Jean Charles Abbatucci

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Jean Charles Abbatucci
Jean Charles Abbatucci

Naissance
Zicavo, Corse-du-Sud (Royaume de France)
Décès (à 26 ans)
Huningue, Haut-Rhin (République française)
Mort au combat
Origine Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Arme Artillerie
Grade Général de brigade
Années de service 17871796
Conflits Guerres de la Révolution française
Hommages Nom gravé sous l'Arc de triomphe, 17e colonne

Jean Charles Abbatucci, fréquemment orthographié Abatucci, né le à Zicavo en Corse et mort le à Huningue, dans le Haut-Rhin, est un général français de la Révolution.

Biographie[modifier | modifier le code]

Du sous-lieutenant au général de brigade[modifier | modifier le code]

Il est le fils du général Jacques Pierre Abbatucci et de Maria Angela de La Costa. Élève à l'École d'application de l'artillerie et du génie, de Metz, il en sort en 1788, pour entrer dans le 2e régiment d’artillerie à pied comme élève sous-lieutenant le 1er septembre 1789. 2e lieutenant le 6 janvier 1792, 1er lieutenant le 18 mai. Capitaine le 1er novembre 1792, il passe dans l'artillerie à cheval, que l'on vient d'organiser. Employé à l'armée du Rhin, il passe en avril 1793 à la 7e compagnie d'artillerie légère. En décembre 1793, sa brillante conduite l'attache comme aide de camp du général Pichegru. Adjudant général, chef de brigade provisoire le 9 juin 1794, il est confirmé dans ce grade par le comité de salut public le 21 juillet suivant. A l'armée du Nord de 1794 à 1795, puis à l'armée du Rhin-et-Moselle.

Il est ensuite chargé par le général Moreau de préparer le passage du Rhin avec les généraux Bellavène, Decaen et Montrichard, mouvement qui est effectué à Kehl le . Abbatucci combat sur la rivière Kitzing le . Général de brigade le 10 juillet 1796, il s'empare des postes d'Ellmunster et de Schweighausen, le , contre le corps de Condé.

Campagnes sur le Rhin, 1796[modifier | modifier le code]

Le , il affronte l'arrière-garde des Émigrés près de Westerheim à Wertheim et la poursuit jusqu'à Erkheim. Le , il est défait à Kammlach par le duc d'Enghien et manque d'être anéanti. Secouru in extremis par la 89e demi-brigade, il reprend l'offensive et repousse les Émigrés sur Mindelheim où il fait 1 000 prisonniers. Il sauve à la nage plusieurs soldats entrainés par le courant au passage du Lech en Bavière le et se signale de nouveau à cette occasion en culbutant les troupes autrichiennes sur la rive opposée. Abbatucci s'empare alors de Kissing et marche sur Ratisbonne pour couper la retraite de l'ennemi. Le , il repousse l'attaque sur l'Isar du général autrichien Deway.

Pendant la retraite de l'armée du Rhin et Moselle, il commande l'arrière-garde et dirige au mois de septembre une attaque contre la forteresse de Kehl. Le mois d'après, il stoppe l'ennemi près de Neubourg. Le 26 octobre 1796, Abbatucci est chargé de la défense de Huningue. Cette forteresse, qui couvre la Haute-Alsace, devient d'une grande importance lorsque Moreau repasse le Rhin après les défaites essuyées par Jourdan en Franconie. Les Autrichiens viennent mettre le siège devant la ville en même temps qu'ils font le blocus de Kehl, où Desaix et Lecourbe se sont enfermés. Abbatucci tient tête aux 20 000 hommes de l'armée autrichienne du prince de Wurtemberg et refusa toute proposition de capitulation.

Blessé au cours d'une sortie vigoureuse qu'il dirige dans la nuit du au depuis la tête de pont située sur la rive droite du Rhin. Il meurt le , à l'âge de 26 ans. La perte de ce général hâte la reddition de la place, que les Français évacuent le .

Honneurs[modifier | modifier le code]

Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile : pilier Est, 17e et 18e colonnes.
Premier monument route de Bâle à Huningue
  • Le général Moreau fait ériger, après la conclusion de la paix, en 1801 , un monument en l'honneur de ce guerrier estimé et regretté de l’armée, sur le lieu même où il avait succombé avec gloire. Ce monument est vandalisé, en février 1816, par les troupes coalisées européennes.
  • En 1819, le général Rapp ouvre une souscription pour le rétablir. Ce n'est cependant qu'en 1828 (Révolution de Juillet) et à l’initiative du général Foy , compagnon d'armes d'Abbatucci, qu'un nouveau monument est édifié route de Saint-Louis. Il est restauré en 1856 avec l’ajout de deux bas-reliefs de bronze par Philippe Grass. En 1904 , le monument est déplacé de la route de Saint-Louis sur ce qui deviendra la place Abbatucci à Huningue . Sur une base en marbre, est érigé un obélisque de 8 m en grès rouge ; sur les deux bas-reliefs[1] , le général Abbatucci est représenté au passage du Lech en Bavière (24 août 1796) et lorsqu'il est blessé mortellement à Huningue le 30 novembre, soutenu par le futur général Foy.
  • Une statue par le sculpteur Vital-Dubray lui est élevée cours Napoléon, à Ajaccio, place Abbatucci[2].
  • Un buste en marbre par Vital-Dubray se trouve dans la galerie des Batailles au château de Versailles.
  • Une rue lui fut brièvement attribuée de 1868 à 1879 dans le 8e arrondissement de Paris puis son nom fut remplacé par celui de La Boétie.
Le général Jean Charles Abbatucci par Vital-Dubray.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ils ont été transférés en 2008 au musée de Huningue.
  2. [1]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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