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Élections fédérales canadiennes de 2008

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Modèle:Infobox Élection générale L’élection fédérale canadienne de 2008 a eu lieu le . Il s’agissait de la 40e élection fédérale canadienne. Le Parlement précédent a été dissous par proclamation de la gouverneure générale Michaëlle Jean le sur l’avis du premier ministre Stephen Harper.

Sauf en cas de guerre ou d’insurrection, l’élection générale devait être déclenchée au plus tard le , cinq ans après le retour des brefs de la 39e élection générale tenue le . Traditionnellement au Canada, le premier ministre peut choisir une date de scrutin selon son bon vouloir, habituellement après environ quatre ans ou lorsqu’il ou elle croit avoir les meilleurs chances pour remporter l’élection. Toutefois, comme la législature actuelle est dirigée par un gouvernement minoritaire, il est possible qu’une élection soit déclenchée beaucoup plus tôt étant donné que les partis d’opposition peuvent faire tomber le gouvernement sur un vote de confiance, et que le premier ministre peut demander à la Gouverneure générale de dissoudre la législature pour provoquer une élection anticipée dans l’espoir de former un gouvernement majoritaire.

La législature précédant cette élection est dirigée par le plus petit gouvernement minoritaire dans l’histoire du Canada — un gouvernement avec seulement 40,6 % des sièges à la Chambre des communes — formé par le Parti conservateur du Canada. Bien que la durée moyenne d’une législature minoritaire au Canada est de un an et demi, les gouvernements minoritaires conservateurs ont tendance à être beaucoup plus éphémères : la minorité conservatrice ayant duré le plus longtemps a été de 6 mois et 19 jours[1]. Le , la 39e législature est devenue le gouvernement minoritaire conservateur ayant duré le plus longtemps dans l’histoire du Canada.

Le , le gouvernement conservateur a déposé le projet de loi C-16, qui vise à modifier la Loi électorale du Canada pour instaurer des dates fixes pour les élections. Le projet de loi prévoit qu’il devait y avoir une élection en 2009, le troisième lundi en octobre () — ce serait la première élection à date fixe au Canada. Le gouvernement peut tout de même être défait aux communes avant cette date, ce qui déclencherait automatiquement une élection.

Chronologie

  • 7 septembre : annonce de la dissolution de la Chambre des Communes et émission du bref d’élection ;
  • 10 septembre : ouverture des bureaux d’Élections Canada dans chacune des 308 circonscriptions ;
  • 22 septembre : dernier jour pour les mises en candidature ;
  • 24 septembre : publication de la liste des candidatures confirmées ;
  • 1er octobre : débat des chefs (en français) ;
  • 2 octobre : débat des chefs (en anglais) ;
  • 3, 4 et 6 octobre : jours de vote par anticipation ;
  • 14 octobre : jour du scrutin ;
  • 21 octobre : dernier jour pour valider les résultats.

Députés ne se présentant pas à la réélection

Conservateurs

Libéraux

Bloquistes

Enjeux

Comme dans toute campagne électorale, plusieurs enjeux sont soulevés par les différents partis politiques. Les enjeux peuvent différer d'une province à l'autre selon la couverture qu'en font les médias provinciaux. Il est à noter que la campagne de 2008 marque la première participation du Parti vert du Canada aux débats des chefs, avec la chef du parti Elizabeth May.

Alberta

Environnement

L'imposition d'une taxe sur le carbone proposée par le Parti libéral est un enjeu important en Alberta[10]. En effet, l'extraction des sables bitumineux de cette province est une source d'émission de gaz à effet de serre importante.

Le Parti conservateur ainsi que le NPD ont promis de ne pas imposer de taxe sur le carbone[11].

Québec

Légitimité du Bloc québécois

D'anciens membres et députés bloquistes ainsi que le parti conservateur ont remis en cause à plusieurs reprises la légitimité du Bloc québécois à Ottawa[12]. Le , le sénateur conservateur Michael Fortier s'est installé devant le siège social du Bloc québécois, à Montréal, avec une pancarte où l'on pouvait lire, entre autres, que le Bloc québécois a coûté 350 millions de dollars aux contribuables depuis sa formation, sans aucun bénéfice en retour[13].

En réponse à ces allégations, le chef bloquiste Gilles Duceppe a répondu : « Un député, quelle que soit sa couleur, ça coûte le même prix. Alors, tant qu’à payer, aussi bien choisir quelqu’un qui nous représente véritablement ; avoir un député du Bloc qui se tient debout, plutôt que de payer quelqu’un qui va se mettre à genoux au pouvoir. »[14].

Sorties des artistes

Depuis le printemps 2008, une dizaine de programmes de subventions aux artistes canadiens ont été coupés. Face aux différentes critiques, la ministre du patrimoine Josée Verner a indiqué, en août 2008, que le « gouvernement veut mettre en place un outil plus efficace pour promouvoir les artistes canadiens à l'étranger. »[15].

Malgré cette sortie, plusieurs artistes québécois ont critiqué le gouvernement conservateur lors du gala des prix Gémeaux le . Le gala fut suivi par environ 1,4 million de téléspectateurs[16].

Quelques jours plus tard, une vidéo humoristique[17], mise en ligne sur YouTube et mettant en scène les acteurs Stéphane Rousseau et Benoît Brière ainsi que le l'auteur-compositeur-interprète Michel Rivard, critiquait, entre autres, une récente mesure gouvernementale visant à ne pas subventionner des œuvres artistiques jugées dommageables pour l'image du Canada. Sa forte visibilité médiatique et diffusion informatique (40 000 visionnements en 24 heures, environ un demi-million en une semaine) ont confirmé que les subventions aux artistes seraient un enjeu électoral important lors de cette élection fédérale[18].

Le , une lettre ouverte de Normand Latourelle, directeur artistique de Cavalia, est publiée. Celui-ci dénonce le tollé des artistes et affirme que le gouvernement fédéral a bien fait de couper des programmes en culture désuets et difficiles d'accès[19].

Résultats

À 22 h 46 HAE, CBC/Radio-Canada annonçait l'élection d'un gouvernement conservateur minoritaire.

Les conservateurs de Stephen Harper font élire 143 députés, contre 77 pour les libéraux. Le Bloc québécois obtient 49 sièges et le NPD remporte 37 sièges, le deuxième meilleur score de son histoire (après les 43 sièges remportés à l'élection de 1988). Un indépendant est élu au Québec et un autre en Nouvelle-Écosse.

Les conservateurs sont entièrement absents de la grande région de Montréal pour un deuxième mandat consécutif. Michael Fortier, sénateur et ministre des Travaux publics à la dissolution de la chambre, est défait dans la circonscription de Vaudreuil-Soulanges. Cette élection marque également le début de la carrière politique de Justin Trudeau, fils de l'ancien premier ministre Pierre Elliott Trudeau, qui fait son entrée aux Communes en défaisant la députée bloquiste Vivian Barbot. Thomas Mulcair est élu dans la circonscription d'Outremont, qu'il détient depuis l'élection partielle de septembre 2007. Il est le premier député néo-démocrate élu au Québec lors d'une élection générale. Le député vert Blair Wilson (transfuge libéral devenu député vert une semaine avant le déclenchement des élections, le 30 août 2008) est défait dans sa circonscription britanno-colombienne de West Vancouver-Sunshine Coast-Sea to Sky Country.

58 % des électeurs se sont prévalus de leur droit de vote, le plus haut taux d'absentéisme électoral dans l'histoire récente du Canada.

Tableau des résultats

Distribution initiale des sièges à la Chambre des communes après l'élection de 2008.
  • Conservateurs (143)
  • Libéraux (77)
  • Bloquistes (49)
  • Néo-démocrates (37)
  • Indépendant (2)
  • Parti Chef Nombre de
    candidats
    Sièges Voix
    2006 Dissolution 2008 Diff. Nombre absolu % Diff.
         Parti conservateur Stephen Harper 307 124 127 143 +19 5 209 069 37,6 % +1,4
         Parti libéral Stéphane Dion 307 103 95 77 -26 3 633 185 26,3 % - 3,9
         Bloc québécois Gilles Duceppe 75 51 48 49 -2 1 379 991 10,0 % - 0,5
         Nouveau Parti démocratique Jack Layton 308 29 30 37 +8 2 515 288 18,2 % +0,7
         Indépendant/Aucune appartenance 71 1 3 2 +1 94 844 0,7 % +0,1
         Parti vert Elizabeth May 303 - 1 0 0 937 613 6,8 % +2,3
         Parti de l'héritage chrétien Ron Gray 59 - - 0 26 475 0,2 % +/-0
         Parti marxiste-léniniste Anna Di Carlo 59 - - 0 8 565 0,1 % +/-0
         Parti libertarien Dennis Young 26 - - 0 7 300 0,1 % +/-0
         Parti progressiste canadien Sinclair Stevens 10 - - 0 5 860 0 % +/-0
         Parti communiste Miguel Figueroa 24 - - 0 3 572 0 % +/-0
         Action canadienne Connie Fogal 20 - - 0 3 455 0 % +/-0
         Parti marijuana Blair Longley 8 - - 0 2 298 0 % +/-0
         neorhino.ca François Yo Gourd 7 - - 0 2 122 0 % +/-0
         Newfoundland et Labrador d'abord Thomas V. Hickey 3 - - 0 1 713 0 % +/-0
         First Peoples Barbara Wardlaw 6 - - 0 1 611 0 % +/-0
         Alliance animaux environnement Liz White 4 - - 0 527 0 % +/-0
         Travailler moins Conrad Schmidt 1 - - 0 425 0 % +/-0
         Parti du bloc de l'ouest Doug Christie 1 - - 0 195 0 % +/-0
         Pouvoir politique du peuple Roger Poisson 2 - - 0 186 0 % +/-0
    Vacant 4
    Total 1 601 308 308 13 834 294
    Source : Élections Canada & Position des Partis

    Par province

    Parti C-B AB SK MB ON QC N-B N-É ÎPE TNL NU TNO YT Total
         Conservateur Sièges : 22 27 13 9 51 10 6 3 1 - 1 - - 143
         Voix : 44,4 64,6 53,7 48,8 39,2 21,7 39,4 26,1 36,2 16,5 34,8 37,6 32,8 37,6
         Libéral Sièges : 5 - 1 1 38 14 3 5 3 6 - - 1 77
         Voix : 19,3 11,4 14,9 19,1 33,8 23,7 32,4 29,8 47,7 46,6 29,2 13,6 45,3 26,2
         Bloc québécois Sièges 49 49
         Voix : 38,1 10,0
         NPD Sièges : 9 1 - 4 17 1 1 2 - 1 - 1 - 37
         Voix : 26,1 12,7 25,6 24,0 18,2 12,2 21,9 28,9 9,8 33,9 27,6 41,5 9,0 18,2
         Indépendant/Aucune affiliation Sièges : 1 1 2
         Voix 0,9 6,6 0,7
    Total sièges : 36 28 14 14 106 75 10 11 4 7 1 1 1 308

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    1. Bibliothèque du Parlement, « Durée des gouvernements minoritaires. 1867 à aujourd’hui. », sur www.parl.gc.ca, Parlement du Canada, (consulté le )
    2. (en) Ben Gelinas, « Thirteen years long enough for MP Ken Epp », Edmonton Journal,‎ (lire en ligne)
    3. (en) « Edmonton-St. Albert MP won't run again », sur www.cbc.ca, SRC, (consulté le )
    4. (en) « MP for 13 years, Ray Bonin retires from politics; Will serve rest of term, but won't seek re-election », The Sudbury Star,‎
    5. (en) « Bye-bye Brenda Chamberlain Calls It Career After 21 Years », Guelph Tribune,‎
    6. a et b (en) « MP Lapierre won't run again », The Gazette,‎
    7. Alexander Panetta et Joan Bryden (La Presse canadienne), « Bill Graham s'apprête à laisser son siège », La Presse,‎
    8. « Yvan Loubier quitte la vie politique », sur www.radio-canada.ca, SRC, (consulté le )
    9. Raymond Gravel quitte la politique
    10. Bill Graveland, « Stéphane Dion en Alberta pour vendre son tournant vert », sur www.info690.com, Corus Entertainment, (consulté le )
    11. (en) « Dion's carbon tax plan attacked by Layton, Harper », Réseau CTV, (consulté le )
    12. « Famille souverainiste : Jacques Brassard secoue le Bloc », sur www.radio-canada.ca, SRC, (consulté le )
    13. Kathleen Lévesque, « Le PC mène une campagne «négative, à l'américaine», déplore Duceppe », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
    14. « Les conservateurs s’attaquent à l’intelligence des Québécois », sur www.presentpourlequebec.org, Bloc québécois, (consulté le )
    15. Karine Chateauneuf, « Josée Verner nie abandonner les artistes », sur matin.branchez-vous.com, Matin.qc.ca, (consulté le )
    16. « En bref - Cotes d'écoute en rafale », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
    17. Cultureenperil, « Culture en péril », sur www.youtube.com, (consulté le )
    18. « Compressions en culture : Une riposte qui a du succès », sur www.radio-canada.ca, SRC, (consulté le )
    19. Normand Latourelle, « Créer plutôt que chialer ! », Le Soleil,‎ (lire en ligne)