Kameron Hurley

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Kameron Hurley
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Kameron Hurley en 2017
Naissance (44 ans)
Battle Ground, État de Washington, Drapeau des États-Unis États-Unis
Nationalité Américaine
Activité principale
Formation
Distinctions
Prix Sydney J. Bounds du meilleur nouvel auteur (2012)
Prix Hugo du meilleur écrivain amateur (2014)
Prix Hugo du meilleur livre non-fictif ou apparenté (2014)
Prix British Fantasy de la meilleure œuvre non-fictive (2017)
Prix Locus du meilleur livre non-fictif (2017)
Prix Ignotus du meilleur roman étranger (2018 et 2020)
Auteur
Langue d’écriture Anglais américain
Genres

Œuvres principales

Kameron Hurley, née le à Battle Ground dans l'État de Washington, est une autrice américaine de science-fiction et de fantasy, féministe engagée. Considérée comme une nouvelle voix emblématique de la science-fiction, elle remporte le prix Hugo 2014 pour son article We Have Always Fought: Challenging the Women, Cattle and Slaves Narrative et le prix Locus 2017 pour son recueil d'essai The Geek Feminist Revolution, dans lesquels elle exprime la difficulté pour les femmes de percer dans le monde machiste de la production littéraire de science-fiction.

Kameron Hurley aborde la science-fiction sous un angle féministe et queer, en présentant des mondes complexes avec des personnages de femmes guerrières et magiciennes très fortes, tout en réfutant la partition entre bien et mal dans le déroulement de ses épopées décalées. La question principale pour elle est de mettre en scène des personnes monstrueuses mais qui peuvent opérer des choix pour infléchir les conséquences de leurs actes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Kameron Hurley naît le à Battle Ground, dans l'état de Washington[1]. Elle habite ensuite à Fairbanks (Alaska), Durban (Afrique du Sud) et Chicago. Elle réside actuellement à Dayton dans l'Ohio[2].

Kameron Hurley obtient une licence en histoire à l'Université de Alaska de Fairbanks, et une maîtrise à l'Université de KwaZulu-Natal à Durban, en Afrique du Sud, se spécialisant dans l'histoire des mouvements de résistance sud-africains.

Elle vit à Chicago pendant quatre ans avant de s'installer à Dayton, dans l'Ohio. Elle trouve un métier alimentaire en se spécialisant dans l'écriture de textes pour des sociétés de services financiers, puis de marketing, et devient rédactrice pour une société de logiciels.

Carrière en tant qu'écrivaine de science-fiction[modifier | modifier le code]

Comme elle l'explique dans son essai The Geek Feminist Revolution, son ambition est de devenir écrivaine de science-fiction. Elle a forgé les prémisses de certains de ses mondes fictionnels, comme celui de son roman The Mirror Empire dès son adolescence, mais elle a du faire preuve de ténacité pour arriver enfin à publier[3]. Elle indique avoir été fortement influencée par Joanna Russ, et apprécier des univers comme celui de Mad Max[4].

L'univers de la trilogie de The Bel Dame Apocrypha[modifier | modifier le code]

Elle commence par publier des nouvelles en 1998 avec son blog Brutal Women. Elle participe à l'atelier Clarion West en 2000. Elle obtient un premier contrat avec la maison d'édition américiane Bantam en 2008, qui n'aboutit cependant pas. Son premier roman, God's War, de la trilogie The Bel Dame Apocrypha dont le personnage principal est Nyx, une femme bisexuelle badass, qui boit, aime le sexe et est chasseuse de prime, sort en 2011 chez Night Shade. Il obtient le prix Sydney J. Bounds du meilleur nouvel auteur et le prix Kitschy du meilleur premier roman[5]. Il est nommé pour les prix James Tiptree, Jr., Nebula, Locus, Arthur-C.-Clarke et British Science Fiction[6]. Les deux suivants ne rencontrèrent pas le même succès, en raison des difficultés financières de l'éditeur[3].

The Bel Dame Apocrypha, est ce que Hurley appelle du « bugpunk » : elle se déroule sur une planète désertique du futur lointain dont la technologie est basée sur les insectes et dont les cultures matriarcales, inspirées par l'Islam, sont enfermées dans une guerre perpétuelle[3].

Worldbreaker Saga[modifier | modifier le code]

Sa deuxième trilogie, la Worldbreaker Saga, est une fantasy épique sinistre et violente[7] qui joue avec les codes du grimdark et subvertit le trope du voyage du héros, sur fond de civilisations vivant dans des mondes miroirs et orchestrant des génocides sur fond de catastrophe écologique. Le parcours sinueux des principaux personnages au cours de l'histoire rend impossible une démarcation nette entre « méchants » et « gentils »[8], une tendance de la SF que Kameron a beaucoup critiqué dans son essai Geek Feminist Revolution. Ses œuvres remettent en cause les tropes traditionnels de la SF en reconstruisant totalement la façon dont les femmes sont représentées dans les fictions narratives[9].

Elle revendique ainsi la création de personnages monstrueux, avec la revendication de la monstruosité comme profondément humaine, avec cependant la possibilité du choix menant à de moindres monstruosités pour ses personnages, et quel que soit le genre de ses personnages, qui peuvent également changer ou être brouillé, tout comme leur orientation sexuelle[4],[10].

Essayiste avec The Geek Feminist Revolution[modifier | modifier le code]

Son premier livre de non-fiction, le recueil d'essais The Geek Feminist Revolution, a été publié en 2016[11]. Hurley remporte pour cette œuvre le Prix British Fantasy de la meilleure œuvre de non-fiction et le Prix Locus en 2017.

En 2017, elle publie The Stars are Legion[12], un space opéra traduit en français sous le nom Les étoiles sont légion[13]. Dans ce roman les personnages masculins sont totalement absents, dans un monde, pointant ironiquement l'absence de la représentation des femmes dans le genre du space opéra classique[14].

The Light Brigade[modifier | modifier le code]

En 2019, elle publie The Light Brigade, un roman militaire de science-fiction sur le thème du voyage dans le temps. Le roman est basée sur une première nouvelle écrite en 2015, et reprend le trope exploré dans Étoiles, garde-à-vous !, La Guerre éternelle ou Le Vieil Homme et la Guerre. Hurley y traite le thème des soldats entrainés et poussés à bout pour se battre aveuglément pour leur camp, puis remis sur pied dans une boucle infernale, en y subvertissant le genre puisque ses soldats sont aussi des soldates. Le monde qu'elle décrit dispose également de la possibilité de voyager dans le temps en décomposant les corps des soldates en lumière. Hurley livre une critique féroce du système capitaliste et de l'emprise des grandes corporations commerciales, dans une situation militaire stratégique ou l'enjeu pour les grandes corporation n'est pas d'éliminer le mal pour établir le bien, mais d'établir une emprise totalitaire sur le monde. L'héroïne du roman, désorientée par les sauts dans le temps, tente de reprendre le contrôle tant de ses actes que de la chronologie de sa vie et de ses pensées[15],[16].

Kameron Hurley est considérée comme « une nouvelle prodige sur la scène de la science-fiction et de la fantasy, ou pour le moins comme une nouvelle voix très décalée »[13]. Le roman Les étoiles sont légion est le seul ouvrage de Kameron Hurley traduit en français.

Kameron Hurley apporte une perspective LGBTIQ dans ses œuvres, avec une mise en scène de femmes fortes et badass, aux tendances bisexuelles et lesbiennes[17],[10].

Récompenses[modifier | modifier le code]

En 2012, Kameron Hurley remporte le prix Sydney J. Bounds du meilleur nouvel auteur (prix British Fantasy).

En 2014, elle remporte le prix Hugo du meilleur écrivain amateur ainsi que le prix Hugo du meilleur livre non-fictif ou apparenté pour We Have Always Fought: Challenging the Women, Cattle and Slaves Narrative[18].

En 2017, elle remporte pour The Geek Feminist Revolution le prix British Fantasy de la meilleure œuvre non-fictive ainsi que le prix Locus du meilleur livre non-fictif.

Elle remporte le prix Ignotus du meilleur roman étranger en 2018 pour Les étoiles sont légion et en 2020 pour son roman The Light Brigade[19].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Série The Bel Dame Apocrypha[modifier | modifier le code]

  1. (en) God's War, 2010
  2. (en) Infidel, 2011
  3. (en) Rapture, 2012
  • (en) Apocalypse Nyx, 2018, recueil de nouvelles

Série Worldbreaker Saga[modifier | modifier le code]

  1. (en) The Mirror Empire, 2014
  2. (en) Empire Ascendant, 2015
  3. (en) The Broken Heavens, 2020

Romans indépendants[modifier | modifier le code]

Recueils de nouvelles indépendants[modifier | modifier le code]

  • (en) Meet Me in the Future, 2019
  • (en) Future Artifacts, 2022

Essais[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « SFE: Hurley, Kameron », sur sf-encyclopedia.com (consulté le )
  2. (en-US) « Homesteading in Dayton, Ohio », sur Kameron Hurley, (consulté le )
  3. a b et c (en) « Kameron Hurley, "The Mirror Empire" (Angry Robot, 2014) », sur New Books Network (consulté le )
  4. a et b (en) Kameron Hurley, The geek feminist revolution, (ISBN 978-0-7653-8623-6, 0-7653-8623-2 et 978-0-7653-8624-3, OCLC 918994542)
  5. (en-GB) « 2011 Awards », sur The Kitschies (consulté le )
  6. (en-US) Arley Sorg, « Imaginary Friends: A Conversation with Kameron Hurley », sur Clarkesworld Magazine, (consulté le )
  7. (en-US) Aidan Moher, « Review of The Mirror Empire by Kameron Hurley », sur A Dribble of Ink (consulté le )
  8. (en) Aidan Moher, « 50,000 Shades of Grey: The Mirror Empire by Kameron Hurley », A Dribble of Ink,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Andrew Liptak, « The Stars Are Legion is a bold science fiction novel about warring women at the edge of the universe », sur The Verge, (consulté le )
  10. a et b (en-US) Casey Stepaniuk, « 100 Must-Read Bisexual Books », sur bookriot.com, (consulté le )
  11. (en) « Geek critique: Neil Gaiman and Kameron Hurley pick apart pop culture », sur the Guardian, (consulté le )
  12. (en-US) Stubby the Rocket, « Saga Press to Publish Kameron Hurley’s Standalone Space Opera The Stars Are Legion », sur Tor.com, (consulté le )
  13. a et b Marc-Olivier Amblard, « « Les Étoiles sont légion », Kameron Hurley, space-opera organique ? », sur Boojum, (consulté le )
  14. (en) Gary K. Wolfe, « Kameron Hurley's all-woman space opera leads our science-fiction roundup », sur chicagotribune.com (consulté le )
  15. (en) Andrew Liptak, « The Light Brigade is a worthy successor to Starship Troopers », sur The Verge, (consulté le )
  16. (en-US) « Exclusive excerpt from Kameron Hurley's sparkling new military sci-fi novel, The Light Brigade », sur SYFY Official Site, (consulté le )
  17. (en-US) « The Light Brigade by Kameron Hurley – Queer Science Fiction and Fantasy Book Database » (consulté le )
  18. (en-US) « Interview: Kameron Hurley », sur Lightspeed Magazine, (consulté le )
  19. (en) « sfadb : Kameron Hurley Awards », sur sfadb.com (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]