Tablette de Kish

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Tablette de Kish
Les deux faces de la tablette de Kish
Les deux faces de la tablette de Kish
Matériau grès
Période Période d'Uruk
Culture vers 3500 av. J.-C.
Lieu de découverte Tell al-Uhaymir (Kish)
Coordonnées 32° 33′ nord, 44° 39′ est
Géolocalisation sur la carte : Irak

La tablette de Kish est une tablette de grès découverte au cours de fouilles près de Tell al-Uhaymir (province de Babylone, Irak), site de l'ancienne cité mésopotamienne de Kish. Elle porte une double inscription pictographique datée du milieu de la période d'Uruk.

Description[modifier | modifier le code]

La tablette de Kish est inscrite des deux côtés de signes proto-cunéiformes. Elle est datée du XXXVIe siècle av. J.-C., ce qui en fait l'une des inscriptions les plus anciennes du monde[1]. L'inscription est pictographique et représenterait une étape de proto-écriture avant l'émergence d'une écriture plus abstraite et partiellement syllabique rendue par le cunéiforme. Cette tablette est donc le premier document écrit connu de Mésopotamie, pendant sa période pré-littéraire.

Analyse[modifier | modifier le code]

Selon Peter Stearns, les inscriptions transcriraient des données comptables[2]. Elles n'ont toutefois pas été déchiffrées, car les signes sont quasiment inconnus. De plus, on ne peut pas certifier à quelle langue elles correspondent.

Quantité de tablettes inscrites datées du XXXIIe siècle av. J.-C. ont été découvertes à Uruk, plus au sud, en zone sumérienne, à une période nettement postérieure. Les premiers documents écrits connus en langue sumérienne apparaissent ainsi à Uruk, puis à Djemdet Nasr. La période de Djemdet Nasr (3100 - ) voit le passage du proto-cunéiforme au cunéiforme. Les inscriptions que l'on y a trouvées sont de caractère administratif ou commercial.

Musées[modifier | modifier le code]

Un moulage en plâtre de la tablette de Kish est présenté au public au musée Ashmolean d'Oxford, en Angleterre.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Stearns déclare même que c'est la plus ancienne au monde (Stearns, 2001)
  2. Stearns 2001, p. 25.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Jacques Glassner, Écrire à Sumer : L'invention du cunéiforme, Seuil, coll. « Sciences humaines », , 304 p. (lire en ligne)
  • (en) Peter N. Stearns, The Encyclopedia of World History, 2001, (ISBN 978-0395652374)
  • (en) Robert K. Englund, Proto-cuneiform account-books and journals. Creating Economic Order: Recordkeeping, Standardization and the Development of Accounting in the Ancient Near East, Michael Hudson et Cornelia Wunsch (dir.), Bethesda, Maryland, CDL Press, p.23-46, 2004, voir en ligne

Articles connexes[modifier | modifier le code]