Grand Prix automobile des Pays-Bas 1964

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Grand Prix des Pays-Bas 1964
Tracé de la course
Données de course
Nombre de tours 80
Longueur du circuit 4,193 km
Distance de course 335,440 km
Conditions de course
Météo temps chaud et ensoleillé
Résultats
Vainqueur Jim Clark,
Lotus-Climax,
h 7 min 35 s 4
(vitesse moyenne : 157,743 km/h)
Pole position Dan Gurney,
Brabham-Climax,
min 31 s 2
(vitesse moyenne : 165,513 km/h)
Record du tour en course Jim Clark,
Lotus-Climax,
min 32 s 8
(vitesse moyenne : 162,659 km/h)

Le Grand Prix des Pays-Bas 1964 (XIII Grote Prijs van Nederland), disputé sur le circuit de Zandvoort le , est la cent-vingt-troisième épreuve du championnat du monde de Formule 1 courue depuis 1950 et la deuxième manche du championnat 1964.

Contexte avant la course[modifier | modifier le code]

Le championnat du monde[modifier | modifier le code]

Depuis 1961, la Formule 1 suit la réglementation 1 500 cm3 (dérivée de l'ancienne Formule 2 de la période 1957 à 1960). Initialement prévue pour une période de trois ans, la formule a été prolongée de deux années supplémentaires par la Commission sportive internationale, garantissant la stabilité technique jusqu'à fin 1965[1]. La réglementation s'appuie sur les points suivants[2] :

  • interdiction des moteurs suralimentés
  • cylindrée minimale : 1 300 cm3
  • cylindrée maximale : 1 500 cm3
  • poids minimal : 450 kg (à sec)
  • double circuit de freinage obligatoire
  • arceau de sécurité obligatoire (le haut du cerceau devant dépasser le casque du pilote)
  • démarreur de bord obligatoire
  • carburant commercial
  • ravitaillement en huile interdit durant la course

Victorieux lors de sept des dix manches du championnat, Jim Clark et sa Lotus ont écrasé de leur suprématie l'année 1963, le pilote écossais décrochant son premier titre mondial bien avant la fin de saison. Si, malgré une opposition renforcée, le tandem reste favori pour 1964, c'est cependant Graham Hill et sa nouvelle BRM à châssis monocoque qui ont profité de la malchance ayant frappé le jeune champion pour s'imposer lors de l'épreuve inaugurale à Monaco et prendre la tête du classement provisoire.

Zandvoort
Le circuit permanent de Zandvoort, tracé dans les dunes.

Le circuit[modifier | modifier le code]

Inauguré en 1948 à l'occasion d'une course de Formule 1 remportée par la Maserati du Prince Bira[3], le circuit permanent de Zandvoort est depuis régulièrement utilisé pour les courses automobiles, plus occasionnellement pour les courses cyclistes et motocyclistes. La piste, assez sinueuse, sillonne les dunes du bord de mer, à l’ouest d'Haarlem[4]. Les vents marins y déposent régulièrement du sable, rendant l'adhérence précaire et changeante. Dernier vainqueur du Grand Prix des Pays-Bas, en 1963, Jim Clark détient le record officiel du tracé, avec un tour à plus de 161 km/h au volant de sa Lotus F1. Le champion écossais avait auparavant tourné à 164,8 km/h de moyenne lors des essais.

Monoplaces en lice[modifier | modifier le code]

  • Lotus 25 "Usine"
Lotus 25
La Lotus 25 de Jim Clark.

Apparue en avril, La nouvelle Lotus 33 est toujours en cours de reconstruction après avoir été accidentée par Jim Clark aux 200 miles d'Aintree. Comme à Monaco, Clark et Peter Arundell utilisent donc toujours les précédents modèles 25, techniquement très proches d'autant que certaines améliorations techniques du nouveau modèle (au niveau de la transmission et de la suspension arrière) leur ont été greffées, leur valant l'appellation 25B[5]. bâties autour d'une structure monocoque, les Lotus sont équipés d'un moteur V8 Coventry Climax FWMV à injection (205 chevaux à 9600 tr/min) et d'une boîte de vitesses ZF à cinq rapports. Elles pèsent 455 kg à vide[6].

  • Lotus 25 privées

Tim Parnell engage deux Lotus 25 à moteur V8 BRM et boîte cinq vitesses Hewland pour Chris Amon et Mike Hailwood. Leur puissance est de l'ordre de 200 chevaux. Elles sont désormais équipées de jantes de treize pouces[5].

  • BRM P261 "Usine"

Graham Hill et Richie Ginther disposent des P261 à structure monocoque avec lesquelles ils ont réalisé le doublé à Monaco. Dotées de la dernière évolution du moteur V8 à injection indirecte Lucas et d'une boîte six vitesses, elles disposent de plus de 210 chevaux à 11000 tr/min. Intégralement conçues à Bourne sous la direction technique de Tony Rudd, ces monoplaces sont au poids minimal de 450 kg[7]. Pour l'épreuve néerlandaise, de petites canalisations d'air ont été ajoutées afin d'améliorer le refroidissement du cockpit.

  • BRM P57 privées

La Scuderia Centro Sud engage ses deux P57 pour Giancarlo Baghetti et Tony Maggs. Rachetées à l'usine en début d'année, ces monoplaces à châssis multitubulaire pèsent 475 kg et utilisent l'ancienne version du moteur V8 à injection (plus de 200 chevaux). Elles sont toujours équipées de jantes de quinze pouces[8].

  • Brabham BT7 "Usine"
Brabham BT7
La Brabham BT7 de Jack Brabham.

Alors que les clients de la marque disposent des nouvelles BT11, Jack Brabham et Dan Gurney ont conservé leurs Brabham BT7 de la saison passée. Les deux modèles sont cependant très proches techniquement, s'appuyant sur une structure multitubulaire. Adaptées aux nouvelles jantes Dunlop de treize pouces, les BT7 sont dotées de la dernière version du moteur V8 Climax et d'une boîte de vitesses Hewland à cinq rapports. Elles pèsent 470 kg à vide[9].

  • Brabham BT11 privées

La BT11 à moteur V8 BRM du Rob Walker Racing Team a été totalement réparée après l'incendie survenu lors des essais de l'International Trophy, et Joakim Bonnier peut de nouveau en disposer. Elle est équipée d'une boîte de vitesses Colotti à six rapports. Le pilote indépendant Joseph Siffert vient d'acquérir un modèle identique, qu'il étrenne à Zandvoort. Le Britannique Bob Anderson a quant à lui équipé sa BT11 d'un ancien moteur V8 Climax à carburateurs (développant environ 190 chevaux) et d'une boîte cinq vitesses Hewland[5].

  • Ferrari 156 & 158 "Usine"

La Scuderia Ferrari a amené deux Ferrari 158, dont une flambant neuve. Elles sont confiées à John Surtees et Lorenzo Bandini. Monoplaces à structure monocoque, les 158 utilisent le nouveau moteur à huit cylindres en vé à 90 degrés, alimenté par un système d'injection directe Bosch, développant 210 chevaux à 11000 tr/min, accouplé à une boîte de vitesses à cinq rapports. Elles pèsent 468 kg à sec[10]. L'écurie dispose en guise de mulet d'une 156 Aero de la saison passée. De structure identique, la 156 utilise l'ancien six cylindres en vé à 120 degrés (délivrant 205 chevaux à 10500 tr/min). Elle pèse 460 kg[11]. Les Ferrari sont les seules monoplaces du plateau disposant de freins arrière accolés au différentiel[12].

  • Cooper T73 "Usine"

John Cooper engage deux T73 à moteur V8 Climax à injection pour Bruce McLaren et Phil Hill. Extrapolée de la précédente T66, la T73 bénéficie cependant d'une rigidité supérieure à celle de sa devancière grâce au plaquage de feuilles d'aluminium sur sa structure multitubulaire. La transmission est assurée par une boîte six vitesses réalisée en interne à l'usine de Surbiton. La T73 pèse 460 kg à sec[13]. Pour sa conception, McLaren a étroitement collaboré avec le directeur technique Owen Maddock[14]. Une T66 a également été amenée à Zandvoort, servant surtout de banque pour pièces de rechange.

  • Cooper T66 privée

La Cooper T66 à moteur V8 Climax utilisée par Bonnier à Monaco sert maintenant de voiture de réserve au sein de l'écurie de Rob Walker.

  • Porsche 718 privée

Le gentleman-driver Carel Godin de Beaufort dispute sa quatrième saison avec sa vénérable Porsche 718 à moteur quatre cylindres à plat refroidi par air. Rachetée à l'usine de Zuffenhausen fin 1960, cette ancienne monoplace de Formule 2 semble totalement obsolète et ne dispose que de 165 chevaux. Sa fiabilité exemplaire lui permet cependant de finir la plupart des courses où elle est engagée[15].

Coureurs inscrits[modifier | modifier le code]

BRM P261
Une BRM P261 lors d'une manifestation historique.
Liste des pilotes inscrits[16]
no  Pilote Écurie Constructeur Modèle N° châssis Moteur Pneumatiques
2 John Surtees SpA Ferrari SEFAC Ferrari Ferrari 158 158/0006 Ferrari 205B V8 D
4 Lorenzo Bandini SpA Ferrari SEFAC Ferrari Ferrari 158 158/0005[Note 1] Ferrari 205B V8 D
4T Lorenzo Bandini SpA Ferrari SEFAC Ferrari Ferrari 156 Aero 156/0001 Ferrari 178 V6 (120°) D
6 Graham Hill Owen Racing Organisation BRM BRM P261 2614 BRM P60 V8 D
8 Richie Ginther Owen Racing Organisation BRM BRM P261 2613 BRM P60 V8 D
10 Chris Amon Reg Parnell Racing Lotus Lotus 25 25 R3 BRM P56 V8 D
12 Mike Hailwood Reg Parnell Racing Lotus Lotus 25 25 R7 BRM P56 V8 D
14 Jack Brabham Brabham Racing Organisation Brabham Brabham BT7 F1-2-63 Coventry Climax FWMV MkIII V8 D
16 Dan Gurney Brabham Racing Organisation Brabham Brabham BT7 F1-1-63 Coventry Climax FWMV MkIII V8 D
18 Jim Clark Team Lotus Lotus Lotus 25B 25 R6 Coventry Climax FWMV MkIII V8 D
20 Peter Arundell Team Lotus Lotus Lotus 25B 25 R4 Coventry Climax FWMV MkIII V8 D
22 Phil Hill Cooper Car Company Cooper Cooper T73 F1-2-64 Coventry Climax FWMV MkIII V8 D
24 Bruce McLaren Cooper Car Company Cooper Cooper T73 F1-1-64 Coventry Climax FWMV MkIII V8 D
26 Joakim Bonnier Rob Walker Racing Team Brabham Brabham BT11 F1-4-64 BRM P56 V8 D
26T Joakim Bonnier Rob Walker Racing Team Cooper Cooper T66 F1-2-63 Coventry Climax FWMV MkII V8 D
28 Carel Godin de Beaufort Ecurie Maarsbergen Porsche Porsche 718 718-201 Porsche 547/3 F4 D
30 Tony Maggs Scuderia Centro Sud BRM BRM P57 5785 BRM P56 V8 D
32 Giancarlo Baghetti Scuderia Centro Sud BRM BRM P57 5784 BRM P56 V8 D
34 Bob Anderson DW Racing Enterprises Brabham Brabham BT11 F1-5-64 Coventry Climax FWMV MkI V8 D
36 Joseph Siffert Siffert Racing Team Brabham Brabham BT11 F1-6-64 BRM P56 V8 D

Qualifications[modifier | modifier le code]

Trois séances qualificatives sont programmées, le vendredi (une le matin, une l'après-midi) et le samedi après-midi précédant la course[7].

Première séance - vendredi 22 mai (matin)[modifier | modifier le code]

La première session qualificative commence le vendredi à dix heures, sous le soleil. Jack Brabham est parmi les premiers à prendre la piste, le pilote australien n'ayant prévu de participer qu'à cette seule séance avant de partir disputer les essais des 500 miles d'Indianapolis. Il parvient rapidement à établir un temps de référence, proche du record officiel de la piste. Son coéquipier Dan Gurney se montre très à l'aise sur ce circuit et se place d'emblée en haut de la hiérarchie en compagnie de Jim Clark (Lotus) et de Graham Hill (BRM). Tous trois dominent nettement leurs adversaires et c'est finalement Gurney qui se voit attribuer le meilleur temps de la matinée, à 165,5 km/h de moyenne, quatre dixièmes de seconde devant Clark, Hill échouant à plus d'une seconde. Malgré les remarques de nombreux chronométreurs affirmant que les temps de Clark et Gurney avaient été inversés, les officiels ne corrigèrent pas les résultats[17].

Brabham & Gurney
Jack Brabham et Dan Gurney (qui sera crédité du meilleur temps), en discussion technique lors de la séance d'essais du vendredi matin.
Résultats de la première séance[18]
Pos. Pilote Écurie Temps Écart
1 Dan Gurney Brabham-Climax 1 min 31 s 2[Note 2]
2 Jim Clark Lotus-Climax 1 min 31 s 6 + 0 s 4
3 Graham Hill BRM 1 min 32 s 4 + 1 s 2
4 John Surtees Ferrari 1 min 33 s 8 + 2 s 6
5 Jack Brabham Brabham-Climax 1 min 33 s 8 + 2 s 6
6 Richie Ginther BRM 1 min 34 s 6 + 3 s 4
7 Peter Arundell Lotus-Climax 1 min 35 s 5 + 4 s 3
8 Chris Amon Lotus-BRM 1 min 35 s 9 + 4 s 7
9 Mike Hailwood Lotus-BRM 1 min 36 s 1 + 4 s 9
10 Lorenzo Bandini Ferrari 1 min 36 s 6 + 5 s 4
11 Bruce McLaren Cooper-Climax 1 min 36 s 6 + 5 s 4
12 Phil Hill Cooper-Climax 1 min 37 s 1 + 5 s 9
13 Joakim Bonnier Brabham-BRM 1 min 37 s 1 + 5 s 9
14 Bob Anderson Brabham-Climax 1 min 38 s 2 + 7 s 0
15 Giancarlo Baghetti BRM 1 min 38 s 3 + 7 s 1
16 Tony Maggs BRM 1 min 41 s 7 + 10 s 5

Deuxième séance - vendredi 22 mai (après-midi)[modifier | modifier le code]

Clark, Gurney et Hill se mettent à nouveau en évidence l'après-midi et c'est le champion du monde qui aura le dernier mot, échouant toutefois à un dixième de seconde du meilleur temps de la matinée, devançant Hill de justesse, alors que Gurney, troisième, n'a pu rééditer sa performance précédente. Sa nouvelle Ferrari V8 n'étant pas encore prête, c'est au volant de celle de son coéquipier a dû utiliser celle de son coéquipier Lorenzo Bandini que John Surtees réalise le quatrième temps, le pilote italien ayant dû se rabattre sur le mulet à moteur V6. Bénéficiant de l'aide de Clark qui l'a tiré plusieurs tours dans son sillage, Peter Arundell a bien progressé et obtient le cinquième meilleur temps.

Lotus 25
Sur sa Lotus 25, Jim Clark a réalisé le meilleur temps de la deuxième séance d'essais.
Résultats de la deuxième séance[18]
Pos. Pilote Écurie Temps Écart
1 Jim Clark Lotus-Climax 1 min 31 s 3
2 Graham Hill BRM 1 min 31 s 4 + 0 s 1
3 Dan Gurney Brabham-Climax 1 min 32 s 3 + 1 s 0
4 John Surtees Ferrari 1 min 32 s 8 + 1 s 5
5 Peter Arundell Lotus-Climax 1 min 33 s 5 + 2 s 2
6 Richie Ginther BRM 1 min 34 s 0 + 2 s 7
7 Phil Hill Cooper-Climax 1 min 34 s 8 + 3 s 5
8 Lorenzo Bandini Ferrari 1 min 35 s 4 + 4 s 1
9 Bruce McLaren Cooper-Climax 1 min 35 s 6 + 4 s 3
10 Chris Amon Lotus-BRM 1 min 35 s 9 + 4 s 6
11 Bob Anderson Brabham-Climax 1 min 36 s 8 + 5 s 5
12 Mike Hailwood Lotus-BRM 1 min 37 s 6 + 6 s 3
13 Tony Maggs BRM 1 min 37 s 6 + 6 s 3
14 Joakim Bonnier Brabham-BRM 1 min 38 s 2 + 6 s 9
15 Giancarlo Baghetti BRM 1 min 39 s 2 + 7 s 9
16 Carel Godin de Beaufort Porsche 1 min 39 s 9 + 8 s 6

Troisième séance - samedi 23 mai (après-midi)[modifier | modifier le code]

La dernière session, le samedi après-midi, se déroule à nouveau sous le soleil. Alors que beaucoup améliorent leurs temps de la veille, Gurney, Hill et Clark se contentent de faire la mise au point de leurs monoplaces sans rechercher la performance. Hill se montre néanmoins le plus rapide de la journée, devant Clark et Surtees, ce dernier disposant enfin de son nouveau châssis. Grâce au temps enregistré le vendredi matin, Gurney s'adjuge la pole position ; il partira à la corde de la première ligne au côté de Clark et Hill. À la fin des essais, un bras de suspension arrière a cédé sur la BRM de Tony Maggs et la voiture s'est retournée. Le pilote sud-africain est indemne, mais il va devoir déclarer forfait, sa monoplace ne pouvant être réparée avant la course.

Résultats de la troisième séance[18]
Pos. Pilote Écurie Temps Écart
1 Graham Hill BRM 1 min 32 s 2
2 Jim Clark Lotus-Climax 1 min 32 s 6 + 0 s 4
3 John Surtees Ferrari 1 min 33 s 0 + 0 s 8
4 Dan Gurney Brabham-Climax 1 min 33 s 0 + 0 s 8
5 Bruce McLaren Cooper-Climax 1 min 33 s 3 + 1 s 1
6 Richie Ginther BRM 1 min 34 s 0 + 1 s 8
7 Peter Arundell Lotus-Climax 1 min 34 s 9 + 2 s 7
8 Phil Hill Cooper-Climax 1 min 34 s 9 + 2 s 7
9 Lorenzo Bandini Ferrari 1 min 35 s 0 + 2 s 8
10 Bob Anderson Brabham-Climax 1 min 35 s 4 + 3 s 2
11 Joakim Bonnier Brabham-BRM 1 min 35 s 4 + 3 s 2
12 Chris Amon Lotus-BRM 1 min 35 s 9 + 3 s 7
13 Tony Maggs BRM 1 min 37 s 0 + 4 s 8
14 Giancarlo Baghetti BRM 1 min 38 s 0 + 5 s 8
15 Jo Siffert Brabham-BRM 1 min 44 s 0 + 11 s 8

Tableau final des qualifications[modifier | modifier le code]

Résultats des qualifications à l'issue des trois séances d'essais
Pos. Pilote Écurie Temps Écart Commentaire
1 Dan Gurney Brabham-Climax 1 min 31 s 2 temps réalisé le vendredi matin
2 Jim Clark Lotus-Climax 1 min 31 s 3 + 0 s 1 temps réalisé le vendredi après-midi
3 Graham Hill BRM 1 min 31 s 4 + 0 s 2 temps réalisé le vendredi après-midi
4 John Surtees Ferrari 1 min 32 s 8 + 1 s 6 temps réalisé le vendredi après-midi
5 Bruce McLaren Cooper-Climax 1 min 33 s 3 + 2 s 1 temps réalisé le samedi après-midi
6 Peter Arundell Lotus-Climax 1 min 33 s 5 + 2 s 3 temps réalisé le vendredi après-midi
7 Jack Brabham Brabham-Climax 1 min 33 s 8 + 2 s 6 temps réalisé le vendredi matin
8 Richie Ginther BRM 1 min 34 s 0 + 2 s 8 temps réalisé le samedi après-midi
9 Phil Hill Cooper-Climax 1 min 34 s 8 + 3 s 6 temps réalisé le vendredi après-midi
10 Lorenzo Bandini Ferrari 1 min 35 s 0 + 3 s 8 temps réalisé le samedi après-midi
11 Bob Anderson Brabham-Climax 1 min 35 s 4 + 4 s 2 temps réalisé le samedi après-midi
12 Joakim Bonnier Brabham-BRM 1 min 35 s 4 + 4 s 2 temps réalisé le samedi après-midi
13 Chris Amon Lotus-BRM 1 min 35 s 9 + 4 s 7 temps réalisé le vendredi matin, égalé dans les deux autres séances
14 Mike Hailwood Lotus-BRM 1 min 36 s 1 + 4 s 9 temps réalisé le vendredi matin
15 Tony Maggs BRM 1 min 37 s 0 + 5 s 8 temps réalisé le samedi après-midi
16 Giancarlo Baghetti BRM 1 min 38 s 0 + 6 s 8 temps réalisé le samedi après-midi
17 Carel Godin de Beaufort Porsche 1 min 39 s 9 + 8 s 7 temps réalisé le vendredi après-midi
18 Joseph Siffert Brabham-BRM 1 min 44 s 0 + 12 s 8 temps réalisé le samedi après-midi

Grille de départ du Grand Prix[modifier | modifier le code]

Grille de départ du Grand Prix et résultats des qualifications[1]
1re ligne Pos. 3 Pos. 2 Pos. 1

G. Hill
BRM
1 min 31 s 4

Clark
Lotus
1 min 31 s 3

Gurney
Brabham
1 min 31 s 2
2e ligne Pos. 5 Pos. 4

McLaren
Cooper
1 min 33 s 3

Surtees
Ferrari
1 min 32 s 8
3e ligne Pos. 8 Pos. 7 Pos. 6

Ginther
BRM
1 min 34 s 0

Brabham
Brabham
1 min 33 s 8

Arundell
Lotus
1 min 33 s 5
4e ligne Pos. 10 Pos. 9

Bandini
Ferrari
1 min 35 s 0

P. Hill
Cooper
1 min 34 s 8
5e ligne Pos. 13 Pos. 12 Pos. 11

Amon
Lotus
1 min 35 s 9

Bonnier
Brabham
1 min 35 s 4

Anderson
Brabham
1 min 35 s 4
6e ligne Pos. 15 Pos. 14
Emplacement
vide

Hailwood
Lotus
1 min 36 s 1
7e ligne Pos. 18 Pos. 17 Pos. 16

Siffert
Brabham
1 min 44 s 0

Beaufort
Porsche
1 min 39 s 9

Baghetti
BRM
1 min 38 s 0
  • La place à l'extérieur de la sixième ligne est restée vacante, Tony Maggs (qui avait réalisé le quinzième temps des essais) ayant dû déclarer forfait après avoir fortement endommagé sa BRM lors de la dernière séance qualificative.

Déroulement de la course[modifier | modifier le code]

départ
La Lotus de Jim Clark devant la BRM de Graham Hill et la Brabham de Dan Gurney quelques instant après le départ de la course.

Le départ de l'épreuve est donné aux environs de quinze heures trente, sous le soleil et devant une foule très dense[18]. La Brabham de Dan Gurney, la Lotus de Jim Clark et la BRM de Graham Hill s'élancent dans un parfait ensemble et abordent de front l'épingle de Tarzan ; Clark parvient à plonger le premier à la corde, tandis que Hill déborde Gurney (qui a freiné plus tôt) par l'extérieur. Les trois pilotes accomplissent le premier tour dans cet ordre, la Lotus de Peter Arundell et la Ferrari de John Surtees menant le peloton de chasse. Hill et Gurney se rapprochent très légèrement de Clark au deuxième tour, mais dès le suivant le champion du monde commence à prendre un peu de champ sur ses adversaires, bientôt rejoints par Surtees qui a débordé Arundell. Après cinq tours, l'écart entre la voiture de tête et le petit groupe de poursuivants est de deux secondes, tandis qu'Arundell, quatrième, est déjà à près de neuf secondes de son coéquipier. Surtees reste quelques boucles dans les roues de Gurney, avant de le déborder au cours du dixième tour pour le gain de la troisième place. Tandis que Clark augmente régulièrement son avance sur Hill, Surtees et Gurney, roulant de concert restent au contact de la BRM. À la fin du vingtième tour, Clark possède un avantage de neuf secondes sur Hill, qui évolue une cinquantaine de mètres devant Surtees, Gurney se tenant dans le sillage de la Ferrari. Deux boucles plus tard, Surtees dépasse Hill, dont le moteur commence à avoir des ratés, son carburant s'évaporant dans le circuit d'alimentation. Quelques instants après, Gurney ralentit soudain et rentre au stand pour y abandonner, volant cassé.

Clark compte alors quatorze secondes d'avance sur Surtees, désormais son seul adversaire dangereux car Hill commence à perdre environ deux secondes au tour à cause de ses problèmes de carburation. Quatrième, Arundell accuse un retard de près de quarante-cinq secondes. Il est suivi à distance par Jack Brabham et la Cooper de Bruce McLaren. Bien que tournant sensiblement moins vite qu'en début d'épreuve, il continue néanmoins à creuser l'écart, qui atteint vingt-neuf secondes à la mi-course, alors que Hill perd toujours régulièrement du terrain et se trouve à plus d'une minute de la Lotus de tête. Plus loin viennent Arundell et Brabham, alors que McLaren, toujours sixième, compte un tour de retard. Séparés de cinq secondes, Arundell et Brabham sont en train de rattraper progressivement Hill lorsque le champion australien s'arrête sur le circuit, allumage défaillant. Arundell a alors la BRM de Hill en ligne de mire, et au quarante-septième tour il s'empare facilement de la troisième place. Hill tourne de plus en plus lentement et à la fin du cinquante-et-unième tour il regagne son stand ; à l'aide d'un entonnoir, ses mécaniciens versent de l'eau froide sur la pompe d'injection, solution testée un peu plus tôt sur la voiture de son coéquipier Richie Ginther, affectée du même problème. Comptant un tour et demi de retard sur l'homme de tête, Hill repart en sixième position derrière la Cooper de McLaren Lotus de Chris Amon, mais son moteur fonctionne à nouveau correctement et quelques tours plus tard le champion britannique déborde sans coup férir les deux pilotes néo-zélandais et récupère sa quatrième place. Devant, Clark se contente dorénavant de calquer son allure sur celle de Surtees et de maintenir ses quarante-cinq secondes d'avance. Amon a réussi à dépasser son compatriote McLaren et s'en détache rapidement. Les positions sont acquises et la course sombre dans la monotonie. Le dernier quart de la course n'apportera aucun changement parmi les cinq premiers, seule la belle fin de course de Bob Anderson, sur sa Brabham privée, tenant le public en haleine. Le pilote britannique reprend une à deux secondes au tour à McLaren et va parvenir à lui arracher la sixième place à cinq minutes de l'arrivée. La course se termine sur une insolente victoire du champion du monde, devant Surtees et Arundell. Seulement quatrième après ses déboires, Hill est rejoint par Clark en tête du championnat du monde.

Classements intermédiaires[modifier | modifier le code]

Classements intermédiaires des monoplaces aux premier, cinquième, dixième, vingtième, vingt-cinquième, trentième, quarantième, cinquantième, soixantième et soixante-dixième tours[7],[13].

Classement de la course[modifier | modifier le code]

Ferrari 158
La Ferrari 158 de John Surtees, seul pilote à terminer dans le même tour que le vainqueur.
Pos No Pilote Écurie Tours Temps/Abandon Grille Points
1 18 Jim Clark Lotus-Climax 80 2 h 07 min 35 s 4 2 9
2 2 John Surtees Ferrari 80 2 h 08 min 29 s 0 (+ 53 s 6) 4 6
3 20 Peter Arundell Lotus-Climax 79 2 h 07 min 52 s 6 (+ 1 tour) 6 4
4 6 Graham Hill BRM 79 2 h 08 min 12 s 8 (+ 1 tour) 3 3
5 10 Chris Amon Lotus-BRM 79 2 h 09 min 17 s 0 (+ 1 tour) 13 2
6 34 Bob Anderson Brabham-Climax 78 2 h 07 min 59 s 2 (+ 2 tours) 11 1
7 24 Bruce McLaren Cooper-Climax 78 2 h 08 min 10 s 2 (+ 2 tours) 5
8 22 Phil Hill Cooper-Climax 76 2 h 07 min 47 s 4 (+ 4 tours) 9
9 26 Joakim Bonnier Brabham-BRM 76 2 h 08 min 06 s 4 (+ 4 tours) 12
10 32 Giancarlo Baghetti BRM 74 2 h 09 min 14 s 2 (+ 6 tours) 16
11 8 Richie Ginther BRM 64 2 h 09 min 16 s 2 (+ 16 tours) 8
12 12 Mike Hailwood Lotus-BRM 57 Différentiel 14
13 36 Jo Siffert Brabham-BRM 55 2 h 08 min 21 s 5 (+ 25 tours) 18
Abd. 14 Jack Brabham Brabham-Climax 44 Allumage 7
Abd. 16 Dan Gurney Brabham-Climax 23 Direction 1
Abd. 4 Lorenzo Bandini Ferrari 20 Allumage 10
Abd. 28 Carel Godin de Beaufort Porsche 8 Moteur 17
Np. 30 Tony Maggs BRM Accident aux essais

Légende :

  • Abd.=abandon
  • Np.= Non partant

Pole position et record du tour[modifier | modifier le code]

Évolution du record du tour en course[modifier | modifier le code]

Le meilleur tour fut amélioré trois fois au cours de l'épreuve[7].

Tours en tête[modifier | modifier le code]

Classement général à l'issue de la course[modifier | modifier le code]

  • Attribution des points : 9, 6, 4, 3, 2, 1 respectivement aux six premiers de chaque épreuve.
  • Pour la coupe des constructeurs, même barème et seule la voiture la mieux classée de chaque équipe inscrit des points.
  • Seuls les six meilleurs résultats sont comptabilisés.
  • Le règlement permet aux pilotes de se relayer sur une même voiture, les points éventuellement acquis étant alors perdus pour pilotes et constructeur[1].
Jim Clark
Victorieux aux Pays-Bas, Jim Clark rejoint Graham Hill en tête du championnat du monde.
Classement des pilotes
Pos. Pilote Écurie Points
MON

NL

BEL

FRA

GBR

ALL

AUT

ITA

USA

MEX
1 Graham Hill BRM 12 9 3
Jim Clark Lotus 12 3 9
3 Peter Arundell Lotus 8 4 4
4 Richie Ginther BRM 6 6 -
John Surtees Ferrari 6 - 6
6 Joakim Bonnier Cooper 2 2 -
Chris Amon Lotus 2 - 2
8 Mike Hailwood Lotus 1 1 -
Bob Anderson Brabham 1 - 1
Coupe des constructeurs
Pos. Écurie Points
MON

NL

BEL

FRA

GBR

ALL

AUT

ITA

USA

MEX
1 Lotus-Climax 13 4 9
2 BRM 12 9 3
3 Ferrari 6 - 6
4 Lotus-BRM 3 1 2
5 Cooper-Climax 2 2 -
6 Brabham-Climax 1 - 1

À noter[modifier | modifier le code]

  • 11e victoire en championnat du monde pour Jim Clark.
  • 16e victoire en championnat du monde pour Lotus en tant que constructeur.
  • 30e victoire en championnat du monde pour Climax en tant que motoriste.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cette monoplace sera également utilisée par Surtees au cours de la première journée d'essais.
  2. La plupart des chronométreurs des équipes engagées ont chronométré Jim Clark en 1 min 31 s 2 et Dan Gurney en 1 min 31 s 6 et l'ont signalé à la direction de course. Les officiels n'ont cependant pas reconnu cette erreur et ont laissé à Gurney le crédit de la meilleure performance de la matinée.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) Mike Lang, Grand Prix volume 1, Haynes Publishing Group, , 288 p. (ISBN 0-85429-276-4)
  2. Johnny Rives, Gérard Flocon et Christian Moity, La fabuleuse histoire de la formule 1, Éditions Nathan, , 707 p. (ISBN 2-09-286450-5)
  3. Christian Naviaux, Les Grands Prix de Formule 1 hors championnat du monde : 1946-1983, Nîmes, Éditions du Palmier, , 128 p. (ISBN 2-914920-05-9)
  4. (en) Adriano Cimarosti, The complete History of Grand Prix Motor racing, Aurum Press Limited, , 504 p. (ISBN 1-85410-500-0)
  5. a b et c Revue Sport Auto no 30 - juillet 1964
  6. Pierre Abeillon, « Lotus 25 et 33 : Toujours une saison d'avance », Revue Automobile historique, no 2,‎
  7. a b c et d (en) Autocourse : The Review of International Motor Sport 1964/65, Autocourse Publications Ltd, , 220 p.
  8. Pierre Ménard, « BRM 57 : Coup de sang à Bourne », Revue Automobile historique, no 33,‎
  9. L'année automobile no 11 1963-1964, Lausanne, Edita S.A., , 232 p.
  10. Christian Moity et Serge Bellu, « La galerie des championnes - 1964 : la Ferrari "158" », Revue L'Automobile, no 406,‎
  11. Pierre Ménard, « Ferrari Aero 156, 158 & 1512 : La Scuderia rebondit 1963-1965 », Revue Automobile historique, no 40,‎
  12. Revue L'Automobile no 219 - juillet 1964
  13. a et b L'année automobile no 12 1964-1965, Lausanne, Edita S.A., , 224 p.
  14. (en) Denis Jenkinson, « XXII Monaco Grand Prix : B.R.M. Sweeps the Board », Magazine MotorSport, no 6 Vol.XL,‎
  15. Pierre Ménard, « Carel Godin de Beaufort », Revue Automobile historique, no 41,‎
  16. (en) Bruce Jones, The complete Encyclopedia of Formula One, Colour Library Direct, , 647 p. (ISBN 1-84100-064-7)
  17. Gérard Crombac, 50 ans de formule 1 - Les années Clark, Editions E-T-A-I, , 271 p. (ISBN 2-7268-8464-4)
  18. a b c et d (en) Denis Jenkinson, « The Dutch Grand Prix : Clark, Lotus and Climax uncatchable », Magazine MotorSport, no 7 Vol.XL,‎