Louis-Julien de Roujoux

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Louis Julien de Roujoux
Fonctions
Préfet du Pas-de-Calais
Préfet d'Eure-et-Loir
Préfet de Saône-et-Loire
-
Membre du Tribunat
-
Membre du Conseil des Anciens
à partir du
Député du Finistère
-
Maire de Landerneau
à partir de
Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance
Décès
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Distinction

Louis-Julien de Buxeuil, baron de Roujoux[1], né à Landerneau le et mort à Brest le , est un homme de loi et homme politique français, sous la Révolution et le Premier Empire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Il descend d'une ancienne famille bourgeoise, de marchand drapier originaire de Sedan au XVIe siècle.

Fils de Michel-Louis de Roujoux, écuyer, seigneur de Buxeuil, et de dame Françoise Le Vaillant de Penanrun[réf. nécessaire], il est le père de Prudence-Guillaume de Roujoux.

Sous la Révolution[modifier | modifier le code]

Il embrasse tout d'abord la carrière d'avocat au Parlement de Bretagne et exerça au siège présidial de Landerneau. La réputation qu'il acquiert rapidement détermineront ses concitoyens à le choisir comme lieutenant-maire (1780). Ce fut en cette qualité qu'il se présente comme député du Tiers aux États de Bretagne en 1789. Il est un des premiers à y demander l'égale répartition des impôts territoriaux. Commissaire du roi près le district de Landerneau en 1790, il est ensuite élu député du Finistère à l'Assemblée législative (), le 5e sur 8, par 235 voix sur 412 votants). Il siégea parmi les modérés, fit partie du comité de la marine, proposa (20 octobre) une adresse au peuple sur la tolérance religieuse et demanda que la loi contre les émigrés n'atteignît pas les fonctionnaires.

Après la session, il fut élu () accusateur public près le tribunal criminel de Quimper.

Élu en 1792 à la Convention nationale, Roujoux refuse d'y siéger. Toutefois, il ne se borne pas à une désapprobation silencieuse de la marche des affaires ; et lorsqu'à la suite du coup d'État du 31 mai les départements de l'Ouest s'insurgent contre la Convention, il fut délégué en juin suivant au comité de résistance fédéraliste de Caen. Il se réunit à Caen au marquis de Puisaye et au général Wimpffen, et comme président de la commission centrale dont il rédige et signe tous les actes, il dirige les Bretons dans l'entreprise qui vient avorter à Pacy-sur-Eure lors de la Bataille de Brécourt.

Roujoux, mis hors la loi par un décret spécial de la Convention, parvient à s'échapper et se tient caché jusqu'à la chute de Robespierre.

Quelques mois après, le (28 frimaire an III), un arrêté du représentant Boursault, confirmé le (18 nivôse an III) par ses collègues Guermeur et Guezno, autorise Roujoux à rentrer dans ses foyers. Il reprend ses fonctions d'accusateur public auprès du tribunal criminel du Finistère, fonctions qu'il avait abandonnées le quand il avait échappé aux poursuites d'un gendarme envoyé de Quimper à Landerneau pour se saisir de sa personne. Pendant qu'il était fugitif, ses biens avait été vendus nationalement. Aussi afin d'atténuer le préjudice causé, l'arrêté du lui accorde son traitement d'accusateur public depuis le .

Élu au Conseil des Anciens (24 germinal an IV ()), il y fait divers rapports sur les ports maritimes et ne manque pas d'éloges sur les armées françaises à l'occasion de leurs victoires en Italie. Il ne prend aucune part au coup d'État du 18 brumaire.

Sous le Consulat et l'Empire[modifier | modifier le code]

Il est nommé cependant immédiatement au Tribunat lors de sa création (décembre 1799). Il y appuya l'organisation de tribunaux spéciaux, combattit le projet de loi sur l'instruction criminelle et fit partie de la commission du Concordat. En , il se démet de ses fonctions de tribun et est nommé préfet du département de Saône-et-Loire (23 germinal an X), où son administration est marquée par plusieurs établissements utiles, entre autres des quais dont il obtient la construction aux frais de l'État dans les villes de Tournus, Chalon-sur-Saône et Mâcon. Au cours de cette période (1802-1815), il entretint une abondante correspondance avec le général Thiard, qu'il fit entrer au conseil général de Saône-et-Loire (1802)[2]. « J'aurais voulu être soldat de la Grande Armée : je n'étais que préfet d'un département […]. J'ai fait mon devoir mais un devoir obscur et il n'y a pas là une petite feuille des lauriers d'Austerlitz. » lui écrit-il le .

Légionnaire (25 prairial an XII ()) puis officier de la Légion d'honneur (25 germinal an XIII ()), il fut créé baron de Roujoux et de l'Empire le avec droit de transmission à son fils.

En 1805, il avait reçu dans son département le pape Pie VII, qui passa la semaine sainte à Chalon.

Sous la Restauration[modifier | modifier le code]

Dans le mois de , il fait des efforts inutiles pour défendre son département contre l'invasion étrangère. À la première Restauration, il n'occupe aucun emploi, mais le roi Louis XVIII lui accorde une pension de 6 000 francs. Rappelé dans l'administration pendant les Cent-Jours, il est nommé successivement préfet du Pas-de-Calais () puis d'Eure-et-Loir ().

À la seconde Restauration, il perd ses emplois pour avoir accepté du service durant les Cent-Jours et sa pension est réduite de moitié le . Il réclama vainement contre cette mesure et n'obtint pas davantage d'être replacé comme préfet ainsi qu'il le demanda à plusieurs reprises notamment en et en 1818. Sa pension lui sera rendue en totalité en 1820.

Le poète[modifier | modifier le code]

Après cette époque, il n'exerce aucun emploi public, et se retire à Brest, où jusqu'à sa mort le , il consacre ses loisirs à la peinture et à des travaux littéraires, qui portent le cachet d'une philosophie aussi douce qu'éclairée. Doué d'un esprit aimable et gai, Roujoux a composé des Poésies fort agréables, insérées dans divers recueils, entre autres la romance longtemps attribuée à Duval et qui commence par ces vers : « Si nous vivions comme vivaient nos pères, etc. »

Nous connaissons de lui une bluette intitulée La paix, divertissement mêlé de couplets par le citoyen Boujoux, accusateur public du Finistère, Quimper, Y.-J.-L. Derrien, an VI. L'un des personnages est Arlequin, habitant Kerfeunteun, près de Quimper, où l'auteur a placé la scène.

Armoiries[modifier | modifier le code]

Figure Blasonnement
Armes du baron Roujoux et de l'Empire (1810)

Écartelé : au I de sable au cerf couché d'or ; au II du quartier des barons préfets ; au III de pourpre à la tour d'or ailée d'argent et accostée en chef de deux mouchetures d'hermine de sable ; au IV d'azur à deux épées d'argent passées en sautoir, senestrées de trois roses rangées en pal.[3]

Présentes dans l’armorial de Bretagne de 1696, les armoiries parlantes sont attribuées d’office par d’Hozier, à Jean son arrière-grand-père (d’argent à une écrevisse de gueules)[4], et celles de David (cousin de Jean) son arrière-grand-oncle (d'azur à deux épées en sautoir d'argent, accostés à senestre de trois roses de même posées en pal)[4].

Jean de Roujoux[4].
David de Roujoux (branche cadette)[4].

Sur la gauche, le blason de la branche de Bretagne[4] et à droite le blason de la branche cadette de Sedan[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. anoblissement par lettres, baron de l'Empire le , Finistère, ANF-1938
  2. Correspondances conservées au sein d'un important dossier entreposé aux Archives départementales de Saône-et-Loire (série F, coll. Abel Jeandet). Source : Léon Griveau, À propos d'une lettre d'un préfet à un général, revue « Images de Saône-et-Loire » n° 22 (juin 1974), pp. 10-11.
  3. Vicomte Albert Révérend (1844-1911), Armorial du Premier Empire : Titres, Majorats et Armoiries Concédés par Napoléon Ier, t. 4, Paris, Au bureau de L'Annuaire de la noblesse, , 420 p. (lire en ligne), p. 178
  4. a b c d e et f Armorial général de France dressé en vertu de l'édit de 1696 par Charles d'Hozier.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]