Tuba sous-contrebasse

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Tuba sous-contrebasse
Image illustrative de l’article Tuba sous-contrebasse
Saxhorn bourdon géant en mi bémol d'Adolphe Sax (vers 1851).

Variantes historiques saxhorn sous-contrebasse, saxhorn bourdon
Classification instrument à vent
Famille cuivres
Instruments voisins Tuba, Euphonium, Trombone, Ophicléide
Tessiture note fondamentale = si ♭−2 (en notation française)
Instrumentistes bien connus Gerard Hoffnung
Facteurs bien connus Adolphe Sax, Besson, Amati, Paxman Musical Instruments Ltd

Le tuba sous-contrebasse est une extension de la famille des tubas au sein de la sous famille du tuba contrebasse moderne.

Au moins sept exemplaires connus ont été fabriqués à ce jour, généralement dans la tonalité en si bémol (mais également en ut et en mi bémol), sonnant une octave entière plus grave que les tubas contrebasse en si bémol ordinaires. La note fondamentale du tuba sous-contrebasse est si ♭−2 (en notation française). La musique est écrite en clé de fa, sonnant à l'octave inférieure de la notation écrite.

Histoire[modifier | modifier le code]

Dans l'histoire des instruments de musique monstres, il est recensé l'existence d'un ou deux ophicléide géant, notamment un modèle joué par le virtuose français Jean Prospère Guivier (en) à Londres dans l'édition du de The Illustrated London News.

Saxhorn bourdon en mi bémol d'Adolphe Sax au 86, rue Myrha à Paris (1855).

La première conception d'un instrument du type tuba géant a été présentée à l'Exposition universelle de 1851 au Crystal Palace à Londres par l'inventeur d'instrument belge Adolphe Sax (1814–1894), inventeur également du saxophone, qui l'a surnommé le saxhorn sous-contrebasse[1] (ou saxhorn bourdon géant en mi bémol). Sax obtient une Council Medal pour l’ensemble de ses instruments et spécialement pour ce saxhorn « bourdon »[2]. Sa taille atteignait 3 m, le pavillon 1 m de diamètre et la longueur totale du tube mesurait 17 m (52 pieds)[3]. Il était présenté par Sax avec d'autres instruments géants, comme un saxtuba géant, lors des expositions de l'époque et la presse en faisait l'écho[3]. Il constitue le tuba le plus grand jamais réalisé au monde et a été vendu lors de la vente aux enchères des collections d'instruments d'Adolphe Sax lors sa dernière faillite dans les années 1877. Néanmoins il n'est pas réapparu à ce jour. Un exemplaire plus petit de saxhorn bourdon, mesurant plus de 1,80 m en hauteur et daté vers 1855, appartient à la maison Henri Selmer Paris depuis le rachat des ateliers Sax de la rue Myrha à Paris en 1929 et était autrefois visible dans le hall du premier étage du siège social, rue de la Fontaine au Roi avant son déménagement en 2018[4]. Ces instruments sont tous très rares et n'ont jamais reçu beaucoup d'attention au niveau musical. Leur objectif est plus de démontrer la compétence du facteur d'instruments et de créer un objet de curiosité lors des salons (expositions universelles…).

Tuba Riesenbaß fabriqué par Bohland & Fuchs (1899).

Les deux premiers instruments modernes ont été construits par le facteur Besson à la demande du chef d'orchestre américain John Philip Sousa, qui en a utilisé un avec son orchestre dans les tournées de 1896 à 1898[5]. Un exemplaire est présenté à l'exposition universelle de 1889 à Paris sous l'appellation « La Prodigieuse ». Cet instrument, toujours jouable à ce jour, appartient à l'orchestre Harvard University Band (en) et est encore joué périodiquement lors de concerts.

Dans les années 1950, le musicien britannique Gerard Hoffnung a joué un tuba sous-contrebasse à 3 pistons en ut de Rudolph Sander[6] de 1899, restauré chez Paxman à Londres, pour une utilisation dans ses festivals de musique comique, et a également commandé une œuvre : Variations sur « Annie Laurie » (1956) de Gordon Jacob, dédiée à cet instrument[7],[8]. Un deuxième modèle de tuba Sandler de 1899 à quatre valves rotatives alignées verticales est exposé actuellement dans le musée Musikantenland-Museum Burg Lichtenberg, en Allemagne.

Deux ou trois tubas sous-contrebasse en ut ont été fabriqués à Kraslice par Bohland & Fuchs[9],[10] probablement vers 1910 ou 1911, dont un était destiné à une exposition à New York en 1913[11]. Ce tuba est «jouable», mais il nécessite deux personnes: une pour actionner les pistons et l'autre pour souffler dans l'embouchure. Ce tuba est appelé « Big Carl » et est visible dans les locaux de Carl Fisher Music à New-York[12]; ses pistons sont factices.

En 1990, le Dr Frederick Young joue un tuba contrebasse en si bémol de chez King qui a été transformé en tuba double (en si bémol et en mi naturel) par Dietrich Kleine-Horst (de la maison Herbert Gronitz Brass Instrument Company à Hambourg, Allemagne). Le côté si bémol est un tuba contrebasse et le côté en mi est un tuba sous-contrebasse[13].

En 2010, un projet, à l'initiative du facteur Hartmut Geilert pour fêter les 650 ans de la ville de Markneukirchen, centre de fabrication d'instruments de musique renommé en Allemagne, a conduit à construire un tuba géant moderne à quatre palettes de 2,05 mètres de hauteur[14],[15] et exposé dans le musée d'instruments local.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Wally Horwood, Adolphe Sax--His Life and Legacy, Baldock, Herts, England, Egon Publishers, Ltd., , 191 p. (ISBN 978-0950738901), p. 67.
  2. Guy Estimbre (musicologue) et Jean-François Madeuf (trompettiste, enseignant, Schola Cantorum Basiliensis et Conservatoire national supérieur de musique de Lyon), « Les fanfares en France : vers une instrumentation standardisée, 1845-1889 », Actes du colloque Paris : un laboratoire d’idées facture et répertoire des cuivres entre 1840 et 1930, Paris, Cité de la Musique / Historic Brass society,‎ , p. 169 (lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b (en) Dave Detwiler, « Revisiting the World's Largest Tuba », sur tubapastor.blogspot.com, (consulté le ).
  4. Le showroom Selmer est désormais rue Marcadet à Paris.
  5. (en) Norris McWhirter, Guinness Book of World Records, New York, Sterling Publishing, . L'album original comporte une photo de cet instrument au verso.
  6. (en) « Rudolf Sander in Wolfstein, Pfalz CC-Tuba ca.1900 », sur brassandpipes.wordpress.com, (consulté le )
  7. (en) Gerald Hoffnung, Hoffnung's Music Festivals, Hayes Middlesex, England, BMI Music Publishing,
  8. (en) Frederick Young, « Subcontrabass tuba », The Instrumentalist, Northfield, IL, USA, vol. 45, no 4,‎
  9. (en) « Bohland & Fuchs History », sur brasshistory.net (consulté le ).
  10. (de) Paul de Wit, Zeitschrift für Instrumentenbau, vol. 32, Leipzig, coll. « Band 1911/12 », (lire en ligne), p. 1285-1286.
  11. (en) Grant Green, « Subcontrabass Tuba », Contrabass Digest, vol. 1, no 30,‎ (lire en ligne)
  12. (en) [vidéo] The New York Times, Playing a titanic tuba sur YouTube, (consulté le ).
  13. (en) Oneba, Tuba and Amoeba, « outdoor concert on july 29 2007 », sur monstertuba.blogspot.com, (consulté le ).
  14. (de) [vidéo] Riesentuba von Hartmut Geilert sur YouTube, (consulté le ).
  15. (de) [vidéo] VRFdirekt, Die größte Tuba der Welt sur YouTube, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Tuba sous-contrebasse en si bémol Besson du Harvard University Band.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • (en) Dave Detwiler, « the wonderful world of giant tubas », sur tubapastor.blogspot.com, (consulté le ).
  • (en) « official Hoffnung website », sur musicweb-international.com, (consulté le ). Un modèle de ce tuba est présenté sur ce site.
  • (en) « Big Tuba 2 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur home.earthlink.net/~michaelmilnarik (consulté le ) - Album photo de Sam Pilafian jouant le tuba sous-contrebasse en si bémol Besson détenu par Harvard le , ainsi que quelques photos en gros plan.