Ivan Pojarliev

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Ivan Petrov Pojarliev
Biographie
Naissance
Décès
(à 74 ans)
Sofia
Nationalité
Formation
Activité
Fratrie
Thomas Pojarliev (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grade militaire
Conflits
Distinction

Ivan Petrov Pojarliev (en bulgare : Иван Петров Пожарлиев) est un révolutionnaire et colonel (polkovnik) dans l'armée bulgare.

Débuts[modifier | modifier le code]

Naissance[modifier | modifier le code]

Ivan Pojarliev est né le [1],[2],[3] à Enidje Vardar (à l'époque dans l'Empire ottoman, aujourd'hui Giannitsá en Grèce). Il est le frère du voïvode[4] Thomas Pojarliev (bg)[3].

Études[modifier | modifier le code]

Ivan Pojarliev est diplômé en 1891[3],[5],[6] de la sixième promotion du lycée bulgare de garçons de Thessalonique[7], où il rencontre Konstantin Kondov (bg)[3]. Ce dernier, dans ses souvenirs[8], a évoqué cette période, qui dut être décisive pour Ivan Pojarliev :

« En raison du climat russe rigoureux et de la maladie de l'année suivante 1889, mes parents m'ont envoyé étudier au lycée bulgare de Thessalonique. Pour une cotisation annuelle de vingt livres turques, j'entrai dans la pension du lycée, qui était hébergée dans un immense bâtiment délabré appartenant au grec Spadoni, dans le quartier de Saint-Athanase, en face d'un tekké derviche. Dans la pension et au lycée, j'ai trouvé des représentants de toutes les routes de la Macédoine pittoresque et fabuleuse.

Il y avait des montagnards blonds et élancés de Debăr, de vifs et enflammés d'Ohrid, Bitola, Prilep, d’invincibles à la lutte, de Chtip, Koumanovo et Kotchan, de rudes habitants du Vardar, de Tetovo, Skopje, Vélès, Tikvech, des Bulgares têtus et fermes de Koukouch, Enidje Vardar, Voden et Kostour, des fourmis silencieuses et modestes de Serrès, Dráma et Nevrokop et des rebelles, habitants du beau Pirin et du Maléch boisé.

Bien que d'origines, d'âges et de classes différentes, la pension nous avait émancipés et nous, les pensionnaires, formions une grande famille dans laquelle la relation était pure et fraternelle. Les camarades m'ont accordé une attention particulière, c'était évident, car j'arrivais de Bulgarie libre. Quant à la création de cet esprit d'amour et d'harmonie, d'unanimité et de fraternité, tout cela était dû exclusivement à nos professeurs de l'époque, qui étaient non seulement d'excellents pédagogues, mais aussi des perdsonnalités publiques et des patriotes irremplaçables. Nos professeurs étaient alors N.A. Natchev (bg), le poète Konstantin Velitchkov (bg), le philologue Dimităr Matov (bg), alors professeur à l'université de Sofia, le vétéran Grigor Părlitchev (bg), compagnon des frères Miladinov et marié à Athènes, le poète, géographe Vassil Kăntchov (bg), l'irremplaçable mathématicien Blagoy Dimitrov (bg), le strict mais juste Dimităr Hadji Ivanov (bg), le fascinant historien Statnikov (bg) et bien d'autres.

Je me souviens avec quel zèle, avec quel enthousiasme et avec quelle curiosité les élèves avalaient la parole vive de nos chers professeurs, et combien nous vénérions leur impeccable activité patriotique à l'extérieur et à l'intérieur de l'école. Je peux dire en toute sécurité que nos professeurs ont enflammé nos cœurs, exalté nos âmes et qu'ils ont été les premiers à révolutionner nos esprits et nos concepts. Grâce à eux, nous sommes tombés amoureux de notre peuple et du foyer paternel.

A cette époque, il y avait plusieurs groupes d'étudiants dans la pension avec des nuances différentes : littéraire, philosophique et rebelle (révolutionnaire). Ce dernier groupe était le plus petit. Il comprenait Dimităr Atanassov Doumbalakov (bg) du village de Suho et Lazar Madjarov (bg) du village de Visoka ; Gotsé Deltchev de Koukouch ; Ivan Pojarliev et Dimităr Lechnikov (bg) d'Enidje Vardar ; Christo Sarakinov (bg) du village de Sarakinovo (Măglen) ; Radomir Dimitrov de Voden ; Boris Sarafov (bg) du village de Libyahovo (bg) (Nevrokop) ; Stoyan Gueorgiev (bg) de Stroumitsa ; Boris Ivanov de Tcherechnitsa (bg) (Melnik) ; Petăr Kitanov (bg) du village de Lechko (bg) (Gorna Djoumaya) ; Todor Saev (bg) du village de Belitsa et Dimităr Lazarov (bg) du village de Bansko (Razlog) ; Yanaki Iliev (bg) du village de Vatacha (Tikvech) ; Christo Stoyanov (bg) et Christo Nikov de Mărzentsi, (Guevgueliya) ; Dimităr Pajev (bg) de Bitola ; Filiptchev (bg) d'Ohrid ; Boyan Atchkov (bg), Tane Mourdjev (bg), Panteley Damyan Petrov de Prilep ; Andreya Vesov (bg) et Ilia Levkov (bg) de Vélès ; Boris Danov et Christo Tchemkov (bg) de Chtip ; Avksenti Gueorgiev (bg) de Koumanovo ; Lazar Simitchiev (bg) de Skopje et quelques autres dont j'ai oublié les noms et prénoms. J'ai eu l'honneur d'appartenir à ce cercle.

Et aujourd'hui, 38 ans plus tard, à l'exception de trois ou quatre qui se trouvent être vivants, presque tous les autres sont morts et enterrés, ayant, en divers moments et en différents lieux, perdu leur tête intrépide pour la liberté de la Macédoine esclave. »

Ce cercle était dirigé par Boris Sarafov (bg) et comprenait également[9] Damé Grouev[3] et Boris Drangov (bg)[3].

Ivan Pojarliev rentre en 1891 à l'Université militaire nationale Vasil Levski de Sofia d'où il sort diplômé en 1895[3]. Il y retrouve ses camarades du lycée de Thessalonique, rentrés un an avant lui[8],[9],[10], Boris Sarafov (bg)[3],[11], Dimităr Atanassov Doumbalakov (bg)[3], Dimităr Pajev (bg), ceux rentrés la même année que lui[9],[10], Konstantin Kondov (bg)[3], Christo Sarakinov (bg)[3],[11], Gotsé Deltchev[3],[11], Boris Drangov (bg)[3], ou l'année suivante[9],[10], Petăr Dărvingov (bg), avec lesquels se reconstitue un cercle de révolutionnaires[8], mis en place par Boris Sarafov qui en prendra la tête, avec Gotsé Deltchev et Boris Drangov[9]. Ce cercle intègre aussi des cadets de l'Université Vasil Levski venant d'autres lycées[8], comme Yordan Vénédikov (bg)[3],[11] ou Vladislav Kovatchev (bg)[3],[11].

Les mouvements pour la libération de la Macédoine et de la Thrace[modifier | modifier le code]

Le traité de Berlin en 1878 laissa à l'Empire ottoman le territoire de la Roumélie, comprenant les vilayets du Kosovo, de Monastir, de Salonique et d'Andrinople, c'est-à-dire l'Albanie, la Macédoine et le sud de la Thrace, ces deux dernières régions ayant une importante population bulgarophone[12].

L'Organisation révolutionnaire intérieure macédono-andrinopolitaine (VMORO), connue également sous le nom d'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne (VMRO)[13], a été fondée en à Thessalonique (Солун).

1895 - Doupnitsa
podporoutchik Vladislav [?] Kovatchev[14]
Konstantin N. Kondov (bg) - enseignant au collège de Doupnitsa
podporoutchik Ivan Pojarliev
Bibliothèque nationale de Bulgarie (référence C III 658)

Ivan Pojarliev est nommé sous-lieutenant (podporoutchik)[15] le [2].

Le Comité macédonien ou Comité suprême macédono-andrinopolitain (en) (VMOK) a été fondé à Sofia en [11].

Ivan Pojarliev participe à l'action révolutionnaire du Comité macédonien (bg), qui eut lieu de juin à août 1895[16].

Il commande une troupe dans la montagne de Maléchévo, dont faisait partie Manol Karamanov (bg)[3].

Lorsqu'il témoigne pour l'assassinat de Stefan Stambolov (tué le 15 juillet 1895), il déclare qu'il était ce jour-là dans la troupe de Chrăstio Voïvoda (sans doute Chrăstio Bulgarie (bg)) dans la région de Kyoustendil[17].

Le 23 juillet, la troupe qu'il commande avec Vladislav Kovatchev (bg)[3],[11] dans les montagnes d'Osogovo, rentre en territoire turc, contre l'avis du gouvernement, mais doit battre en retraite et est contraint par l'armée bulgare de se retirer de la région de Kyoustendil[18].

À la fin de l'été 1895[3],[19] Ivan Pojarliev est dans une troupe dans la montagne Strandja, près de Malko Tarnovo, avec le capitaine Stoycho Garoufalov (bg)[3], le lieutenant Haralambi Loukov (bg)[3], le lieutenant Anton Bozoukov (bg). Mais, comme le montre la lettre suivante, ils sont repérés par des espions du gouvernement venus de Bourgas, et doivent rentrer en Bulgarie au bout de trois jours.

Lettre d'Ivan Pojarliev à Nikola Zografov (bg)[3], 28 aoüt 1895.
Bibliothèque nationale de Bulgarie, fond (Фонд) N° 23, cote (Архивна единица) 3, feuilles (л.) 11-12[20]

À la suite de cette action révolutionnaire le VMOK organisa son deuxième congrès en décembre 1895. Ivan Pojarliev faisait partie des officiers qui y avaient été invités, avec Dimităr Jostov (bg)[3],[5],[6],[11],Vassil Spassov (bg),[11],Yordan Vénédikov (bg)[3],[11], Stoytcho Garoufalov (bg)[3], Vladislav Kovatchev (bg)[3],[11] et d'autres, et qui déclinèrent, entre autres, parce qu'ils considéraient comme une trahison la volonté du VMOK de mettre fin à l'agitation révolutionnaire et qu'ils réprouvaient la tendance parmi la majorité des membres du Congrès à exploiter le mouvement macédonien pour atteindre des objectifs personnels et partisans, ce qu'ils jugeaient aller à l'encontre du caractère sacré de la cause[22].

Cette même année 1895, son frère Thomas Pojarliev (bg)[3] devient membre du VMORO.

En 1896, Guiortché Pétrov, membre du comité central du VMORO, charge Nikola Zografov (bg)[3], responsable du VMORO à Kyoustendil, de créer parmi les officiers en Bulgarie libre une organisation secrète, dépendant du VMORO, qui en serait un allié sûr, capable de collecter de l'argent et des armes pour elle. C'est le Comité secret révolutionnaire « Travail » (таен революционен комитет (ТРК) « Труд »), créé le 12 octobre 1896. Presque tous les officiers participant à l'action révolutionnaire répondirent avec enthousiasme aux invitations à se joindre au comité[23],[24].

Parmi eux, Ivan Pojarliev, alors dans le 23e régiment d'infanterie de Chipka (bg) à Kazanlak, fut un des premiers à répondre à l'appel. Dans sa réponse du 31 octobre 1896[25]. il remercia pour cette confiance. Il ne doute pas que la voie choisie est la bonne et se dit prêt à tous les sacrifices pour la cause, tout en critiquant les faux patriotes, hypocrites, avides d'argent et d'honneurs.

« Frères,

Je vous remercie infiniment pour cet honneur. Je ne trouve pas de mots pour décrire la joie qu'a provoquée votre invitation à l'organisation d'un comité secret. C'est ce qu'il fallait faire. Si nous avions commencé à travailler de cette manière immédiatement après l'arrêt de l'insurrection, nous n'aurions pas atteint ces tristes résultats et ne serions pas devenu la risée du peuple, mais nous serions devenus une terrible force secrète, qui aurait fait trembler non seulement les Turcs mais n'importe qui qui aurait eu affaire à nous.

Quoi qu'il en soit, ne pleurons pas sur le passé, mais regardons l'avenir ; jetons un voile noir sur le passé et oublions les évènements et les personnes qui ont déshonoré la cause. La génération future est le juge le plus juste. Qu'elle récompense chacun selon ses mérites. Laissons les avides d'argent et de fauteuils de président faire des élections et des partages de la Macédoine. Laissons-les faire cela. Il faut qu'ils s'exercent à ce métier parce qu'à l'avenir ils en auront besoin. Restons plus loin de ces misères. Nous ne mènerons pas une telle lutte car elle demande d'être sournois, hypocrites, etc ..., traits de caractère que nous ne possédons pas et que de toutes façons nous ne devons pas posséder.

Le vrai patriote ne veut pas savoir qui va gagner les lauriers mais comment libérer cette malheureuse patrie qui afflige son cœur. Tels nous devons être nous aussi. Tout un chacun qui combat pour cette idée sacrée - la libération de la Macédoine - doit avant tout écrire sur son drapeau : inquiétude, privations de tout, faim, froid, fatigue, etc.., et enfin la mort. Ce sont ses récompenses. S'il reste en vie pour voir sa patrie libérée il recevra ces mêmes récompenses et peut-être l'infamante corde de la potence, jetée sur son cou par quelque juge ou ministre qui est actuellement un espion turc. Oui ! Tel est le monde ! Chacun connait cela parce que devant nos yeux, nous avons aujourd'hui des exemples. Mais pour le vrai patriote ces privations sont la vraie récompense car, plus grandes sont les souffrances, plus grand est le plaisir avec lequel il travaille et acquiert davantage de courage. Et vraiment, quel serait le prix de notre patriotisme si nous buvions notre thé dans notre chambre en demandant aux Turcs de quitter la Macédoine, et qu'ils la quittaient ? Dans ce cas le dernier des misérables serait le plus grand héros et patriote. [...] »

Mais il est terriblement déçu par la réaction des officiers, lieutenants et sous-lieutenants, qu'il a interrogés. Cela ne l'empêche pas de renouveler sa détermination sans failles. Il demande à être membre.

« [...] Frères, Etes-vous d'accord de donner cinq leva par mois ? Soyez sûrs que votre argent ne se perdra pas mais ira directement à destination. Presque tous les officiers apportent de l'aide de cette manière. Et moi je suis habilité par quelqu'un pour vous faire cette proposition, si vous souhaitez l'accepter au nom de l'idée sacrée.

Savez-vous, frères, que lorsque je leur ai proposé cela la pièce leur a paru petite ? Quelqu'un a dit : "Allons-nous en, il se fait tard.". Un autre : "Quelle utilité auront mes cinq leva ? On peut s'en passer.". Un troisième : "J'ai des dettes en pleins d'endroits". Un quatrième : "Je ne veux pas penser à la cause macédonienne car je ne suis pas macédonien.". Et ils ont dit encore beaucoup de bêtises. Nous avons épilogué longtemps sur ces questions et seulement un faisait une analyse correcte. Tous les autres disaient des sottises. [...]

Voici comment sont nos patriotes. Voici la dure volonté de notre jeunesse - une circonstance sans importance peut la faire se décourager et la rendre ridicule. Voici comment nos officiers comprennent le patriotisme. Ces mêmes messieurs qui, il y a une semaine, admiraient les actions de Botev et Levski, grâce auxquels, aujourd'hui, ils portent des galons, ont trouvé la salle trop petite lorsque je leur ai proposé qu'ils donnent cinq leva sans risquer leur vie. Et après cela ils ont recommencé à chanter "Il vit, il vit ..." [il s'agit du poème "Hadji Dimităr" de Christo Botev]. Quel affront à la mémoire de ces hommes valeureux ! Tels sont aujourd'hui nos patriotes. Ils ne demandent pas quelle sera l'utilité que mille personnes donnent chacune cinq leva, mais quelle sera l'utilité de seulement cinq leva. Ils n'avaient pas honte de faire ce genre de comptes d'apothicaire et de dire qu'ils ont des dettes, quand presque tous les soirs ils laissent dix leva au café et se vautrent dans la luxure avec deux ou trois gitanes répugnantes ! Mais que faire puisque c'est là l'idéal de notre honorable société d'officiers, ivrogne et dévergondée.

Vous voyez, frères, le résultat de ma proposition. Et, remarquez, je ne leur ai pas dit que je voulais organiser quelque chose comme un comité secret. Si j'avais dit ce mot propre à les terrifier, ils se seraient cachés dans des trous de souris. Je me suis terriblement indigné et je leur ai dit ma pensée, bien qu'ils étaient mes invités. Et j'ai ressenti un profond chagrin et, longtemps, je n'ai pas pu m'endormir. J'ai été très indigné le lendemain, quand un ami m'a dit qu'il partageait leurs opinions. Quelles que soient les motivations de chacun, rien ne justifie l'apathie des jeunes gens, surtout des Macédoniens, et qui plus est officiers. C'est lamentable frère qu'aujourd'hui nous avons des camarades pour la débauche, et non des camarades de cœur et de pensées, de véritables amis et camarades d'idées. Le destin nous a séparé et m'a jeté ici parmi des gens qui ne me comprennent pas, parce que leur idéal est autre. Je suis triste parce que pas un seul ne comprend mon discours et pas un seul avec qui se soutenir mutuellement.

Mais ce n'est rien, frères. Cela ne doit aucunement nous désespérer. Entends-tu la voix de la Macédoine qui appelle à l'aide ? Sais-tu que sur ton front est écrit "esclave" ? Et maintenant, à la place de l'infâme sceau de l'esclavage inscrit sur ton front "la mort ou la liberté". Suis ton chemin pour faire ton devoir et n'ai pas peur. Si ton sort est le premier mot de cette devise - la mort, pour ton frère cela sera le deuxième - la liberté.

Salutations fraternelles : Sous-lieutenant Pojarliev

Kazanlak 31 octobre 1896

P.S. Je vous prie, frères, de m'inscrire comme membre du comité secret révolutionnaire. De mon côté je ferai mon possible pour faire ce qui est exigé par le règlement de ce comité et dans l'intérêt de la cause. »

Mais le Comité secret révolutionnaire manque de moyens et les ressources exceptionnelles, comme les 400 cartouches Manlicher offertes par Ivan Pojarliev, sont rares. Le Comité cesse d'exister en octobre 1897. Lui succèderont les confréries de libération bulgare (bg) communément appelées confréries des officiers secrets, qui joueront un rôle important jusque en 1901, en appui au VMORO et au VMOK.

Le 11 décembre 1896, lorsque Ivan Pojarliev témoigne pour l'assassinat de Stefan Stambolov, il déclare avoir 28 ans[26] et habiter Kazanlak[27].

Quand, à la fin des années 1890, le VMOK se divise en deux ailes, l'une, avec les anarchistes et les partisans de Boris Sarafov (bg)[3],[11] et de synergies avec le VMORO (« étatistes » ou « centralistes »), l'autre, celle d'Ivan Tsontchev[11], qui bénéficie du soutien du prince de Bulgarie Ferdinand Ier (« suprémistes » ou « varhovistes »), il se range du côté de la deuxième[28].

Ivan Pojarliev est nommé lieutenant (poroutchik)[15] le [2].

Lettre à Gotsé Deltchev[modifier | modifier le code]

Le , il écrit à Gotsé Deltchev[3],[11], depuis Kazanlak[29],[30] :

Lettre d'Ivan Pojarliev à Gotsé Deltchev[3], 9 avril 1902.
Archives centrales de l'Etat (Централен държавен архив)
Fond (Фонд) N° 1938К, Inventaire (Инвентарен опис) N° 2, cote (Архивна единица) N° 48

« Deltchev,

Isolé ici dans le lointain Kazanlak, je ne peux rien apprendre de la cause macédonienne qui, sans aucun doute en tant que fils de ce pays, m'intéresse beaucoup. De tout ce qui a été écrit jusqu'ici sur la cause dans les différents journaux, on ne peut s'empêcher de s'indigner et de regretter, ou plutôt de pleurer, sur le triste état dans lequel la cause a été amenée. De temps en temps des camarades passent ici comme des météores et me racontent des choses très étonnantes. Je n'ai rien pu entendre de positif sur la cause, seulement « vols », « écarts par rapport aux directives du comité actuel », « interne », « externe », « zones neutres », « dictats », « entourage royal », « désunion », « congrès extraordinaires », etc., et ces querelles n'ont pas lieu entre étrangers, mais entre ceux qui se sont battus côte à côte et qui sont sincèrement attachés à la cause.

En regardant tout cela, on se demande comment jusqu'à présent personne ne s'est trouvé pour mettre un terme à tout cela. Certains sont-ils vraiment des traîtres et d'autres de vrais combattants, pour qu'il y ait une telle inimitié ? À mon avis, il n'y a pas ici de traîtres, mais des affrontements d'opinions et une confusion de l'intérêt de la cause avec des ambitions privées. N'est-il pas possible de choisir quelque chose de moyen et d'utile parmi tous les avis et de satisfaire tout le monde. N'y a-t-il pas en chacun une conscience que ces ambitions doivent être mises de côté et que nous devons tous nous donner la main pour travailler ensemble ? Allons-nous encore user nos forces en autodestruction aux dépens de l'esclave[31]? Pourquoi l'idée que nous commettons un crime et un grand péché avec notre comportement aujourd'hui, ne nous réunit-elle pas ? Qui est coupable de cet état de fait, je ne sais pas, car je n'ai pas de lumières sur tout et j'aurais tort de désigner des individus, mais quel que soit le coupable, nous avons besoin de solidarité, de concessions sacrées et d'affection, si nous voulons réussir la grande mission à laquelle nous nous sommes attelés.

Nous sommes tous coupables devant l'esclave[31], car nous ne voulons pas nous réconcilier et nous donner la main. Deltchev, allons-nous encore gaspiller nos forces ? N'y a-t-il pas une force puissante qui peut unir tout le monde et mettre fin à tout ? Oui, il y a une force qui mettra fin à tout dans ce monde, et c'est la « concorde ». Donnez vous tous la main et ne perdez pas de temps. Nous sommes tous fils de cette Macédoine et notre devoir envers elle est le même pour nous tous. Alors pourquoi cette persécution et cette inimitié ?

Cela suffit, parce que je suis pressé. J'espère que tu m'écriras quelque chose sur nos affaires.

[...]

Gotsé Takedjiev[32],[11]est venu et m'a donné des détails sur la cause. Je ne sais pas ce qui est vrai et où cela nous mènera.

Où est Guiortcheto[33],[3],[11]? Embrasse-le. J'ai entendu des choses désagréables, aussi à son sujet. Que le diable nous emporte tous. Qui sait qui a raison, qui a tort. À nous les mortels il ne nous reste plus qu'à hausser les épaules et à nous étonner de tout ce qui se passe autour de nous.

Salutations à tous

Salutations, ton Pojarliev »

Insurrections[modifier | modifier le code]

À la mi-1902, Ivan Pojarliev rejoint avec d'autres troupes suprémistes le district révolutionnaire de Thessalonique (bg), qui était un des sept districts du VMORO créés lors du congrès de 1896 (bg) : troupes de Anastase Yankov (bg)[3], Thomas Pojarliev (bg)[3], Athanase Ordjanov (bg)[3], Ivan Karasouliata (bg)[3] et d'autres.

À l'automne 1902, il participe[34] à l’insurrection de Gorna Djoumaya (bg) (aujourd'hui Blagoevgrad) organisé par l'aile d'Ivan Tsontchev[11] du Comité suprême, mais sans le consentement du prince Ferdinand Ier, du gouvernement bulgare et du VMORO. Pour sensibiliser à cette insurrection, plusieurs dizaines de groupes ont été envoyés à l'intérieur de la Macédoine : Evanguelos Ivanov (bg)[3] à Măglen (aujourd'hui Almopie en Grèce), Thomas Pojarliev (bg)[3] à Voden (aujourd'hui Édessa en Grèce), Ivan Karasouliata (bg)[3] à Guevgueliya, Athanase Ordjanov (bg)[3] à Enidje Vardar (aujourd'hui Giannitsá en Grèce), Anastase Yankov (bg)[3] à Kostour (aujourd'hui Kastoria en Grèce), ... Les troupes suprémistes se trouvent opposées à des troupes du VMORO, en particulier celle de Christo Tchernopeev (bg)[3] qui cherche à repousser l'impact du Comité suprême, ou Dimităr Zanechev (bg)[3] qui s'est opposé[35] à Thomas Pojarliev (bg) dans les villages de Touchim (aujourd'hui Aetochóri en Grèce), où Evanguelos Ivanov (bg)[3] tue le collecteur d’impôts et les deux gardes qui l'accompagnent[36], et Sborsko (bg). L’insurrection est un échec[37].

Lors de cette insurrection, Thomas Pojarliev (bg)[3] rencontre à Severiani (aujourd'hui Voreino (el) en Grèce), Athanase Mourdjev (bg)[3], qui le persuade avec succès de rejoindre le VMORO, et avec lequel il participera en août 1903 à l'Insurrection d'Ilinden–Préobrajénié, c'est-à-dire de la Saint-Elie (20 juillet julien) et de la transfiguration (6 août julien)[38].

L'échec de l'insurrection de Gorna Djoumaya et les représailles qui ont suivi ont été mal perçues par l'opinion publique bulgare. Le VMOK a été interdit par le gouvernement bulgare le 30 janvier 1903 et dissout en octobre 1905. Certains membres rejoignirent le VMORO, d'autres l'union des organisations d'émigrants macédoniens (bg), dans laquelle on retrouve Ivan Pojarliev en 1941.

Ivan Pojarliev est nommé capitaine (kapitan) le [2].

Mariage[modifier | modifier le code]

Il se marie à une date indéterminée avec Elena Ephremova Petchenikova (fille d'un tisserand de Chtip, née le )[39], avec laquelle il a 3 fils[2], dans l'ordre Guéorgui né en 1901 (qui devint violoniste puis chimiste) [40],[41], Alexander (qui devint économiste), et Assen né le (qui devint avocat)[42].

Son épouse est la tante maternelle de Alexander Balabanov (bg)[39], célèbre journaliste, traducteur et professeur bulgare, auquel le VMRO confia des missions dans les capitales européennes pour alerter, entre 1913 et 1918, sur la situation des Bulgares de Macédoine sous domination serbe et grecque.

Carrière dans l'armée[modifier | modifier le code]

Deuxième bataillon de Skopje
1. Ivan Pojarliev
2. Tsonev, intendant
3. Marinkov, commandant de compagnie (sous-lieutenant (mladchi lejtenant))[43],[15]
4. Pouchkarov, commandant de compagnie (sous-lieutenant (mladchi lejtenant))[43],[15]
Près du village de Tanos, dans la région de la mer Egée (probablement Agios Athanasios[44])
7 juillet 1916

Carrière diplomatique[modifier | modifier le code]

En 1897 un accord est trouvé entre la Bulgarie et l'Empire Ottoman pour l'ouverture d'agences commerciales (bg) : agence de Thessalonique (bg) (Солун, en turc : Selanik), agence de Skopje (bg) (en turc, Uskub), agence de Bitola (bg) (en turc, Manastir), agence de Serrès (bg), agences d'Andrinople (Одрин), Alexandroúpoli (en turc, Dedeagatch) et Istamboul (Цариград). Ces agences exerçaient des fonctions consulaires. Elles ont été officiellement transformées en consulats après l'indépendance de la Bulgarie en 1908, et fermées après la déclaration de la première guerre balkanique en 1912. Ces agences servaient de couverture à un « deuxième secrétaire », qui était un officier de l'armée bulgare faisant du renseignement militaire dans l'Empire Ottoman[45],[46].

En , Ivan Pojarliev est deuxième secrétaire dans l'agence de Skopje. Il a été nommé à ce poste bien qu'en général on évitait d'y placer des personnes compromises devant les autorités turques, ce qui était le cas en l'occurrence puisque Ivan Pojarliev avait été membre d'une troupe en Macédoine, et que ce fait était connu de Hüseyin Hilmi Pacha, l'inspecteur-général des vilayets de Roumélie[47],[48].

Guerres balkaniques[modifier | modifier le code]

Au début de la première guerre balkanique, en septembre 1912, il est attaché au Bureau des Opérations de l'État-Major de l'armée de campagne[49] Puis, il est chef du deuxième bataillon de Skopje[50], de la première brigade du corps des volontaires macédono-andrinopolitains (en)[51], à partir du [3],[52]. À cette époque, il est chevalier de l'ordre « Pour le courage » (За храброст)[53].

Le commandant de compagnie Nicolas Pouchkarov, qui a été victime du choléra, a été remplacé par Athanase Dioulguérov (bg)[54]

Ivan Pojarliev est nommé commandant (maïor) le [2].

En uniforme de lieutenant-colonel (podpolkovnik)

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Au cours de la Première Guerre mondiale il combat dans les 23e, 16e et 14e régiments d'infanterie[2], puis est commandant de bataillon dans le 63e régiment d'infanterie. de la onzième division (bg)[55],[3], qui a pris la suite du corps des volontaires macédono-andrinopolitains (en).

Ivan Pojarliev est nommé lieutenant-colonel (podpolkovnik) en 1916[2].

Il est démobilisé en 1918[2].

Ministère de la Défense[modifier | modifier le code]

Après la guerre, il a occupé régulièrement plusieurs postes de direction dans le ministère bulgare de la Défense (en) jusqu'à sa retraite.

En 1941, en tant que président de la Fraternité d'Enidje Vardar (bg), affiliée à l'union des organisations d'émigrants macédoniens (bg), il signe l'appel de l'Union des fraternités culturelles, éducatives et caritatives macédoniennes (bg) pour le rattachement de la Macédoine du Vardar à la Bulgarie.

Il meurt le à Sofia. Son épouse meurt le à Sofia.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La date de naissance est donnée dans la référence « Voïvodes et chefs » et dans la référence qui suit (Corps des officiers en Bulgarie). Son acte de décès mentionne une naissance le 15 aout 1870. Il se peut qu'au moment du décès sa date de naissance n'était pas connue et a été estimée par l'officier d'état-civil en fonction de l'âge (inexact) qui lui a été donné.
  2. a b c d e f g h et i Corps des officiers en Bulgarie 1878-1944 Tomes 5 et 6. page 91. Руменин, Румен. Офицерският корпус в България 1878–1944 г.. София Издателство на Министерството на отбраната « Св. Георги Победоносец », Voïenno izdatelstvo (bg), 1996
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad ae af ag ah ai aj ak al am an ao ap aq ar as at et au Nikolov, Boris Y. Organisation révolutionnaire intérieure macédono-andrinopolitaine. Voïvodes et chefs (1893-1934). Référence biographique et bibliographique, Sofia 2001, p. 130. Вътрешна Македоно-одринска революционна организация. Войводи и ръководители (1893-1934). Биографично-библиографски справочник
  4. Войвода. Sous le joug ottoman, c'est un résistant, participant au mouvement de libération nationale, qui commande un bataillon (дружина) ou une troupe (чета (en))
  5. a et b anciens élèves du lycée bulgare de garçons de Thessalonique (bg)
  6. a et b Le lycée bulgare de garçons de Thessalonique et la formation des élites militaires, in Collection d'histoire militaire, 2008
  7. Kandilarov, Guiorgui St. Lycées et écoles primaires bulgares à Thessalonique (à l'occasion du 50e anniversaire des lycées bulgares de Thessalonique). Sofia, Institut de recherche macédonien, impression P. Glushkova, 1930. p. 91. Българските гимназии и основни училища в Солун
  8. a b c et d Souvenirs de Konstanin Kondov. Спомени на Константин Кондов et version html
  9. a b c d et e Le code sanguinaire du bulgare
  10. a b et c Le colonel Boris Drangov, au service de la chevalerie nationale. Полковник Борис Дрангов, посветен за национално рицарство
  11. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Liste des membres du Comité suprême macédono-andrinopolitain, in Institut scientifique macédonien, 24 septembre 2016. Списък на членовете на Върховния македоно-одрински комитет
  12. Voir « l'Ethnographie des Vilayets d'Adrianople, de Monastir et de Salonique (1878) » dans « Le Courrier d'Orient », dont le texte est disponible dans Internet archive ; Macédoine. Ethnographie et statistique (bg) ; La Macédoine et sa_Population Chrétienne (bg) ; ainsi que « Les Bulgares dans leurs frontières historiques, ethnographiques et politiques. Atlas contenant 40 cartes ». Même si les statistiques de population ne sont pas toujours objectives, en fonction de l'auteur, la confrontation de ces sources diverses permet de se faire une idée.
  13. Les membres du VMORO se considéraient comme bulgares. Ceci est clairement exprimé dans les statuts de l'organisation, rédigés en 1896. On peut y lire, au chapitre 2, article 3 : « Peut être membre tout Bulgare » [1]. Le macédonien est un dialecte bulgare et il y a inter-compréhension entre personnes parlant bulgare et personnes parlant macédonien. C'est pour des raisons politiques que la Macédoine du Nord considère le macédonien comme une langue à part, et manipule et déforme l'histoire du VMORO (voir le chapitre « Controverse » de l'article sur Gotsé Deltchev, ou le livre « Histoire des Bulgares de Macédoine » de Grigor Velev. История на българите от Македония). Malgré leurs différends, étatistes et suprémistes, poursuivaient le même but : la libération de la Macédoine de la domination ottomane.
    Le fossé entre le VMORO et la Bulgarie commencera à se creuser quand le premier ministre bulgare Alexandre Stamboliyski sera contraint par le traité de Niš avec la Yougoslavie d'éradiquer le VMRO, que le VMRO assassinera le premier ministre en représailles, qu'il s'associera aux terroristes oustachis pour assassiner à Marseille Alexandre Ier roi de Yougoslavie. Différents épisodes, dont la politique d'assimilation conduite par les Serbes, et la décision par le comintern en 1923 de reconnaitre une nation Macédonienne distincte de la Bulgarie pour déstabiliser les monarchies balkaniques, conduiront à la situation actuelle de déni par la Macédoine du Nord de son appartenance culturelle et linguistique à la nation bulgare.
    [non neutre]
  14. La photo porte au dos :
    1895 - Doupnitsa (Stanké Dimitrov)
    de gauche à droite
    podporoutchik Svetoslav Kovatchev - 14e régiment de Rila
    Konstantin N. Kondov - enseignant au collège de Doupnitsa
    podporoutchik Ivan Pojarliev - 13e régiment Ilinden
    Cette légende a été écrite après 1948, puisque figure le nom Stanké Dimitrov. Il se peut donc, vu le décalage de temps, que le prénom de Kovatchev ait été écrit Svetoslav au lieu de Vladislav. En effet, Vladislav serait plus logique. Vladislav Kovatchev et Ivan Pojarliev se connaissaient bien (ils faisaient tous deux partie du cercle des révolutionnaires à l'Université Vasil Levski et ils étaient dans la même troupe en juillet 1895). On l'appelait souvent par son diminutif Slavtcho, qui est aussi un diminutif de Svetoslav. Sur cette photo il ressemble beaucoup aux photos que l'on connait de Vladislav Kovatchev (film documentaire, Institut scientifique macédonien, plus24).
  15. a b c et d Il y a 3 grades de lieutenant en Bulgarie (lieutenant junior : mladchi lejtenant (bg), lieutenant : lejtenant ou podporoutchik (bg), lieutenant senior : starchi lejtenant ou poroutchik (bg)) là où il n'y en a que deux en France (sous-lieutenant, lieutenant). Voir Grades de l'armée bulgare et Les Grades militaires dans l'armée en Europe (bg)
  16. Intoduction aux mémoires du docteur Hristo Tatartchev
  17. Le meurtre de Stefan Stambolov : affaire criminelle numéro 1103 : protocole et sentence. Ares press, Sofia, 1995, p. 88 Убийството на Стефан Стамболов: наказателно дело но. 1103 : протокол и присъда
  18. Action révolutionnaire en Macédoine en 1895, in : Bulletin du musée national militaire, tome XVII, 2020, p. 110 Четническата акция в Македония през 1895 г. проф. д.и.н. Светлозар Елдъров, в: Известия, национален военноисторически музей, том XVII, 2020. La version anglaise de cet article se trouve dans : Revue macédonienne XLIII (3). 2020. p. 24. 1895 Revolutionary action in Macedonia
  19. Histoire de l'insurrection bulgare en Thrace en 1903. Ivan Ormandjiev. Иван Орманджиев. История на въстанието на българите в Тракия през 1903 г.
  20. Aperçu des fonds d'archives, des collections et des documents conservés dans les archives historiques bulgares. Livre 1 (fonds 1 à 26)
  21. Ivan Pojarliev craignait sans doute que la lettre ne soit interceptée puisqu'il dit « là-bas », pour que l'on ne sache pas de quelle ville il s'agit. La dernière phrase devait servir à nier ce qui était écrit, dans le cas où la lettre serait tombée en de mauvaises mains.
    Une deuxième lettre du 9 septembre 1895, signé par Vladislav, mais en son nom et en celui d'Ivantcho, est clairement en rapport avec cette première lettre. Ce « Vladislav », dans ces 2 lettres, est donc sans doute Vladislav Kovatchev, avec qui se trouvait Ivan Pojarliev en juillet de la même année, et qui fait partie de ceux qui écrivaient à Zografov (Aperçu des fonds d'archives, des collections et des documents conservés dans les archives historiques bulgares : voir le fond 23)).
    « Zografov
    Si tu trouves les affaires que je mentionne ci-dessous, soit chez les Todorov, soit chez les Karanov ou ailleurs, s'il te plait envoie les parce qu'elles sont nécessaires maintenant. Les voici : deux (2) grands draps pour couvrir tout le lit (l'un est à moi, l'autre à Ivantcho). Deux draps plus petits pour couvrir le matelas, le gilet d'Ivantcho et sa montre. Aussi s'il y a des oreillers. Demande au quartier général du régiment s'il y a des lettres soit pour moi soit pour Ivantcho. Demande aux Karanov pour mon revolver parce que j'ai appris qu'il était à l'Amicale. Aussi prend et envoie moi mon chapeau, pour lequel je t'ai donné 5 leva par le brasseur (à qui tu dis expressément bonjour, ainsi qu'à son père et à son frère Yordan). Regarde aussi s'il n'y a pas des chemises (de corps), etc... En un mot tout ce qui existe et qui nous appartient. Zografov, c'est à toi que nous nous adressons, en pensant que même si toutes ces recherches t'ennuient tu vas supporter ce tracas au nom de notre amitié...?!!
    Salutations expressément aux Todorov, aux Guénev et aux Karanov.
    Les bottes et l'édredon, etc..., nous les avons reçus d'Alamantchev. Nous te remercions. Aussi mes bottes je les ai prises à l'hotel Solun. Salutations expressément à Natchev de moi, d'Ivantcho, le mordu, mon frère Vladimir, mes parents. Aussi à toi.
    Aujourd'hui il y a eu une messe commémorative [панахида] pour Trayko Kitantchev (bg), un patriote irremplaçable et le père Kliment a fait un discours émouvant. Sur sa tombe ont été posées quelques gerbes.
    Je m'arrête là.
    De Sofia.
    9 IX 95 Ton Vladislav et Ivantcho.
    P.S. Vois aussi au quartier général du régiment s'il y a certains journaux pour moi ou pour Ivantcho. S'il y en a envoie les à l'adresse de mon père.
    Le même. »

    (Bibliothèque nationale de Bulgarie, fond (Фонд) N° 23, cote (Архивна единица) 3, feuilles (л.) 13-14)
  22. Soulèvement et guerre pour la libération de la Bulgarie. Yordan Vénédikov. Въстание и война за освобождението на България. Йордан Венедиков.
  23. Les officiers du Comité secret révolutionnaire « Travail », in Collection d'histoire militaire, 2008
  24. Djonev Anguel, Kyoustendil, la capitale militaire de la Bulgarie pendant la première guerre mondiale, Kyoustendil, Musée d'histoire régionnale, (lire en ligne), p. 17
  25. Bibliothèque nationale de Bulgarie, fond (Фонд) N° 23, cote (Архивна единица) 4, feuilles (л.) 5-14
  26. Ce qui confirme sa date de naissance en 1868 et non 1870.
  27. Le meurtre de Stefan Stambolov : affaire criminelle numéro 1103 : protocole et sentence. Ares press, Sofia, 1995, p. 80 Убийството на Стефан Стамболов: наказателно дело но. 1103 : протокол и присъда
  28. « Les deux mouvements sont rivaux, mais la VMRO a besoin du sanctuaire et de l'argent bulgares, comme les suprémistes, qui privilégient une action militaire venant de l'extérieur, ont besoin, à l'intérieur, du réseau des comités et instituteurs de la VMRO »
    Olivier Delorme. La Grèce et les Balkans. Gallimard. 2013. p. 633.
  29. Gotsé Deltchev et le mouvement révolutionnaire andrinopolitain (1899 – 1903). Гоце Делчев и революционно движение в одринско (1899 – 1903 г.)
  30. ИНФОРМАЦИОННА СИСТЕМА НА ДЪРЖАВНИТЕ АРХИВИ
  31. a et b On appelait ainsi le Bulgare en territoire occupé par la Turquie.
  32. de Koukouch, ami de Gotsé Deltchev.
  33. Guiortché Pétrov
  34. Yanakiev, Nicolas. Officiers bulgares macédoniens dans le soulèvement de Gorna Djoumaya. Revue macédonienne XV (4). 1992. p. 120. Македонските българи-офицери в Горноджумайското въстание. Македонски преглед XV (4). 1992
  35. Le peuple honore la mémoire de Dimităr Zaneshev
  36. L'article macédonien sur l'insurrection de Touchin (mk) attribue cette action à Ivan Pojarliev. Cela semble assez douteux. Il faudrait vérifier s'il ne s'agit pas de Thomas Pojarliev et s'il n'y a pas d'autres erreurs.
  37. « Après une phase de rapprochement (1899-1901), les suprémistes tentent d'imposer à la VMRO le déclenchement immédiat d'une insurrection. Confrontés à son refus, ils décident malgré tout une expédition (1902), mais celle-ci échoue à provoquer un soulèvement. Les suprémistes repassent la frontière, laissant la population désarmée — plus de 60 000 personnes se réfugient en Bulgarie — en proie à de féroces représailles ottomanes. »
    Olivier Delorme. La Grèce et les Balkans. Gallimard. 2013. p. 633.
  38. Dinev, Angel. L'épopée de la Saint Élie. Tome 1. 2001. p. 130. Динев, Ангел. Илинденската епопея.
  39. a et b Souvenirs de Grigori Georges Kiossev, dit Vatan. Разкази за Браството. Спомени за Братството
  40. Trois lettres inédites de Matvey Valev. Note 11. Три непубликувани писма на Матвей Вълев. бел. 11.
  41. Journal de l'Académie bulgare des sciences. Vol. 39.1993. Списание на Българската академия на науките Списание на Българската академия на науките. том 39. 1993.
  42. Archives centrales de l'Etat (Централен държавен архив), Fond N° 242К (Ministère de la justice), Inventaire (Инвентарен опис) N° 9, cote (Архивна единица) N° 19712, dossiers du personnel, Assen Ivanov Pojarliev - de Stara Zagora (1935), sur ИНФОРМАЦИОННА СИСТЕМА НА ДЪРЖАВНИТЕ АРХИВИ
  43. a et b D'après son épaulette.
  44. Il y a 4 villages portant ce nom dans cette région : Ágios Athanásios (Pella) en bulgare Tchegan, Ágios Athanásios (Thessalonique) en bulgare Kavaklievo, Ágios Athanásios (Drámas) en bulgare Boriani (bg), Ágios Athanásios (Xanthi)
  45. Nikolay Prodanov, Liberation organizations of the macedonian bulgarians, special services of the bulgarian army and wars for national unification (1912-1918), Revue macédonienne XXXVIII (1), 2015. p. 33. Voir la note 8 qui concerne Ivan Pojarliev.
  46. Les agences commerciales ou les consulats bulgares dans l’Empire ottoman : établissement, développement, influence et effectif (1896-1912), Aleka Strezova. Études Balkaniques 2017/1 (n° 22), pages 207 à 230
  47. La diplomatie bulgare en Macédoine, Andrinople et VMORO (1903-1908), Slavi Slavov, in : Bulletin de la Société historique bulgare, tome 41, 2011. p. 324, Славов. Слави. Българската дипломация в Македония и Одринско и ВМОРО (1903 – 1908), в: Известия на българското историческо дружество (ИБИД), том 41, 2011, стр. 324, бел. 36.
  48. Voir le rapport d'Andrey Toshev sur la Question macédonienne
  49. The Bulgarian Army at the beginning of the Balkan War
  50. 2-ра Скопска опълченска дружина, 2-ра Скопска дружина от Македоно-Одринското опълчение et 2-ра Скопска Македоно-Одринска дружина
  51. Главно знаме на Македоно-Одринското опълчение
  52. Le Corps des volontaires macédono-andrinopolitains 1912-1913 : Personnel selon les documents de la Direction centrale des archives militaires. Sofia, Direction générale des archives, Direction des archives militaires centrales V. Tarnovo, Référence : livre № 9, 2006. (ISBN 954-9800-52-0). p. 572. Македоно-одринското опълчение 1912-1913 г. : Личен състав по документи на Дирекция „Централен военен архив“. Ce fichier PDF est cité dans Personnes célèbres de Enidje Vardar (bg). On y trouve trois Pojarliev de cette ville :
    1087. ПОЖАРЛИЕВ, Вангел (Гели) : 21(22) годишен; гр. нидже Вардар; обущар; 1-а отделнa пaртизaнскa ротa; 17.IX.1912 г. : 12.I.1913 г.
    1088. ПОЖАРЛИЕВ, Иван : офицер; щaбнa 2-a Скопскa дружинa; 21.I.1913 г. : неизвестно
    1089. ПОЖАРЛИЕВ, Христо Т. : 26(27) годишен; гр. нидже Вaрдaр; готвaч; III клaс; Четaтa нa Лaзaр Делев (bg), Четaтa нa Ивaн Пальошев (bg), 3-a ротa нa 13-a Кукушka дружинa; 17.IX.1912 г. : 10.VIII.1913 г.
    Nous n'avons pas pu identifier Vanguel (cordonnier) et Christo (cuisinier).
  53. 2-ра Скопска опълченска дружина)
  54. Семейство Дюлгерови.
    « Comme mes camarades - pour la plupart des militants macédoniens - faisaient partie de la milice macédonienne-Edirne, j'ai demandé à mon tour d'aller vers eux. J'ai été enrôlé dans la 2e compagnie de Skopje du capitaine, puis du commandant Ivan Pojarliev. J'étais candidat officier - commandant de peloton dans la compagnie de soutien. Pouchkarov, un homme aux qualités exceptionnelles, a eu la chance d'éviter la balle, mais a été frappé par le choléra. Bien sûr, je l'ai remplacé en tant que commandant de compagnie. »
  55. The Macedonian Question - Origin and Development, 1878-1941, Dimităr Minchev