membres ont comme but d'honorer le mystère de l'Annonciation et suivent toujours aujourd'hui la règle de saint Augustin. Ceux-ci portaient sur leur habit un « manteau blanc » (c'est pourquoi le surnom resta). Suspendus en 1274 (mais rétablis trois ans plus tard), les Servites de Marie furent remplacés dans ces lieux par un autre ordre mendiant, les Ermites de l’ordre de Saint-Guillaume qui étaient vêtus de manteaux noirs, et que l'on appelait communément les « Guillemites ». Une rue des Guillemites des environs porte ce nom[2].

Le monastère des Blancs-Manteaux comportait d'importants bâtiments, une chapelle et des jardins. Au XVIIe siècle, il abrita des Bénédictins. La chapelle orientée alors dans le sens normal (Est-Ouest), longeait la rue des Blancs-Manteaux.

C'est dans cette église que fut déposé en 1407 le corps du duc Louis Ier d'Orléans (frère de Charles VI) assassiné à l'angle de la rue Vieille-du-Temple par les hommes de Jean sans Peur[3].

La seconde église

L'église elle-même, désormais orientée Nord-Sud, est reconstruite de 1685 à 1690 perpendiculairement à la rue des Blancs-Manteaux, sous le priorat d'Antoine de Machy, selon les plans de Charles Duval, avec un nouveau couvent.

Les religieux furent chassés sous la Révolution et les bâtiments vendus comme bien national. Le mont-de-piété annexa une partie des anciens bâtiments conventuels.

L'église est rendue au culte par le concordat de 1801. Elle devient église paroissiale en 1807.

La façade Sud, ajoutée par Victor Baltard en 1863, provient de l'église Saint-Éloi-des-Barnabites, démolie par le percement du boulevard du Palais sur l'île de la Cité, lors des travaux d'Haussmann. Cette façade avait été construite en 1705 par Cartaud.

L'ancienne fontaine du monastère (1719) fut remontée en 1929 contre le mur est de l'église[4].

L'église actuelle est tout ce qu'il reste de l'ancien couvent. L'église et sa crypte, ainsi que les vestiges du monastère, font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le [1].

Description

Plan

Plan de l'église (le Nord est en haut).

L'église orientée nord-sud (chevet au nord) est de plan basilical sans transepts.

Extérieur

L'église, orientée sud-nord, longe sur son côté oriental le square Charles-Victor-Langlois. L'entrée principale se situe, au sud, rue des Blancs-Manteaux mais il existe également une entrée secondaire, au nord, 53, rue des Francs-Bourgeois.

Intérieur


Les vitraux au-dessus du bas-côté Est sont de Raphaël Lardeur et représentent l'histoire du couvent et des deux églises successives. Ils datent de 1946. On remarque ceux illustrant la fondation du couvent par Saint Louis, la reprise du couvent par les Guillemites, le chancelier Le Tellier posant la première pierre de la seconde église en 1685, la fondation du couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques à Paris par le cardinal de Bérulle et barbe Acarie.

Mobilier

Dans l'église se trouve une magnifique chaire classée au patrimoine national[5]. D'origine flamande, elle est datée de 1749. Autrefois attribuée à l'école hollandaise, cette chaire qui fut acquise en 1864 puis restaurée aux dépens de la Fabrique, provient en fait d'une église située en Belgique. Son abat-voix est surmonté d'une statue de saint Michel terrassant Lucifer (Quis ut Deus) et de celles des quatre évangélistes[6]. La cuve et l'escalier sont ornés de panneaux de marqueterie (bois, étain, ivoire) et d'incrustations de nacre, représentant divers sujets bibliques avec inscriptions ; les bordures de ces panneaux sont en bois sculpté et doré.

On peut également admirer un tableau du peintre allemand Joachim von Sandrart représentant La Mort de sainte Anne (1640). En 1873, la ville de Paris a fait l'acquisition, pour l'église, d'une toile du peintre Charles-Henri Michel, Laissez venir à moi les petits enfants. Une Multiplication des pains de Claude Audran II (1683), commandée à l'origine par les Chartreux de Paris, se trouve dans la chapelle Sainte-Anne.

La chapelle de la Vierge à droite en entrant abrite plusieurs grands tableaux de l'École française du XVIIe siècle de Ferdinand Elle représentant des scènes de l'Ancien Testament, dont L'Ange apparaissant au prophète Élie, ou Samson mangeant un rayon de miel.

Parmi les autres objets remarquables, on peut noter deux bénitiers en marbre du XVIIe siècle composés d'une coquille à godrons et supportés par un piédouche[7] ainsi qu'un groupe en plâtre, La Vierge surmontant le globe du Monde, en arrière de l'autel[8].

Les orgues

On y peut entendre un orgue d'esthétique allemande nordique de 3 claviers et 42 jeux construit par le facteur Kern. Cet instrument, inauguré officiellement par Xavier Darasse, le 25 juin 1968, a fait l'objet d'un premier enregistrement en 1972 par l'organiste Louis Thiry qui y a interprété des fantaisies et variations de Jan Pieterszoon Sweelinck.

Pour information :

L'organiste Louis Thiry, n'a jamais été aveugle ; il ne faut pas confondre avec le regretté André Marschall, qui fût organiste titulaire, à l'église Saint Eustache.

L'église possède également un orgue plus petit situé dans la partie gauche du chœur.

Personnes inhumées dans le couvent

Marguerite Bourdin épouse Gaillard puis Picot, relevé de Gaignières.

Liste non exhaustive[9] :

  • Christophe de Marle, son épitaphe se trouvait fixée à la muraille du chœur, du côté de l'Évangile, au-dessus de la porte de la sacristie.
  • Denis de Soulfour, inscription appliquée à la muraille, du même côté, près de la porte de la sacristie.
  • Catherine de Bourbon († mercredi 27 avril 1594).
  • Charlotte de Bourbon († 14 novembre 1520).
  • Morelet du Museau († 1514).
  • Jean Hurault († 1541) (époux de Jeanne Poncher, fille de Louis).
  • Jeanne Briçonnet († 1548) (épouse de Robert Piédefer).
  • François d'O († 1594).
  • Guillaume de Longuejoue († 1503) et Madeleine de Chambellan († 1516) (frère et femme de Mathieu de Longuejoue).
  • Jean Le Picart († 11 juillet 1549) et Jacquette de Champagne († 19 septembre 1522).

Au milieu de la nef : Françoise de Selve († 4 avril 1578).

Notes et références

  1. a et b « Monastère des Blancs-Manteaux », notice no PA00086472, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Cf. Jacques Hillairet, Connaissance du Vieux Paris, Payot/Rivages, 1993.
  3. Pierre Kjellberg, Le Nouveau Guide du Marais, La Bibliothèque des Arts, 1986, p. 49.
  4. Pierre Kjellberg, Le Guide du Marais, La Bibliothèque des Arts, Paris, 1967.
  5. Base Palissy, ref. PM75000892
  6. Pierre Kjellberg, Le Nouveau Guide du Marais, La Bibliothèque des Arts, 1986, p. 46
  7. Base Palissy, ref. PM75000895
  8. Base Palissy, ref. PM75000896
  9. Épitaphier du vieux Paris, recueil général des inscriptions funéraires des églises, couvents, collèges, hospices, cimetières et charniers, depuis le Moyen Âge jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Tome I-III. Auteur : Raunié, Émile (1854-1911). Éditeur : Impr. nationale (Paris). Date d'édition : 1890-1901. Sur le site de la BNF

Voir aussi

Articles connexes

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Lien externe