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https://ru.wikipedia.org/wiki/Николай_Мирликийский_избавляет_от_смерти_трёх_невинно_осуждённых

Saint Nicolas arrêtant le bourreau
Artiste
Date
Technique
Dimensions (H × L)
215 × 196 cm
Localisation

Saint Nicolas arrêtant le bourreau (en russe : «Николай Мирликийский избавляет от смерти трёх невинно осуждённых» , traduction littérale Nicolas de Myre sauve de la mort trois condamnés innocents) est un tableau peint par Ilia Répine en 1888.

Le tableau a pour sujet un des épisodes de la vie du saint Nicolas de Myre, qui par un geste courageux et fondateur sauve de la peine capitale trois condamnés innocents. À l'époque de création de cette œuvre, ce sujet lié à une campagne morale de Léon Tolstoï et à la question de l'abolition de la peine de mort, avait une actualité particulière[1].

La toile est terminée par Répine en 1888, et elle est exposée en 1889 à la 17e exposition de la confrérie des Ambulants. Elle est acquise par l'empereur Alexandre III et sera ensuite conservée dans les collections du musée Russe à Saint-Pétersbourg.

Création et histoire du tableau[modifier | modifier le code]

En 1884 Répine reçoit d'un couvent la commande d'une représentation du saint Nicolas de Myre[2],[3]. L'écrivain et historien Dmitri Iarovnitski (ru) rapporte que dans une conversation avec le peintre, celui-ci lui avait indiqué que cette commande avait été faite par l'higoumène du couvent de Streletchia (ru), situé aux environs de Kharkiv, et consacré à Nicolas. Il y allait pour rendre visite à sa cousine, qui était nonne dans ce couvent[4]. Selon certaines sources, il s'agirait d'une cousine germaine, par son père, et son nom de famille était Borissova[5].

Il commence par faire une esquisse au crayon dans le style d'une icône, mais il se prend progressivement d'intérêt pour ce sujet qui, comme la toile Ivan le Terrible tue son fils, est lié à la question de l'abolition de la peine de mort[2],[6]. Pour rassembler des matériaux préparatoires, il s'adresse au critique Vladimir Stassov, et écrit dans une lettre datée du 10 septembre 1886 : « n'oubliez-pas, s'il vous plaît, si vous tombez sur quelque chose sur Nicolas de Myre, mettez le de coté pour moi. J'ai promis d'en peindre une image pour l'église, pour un couvent de femme de ma région natale »[5],[7]. Répine peindra finalement une grande toile, et en fera une réplique, avec quelques modifications, pour ce couvent[4].

Le tableau Saint Nicolas arrêtant le bourreau au Musée russe.

La toile est achevée en 1888. Son titre russe est Nicolas de Myre sauve de la mort trois condamnés innocentsНиколай Мирликийский избавляет от смерти трёх невинно осуждённых»). Elle est exposée en 1889 à la 17e exposition des Ambulants à Saint-Pétersbourg, en même temps que trois autres tableaux de Répine : les portraits de l'acteur Mikhaïl Chepkine (ru) et des compositeurs Alexandre Glazounov et Alexandre Borodine[8].

Le tableau est acquis par l'empereur Alexandre III. Une « légende » souvent reprise dans les ouvrages consacrés à l'histoire du Musée russe fait un lien entre cet achat et la décision définitive de l'empereur Alexandre III de créer ce musée[9],[10].

En 1897, la toile est transférée du Palais d'hiver au Musée russe de l'empereur Alexandre III (Aujourd'hui, le Musée d'État russe, ou le Musée russe), qui vient d'être créé, où elle est toujours[11],[12]. Elle est accrochée dans la salle n° 14 du Palais Mikhaïlovski, où se trouvent d'autres toiles célèbres de Répine, parmi lesquelles Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie, et des portraits de Vladimir Stassov, Anton Rubinstein et Ivan Tarkhanov (ru)[13].

Sujet et description[modifier | modifier le code]

Saint-Nicolas (Icône du XIIIe siècle, Monastère Sainte-Catherine du Sinaï).

Le tableau a pour sujet un des épisodes de la vie de Nicolas de Myre (Saint-Nicolas), qui aurait vécu entre 270 et 345 de notre ère. Il se serait déroulé pendant son épiscopat à Myre, ville se trouvant en Lycie et maintenant dans la province d'Antalya en Turquie. L'adjectif lié à ce lieu (Мирликийский, de Myre) apparaît dans le nom russe du saint et dans celui du tableau[3],[14].

En voyage, Nicolas de Myre apprend que le gouverneur de cette ville, Evstafi, corrompu par des personnes malveillante, a condamné à mort trois innocents. Souhaitant couper court à une injustice, Nicolas revient rapidement à Myre et se rend dans la plaine de Dioscure, où doit être exécutée la sentence, juste au moment où le bourreau s'apprête à faire son office[14].

L'historien byzantin du Xe siècle Syméon Métaphraste relate ainsi cet acte dans Vie et actes de notre saint père Nicolas le thaumaturge[3]:

« Quand le saint vit cela, son regard tourné vers le lieu de l'exécution, à la fois sévère et doux, sans dire un mot, ni hardi, ni brusque, sans avertissement ni hésitation, il courut à toutes forces jusqu'au bourreau, lui arracha sans crainte l'épée de la main, et, sans rien ressentir, il la jeta au sol, et il libéra les condamnés de leurs fers. Personne ne fit obstacle à cet acte souverain … »

C'est précisément l'instant où le saint arrête l'épée du bourreau brandie contre le premier des condamnés que représente Ilia Répine. Il exploite dans sa toile le contraste entre l'inflexibilité de Nicolas, sûr de son droit, l'étonnement du bourreau, l'expression effrayée et adulatrice du gouverneur de la ville, un courtisan byzantin, et les silhouettes et les visages des condamnés, qui ne croient pas en la possibilité de leur salut[3], « l'un soumis, l'autre perplexe, et le troisième fou d'espoir »[6].

Bien que l'inspirateur du tableau soit à l'évidence Léon Tolstoï, que Répine fréquente assidument dans cette période[2],[15], le visage du saint est peint d'après le poète Apollon Maïkov[16]. Le peintre Nikolaï Kouznetsov pose pour le bourreau, l'écrivain Ieronim Iassinski (ru) pour le condamné à genoux, et l'écrivain symboliste Dimitri Merejkovski pour celui, jeune et chétif, qui attend son tour[2],[15].

Esquisses et répliques[modifier | modifier le code]

En 1890, Répine peint une seconde version homonyme du tableau[17]. Il en fait don pour l'exposition au profit des paysans victimes de la famine qui a lieu à Moscou en 1891. Elle est acquise par l'industriel et collectionneur Fiodor Terechtchenko (ru)[2],[18]. Par la suite, la collection de Terechtchenko, y compris cette toile, entre dans le musée d'art russe de Kiev, aujourd'hui le musée national Galerie de peinture de Kiev (ru)[19]. Une esquisse de cette version, faite environ en 1889, de 34,2 × 28,7 cm, est conservée au musée russe[11],[12].

En outre, Répine peint en 1890 une autre réplique, de 126 × 98 cm, qui se trouve actuellement au Musée d'art de Kharkov[11],[20],[21]. C'est celle qu'il destinait au couvent Saint-Nicolas de Streletchia (ru)[5]. Le couvent est fermé en 1930, et une grande partie des icônes et des peintures sont dispersées. En 1934 Saint Nicolas arrêtant le bourreau est placée dans la chambre du président du soviet local de Liptsy (ru), qui ne se presse pas de la rendre, lui épargnant la destruction. Elle est remise à l'État en 1935 et placée dans le musée de Kharkov[22].

D'après Galina Ielchevskaïa (ru), les changements apportés par Répine dans ces deux répliques de sa toile peuvent avoir été faits sous l'influence de Léon Tolstoï : « dans la première version du tableau le saint écarte l'épée du bourreau, pour ainsi dire, par une pure action physique, dans les deux suivantes, le peintre met en avant, selon un procédé qu'il affectionne, l'échange de regards, et le bourreau, soumis par la suprématie morale de son vis-à-vis, arrête son mouvement de lui-même »[6]. Olga Liakovsakaïa (ru) considère elle que les deux répliques sont moins fortes que le tableau du musée russe : « elles mettent un accent excessif sur l'idée que Nicolas ne s'interpose pas dans le cours des évènements, il ne fait que convaincre ; et l'image tourmentée d'un des condamnés est remplacée par un personnage dont l'expression est différente, plus contenue »[2].

Accueil critique et appréciations[modifier | modifier le code]

Quand la toile est exposée à la 17e exposition des Ambulants, l'écriant Nicolaï Leskov écrit à Répine dans une lettre du 27 février 1889 : « Je salue la grande et indubitable réussite de votre œuvre. Il n'y rien de meilleur dans cette exposition que votre Saint Nicolas et le portrait de Grazounov. Les louanges vous sont unanimes. Les toiles sont belles, et il ne leur faut rien de plus »[8].

Dans la même lettre, Leskov rapporte l'opinion du journaliste et critique Alexeï Souvorine, remarquant que Souvorine a été « bouleversé par le Saint Nicolas », et il ajoute que « la foule ne s'éclaircit pas devant la toile, et les commentaires sont curieux et inattendus, par exemple, que vous avez voulu « montrer la primauté de l'église sur l'état ». S'il est vrai que l'on vous a donné 10 000 [roubles] pour Saint Nicolas, alors c'est peu cher payé ». Leskov fait ici allusion à la somme de 30 000 roubles payée par le ministère du palais impérial pour le grand format d'Henryk Siemiradzki, Phriné à la fête de Poséidon à Éleusis (ru)[8].

Après avoir vu la toile, Léon Tolstoï écrit le 21 avril 1889 dans une lettre à Nikolaï Gay, qui exposait également aux Ambulants Le Christ sort avec ses disciples le soir de l'Heure saine dans le jardin de GethsémaniВыход Христа с учениками с Тайной вечери в Гефсиманский сад») qu'« une admirable illustration de la présence de l'art dans cette exposition, c'est votre toile et celle de Répine. Chez Répine, ce qui est représenté, c'est un homme qui arrête au nom du Christ le châtiment, c'est-à-dire qui accomplit un des actes les plus admirables et les plus importants »[23].

Plus loin dans cette lettre, poursuivant l'éloge de la toile de Gay, Tolstoï critique Répine : « Chez R[épine], ce qui est dit est ce qu'il voulait dire, précisément et clairement. C'est ce que l'on pourrait aussi exprimer encore plus précisément par des mots. C'est dit, et rien de plus. Il empêche l'exécution, et alors ? Oui, il l'a empêché. Et après ? Pas grand chose. Ce qui n'est ainsi pas dit n'est pas pour le peintre un contenu artistique, n'est pas nouveau, ne lui est pas important. C'est un tableau sans perspective, et tous les personnages se trainent chacun de leur côté »[23].

Commentant cette appréciation de Tolstoï, Galina Ielchevskaïa écrit que « Répine est captivé par la dimension psychologique de ces « derniers instants » et la transcription réaliser des émotions humaines … il s'affranchit non seulement d'une représentation arrangée de l'histoire, prosélytique et édifiante, mais aussi de tout arrière plan grandiloquent »[24].

Le peintre et critique Alexandre Benois, dans le chapitre de son livre Histoire de la peinture russe au XIXe siècle consacré à Répine, remarque que le point faible de Saint Nicolas est « une représentation banale du saint, et la caricature des autres personnages », mais il souligne en même temps « un seul point fort, la grimace vile du gouverneur byzantin »[25].

Le compositeur Boris Assafiev, sous le pseudonyme littéraire d'Igor Glebov qu'il utilisait comme critique, estime quant à lui que[26],[27] :

« Quand il [Répine] présenta sa toile Saint Nicolas sauve de la mort trois condamnés innocents à l'exposition des Ambulants de 1889, peu comprirent qu'il ne s'agissait pas de représenter un acte de miséricorde, ni des innocents, mais l'état mental d'hommes sur lesquels on porte l'épée. N'oublions pas le regard de l'un des condamnés, ce regard à l'espoir tremblant et vacillant ! »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ельшевская Г. В. (Ielchevskaïa G. V.) 1996, p. 67—69.
  2. a b c d e et f Лясковская О. А. (O. A. Liakovskaïa) 1982.
  3. a b c et d Евстратова Е. Н. (I. N. Ievstratova) 2008, p. 84—85.
  4. a et b (ru) Д. И. Яворницкий (D. I. Iavornitski), « Диалог с Репиным » [« Dialogue avec Répine »] [html] (consulté le )
  5. a b et c Москвинов В. Н. (V. N. Moskvinov) 1949, p. 393–428.
  6. a b et c Ельшевская Г. В. (G. V. Ielchevskaïa) 1996.
  7. (ru) Стернин Г. Ю. (I. I. Sternine), Два века. Очерки русской художественной культуры [« Deux siècles. Essai sur la culture picturale russe »], Moscou, Галарт,‎ , 384 p. (ISBN 9785269010526, OCLC 153935998, lire en ligne)
  8. a b et c (ru) Н. С. Лесков (N. S. leskov), Собрание сочинений в 11 томах, vol. 11: Письма (1881—1895), Moscou, Государственное издательство художественной литературы,‎ (lire en ligne)
  9. (ru) И. Н. Карасик, Е. Н. Петрова (I. N. Karassik, I. E. Petrova), Государственный Русский музей — Из истории музея [« Le musée d'État russe - pages d'histoire »], 309 p.
  10. (ru) « Государственный Русский музей: 120-летие со дня основания » [« Le Musée d'État russe : 120 ans depuis sa fondation »], ТАСС,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. a b et c Каталог ГРМ 1980, p. 248—249.
  12. a et b Каталог ГРМ, т. 7 2017, p. 90.
  13. « Михайловский дворец, зал 34 » [html], Русский музей — виртуальный филиал — www.virtualrm.spb.ru (consulté le )
  14. a et b (ru) А. Вознесенский, Ф. Гусев (A. Voznessenski, F. Goussev) (dir.), Святитель Николай Чудотворец [« Nicolas thaumaturge le bénisseur »], Moscou, Издание Сретенского монастыря,‎ , 664 p. (lire en ligne)
  15. a et b (ru) Ясинский И. И. (I. I. Iassinski), Роман моей жизни. Книга воспоминаний [« Le roman de ma vie. Livre de souvenirs »], Moscou – Leningrad, ОГИЗ,‎ , 360 p. (lire en ligne)
  16. (ru) А. В. Жиркевич (A. V. Jirkevitch), « Встречи с Репиным » [« Rencontre avec Répine »], sur ilyarepin.ru (consulté le )
  17. « Семья Терещенко » [archive du ] [html], sur www.kmrm.com.ua
  18. В. Н. Москвинов 1955.
  19. (ru) « Семья Терещенко » [« Semia Terechtchenko »], sur www.kmrm.com.ua (consulté le )
  20. Каталог ГРМ, т. 7 2017, p. 89—90.
  21. (ru) « Николай Мирликийский избавляет от смертной казни трех невинно осужденных. 1890 » [« Nicolas de Myre sauve de la mort trois condamnés innocents »], sur www.art-catalog.ru (consulté le )
  22. (uk) Вовк О. (O. Volk), « Роль Верхо-Харківського Миколаївського жіночого монастиря у творчій біографії І. Ю. Рєпіна », Актуальні проблеми всесвітньої та вітчизняної історії, Харьковский государственный университет,‎ , p. 190—197 (lire en ligne)
  23. a et b (ru) Лев Толстой (Léon Tolstoï), Полное собрание сочинений [« Recueil des œuvres complètes »], t. 64: Lettres (1887—1889), Moscou, ГИХЛ,‎ , 248—249 (lire en ligne)
  24. Г. В. Ельшевская 1996.
  25. (ru) Бенуа А. Н. (A. N. Benois), История русской живописи в XIX веке [« Histoire de la peinture russe au XIXe siècle »], Moscou, Республика,‎ , 448 p. (ISBN 5-250-02524-2), p. 272
  26. (ru) Асафьев Б. В. (V. B. Assafiev), Русская живопись. Мысли и думы [« La peinture russe. Pensées et jugements »], Moscou, Leningrad, Искусство,‎ , 241 p.
  27. И. А. Бродский, В. Н. Москвинов (I. A. Brodski, V. N. Moskinov) 1969, p. 168.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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  • (ru) Бенуа А. Н. (A. N. Benois), История русской живописи в XIX веке [« Histoire de la peinture russe au XIXe siècle »], Moscou, Республика,‎ , 448 p. (ISBN 5-250-02524-2) ;
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  • (ru) Государственный Русский музей — каталог собрания, vol. 7: Живопись второй половины XIX века (Н—Я), Saint-Pétersbourg, Palace Editions,‎ , 248 p. (ISBN 978-3-906917-17-7)
  • (ru) И. А. Бродский, В. Н. Москвинов (I. A. Brodski, V. N. Moskinov) (dir.), Новое о Репине: статьи письма художника, воспоминания учеников и друзей, публикации [« Du nouveau sur Répine : lettres du peintre, souvenirs d'élèves et d'amis, publications »], Leningrad, Художник РСФСР,‎ .

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Modèle:Репин

Modèle:Хорошая статья Категория:Картины 1888 года Категория:Картины Ильи Репина Категория:Картины из собраний Государственного Русского музея Категория:Николай Чудотворец Категория:Картины на исторические сюжеты Категория:Картины, изображающие христианских святых

Tableau représentant un homme, retenant l'épée avec laquelle un bourreau s'apprête à trancher le cou d'un condamné.
Saint Nicolas arrêtant le bourreau (1888).

Eléments pour développer l'article[modifier | modifier le code]

Tandis qu’il travaille à Guerre et Paix, un tragique événement devait produire une « forte et décisive » influence sur Tolstoï. Pendant l’été de l’année 1866, un régiment d’infanterie de Moscou vient s’installer dans les environs d’Iasnaïa Poliana. Un jour, deux officiers rendent visite à Tolstoï pour lui demander d’assurer la défense d’un soldat, le sergent Chibounine, qui a frappé son supérieur à la suite de multiples vexations et brimades. Selon le Code de justice militaire, le sergent est passible de la peine de mort. Tolstoï accepte, et le lendemain, devant le conseil de guerre, il plaide les circonstances atténuantes. Mais les juges militaires ne le suivent pas et Chibounine est condamné à être fusillé. Toutes les tentatives de Tolstoï pour obtenir un recours en grâce auprès du tsar échouent, et le 9 août 1866, devant une foule de paysans en larmes et en prières, Chibounine est passé par les armes. Sa tombe deviendra par la suite un lieu de pèlerinage. « Pour la première fois, écrira-t-il de nombreuses années plus tard à son ami Paul Birioukov, je compris, grâce à ses effets, que toute violence, pour s’accomplir, présuppose l’assassinat ou sa menace : toute violence est donc inéluctablement liée au meurtre. Je compris aussi que l’Etat est impossible sans assassinat et demeure incompatible avec le christianisme. Et troisièmement : ce que nous appelons science est une justification aussi mensongère du mal existant que l’enseignement de l’Eglise »[1].

Ce ne furent pourtant pas les dogmes qui élevèrent entre lui et l’Église un mur infranchissable, mais les questions pratiques, — deux surtout : l’intolérance haineuse et mutuelle des Églises[10], et la sanction, formelle ou tacite, donnée à l’homicide, — la guerre et la peine de mort[2].

Tolstoï et le Droit[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Tolstoï, pionnier de la non-violence (Alain Refalo) », sur www.non-violence-mp.org (consulté le )
  2. « Vie de Tolstoï/Les Confessions et la crise religieuse - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le )
  3. Tolstoï et le droit (ISBN 9791090426[à vérifier : ISBN invalide], lire en ligne)

Bibliographie partagée entre les articles[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Russe[modifier | modifier le code]

  • (ru) Москвинов В. Н. (V. N. Moskvinov), « По репинским местам Харьковщины » [« Les lieux de Répine près de Kharkov »], Репин, Moscou, Leningrad, Издание Института истории искусств АН СССР, vol. 2,‎ , p. 393–428 (lire en ligne) ;
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  • (ru) Минченков Я. Д. (I. D. Mintchenkov), Воспоминания о передвижниках [« Souvenirs des ambulants »], Leningrad, Художник РСФСР,‎ , 475 p., p. 239—269. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article ;
  • (ru) Лясковская О. А. (O. A. Liakovskaïa), Илья Ефимович Репин [« Ilia Iefimovitch Répine »], Moscou, Искусство,‎ , 480 p. (lire en ligne) ;
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  • (ru) Татьяна Юденкова (Tatiana Ioudenkova), « Репин неисчерпаем » [« Ilia Iefimovitch Répine inépuisable »], Художник,‎ (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Français[modifier | modifier le code]

Anglais[modifier | modifier le code]

  • (en) Norbert Wolf, The Art of the Salon: The Triumph of 19th-Century Painting, Munich—London—New York, Prestel, (ISBN 978-3791346267). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) T. M. Prymak, « A Painter from Ukraine: Ilya Repin », Canadian Slavonic Papers / Revue Canadienne des Slavistes,‎ (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Compléments à apporter aux articles déjà traduits[modifier | modifier le code]

Activité pédagogique (1894—1907)[modifier | modifier le code]

Из наставлений И. Е. Репина * Смотрите больше, рисуйте дольше, пишите проще.

  • Выражение дороже всего.
  • Ничего лишнего.
  • Ищите встречи больших плоскостей.
  • Чувство меры! Чувство меры!
  • Надо, чтобы тело было тело, вода так вода.
  • Как вышло — так и стоп[1].

Méthode créatrice et principes de travail[modifier | modifier le code]

Répine a exposé les principes de son travail dans les pages de son livre Loin et proche ((ru) « Далёкое близкое »), et en particulier dans La matière, telle quelle : « ce n'est pas mon affaire que la beauté, le toucher ou la virtuosité du pinceau, j'ai toujours poursuivi l'essentiel : le corps, en tant que corps »[2]. Il refuse les « acrobaties du pinceau, la peinture pour la peinture », et il est prêt à répéter après Ivan Kramskoï que « la qualité la plus précieuse d'un peintre, c'est le cœur »[3].

Il qualifie son style réaliste de « populaire », soulignant que les tentatives de le copier n'ont jamais réussi : son coup de pinceau, d'après Koreï Tchoukovski, « véritablement le sien »[4]. Le peintre Yakov Mintchenkov considère que Répine ne s'est jamais intéressé aux recherches esthétiques[5] :

« L'engouement pour la seule forme ou pour les couleurs, la rupture avec le passé, la sophistication, tout cela n'était pas pour Répine. Il lui fallait des thèmes de la vie, des personnages réels, une plastique généreuse, de l'expression, des émotions fortes. »

Ilia Répine et Fédor Chaliapine (1914)

Le peintre, lorsqu'il travaille à des portraits, reconnait lui-même « s'éprendre pour un court moment » de son modèle, étudier les livres des écrivains qu'il représente, écouter la musique des compositeurs, réciter par cœur de longs extraits des vers des poètes. Ce n'est pas long, mais comme une « lune de miel » obligée avec ceux dont il crée une image. Ainsi, travaillant aux Bateliers de la Volga, Ilia Iefimovitch est pris de ravissement pour Kanine, « s'éprend jusqu'à la passion de chacun des traits de son caractère, de chacune des nuances de sa peau et de sa chemise de chanvre » ; les chercheurs voient dans son caractère passionné une « rationalité professionnelle »[6]. Bien qu'il peigne et dessine à l'aquarelle et à l'encre, il privilégie les couleurs à l'huile. Il conduit son pinceau pratiquement à l'aveuglette, s'efforçant de ne quitter de son regard la personne qui est assise devant lui[7] :

« les mains prenaient elles-mêmes le bon pinceau, elles mélangeaient les couleurs dans les bonnes proportions, et il ne se préoccupait pas dans sa création de toutes ces techniques, il en avait perdu la conscience. »

Repin persistently searched for new techniques and content to give his work more fullness and depth.[8] Repin had a set of favorite subjects, and a limited circle of people whose portraits he painted. But he had a deep sense of purpose in his aesthetics, and had the great artistic gift to sense the spirit of the age and its reflection in the lives and characters of individuals.[9] Repin's search for truth and for an ideal led him in various directions artistically, influenced by hidden aspects of social and spiritual experiences as well as national culture. Like most Russian realists of his times, Repin often based his works on dramatic conflicts, drawn from contemporary life or history. He also used mythological images with a strong sense of purpose; some of his religious paintings are among his greatest.[10]

His method was the reverse of the general approach of impressionism. He produced works slowly and carefully. They were the result of close and detailed study. With some of his paintings, he made one hundred or more preliminary sketches. He was never satisfied with his works, and often painted multiple versions, years apart. He also changed and adjusted his methods constantly in order to obtain more effective arrangement, grouping and coloristic power.[11] Repin's style of portraiture was unique, but owed something to the influence of Eduard Manet and Diego Velázquez.[12]

Précédent article[modifier | modifier le code]

Ilia Iefimovitch Répine (en russe : Илья́ Ефи́мович Ре́пин, en ukrainien : Ілля Юхимович Рєпін, Illia Ioukhymovytch Riepine), né à Tchougouïev, près de Kharkov, aujourd'hui en Ukraine, le 24 juillet 1844 ( dans le calendrier grégorien) et décédé le à Kuokkala (Finlande), est l'un des principaux peintres et sculpteurs russes du mouvement artistique Ambulants. Une part importante de sa création est consacrée à son Ukraine natale. Ses œuvres réalistes expriment souvent une critique cinglante de l'ordre social. Vers la fin des années 1920 furent publiés en Union soviétique des travaux détaillés sur l'artiste à tel point que se développa dans la décennie suivante un véritable culte pour lui. De ce fait, Répine fut retenu comme référence en termes de réalisme pour les artistes du courant réaliste socialiste soviétique en URSS.

Biographie et œuvre[modifier | modifier le code]

Portrait de Vera Repin, l'épouse d'Ilia Répine (1878).

Ilia Répine est né à Tchougouïev au cœur de la région historique d'Ukraine Sloboda. Son père était officier. En 1866, après son apprentissage auprès d'un peintre d'icônes appelé Bunakov ainsi que des études préliminaires en peinture de portraits, il part pour Saint-Pétersbourg où il étudie à l'Académie impériale des beaux-arts. Il séjourne en Italie et à Paris, grâce à une bourse attribuée par l'Académie, de 1873 à 1876. Au contact des Impressionnistes français qui le marquent durablement dans son usage des lumières et couleurs, il pеint des paysans, des poissonnières et des scènes de la vie marchande.

Il rejoint l'association des peintres ambulants (Société des Expositions artistiques Ambulantes) en 1878. À partir de 1882 il vit à Saint-Pétersbourg mais fait de nombreux voyages à l'étranger. Inspiré par les portraits de Rembrandt représentant des vieillards, il immortalise nombre de ses compatriotes les plus célèbres, tels que Léon Tolstoï, Mendeleïev, Pobedonostsev, et Moussorgski. En 1903, il est chargé par le gouvernement russe de réaliser son œuvre la plus grandiose, une toile de 400 × 877 cm représentant la Session protocolaire du Conseil d'État pour marquer son centenaire le 7 mai 1901.

Après la Révolution de 1917, son lieu de résidence, les Pénates, à Kuokkala, situé au nord de Saint-Pétersbourg, est incorporé à la Finlande. Il est invité par Lénine à revenir en Russie, mais il est trop vieux pour entreprendre le voyage. Il ne revient en Russie que sur les supplications du ministre de l'éducation de l'Union soviétique en 1926. Il meurt à Kuokkala, en Finlande (aujourd'hui russe : Repino, oblast de Léningrad) en 1930.

Les peintures les plus célèbres d'Ilia Répine sont Ivan le Terrible tue son fils (1885), Les Bateliers de la Volga (1870-73), et Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie (1880-91). Pour des générations d'écoliers, Les Bateliers de la Volga a longtemps représenté le symbole de l'oppression tsariste.

Ilia Répine a eu entre autres pour élèves Isaak Brodsky, Nikolaï Fechine, Elena Luksch-Makowsky, Valentin Serov, Konstantin Somov, Vassili Porfirevitch Timorev, Marianne von Werefkin, Alexei von Jawlensky.