Isabelle Lafon

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Isabelle Lafon

Nationalité Drapeau de la France Française
Activité principale Comédienne
Metteuse en scène
Années d'activité 1980-
Formation Ateliers d'Ivry-sur-Seine d'Antoine Vitez
Famille Lola Lafon (soeur)
Site internet isabelle-lafon.com

Œuvres principales

Igishanga
Insoumises
Les Imprudents
Je pars sans moi

Scènes principales

Isabelle Lafon est une comédienne et metteuse en scène française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Isabelle Lafon naît d'un père français et d'une mère biélorusse : Jeanne et Henri Lafon[1], tous deux professeurs de littérature[2]. Elle est la sœur aînée de l'autrice Lola Lafon[3]. A l'âge de 10 ans Isabelle Lafon et sa famille emménagent en Roumanie à Bucarest, à l'époque du régime de Ceausescu, après avoir vécu quatre ans en Bulgarie et revient l'été en France chez ses grands-parents[4].

Elle revient définitivement en France à 16 ans et s'inscrit aux cours des Ateliers d'Ivry-sur-Seine d'Antoine Vitez dans les années 70, cours destinés aux amateurs et aux professionnels. « J’aimais l’idée que les deux soient réunis, et j’aimais Antoine Vitez, qui avait le don de vous rendre intelligent. » Elle se forme également auprès de Madeleine Marion, comédienne et pédagogue et entre à l’Ecole du cirque[5]

Les débuts[modifier | modifier le code]

Isabelle Lafon commence sa carrière de comédienne dans les années 1980 avec Tête d'or mis en scène par Daniel Mesguich, Huit heures à la fontaine d'après Les Frères Grimm, L'Afrique fantôme de Michel Leiris, Toute nudité sera châtiée de Nelson Rodrigues, mis en scène par Alain Ollivier, Les Cahiers brûlés d'après Lydia Tchoukovskaïa, mise en scène Marc-Henri Boisse.

La mise en scène (depuis 2002)[modifier | modifier le code]

Portrait d'Anna Akhmatova par Kouzma Petrov-Vodkine (1922)

En 2002, Isabelle Lafon commence sa carrière de metteur en scène avec l'adaptation du livre de Jean Hatzfeld : Dans le nu de la vie. Récit des marais rwandais. « Un choc. Je croyais connaître le génocide des Tutsi par les Hutu, je le découvre »[5]. De cette adaptation naît Igishanga au Théâtre Paris-Villette dans laquelle elle interprète une assistante sociale et une cultivatrice qui ont survécu au génocide rwandais[6],[7].

Avec sa compagnie Les Merveilleuses créée en 2007, elle met en scène en 2012 au Théâtre Paris-Villette, Une mouette avec quatre actrices qui racontent la pièce de Tchekov en interprétant dix personnages. Elle joue aux côtés de Norah Krief, Johanna Korthals, Judith Perillat et Gilberte de Poncheville, dans une mise en scène minimaliste, sans décor ni costume, les actrices se tiennent debout « sur un même rang et face aux spectateurs. De bout en bout. Elles parlent mais aussi amorcent des gestes (mouvement du visage, des mains, des bras, parfois une torsion du pied, du buste). Aucun déplacement dans l’espace si ce n’est entre chaque acte, un pas collectif fait en avant. Il en résulte un étrange effet de loupe comme si le spectacle était une sonde qui parcourt et éclaire la pièce de l’intérieur. C’est saisissant » (L'Obs)[8].

Virginia Woolf (1927)

En 2016, Isabelle Lafon présente Insoumises au Théâtre de la Colline composé de trois pièces consacrées à trois figures féminines de la littérature du XXe siècle et s'entourant des comédiennes Johanna Korthals Altes et Marie Piemontese. « Nous découvrons des textes et des courants de pensées, dans une mise en espace sobre, presque sans décor. Le minimum de matériel et juste ce qui est nécessaire en éclairage, allant même jusqu'à faire participer le public, muni de lampes de poches. La prise de parole avant tout, du théâtre brut, à l'état pur » (Le HuffPost)[9]. La première pièce Deux ampoules sur cinq met en scène l'amitié de Lydia Tchoukovskaïa et de la poétesse russe Anna Akhmatova dans l'Union soviétique des années 40, basé sur le journal de Lydia. En 2007, Isabelle Lafon avait déjà mis en scène les deux personnages dans Le Journal d'une autre[10],[11]. La deuxième pièce Let me try est consacrée à Virginia Woolf et son journal et la troisième pièce L'Opoponax évoque le roman du même nom de Monique Wittig qui raconte la scolarité de Catherine Legrand, chez des religieuses à la campagne.

En 2019, Isabelle Lafon crée Bérénice de Racine au Théâtre Gérard-Philipe dans un format de work in progress, sans décor, les acteurs travaillant autour d'une table, en costumes contemporains[12]. La même année au Théâtre national de la Colline, elle écrit et met en scène Vues Lumière qui se déroule « dans un centre social de l’Est parisien où Georges, une femme qui travaille dans les jardins de la ville, décide de fonder un atelier de cinéma autogéré »[13].

En 2022 au théâtre de la Colline, elle raconte Marguerite Duras à travers des récits d'anonymes qui l'ont rencontrée. Pour ce spectacle intitulé Les Imprudents elle s'entoure des acteurs Johanna Korthals Altes et Pierre-Félix Gravière[14].

En 2023, Je pars sans moi est consacré à l’histoire de la folie, à partir notamment des textes du psychiatre Gaëtan Gatian de Clérambault[15],[16].

Théâtre[modifier | modifier le code]

Comédienne[modifier | modifier le code]

Metteur en scène[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • 2010 : Les Merveilleuses, court-métrage d'Isabelle Lafon

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Anne-Lise Carlo, « Lola Lafon sans concession », sur L'Humanité, (consulté le ).
  2. Marine Landrot, « 2014, c'est leur année (4/4) : Lola Lafon », sur Télérama, (consulté le )
  3. Alexis Campion, « La comédienne Isabelle Lafon s'empare du mythe de Marguerite Duras », sur Le JDD, (consulté le ).
  4. Stéphanie Binet, « Lola Lafon Poing de rupture », sur Libération, (consulté le )
  5. a et b Brigitte Salino, « Isabelle Lafon fait naître le théâtre de la nuit », sur Le Monde, (consulté le )
  6. « « Igishanga » : de la douleur et la nécessité de témoigner », sur Le Télégramme, (consulté le )
  7. « Paris - Musique Au jardin des fées », sur L'Humanité, (consulté le )
  8. J. P. Thibaudat, « Cinq actrices nous racontent « Une mouette » de Tchekhov », sur L'Obs, (consulté le )
  9. Savannah Macé, « Les Insoumises, d'Isabelle Lafon au Théâtre de la Colline », sur Le HuffPost, (consulté le )
  10. Annie Chénieux, « La poésie rescapée du silence Isabelle Lafon met en scène l’amitié de deux femmes aux temps les plus durs de l’Union Soviétique », sur Le Journal du dimanche, (consulté le )
  11. Brigitte Salino, « Reprise : « Deux ampoules sur cinq » à la Maison des métallos », sur Le Monde, (consulté le )
  12. Anne Diatkine, « «Bérénice», tragédie en coulisse », sur Libération, (consulté le )
  13. Brigitte Salino, « Théâtre : avec « Vues Lumière », Isabelle Lafon dresse avec tendresse un portrait de groupe », sur Le Monde, (consulté le )
  14. Marie-Valentine Chaudon, « « Les Imprudents » au théâtre de la Colline : Margo et Duras », sur La Croix, (consulté le )
  15. Anne Diatkine, « «Je pars sans moi», avec des psys on refait le monde », sur Libération, (consulté le )
  16. Olivier Frégaville et Gratian d’Amore, « Isabelle Lafon et la folie des autres », sur Transfuge, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]