Isoroy
ISOROY | |
Logo actuel (depuis 2003) | |
Création | 1982 (par fusion) |
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Forme juridique | Société par actions simplifiée[1] |
Siège social | Antony France |
Actionnaires | Sonae Indústria |
Activité | Industrie du bois |
Produits | panneaux à base de bois |
Société mère | Sonae Indústria, Sonae |
Sociétés sœurs | (de) Glunz, Tafibra, Tafisa, Novobord |
SIREN | 338905433 |
Site web | Isoroy |
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Isoroy a été durant très longtemps le plus important producteur français de panneaux à base de bois avant de décliner depuis le début du XXIe siècle.
Historique
Isoroy est issue d'une grande aventure industrielle qui débute à la fin du XIXe siècle avec l’histoire de trois sociétés.
Implantée dans le Calvados, la société Leroy se consacre à la fabrication de boîtes de fromages et de cageots de fruits. À partir de 1892, les fines lamelles des boîtes de fromages entraînent Leroy dans la grande aventure du moment : l'aviation. L'élaboration de biplans exige tout à la fois, légèreté et solidité : deux propriétés obtenues grâce au travail du bois par strates.
Parallèlement, un fabricant de tamis, qui deviendra plus tard la société Isorel, consomme quotidiennement du tanin (poudre obtenue par l'immersion de troncs de châtaignier puis par dessiccation) pour imperméabiliser le cuir. Il rencontre un problème récurrent : que faire du bois qui semble devenu impropre à l'utilisation ? Une utilisation est pourtant trouvée : lorsque le bois a été défibré, la matière restante demeure liée par la lignine du bois. Compressée, elle devient le premier panneau à base de bois commercialisé : l'Isorel.
Les savoir-faire des sociétés Isorel et Leroy associés à celui de l’entreprise familiale Baradel, spécialiste de la fabrication de panneaux de particules bruts et mélaminés, permet au groupe Isoroy, en 1982, de devenir innovant et performant dans l’industrie des panneaux à base de bois. L'histoire retient qu'il s'agit alors de fusionner trois entreprises en difficulté dans le cadre de la redistribution industrielle impulsée par le président François Mitterrand.
Au fil des décennies, Isoroy se construit donc au travers d'une succession de fusions et d’acquisitions.
Mais la situation du groupe est dramatique en 1986 puisqu'il dépose son bilan juste quelques jours après les élections législatives françaises de 1986, ayant perdu 560 millions de francs en trois ans et ses frais financiers dévorant 7 % d'un chiffre d'affaires stagnant. Devant le tribunal de commerce, François Pinault l'emporte pour un franc symbolique devant le groupe Séribo en promettant de ne pas démanteler le groupe et en obtenant le soutien du nouveau gouvernement qui lui accorde une aide exceptionnelle de 250 millions de francs. Pinault Bois doublant ainsi de volume, l'entrepreneur breton fait d'Isoroy le numéro un français du panneau (2 700 personnes pour 2,2 milliards de francs de chiffre d'affaires en 1991) et rend l'entreprise légèrement bénéficiaire au prix d'un milliard de francs d'investissement et d'importantes suppressions d'emplois. Mais la crise qui touche le secteur du bâtiment et de l'ameublement fragilise les marges d'Isoroy[2].
Pinault Bois reste propriétaire jusqu'en 1992 et construit alors la dernière usine neuve du groupe à Ussel d'une part dans une logique industrielle liée à la présence importante de la matière première et d'autre part en raison des liens qui unissent François Pinault et le député local Jacques Chirac.
Isoroy est racheté en 1992 par le spécialiste allemand des panneaux à base de bois : le Groupe Glunz, période durant laquelle l'entreprise a Bertrand Meheut à sa tête de à . Le groupe connaît une croissance externe avec le rachat en 1994 de Torsyl (Usine actuelle du Creusot) au groupe italien Gemina Batiglia puis de Rol-tech au groupe Saint-Gobain en 1995[2].
En 1998, Isoroy devient la filiale française du groupe portugais Sonae Indústria, lorsque celui-ci acquiert l’entreprise allemande Glunz[3].
En 2000, en raison de la spécificité du panneau contreplaqué, la société Plysorol est créée pour regrouper cette activité. Plysorol est ensuite devenue une filiale de Sonae Capital avant d'être rachetée en 2009 par les Sociétés Shandong Longsheng Import & Export Corp. et Honest Timber Gabon[4] puis de connaître de nouveau des soucis financiers en 2010 avec une mise en redressement judiciaire[5]. Les implantations actuelles de Plysorol sont en France : Lisieux, Fontenay-le-Comte et Épernay.
Début , Isoroy prend la décision de fermer les sites de Chamouilley (Saint-Dizier) et Châtellerault avant la fin du mois de juin[6]. Ces sites produisent respectivement du MDF pour Chamouilley et de l'OSB pour Châtellerault. En ce qui concerne le site de Chamouilley, la raison de la fermeture est la surcapacité de production européenne et la nécessité d'une mise aux normes environnementales coûteuse. La fin du site de Châtellerault était une issue redoutée depuis l'installation du site concurrent Kronofrance de Sully-sur-Loire dont la capacité est supérieure à la consommation française.
Dans les deux cas, il s'agissait de sites industriels en pleine ville et ne pouvaient en aucun cas se développer. Le site de Châtellerault [7] possède aussi le désavantage de se trouver éloigné de ses principales sources d'approvisionnement en bois (Limousin, Centre, Landes et Bretagne).
Avec la fermeture de ces deux sites, Isoroy ne possède plus que des presses en continu et arrête ces deux dernières presses à étages dont la technologie est plus ancienne.
Durant l'année 2010, l'usine de Honfleur est cédée puis l'usine de Lure est rachetée par Swedspan, filiale du groupe Ikea spécialisée dans la fabrication de panneaux[8].
Les derniers changements ont lieu à partir de 2014 avec la vente des deux sites bourguignons d'Auxerre et du Creusot au concurrent autrichien Kronospan (en)[9],[10] puis celle du site corrézien d'Ussel à la société Panneaux de Corrèze[11].
Fin 2015, Isoroy ne possède plus de site industriel et seule l'usine Darbo de Linxe qui est gérée directement par le groupe Sonae Indústria via sa filiale Tafisa France reste encore active en France.
Les anciens sites Isoroy en France ont été dans un passé proche : Isoroy Casteljaloux vendu au groupe Allemand Steico en , Isoroy Transformation à Chamouilley devenu Renfortech cédé en 2007, La Tarnaise des Panneaux à Labruguière cédé en , ainsi qu'Isoroy Saint-Pierre-sur-Dives, Saborec Strasbourg, Rol-tech Rochefort (Charente-Maritime) trois sites désormais fermés... Isoroy ferma aussi la dernière usine ROL de Niort immédiatement après le rachat de l'activité contreplaqué de cette ancienne filiale du groupe Saint-Gobain, cette usine était issue du Groupe Rougier lors de la création de ROL (Rougier Ocean Landex).
Marché
Après la création de Plysorol et la séparation entre la production du panneau contreplaqué et les activités de process Isoroy est présent avec 3 catégories de produits : Panneaux de Particules, Panneaux MDF (Medium Density Fibreboard) et Panneaux OSB (Oriented Strand Board). Le panneau de Particules ou de MDF peut être commercialisé mélaminé, découpé ou laqué.
Tous les sites Isoroy sont en mesure de produire des panneaux labellisés PEFC, et ils bénéficient de la certification ISO 9001.
Marques
- Panneaux de particules
- Novoplac
- Novodal
- Novophen
- Panoflam
- Panneaux MDF
- Medium, le mot est entré dans le vocabulaire courant des professionnels mais est bien une marque déposée par Isoroy
- Topan Colour (teinté dans la masse)
- Panneaux de fibres (procédé à sec)
- Agepan
- Panneaux Mélaminés (Particules et MDF)
- Innovus
Notes et références
- Sirene (registre national des sociétés).
- Denis Cosnard, « Pinault revend Isoroy à l'allemand Glunz », sur Les Échos,
- Histoire d'Isoroy sur le site officiel
- Rachat de Plysorol
- Plysorol : le groupe chinois fait appel du redressement judiciaire
- Communiqué de presse sur la fermeture de sites
- Les licenciements étaient bien abusifs
- Swedspan rachète l’usine Isoroy de Lure et investit
- Les sites Isoroy d'Auxerre et du Creusot changent de mains
- (en) Agreement for sale of the plants of Auxerre and Le Creusot
- « L’ex numéro un français de la production de panneaux à base de bois remonte la pente », sur lamontagne.fr, (consulté le )