Histoire de l'avortement

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L’histoire de l'avortement le fait remonter à l'Antiquité. Pratiqué dans toutes les sociétés, les techniques (herbes et potions abortives, utilisation d'objets tranchants, curetage, application d'une forte pression abdominale) et les conditions dans lesquelles l'avortement a été réalisé ont changé dans les pays où est reconnu le droit à l'avortement mais il demeure un fait de société. Dans le monde, les droits reproductifs pour les femmes tendent à favoriser le droit à l'avortement (libéralisé dans plus de 50 pays entre le milieu des années 1990 et 2020), notamment sur des bases issues de la recherche scientifique, en s'appuyant notamment sur des études montrant que l'avortement à risque est responsable d'un décès maternel sur huit dans le monde (estimation publiée en 2011)[1], risque concentré dans les pays pauvres où l'avortement est souvent illégal. Prévenir ces avortements à risque est une priorité retenue par 193 pays ayant adhéré aux ODD (Objectifs de développement durable des Nations-Unies) concernant la réduction de la mortalité maternelle[2]. Quelques pays, (États-Unis sous l'Administration Trump, Pologne et Nicaragua) ont récemment rendu l'accès à l'avortement plus difficile.

Une pratique ancienne, souvent clandestine et donc sous-estimée

Les recherches scientifiques en Histoire ont montré que l'avortement a toujours été utilisé par les femmes, avec différentes méthodes — dont l'efficacité n'était pas toujours avérée — transmises de façon intergénérationnelle[3].

Dans les lieux où l'avortement est interdit, controversé et stigmatisé, les chercheurs et les enquêtes statistiques régionales ou nationales sont confrontés à un niveau important de sous-déclaration, et ils ne peuvent pratiquement recruter des participants aux études ; en outre beaucoup de bailleurs de fonds craignent les opposants à l'avortement ou une perte du soutien politique à la recherche mais — insiste Diana Greene Foster dans Nature (novembre 2021) — « plus un sujet est controversé, plus il est important que les décisions soient éclairées par des preuves rigoureuses »[2].

La variabilité spatiotemporelle de la disponibilité et de la fiabilité des données, et en particulier la sous-estimation du nombre d'avortement ou d'une part de ses motivations, posent problème pour la gouvernance des investissements dans les programmes de recherche et de politiques de santé mondiale (Santé reproductive notamment). Les chercheurs ne sont pas en mesure d'évaluer et de surveiller finement les tendances en matière de grossesses non désirées et de pratique de l'avortement. Certains tentent de combler cette lacune par la construction de modèles statistiques d'estimation du nombre de grossesses non désirées et d'avortements, afin de mieux orienter les efforts pour progresser vers l'équité mondiale en matière de santé, de droits sexuels et reproductifs.


Dans l'antiquité

En Mésopotamie antique, le Code de Hammurabi daté d'environ 1750 av. J.-C. interdit l'avortement[4]. En Égypte antique, le papyrus Ebers contient des prescriptions pour faire avorter les femmes[5]. Ainsi, dès l'Antiquité, des politiques ont tenté de contrôler la fécondité. L'avortement est poursuivi très strictement chez les Hébreux[6].

Dans la Grèce classique et la Rome antique, l'avortement est une pratique réprouvée (car elle prive le père de son droit de disposer de sa progéniture comme il l'entend) mais non interdite par un texte législatif[7]. Ce n'est qu'avec l'expansion du christianisme et le besoin de gérer l'équilibre démographique que les empereurs romains Septime Sévère et Caracalla punissent dans des rescrits l'avortement au IIIe siècle[8]. À cette époque, une plante (le silphium) servait principalement comme abortif et contraceptif[9].

Dans l'occident chrétien

La très grande majorité des Églises chrétiennes condamnent fermement l'avortement mais, au Moyen Âge, la sanction est différente selon que l'avortement est pratiqué avant ou après l'animation du fœtus[10]. Au XIIIe siècle, les théologiens chrétiens optent pour une animation différenciée entre garçons et filles : ils fixent l'apparition d'une âme chez les fœtus à 40 jours pour les garçons et à 80 jours pour les filles[6]. La Constitutio Criminalis Carolina, édictée par Charles Quint en 1532, fixe au milieu de la grossesse le moment de l'animation du fœtus, c'est-à-dire dès que la mère perçoit ses mouvements. Néanmoins, le pape Sixte Quint condamne formellement l'avortement, quel qu'en soit le terme[11]. Des femmes, au péril de leur vie en raison des techniques utilisées et du manque d'hygiène, s'avortent alors elles-mêmes, font appel à leur entourage ou recourent à un tiers[12].

Anna Maria Sibylla Merian (1647-1717), au retour de son voyage au Suriname, rapporte, concernant Caesalpinia pulcherrima, que « les esclaves indiennes et africaines utilisent les graines de cette plante pour avorter, afin que leurs enfants ne naissent pas esclaves, comme elles » (1705).

Dès la fin du XVIIIe siècle en France et au XIXe siècle dans les autres pays d'Europe occidentale, les femmes mariées y recourent de plus en plus souvent afin de limiter la taille de leur famille[13]. Elles font appel à des femmes sans qualification, surnommées « faiseuses d'anges », parmi lesquelles les « tricoteuses » (car utilisant des aiguilles à tricoter pour percer la poche des eaux ou ouvrir le col de l'utérus et entraîner une fausse-couche[14]. L'avortement dans ce contexte se pratique toujours dans la clandestinité, notamment par l'intervention appelée « dilatation et curetage »[15]. La médecine du XIXe siècle voit des progrès dans les domaines de la chirurgie, de l'anesthésie et de l'hygiène. À la même époque, des médecins associés à l'Association médicale américaine font pression pour l'interdiction de l'avortement aux États-Unis alors que les interruptions de grossesse sont de plus en plus punies, comme en attestent en France l'article 317 du code pénal de 1810 qui punit de la réclusion d'un an à cinq ans aussi bien la femme qui avorte que le tiers avorteur[10], ou les articles 58 et 59 du Offences against the Person Act 1861 (en) adoptés par le Parlement du Royaume-Uni qui criminalise l'avortement[16].

Au XXème et XXIème siècles

Dans les années 1970, des féministes américaines développent la méthode de Karman qui permet d'avorter de manière sécuritaire[17].

En Angleterre et aux États-Unis, cet avortement par aspiration se pratique en consultation externe, parfois dénommé « lunch-time abortion » (avortement pratiqué à l'heure du déjeuner)[18]. L'avortement devient plus sûr, ne nécessite aucun cadre hospitalier et peut même être réalisé par des non-médecins[19].

Aujourd'hui, les méthodes médicalisées d'avortement sont médicamenteuses ou chirurgicales[3] ; elles peuvent être utilisées quel que soit le statut légal de l'avortement, mais avec des possibilités d'accès et de sécurité très différentes selon les contextes[3] : quand et là où l'avortement est illégal selon les pays, régions et contextes, les avortements médicalisés coexistent plus ou moins avec les méthodes traditionnelles [3] ;

  • ou quand la femme enceinte (par exemple dans une région très isolée) n'a pas d'accès à l'avortement médicalisé ou quand d'autres obstacles sont en jeu (âge, situation familiale, contexte social et religieux, manque d'argent...)[3] elle est plus susceptible de recourir à une méthode d'efficacité douteuse et/ou pouvant amener à des effets secondaires graves et/ou des complications dangereuses voire mortelles[3] ;
  • Les femmes souhaitant avorter et en ayant les moyens se rendent dans des endroits où l'avortement est légal, ou prennent des médicaments sûrs, approuvés par l'OMS pour mettre fin à leur grossesse hors du système de santé formel. En Amérique latine, où l'avortement autogéré est répandu, des baisses importantes de la mortalité due à l'avortement à risque ont été documentées sans que les lois restrictives sur l'avortement ne soient largement modifiées[20].
  • Le non-accès à l'avortement légal impose aussi à de nombreuses femmes des grossesses non désirées source de souffrance pour ces femmes et souvent pour leurs enfants et leurs familles. Selon J. Bearak et al (2020), environ 70 % des grossesses non désirées se concluent par un avortement là où il est légal, contre 50 % là où il ne l'est pas [2]. En outre dans certains pays ayant légalisé l'avortement (ex : Colombie, Tunisie, Afrique du Sud et Népal), de nombreuses femmes n'y ont pas accès sont par manque de cliniciens et une faible connaissance de leurs droits par ces femmes, faisant que beaucoup d'avortements sont encore pratiqués hors du système légal, au risque de complications graves voire mortelles[21],[2].
  • L'étude Turnaway, basée sur le suivi durant 5 ans de 1 000 femmes ayant demandé un avortement aux États-Unis, a comparé les effets socio-économiques et sur la santé de la femme selon que l'avortement a été accepté ou refusé[2]. Elle a conclu à « de graves conséquences sur la santé physique lors de la poursuite de la grossesse et lors de l'accouchement, y compris la mort[2]. Les femmes et leurs enfants existants et ultérieurs ont aussi connu de plus grandes difficultés économiques et autres lorsque l'avortement a été refusé. Les femmes étaient plus susceptibles de continuer à être exposées à la violence entre partenaires intimes, et moins susceptibles d'avoir une grossesse prévue dans de meilleures circonstances plus tard et moins susceptibles de réaliser leurs propres aspirations »[2].

Statistiques récentes (issues de modélisation/2020)

Il n'existe pas de statistiques fiables à échelle mondiale, mais selon un modèle bayésien publié en 2020 dans The Lancet : en 5 ans (2015-2019), environ 121,0 millions de grossesses non-désirées ont eu lieu par an (intervalle d'incertitude de 80 % [UI] 112,8-131,5), soit en moyenne dans le monde 64 grossesses non-désirées (UI 60-70) pour 1000 femmes (de 15 à 49 ans) chaque année.
Parmi les grossesses non désirées, 61% environ se sont terminées par un avortement (soit 73,3 millions d'avortements par an), correspondant à un taux d'avortement mondial de 39 avortements pour 1000 femmes (de 15-49 ans)[22].

Cette étude conclut aussi que :

  • plus le revenu est élevé, moins il existe de grossesses non-désirées[22] ;
  • les taux d'avortement varient de manière non-monotone d'un groupe de richesse à l'autre[22] ;
  • quand et là où l'avortement est limité, la part de grossesses non-désirées se terminant par un avortement croît par rapport à la proportion de 1990-94, et le taux de grossesses non-désirées croît plus que dans les pays où l'avortement est largement légal[22] ;
  • temporellement (de 1990-94 à 2015-19), les grossesses non-désirées tendent à diminuer dans le monde, et les grossesses non désirées se terminant plus souvent par un avortement qu'avant. Le taux d'avortement moyen mondial en 2015-2019 était donc à peu près égal aux estimations pour 1990-94.
  • vivre dans un pays riche donne un meilleur accès aux soins de santé sexuelle et reproductive[22] ;
  • des femmes cherchent à avorter même là où l'avortement est restreint[22].

Légalisation de l'avortement

En Europe

Au début du XXe siècle, de nombreux pays commencent à légaliser l'avortement quand peut sauver la vie de la femme et parfois pour protéger sa santé.

En France

Le 5 avril 1971, le journal Le Nouvel Observateur publie une pétition portant 343 signatures de femmes déclarant avoir recouru à l'avortement. Parmi elles se trouvent de nombreuses personnalités telles que Simone de Beauvoir, Catherine Deneuve, Jeanne Moreau, Françoise Sagan, Delphine Seyrig. Elles s'exposent ainsi à des poursuites judiciaires[23].

La Loi Veil du 17 janvier 1975 dépénalise l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

En Belgique

Le 29 mars 1990, la dépénalisation de l'avortement est approuvée à 126 voix contre 69 et 12 abstentions à la Chambre des députés. Le roi Baudouin abdique pour une durée de 36 heures en invoquant l'article 82 de la Constitution de « l'impossibilité de régner ». Catholique, le roi affirma que sa conscience ne lui permettait pas de signer le texte sur l'IVG, tout en acceptant que cette loi était nécessaire à son pays[23].

En Russie

En Union soviétique, Lénine lève l'interdiction et la pénalisation de l'avortement en 1920, devenant le premier pays à avoir légalisé l'avortement. Staline l'interdit à nouveau en 1936 mais il est rétabli dans l'urgence en 1955 pour lutter contre la mortalité natale entraînée par les avortements clandestins[24].

Autres pays

Dans les années 1930, plusieurs pays (Pologne, Turquie, Danemark, Suède, Islande, Mexique), légalisent l'avortement dans certains cas particuliers (viol, menace pour la santé de la mère, risque de malformation du fœtus)[25].

En Amérique

Aux États-Unis

L'avortement est autorisé aux États-Unis, dans tous les États, sous certaines conditions. Mais depuis le 15 mai 2019, l'Alabama interdit la totalité des IVG.[réf. nécessaire]

Amérique latine

L'avortement est interdit dans tous les pays d'Amérique latine, à exception de Cuba (depuis les années 1960), en Uruguay (depuis 2012) et en Argentine (depuis 2020). Certains états du Mexique l'autorisent également : c'est le cas de Mexico, Oaxaca, Hidalgo, Veracruz, la Basse-Californie et Colima. De nombreux pays, comme le Chili, l'autorisent dans des circonstances exceptionnelles : viol, malformation du fœtus ou danger pour la santé de la femme[26].

En Afrique

En Tunisie

L'avortement en Tunisie est légal depuis 1973 et pratiqué gratuitement, à la demande de la femme, jusqu'à trois mois de grossesse.

Notes et références

  1. (en) Elisabeth Ǻhman et Iqbal H. Shah, « New estimates and trends regarding unsafe abortion mortality », International Journal of Gynecology & Obstetrics, vol. 115, no 2,‎ , p. 121–126 (DOI 10.1016/j.ijgo.2011.05.027, lire en ligne, consulté le )
  2. a b c d e f et g (en) Diana Greene Foster, « Yes, science can weigh in on abortion law », Nature, vol. 599, no 7885,‎ , p. 349–349 (DOI 10.1038/d41586-021-03434-1, lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d e et f Agnès Guillaume (IRD, Centre population et développement (Cepd), France) et Clémentine Rossier (Université de Genève, Suisse ; Institut national d'études démographiques, France), « L'avortement dans le monde. État des lieux des législations, mesures, tendances et conséquences », Populations,‎ , p. 227-233 (DOI 10.3917/popu.1802.0225, lire en ligne).
  4. Arlette Gautier, Genre et biopolitiques : l'enjeu de la liberté, Éditions L'Harmattan, , p. 12
  5. Véronique Dasen, L'embryon humain à travers l'histoire, Infolio,
  6. a et b Marie France Callu, Le nouveau droit de la femme: essai sur la condition juridique de la femme, Éditions L'Hermès, , p. 170.
  7. (en) Johannes M. Röskamp, Christian Perspectives On Abortion-Legislation In Past, GRIN Verlag, (lire en ligne), p. 3
  8. Jean Gaudémet, Le mariage en Occident : les mœurs et le droit, Les Éditions du Cerf, , p. 161
  9. Pline l'Ancien, L'Histoire naturelle, Livre XXII, chapitre 49
  10. a et b Xavier Labbée, Condition juridique du corps humain avant la naissance et après la mort, Presses Univ. Septentrion, , p. 139
  11. Jean Dalsace, Anne Marie Dourlen-Rollier, L'Avortement, Castermann, , p. 63.
  12. Jean-Pierre Leguay, Un réseau urbain au Moyen âge, Maloine, , p. 286
  13. Chantal Blayo, Morbidité, mortalité : problèmes de mesure, facteurs d'évolution, essai de prospective, INED, , p. 324
  14. De nombreux instruments sont utilisés : aiguille à tricoter, baleine de parapluie ou de corset, tringle à rideau, épingle à cheveux qui provoquent une perforation utérine, voire intestinale et une speticémie. Petit tuyau de garagiste, stylo bille de secrétaire qui, en introduisant de l'air, causent souvent une embolie gazeuse. L'injection intra-utérine d'eau de savon, adjuvant réputé abortif, favorise les infections. Cf. Xavière Gauthier, Paroles d'avortés : quand l'avortement était clandestin, Martinière, , p. 20-22.
  15. (en) Maureen Paul, A clinician's guide to medical and surgical abortion, Churchill Livingstone, , p. 3
  16. (en) John Keown, Abortion, Doctors and the Law, Cambridge University Press, , p. 33
  17. Comité pour la liberté de l'avortement et de la contraception, Libérons l'avortement, F. Maspero, , p. 27.
  18. Comité pour la liberté de l'avortement et de la contraception, Libérons l'avortement, F. Maspero, , p. 16.
  19. Béatrice Kammerer, « La méthode Karman, une histoire oubliée de l'avortement illégal en France », sur slate.fr, .
  20. (en) Susheela Singh et Lisa Remez, « Abortion Worldwide 2017: Uneven Progress and Unequal Access », (DOI 10.1363/2018.29199, consulté le )
  21. (en) Selma Hajri, Sarah Raifman, Caitlin Gerdts et Sarah Baum, « ‘This Is Real Misery’: Experiences of Women Denied Legal Abortion in Tunisia », PLOS ONE, vol. 10, no 12,‎ , e0145338 (ISSN 1932-6203, PMID 26684189, PMCID PMC4686168, DOI 10.1371/journal.pone.0145338, lire en ligne, consulté le )
  22. a b c d e et f (en) Jonathan Bearak, Anna Popinchalk, Bela Ganatra et Ann-Beth Moller, « Unintended pregnancy and abortion by income, region, and the legal status of abortion: estimates from a comprehensive model for 1990–2019 », The Lancet Global Health, vol. 8, no 9,‎ , e1152–e1161 (DOI 10.1016/S2214-109X(20)30315-6, lire en ligne, consulté le )
  23. a et b « Histoire de l'avortement - L'Internaute - Histoire », sur www.linternaute.com (consulté le )
  24. (en) Corinne J. Naden, Abortion, Marshall Cavendish, , p. 15
  25. (en) Marianne Githens, Dorothy M. Stetson, Abortion Politics : Public Policy in Cross-cultural Perspective, Routledge, , 234 p.
  26. Angeline Montoya, Le débat sur la légalisation de l'IVG s'ouvre en Argentine dans Le Monde du 9 mars 2018 p. 3

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Yves Le Naour, Catherine Valenti, Histoire de l'avortement : XIXe siècle-XXe siècle siècle, Éd. du Seuil, , 387 p.
  • Henry Berger, L'Avortement : histoire d'un débat, Flammarion, , 292 p.
  • Michaelle Méria, Victoire, l'enfant de nulle part : I.V.G., seize années d'entretiens préalables. Éditions Hécate, 1996, 199 p.

Articles connexes