Jacques Plait

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Jacques Plait
Nom de naissance Jacques Plait
Naissance
Monestier-de-Clermont
Décès (à 71 ans)
Paris (10e arrondissement)
Activité principale Producteur, directeur artistique.
Années actives 1948 à 1994
Labels Disques Selmer, Ducretet Thomson, Pathé Marconi, Disques Capitol, Philips, CBS

Jacques Plait est un producteur et directeur artistique français, né le à Monestier-de-Clermont et décédé le à Paris.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jacques Plait est né à Monestier de Clermont, commune de l'Isère, le . Il a vécu en Algérie jusqu'à l'âge de 20 ans.

À 18 ans, il effectue son service militaire qu'il enchaîne par trois années de guerre (débarquement de Provence et occupation allemande).

À son retour, il s'installe à Paris pour terminer ses études à la faculté de droit du Quartier latin.

En même temps, il suit les cours de comédie de Charles Dullin et, passionné de jazz, s'inscrit au Hot club de France.

Il voit tous les spectacles de la capitale: théâtre, danse et jazz. La création en cette période d'après-guerre étant particulièrement enrichissante et enthousiaste.

Jacques Plait est vraiment passionné de jazz. Durant ses études, il traverse le jardin du Luxembourg et toutes les semaines se rend chez son disquaire « La Boîte à Musique » pour écouter les dernières nouveautés. Il lui arrive de ne pas déjeuner pour s'acheter un disque.

Carrière artistique[modifier | modifier le code]

Son début de carrière[modifier | modifier le code]

S'apercevant qu'il ne peut se passer de musique, Jacques Plait renonce à devenir avocat comme son père.

Il fait paraître une petite annonce dans Jazz Hot, la revue du Hot Club de France espérant trouver un emploi dans le milieu artistique. C'est ainsi que bientôt, Charles Delaunay, le président du Hot Club le prévient qu'une société de disques américaine s'installe en France et recherche quelqu'un connaissant bien le Jazz pour s'occuper de la marque.

C'est ainsi que Jacques Plait se retrouve dans le milieu du disque.

1948[modifier | modifier le code]

Il s'agit d'une minuscule firme[réf. souhaitée] de disques qui édite les premiers Dizzy Gillespie et Charlie Parker, Willie Smith, Sidney Bechet, Slam Stewart, Les Paul, Nat King Cole, Lester Young, etc.

Il est tout seul, donc obligé de tout faire : représentant, vendeur, comptable, secrétaire, technicien, emballeur, livreur, mais surtout, il est chargé du choix des disques à éditer en France et leur lancement.

Sa carrière est lancée[modifier | modifier le code]

1950 à 1954[modifier | modifier le code]

Maurice Tézé, l'un des deux « grands » directeurs artistiques de l’époque entend parler de Jacques Plait. Il demande à le voir. Ils découvrent tous les deux qu'ils se complètent. Jacques Plait est donc engagé aux « Disques Selmer » (qui deviennent par la suite « Ducretet Thomson ») et va assister Maurice Tézé dans les enregistrements de jeunes inconnus: Charles Aznavour, Franck Pourcel, Virgine Morgan.

Cette époque coïncide avec l'arrivée du 33 tours et l'enregistrement sur plusieurs pistes, évolution technique majeure.

1954 à 1958[modifier | modifier le code]

Quatre ans plus tard, en 1954, Jacques Plait entre chez Pathé Marconi, il est directeur du département des disques Capitol qu'il lance en France.

Nous sommes en pleine période des films musicaux avec Frank Sinatra, Dean Martin, Yul Brynner, et les comédies musicales comme Oklahoma, qu'il a fait éditer et dont il a assuré la promotion.

Chez Pathé Marconi, on lui confie ensuite le « service promotion ». Aguerri par dix années d'expérience, de par ses connaissances commerciales, techniques, artistiques et en communication, il connaît tous les secrets du métier et c'est ainsi, qu'il devient « directeur artistique ».

C'est le début de l'épanouissement de sa carrière. Il crée le slogan qui se vérifiera pendant longtemps : « Ce qui plaît à Plait, plaît au public ».

Il choisit les titres avec un goût sûr et « ses » artistes apparaissent souvent classés dans les hits parades de l'époque.

Le premier artiste qu'il engage chez Pathé Marconi est Richard Anthony, qu'il est le premier « à signer ».

1959 à 1962[modifier | modifier le code]

Il devient ensuite, chez Philips, l'adjoint de Jacques Canetti, qui s'intéresse surtout aux auteurs compositeurs.

Jacques Plait est responsable des variétés et devient très vite directeur de la production artistique variétés. Il s'occupe de Serge Gainsbourg, Guy Béart, Dario Moreno, Claude Bolling, il y aura en tout 17 artistes dont Jacques s'occupera et lancera la carrière.

Directeur artistique de Serge Gainsbourg, il produit ses premiers 33 tours (chez Philips) et le premier, a l'idée, de l'amener en Angleterre pour enregistrer. Serge Gainsbourg y grave, en 1963, La Javanaise qui devient un titre emblématique de son œuvre.

Quand Johnny Hallyday entre chez Philips, Jacques Plait supervise ses premiers enregistrements : Retiens la nuit, Viens danser le Twist, Le Pénitencier.

1962 à 1965 : les années Sheila[modifier | modifier le code]

Devenu directeur de production, il lui est demandé de s'occuper de dix-sept artistes et même en travaillant douze heures par jour il ne peut y arriver. Le travail effectué aux États-Unis par deux producteurs indépendants Leiber and Stoller le fascine. Ils ne s'occupent que d'un ou deux artistes et collectionnent les succès.

Jacques Plait décide de faire la même chose en France et de devenir producteur indépendant. Il lui faudra des années avant d'y parvenir et de convaincre le président de Philips de lui laisser tenter sa chance. Il découvre un jeune auteur ambitieux et dynamique, en la personne de Claude Carrère. C'est le début de leur collaboration et le tandem va « faire son chemin... »

Deux mois plus tard, dans un cinéma désaffecté du quatorzième arrondissement, Jacques Plait et Claude Carrère écoutent un groupe que leur a recommandé leur ami Henri Leproux du Golf-Drouot. Les Guitares Brothers ne les emballent pas. Dans un coin de la scène, il y a une jeune fille de seize ans, chanteuse du groupe, elle se nomme Annie Chancel, mais sous la houlette de Plait et Carrère, elle va très bientôt se faire connaître sous le nom de scène de Sheila.

Avec l'avènement de la mode « yéyé », Sheila devient très rapidement l'une des grandes vedettes du moment. Neuf disques sont produits en trois ans et autant de succès, avec des titres comme L'école est finie, Vous les copains, je ne vous oublierai jamais, Papa t'es plus dans l'coup, ou encore Première surprise partie.

Ils vont également s'occuper d'un groupe découvert par Sheila au Golf Drouot Les Guitares qui vont l'accompagner en tournée et sur disques pendant plusieurs années. Le groupe enregistre trois super 45 tours instrumentaux.

Après trois ans avec Sheila et associé à Claude Carrère, Jacques Plait se sépare amicalement de Claude Carrère et, deux mois après, rencontre par hasard un jeune Américain, nommé Joe Dassin.

1965 à 1980 : les années Joe Dassin[modifier | modifier le code]

Jacques Souplet (qu'il connait depuis le Hot Club de France), récemment nommé président de « CBS », demande à Jacques Plait de devenir son conseiller personnel et lui présente Joe Dassin.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Maryse Massiera et Jacques Plait ; Cher Joe Dassin, 377 pp, Paris (Carrère), 1987.
  • Maryse Massiera et Jacques Plait ; Cher Joe Dassin (réédition), 215 pp, Ergo Press (Carrère Distribution), 1989.
  • Maryse Grimaldi et Jacques Plait, Joe Dassin, inconnu et fascinant (réédition), 240 pp, ZurfluH éditeur, 2010.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]