Marie Dubois (résistante, 1890-1943)

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Marie Dubois
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 52 ans)
AuschwitzVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marie CorotVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Lieu de détention

Marie Dubois, née Marie Corot le à Beaune (France) et morte en déportation le à Auschwitz, est une résistante française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fille de Jacques Corot et de Marie Bailly, mariés le à Dijon, elle devient vite orpheline et est confiée à l’Assistance publique. Devenue cuisinière-serveuse dans un restaurant de Levallois, elle épouse François Le Corre le à Gennevilliers, puis se remarie avec Lucien Dubois, cantonnier. En 1936, le ménage prend un café à Saint-Denis, au 4, route d’Aubervilliers[1].

Résistance[modifier | modifier le code]

En , son époux est mobilisé puis prisonnier de guerre. Elle tient alors seule le café qui devient un lieu de rendez-vous des résistants et une « boîte aux lettres »[2].

Arrestation[modifier | modifier le code]

Dénoncée, Marie Dubois est arrêtée fin septembre 1942 puis interrogée rue des Saussaies[1]. Elle est immédiatement envoyée au camp allemand du Fort de Romainville, situé sur la commune des Lilas[3]. Le fort de Romainville forme l'annexe du Frontstalag 122, basé camp de Royallieu à Compiègne[4]. Elle y est enregistrée le sous le matricule 825[1].

Lucien Dubois est libéré le . Il se présente au fort le 21 ou , peu avant le départ du convoi, mais on lui refuse une entrevue avec sa femme[2].

Déportation[modifier | modifier le code]

Après un premier groupe d'une centaine de femmes transférées en camion au camp de Royallieu à Compiègne le , elle fait du deuxième groupe de détenues du Fort envoyé au même endroit le lendemain[1]. Des 230 femmes déportées, dont 222 issues du forte de Romainville, 85 % dont des résistantes, dont certaines comme Danielle Casanova et Marie-Claude Vaillant-Couturier ont eu des responsabilités importantes. Seules 49 d’entre elles ont survécu, doit un taux de mortalité élevé de 79 %[5]

Après une nuit au camp de Royallieu, elle est déportée par le convoi ferroviaire du , dit « convoi des 31 000 » dans un des quatre derniers wagons à bestiaux d’un convoi dans lequel plus de 1 450 détenus hommes ont été entassés la veille. En gare de Halle, les wagons des hommes sont dirigés sur le camp d'Oranienbourg-Sachsenhausen, tandis que les femmes arrivent à la gare d'Auschwitz dans la soirée du . Elles sont sorties du wagon au matin et dirigées vers le camp de Birkenau (Auschwitz II) où elles entrent en chantant La Marseillaise[1]. Elle reçoit le matricule 31693. Après deux semaines de quarantaine au Block no 14, les détenues sont amenées à Auschwitz-I pour y être photographiées[1].

Quelques jours plus tard, elle lève la main quand le médecin SS demande à celles qui ne peuvent supporter l’appel de se désigner. Bien que sa codétenue Marie-Élisa Nordmann-Cohen — qui survivra — tente de la retenir : « Reste avec nous. Tu ne sais pas où ils vont t’emmener. Reste. »[2]. Marie Dubois lui répond : « Oh, tu sais, maintenant ou dans quinze jours… »[2]. Elle est envoyée au Block no 25 et y meurt le [1]. Au Block no 25, les détenus sont mis à jeun puis à partir de courant 1943 envoyées à la chambre à gaz[6].

Fin 1943, son époux Lucien Dubois est convoqué rue des Saussaies, siège de la Gestapo où on lui apprend la mort de sa femme, survenue le d'un « crise d'urémie »[2].

Hommages[modifier | modifier le code]

Le Conseil municipal de Saint-Denis attribue le nom de Marie Dubois à l’ancienne rue Corradi le [1]. Un plaque commémorative est apposée sur une maison où elle a vécu, au 57, rue Danielle Casanova[1],[7].

Son nom est inscrit sur la plaque dédiée aux Dyonisiens déportés entre 1940 et 1944, apposée place de la Résistance-et-de-la-Déportation[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j « Marie DUBOIS, née Corot – 31693 », sur Mémoire Vive (consulté le )
  2. a b c d et e « Marie DUBOIS, née Corot », dans Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Paris, éditions de Minuit, , p. 98-99
  3. « FORT DE ROMAINVILLE », sur seinesaintdenis.fr (consulté le )
  4. « Le fort de Romainville », sur tourisme93.com (consulté le )
  5. « Présentation du convoi du 24 janvier 1943, dit convoi des 31000 », sur Mémoire Vive (consulté le )
  6. François-Guillaume Lorrain, « Auschwitz, les survivants », sur lepoint.fr, (consulté le )
  7. « 14 Fi 2275/1 - Commémoration. - 1963 », sur Ville de Saint-denis (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]